Accueil > La mort de Santiago Carrillo, une figure de l’Espagne (video)

La mort de Santiago Carrillo, une figure de l’Espagne (video)

par José Fort

Publie le lundi 24 septembre 2012 par José Fort - Open-Publishing
7 commentaires

L’ex-dirigeant du Parti communiste, combattant républicain durant la guerre contre le franquisme, puis dirigeant politique clandestin, s’est éteint à quatre-vingt-dix-sept ans.

« Tous à plat ventre et vite.  » Le 23 février 1981, en début de soirée, le colonel fasciste Antonio Tejero venait de pénétrer dans le Congrès des députés à Madrid lorsqu’il lançait depuis la tribune cette menace accompagnée de quelques coups de feu. Santiago Carrillo, quelques ministres et des députés communistes ne bougeaient pas de leurs places. Carrillo allumait une cigarette, fixait le putschiste sans broncher. Il nous dira plus tard  : «  Je savais que ce fou furieux me réserverait sa première balle. J’avais décidé comme quelques autres de refuser la honte de se coucher devant un tel homme et ce qu’il représentait  : la dictature.  » Santiago Carrillo et l’Espagne en pleine «  transition démocratique  », après tant d’années de franquisme, allaient surmonter la tentative de coup d’État après l’intervention télévisée du roi et alors qu’une colonne de blindés s’avançait sur Madrid. San-
tiago Carrillo, comme il l’avait démontré durant toute sa vie de combattant républicain, de responsable politique clandestin, était un homme courageux. Il vient de mourir à l’âge de quatre-vingt-dix-sept ans à Madrid. Jusqu’à la fin de sa vie, celui qui, après avoir été dirigeant des jeunes socialistes, puis militant communiste avant d’occuper la fonction de secrétaire général du Parti communiste d’Espagne, est resté une personnalité largement respectée et appréciée par ses anciens camarades et aussi par ses adversaires civilisés. Il y a peu encore, Santiago Carrillo assurait des chroniques radio et dans la presse écrite. Avec la même finesse d’analyse que celle qui a marqué toutes ses activités pendant une vie bien remplie.

Il avait quitté le PCE en mauvais termes avec nombre de ses camarades qui le rendaient injustement responsable de la défaite électorale de 1982. Il avait été mis en dehors du parti, sans jamais rompre cependant le lien qui l’unissait au PCE, sans cacher ses différences. Avec le temps, les rancœurs ont laissé place à l’amitié ; au fil du temps, «  Santiago  », comme on l’appelait avec tendresse en Espagne, est devenu le dernier des vrais combattants antifranquistes, pas comme ceux de la dernière heure qui occupèrent le pouvoir à partir de 1982.

Santiago était un combattant. Pendant la guerre d’Espagne, durant les longues années de clandestinité, après la mort du dictateur alors que l’Espagne, sur le fil du rasoir, tentait de sortir des ténèbres. Aujourd’hui, des voix se font entendre pour critiquer la période dite de «  transition démocratique  » et l’action de Carrillo. Mais dans le contexte d’alors était-il possible d’agir autrement  ? En 2012, le devoir de mémoire et la demande d’instauration de la République font vibrer des secteurs entiers mais pas encore majoritaires de la société espagnole. Les temps ont changé, pas ceux qui gouvernent actuellement en Espagne. Ils sont pour beaucoup les petits-enfants des fascistes et franquistes espagnols.

Santiago Carrillo, un homme courageux, un combattant mais aussi un politique novateur. Il était avec Enrico Berlinguer et Georges Marchais à l’initiative de l’eurocommunisme. qui allait agiter le monde communiste. Violemment combattu par le PC soviétique et alors que, comme le déclarait Enrico Berlinguer, le socialisme avait perdu sa «  force propulsive  », l’eurocommunisme n’était-il pas une piste nouvelle qui aurait pu éviter la décomposition des partis communistes après l’effondrement des pays de l’Est et ouvrir la voie à la construction du socialisme démocratique  ? Carillo, Berlinguer, Marchais y ont cru. Jusqu’au déchirement.

Santiago Carrillo aimait la France et les Français. Il portait une amitié particulière au Parti communiste français, qui a joué, disait-il, «  un rôle irremplaçable dans notre lutte clandestine  ». En 1996, dans les salons de l’ambassade de France à Madrid, il trinquait avec le colonel Rol-Tanguy et Lise London à la mémoire des Brigades internationales. Au mois d’octobre 2011, il participait à l’inauguration de la stèle érigée à la mémoire des Brigades internationales à l’université de Madrid, aux côtés de Cécile Rol-Tanguy et la délégation française de l’Acer.

Santiago Carrillo nous a quittés. «  Il est normal à mon âge, disait-il, que l’heure du départ s’annonce.  » Puis, il allumait une éternelle cigarette et ajustait ses lunettes aux verres épais.

http://www.humanite.fr/monde/la-mort-de-santiago-carrillo-une-figure-de-l-espagne-504413


Messages

  • lui qui a si bien abandonné le PCE...josé fort a la mémoire sélective. Carrillo a enterré l’espoir d’une nouvelle République Espagnole. On pourrait parler de figure de la trahison réformiste préfigurant celle que nous connaissons au PCF.

  • Je viens de passer trois semaines en ESPAGNE et j’ai donc pu assister en "direct"au cortège d ’éloges funèbres venues de toutes parts dès l’annonce de la mort de SANTIAGO CARRILLO ; pendant deux jours les chaines de télé en on fait leur choux gras selon le principe qu’un bon communiste est un communiste mort ...

    Le problème avec CARRILLO , c’est qu’après avoir été un stalinien pur jus , il y a belle lurette qu’il n’ était plus communiste même s’il affirmait le contraire en s’appuyant sur le fait que malgré les sollicitations , il n’avait jamais adhéré au PSOE , alors qu’en réalité il était plus utile à ce dernier en apparaissant comme une personnalité politique "indépendante" qui lui apportait un soutien inconditionnel .

    Je n’ai pas l’habitude de cracher sur les morts et je reconnais le courage du militant clandestin et même si je ne suis pas d’accord sur tout, sur le rôle de CARRILLO , dans une période périlleuse avoir largement contribué pour que ce que l’ont a appelé la transition démocratique se passe pacifiquement , ce qui n’était pas joué d’avance .

    Mais une foi ce passage obligé franchi , CARRILLO n ’a eu de cesse de trahir ses idéaux communistes et a saper les bases du PCE , l ’ entrainant vers l’aventure de l’eurocommunisme et à une alliance avec le PSOE ... et d ’affaiblissement dans les masses en défaites électorales cuisantes , de guerre lasse les militants et la direction du PCE qui le supportaient en raison de son passé finir par l’exclure .

    Santiago CARRILLO est ensuite devenu , comme JORGE SEMPRUN , une caution de gauche du PSOE , jusqu’à sa mort il a tenu des interwiew et de des chroniques dans la presse ou il vantait la politique du PSOE et à chaque élection il appelait à voter socialiste .

    dans son éloge , JOSE FORT , y va très fort , notamment lorsqu’il évoque la finesse d’analyse de CARRILLO : quelque mois avant sa mort ce dernier , à la question d’un journaliste qui le questionnait sur le retour éventuel de la république , il répondit " je préfère un bon roi à un mauvais président de la république " !!!

    la mort de Santiago CARRILLO aura néanmoins été ’utile" car elle aura permis à des millions de jeunes , par l’intermédiaire des médias car à l’école on ne leur dit rien sur ce sujet , d’apprendre le rôle joué par le PCE pendant la guerre,et la lutte héroique de ses militants clandestins pendant la dictature , au moment ou IZQUIERDA UNIDA reprise en main par le PCE , semble reprendre des couleurs et une ligne nettement anticapitaliste en prenant ses distances avec le PSOE , cela peut -être utile pour mener la lutte contre la politique ultra-réactionnaire de la droite au pouvoir .

    • Je passe, Richard, sur la contribution utile, selon toi, de Carrillo au passage nécessaire à la démocratie par une Transition qui a permis à tout un secteur du franquisme de sauver ses "acquis" sociaux au détriment de la population. Grâce à Carrillo comme à Felipe Gonzalez pour le PSOE, celui-ci profitant de ce qu’il faut bien appeler un suicide politique du PCE pour lancer la libéralisation sauvage proeuropéenne d’une société vitrifiée, après la dictature, par une Transition qui a imposé via les accords de la Moncloa la paix sociale ! La contribution de Carrillo à cette relance moderniste du capitalisme espagnol, payée cher par le PCE, a été majeure.

      Quant à "IZQUIERDA UNIDA reprise en main par le PCE , qui semble, selon toi, reprendre des couleurs et une ligne nettement anticapitaliste en prenant ses distances avec le PSOE", je crois qu’il faudrait plus que nuancer. Tiens, en lisant ce que j’ai écrit sur l’alliance de IU avec ledit PSOE en Andalousie pour appliquer...l’austérité : Gauche radicale : s’allier ou pas aux socialistes ? L’exemple andalou

    • je suis gobalement d accord avec toi , ANTOINE , d ailleurs relis ma contribution : je ne suis pas aussi catégorique que tu le dis , j écris que CARRILLO a eu un rôle important pour que la transition dite démocratique se passse PACIFIQUEMENT , ce qui n est tout de même pas rien , pour ce qui concerne IU , il faut comparer avec ce qu elle était il y a seulement deux ans , bien sûr beaucoup reste à faire pour que IU soit un parti révoulutionnaire mais son appui au mouvement des indignés et sa participation aux nombreuses luttes qui se déroulent actuellement démontre qaund même un progrès notable .

  • Santiago CARILLO....

    J’aurais l’occasion de mieux préciser mon sentiment..

    Je garde comme un coup de poignard , comme une singulière conception de"communisme" , lafaçon dont Carillo, futur docteur honoris causa des années 90, aujourd’hui unanimement regretté, qui a fini en triste conférencier d’un passé re-écrit àl’encre rose, s’exprima un jour, en semblant oublier que des dizaines de milliers de victimes dufranquismes, n’entendaient pas voir "réconciliés" bourreaux et victimes

    Nous posons la question d’un passage relativement pacifique d’un système bourgeois à un autre système bourgeois. (…) L’appareil d’Etat n’est plus le même appareil d’Etat fasciste qu’il y a vingt ans. (…) Ce n’est plus l’appareil fasciste du passé : avec des retouches, il pourrait presque convenir à un Etat démocratique bourgeois. Dans ces conditions cette convergence momentanée peut déterminer un changement sans convulsions. Aujourd’hui, nous ne voyons pas cette issue et nous travaillons à sa traduction dans les faits

  • ce papier vieux de quelques jours, que j’allais poster quand des problémes persos m’ont un peu perturb, reste actuel.

    Mon lien Carillo-PCE- effacement du courant révolutionnaire pourra paraitre un peu superfétatoire...
     ;)

    J’assume.


    .

    La presse espagnole et internationale, les politiques de tous bords rendent hommage au défunt.

    .
    Je n’ai jamais apprécié l’unanimisme de louanges qui accompagnent, avec des doses d’hypocrisies qui me font gerber, la disparition de ceux qui furent des nôtres.
    Même si comme CARRILLO, ils achevèrent leurs vies en donnant raison à de Gaulle qui affirmait : »La vieillesse est un grand naufrage » (parlant, il est vrai..de Pétain.)

    Au-delà de la décence qu’impose un commentaire sur l’itinéraire complexe d’un homme qui fut NOTRE camarade de combat révolutionnaire, il n’est pas sans intérêt, me semble –t-il de réfléchir à ce que du « pseudo communisme » , conçu en tournant le dos au B-A BA du marxisme, élaboré par des militants chaussant les lunettes d’un léninisme d’importation,qui portait portant dès sa naissance, les gènes d’une mort inéluctable, pour qui oublie que « les Masses font l’Histoire » , qu’il n’appartient à personne, à aucun Parti , de s’autoproclamer Guide universel vers un Bonheur qui ne saurait être de perspective crédible si les travailleurs, les peuples, ne sont là que sont là pour « rallier » les positions d’une avant- garde détenant la Vérité. (Dont « PRAVDA » est la traduction en russe..)

    Santiago Carrillo, le PCE, c’est une Histoire de réelle abnégation, de courage sans faille durant des décennies, le symbole immortel de ce qui fut la principale et décisive arme des travailleurs, des « petites gens » face à une bourgeoisie qui se vautra dans le lit purulent du franquisme..

    C’est parce que ces années tragiques font partie de ce qui a contribué à mon engagement derrière une barricade qui n’a que deux côtés, mais c’est aussi parce que je crois, comme Gramsci que » la Vérité est toujours révolutionnaire » qu’il est de mon devoir de ne pas garder pour moi, ma réaction , après avoir lu dans l’Humanité un curieux hommage d’un José Fort que j’ai connu plus rompu à la »dialectique ».

    Si la mort autorise à ranger dans les tiroirs du passé ce que furent des choix plus que discutables, l’avenir du Communisme rend obligatoire l’approche contradictoire des réalités.

    On peut, c’est mon cas, « flinguer » tous ceux qui viennent nous réciter le bréviaire anticommuniste ramenant le PCE à un misérable gang qui aurait passé son temps traquer l’anarchiste ou le poumiste, refusant la Révolution en Espagne…pour cause de stratégie staliniste, sans pour autant tomber dans le ridicule consistant à la participation du Parti à des liquidations criminelles de frères de combat antifasciste.

    On peut rappeler la façon dont les militants communistes, tant dans la clandestinité qu’au moment tardif de leur légalisation (avril77..) eurent à affronter la haine de clase et combien des nôtres payèrent de leur vies l’inconditionnalité au camp de la Liberté

    La mémoire d’un Julian Grimau, des avocats communistes de la calle Atoca, les attentats fascistes post franquistes (années terribles de 76à 80).., etc, oui, c’est continuer à faire VIVRE dans la mémoire collective.
    Mais il reste un aspect qui divise encore en Espagne, et qui selon moi n’est pas sans lien avec la recherche, chez nous, de stratégies de luttes anticapitalistes.

    Je n’ai pas la prétention imbécile de de jouer les donneurs de leçons, mais de pointer ce qui, selon moi, a relevé d’un abandon des fondamentaux marxistes, d’un opportunisme que beaucoup de militants ne purent ni comprendre, ni accepter..
    Il n’y a jamais eu de TRANSITION DEMOCRATIQUE, « pacifique » comme l’écrit mon ami Richard Paolo.

    La bourgeoisie ne pouvait sauver ses meubles tachés de pus et de sang populaire qu’en bénéficiant d’un comportement contraire aux intérêts de classe , en faisant croire qu’une « pause », un »compromis »de réconciliation entre bourreaux et victimes soi-disant pour préserver l’Espagne d’un « golpe » à la grecque , soi-disant parce que ce Roi, « fils de Caudillo « était un moindre mal, voire une divine surprise de conversion à l’humanisme,…donc un atout pour l’avenir des masses !

    La paix sociale est toujours et partout la paix des cimetières d’espoir d’émancipation ;

    Je peux penser au courage de Carrillo, faisant en sorte que les jeunesses socialistes rejoignent le PCE, s’imposant comme dirigeant incontesté , reconnu comme un de ces frères de la Pasionaria qui sont de NOTRE patrimoine révolutionnaire, et en même temps ne pas pardonner des paroles qui , à l’époque m’ont glacé.., un espèce de ralliement à tout ce qui contribuait à la fois à sublimer les aspects de « consensus » avec cette incroyable acceptation que l’on passe à « autre chose » en amnistiant de fait la barbarie franquiste, à maintenir l’ETAT en l’état..les héritiers de franco soudain rebaptisés de noms de partis dits « démocratiques », et SURTOUT, à faire que le Parti révolutionnaire, fer de lance de la lutte obstinée contre la Dictature,….entraine les masses dans une paix sociale, un abandon e repères fondamentaux

    C’est tout cela qui est dans la "Transition "..(??) , c’est tout ce qui me fait dire qu’en s’agenouillant face au ROI, Carrillo lui livrait le mouvement social anesthésié, et signait objectivement le visa qui conduit aujourd’hui à la CRISE et à des conditions de RESISTANCE…qui ont du mal à franchir le stade de l’Indignation »..pour passer à la COLRE, à la LUTTE de Masses, au processus de transformation radicale que nous sommes ici nombreux à appeler Communiste !

    Quitte à faire un peu « long » un extrait de citations d’un article qui mérite lecture attentive.
    http://ilcea.revues.org/index874.html

    Le passage de la dictature à la démocratie, en Espagne, apporte un nouveau modèle de compréhension des changements politiques : le modèle de la transition, qui jusqu’ici avait servi a expliqué des changements longs et en profondeur (système féodal par exemple). La transition est graduelle, sans rupture révolutionnaire – elle utilise les anciennes institutions –, basée sur le dialogue et le consensus, ce qui exclut la violence et l’instabilité politique tout en donnant des résultats relativement rapides et satisfaisants. Elle se fonde sur une politique de réconciliation nationale et procède par réformes et non par rupture.

    Négociée entre élites responsables, elle évite à la fois les coups d’État réactionnaires et les mobilisations populaires sources de déstabilisation. Et enfin elle laisse intactes les bases du pouvoir social et économique et n’affecte que les institutions et les formes politiques. Ce modèle permet donc de s’éloigner à la fois de la dictature et de la révolution, devenues toutes deux indésirables au temps de la post-modernité. L’issue de la dictature n’est plus forcément la révolution : il y a une troisième voie, une alternative à la révolution qui, de plus, rencontre l’assentiment des peuples, désireux de modernisation et d’Europe (deux réalités liées à l’idée de démocratie). L’apport de la Transition espagnole est donc d’avoir permis de théoriser un modèle alternatif, pacifiste, rapide et réformiste, d’accès à la démocratie à partir de dictatures et de régimes autoritaires, dans une conjoncture d’émergence du capitalisme global. Et ce, bien qu’elle se caractérise par une grande pauvreté en idées, un pragmatisme technocratique, la disparition des mouvements sociaux et des utopies politiques, l’apathie et le désenchantement des citoyens. Dans les années 1990, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Pologne, la Bulgarie et la Russie se référeront au modèle espagnol, comme l’avaient fait avant eux l’Argentine, le Chili, l’Uruguay, puis les pays d’Amérique centrale.
    Conclusion sans nuance, pour débattre :

     :
    Partout où la grand écart fait passer du « modèle « léniniste plus ou moins bien mixé avec la particularité de chaque mouvement révolutionnaire »national » (Babeuf et Lénine par exemple EN France), partout où l’on pense que mettre de l’eau dans son vin pour devenir plus « présentable » , pour donner des gages à la Bourg1eoisie q, selon lesquels on n’est plus d’affreux brigands sanguinaires s’attaquant aux « biens « de ceux qui POSSEDENT et DECIDENT, partout où l’on ménage chèvres et choux, partout où la vision de prises de « pouvoirs » s’appuie sur un rapport ou l’URNE prime sur la Lutte contre le Capital, partout et donc d’abord sur les lieux d’exploitation, partout où l’on s’excuse d’avoir biberonné du lait marxiste, partout où l’on devient quelqu’un qui un jour sera enterré avec des discours d’hommage indécent de l’adversaire de clase, PARTOUT, il faudra bien se dire que cet unanimisme nie la réalité de la GUERRE des Classes..
    On me dira :
    « D’accord, mais ton amalgame est léger : Carrillo n’était plus au PCE depuis 1984 »

    Que personne ne s’offusque si, même si comparaison n’est pas raison, je ne vois, en France, RIEN sur le fond qui différencie un Hue d’un Laurent..

    Mais si je suis partie prenante enthousiaste de ce que nous tentons de faire naitre avec ces sacrées "ASSISES " qui sortent un peu des cartons ou nous les avions laissées depuis 208..c’est bien parce que mort ou encore vivants, Santiago Carrillo ou Laurent, les stratégies qu’ils ont en commun…, cela peut s’appeler comme on veut, mais pas COMMUNISTE…

    José fort a raison de rappeler la façon courageuse dont CARILLO défia le colonel d’opérette TEJERO ce fameux 23F..quand la bourgeoisie organisa ce sacré putsch télévisé …

    ..
    Il ne suffit pas de rester debout quand un guignol à tricorne t’intime l’ordre de te coucher au sol...
    NON, le COMMUNISTE il reste DEBOUT, en permanence..dans ce qui s’appelle la LUTTE DES CLASSES, qui suppose qu’on ne se mêle jamais de ce qui l’affaiblit.

    Désolé donc si mon article apparaitra sévère alors que Toute l’Espagne se recueille……, me dit-on.

    L’agence EFE l’a annoncé

    J

    uan Carlos, figure-clé de la transition aujourd’hui âgé de 74 ans, accompagné de la reine Sofia, s’est lui-même rendu mardi soir au domicile de Santiago Carrillo pour présenter ses condoléances à la famille.

    Quant à nous, AMIS et camarades, réfléchissons
    Ce que je mets en référence ici  :

    http://www.courrierinternational.com/article/2012/09/20/l-emouvant-adieu-a-santiago-carrillo
    nous démontre que l’analyse des contradictions est indispensable..

    Même quand on a pris ses distances avec sa classe, ..le souvenir des heures ou on lui était fidèle sont aussi un repère pour cultiver l’espoir révolutionnaire.
    Citation :

    Il était 22 heures passées dans l’auditorium Marcelino Camacho du siège du syndicat Commissions ouvrières, à Madrid. La salle venait d’accueillir le dernier groupe de citoyens qui souhaitaient rendre hommage à cet animal politique qui a traversé l’histoire de l’Espagne, à cet homme qui a voué sa vie à l’avènement de la démocratie, à ce communiste qui a cru avec toute sa ferveur à la réconciliation nationale. Tout à coup, une ovation intense, ininterrompue, a éclaté dans l’assemblée : des "Vive la République" ont retenti, et surtout, des "Vive Santiago, vive Santiago !" L’émotion était palpable. Le fils aîné de Carrillo a brandi la photo de son père qui était placée au pied du cercueil. Une image de 1977 [année de la légalisation du Parti communiste espagnol (PCE)], prise lors d’un meeting à Cadix avec le poète Rafael Alberti. Les applaudissements ont redoublé avant de se mêler à L’Internationale.

    A.C