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Azawad : Feuille de route des négociations (MNLA, HCUA, MAA)

par MNLA

Publie le jeudi 17 juillet 2014 par MNLA - Open-Publishing
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FEUILLE DE ROUTE DES NÉGOCIATIONS

COORDINATION DES MOUVEMENTS (MNLA, HCUA, MAA)

Juillet 2014

I. Introduction

La feuille de route présentée ici fait le point sur les principes acquis et les cadres à revoir à ce jour, en terme de dispositifs de règlement du conflit qui oppose l’Azawad au Mali.

Pour se faire, elle pose les principes généraux ainsi que les mécanismes et dispositions méthodologiques, qui selon son appréciation, sont indispensables pour le bon déroulement des négociations à venir, dans la perspective d’une paix juste, durable et définitive.

L’objectif de la présente feuille de route est de contribuer à la préparation d’un cadre convenu de commun accord des parties belligérantes. Ce cadre doit être à la fois rigoureusement adapté, cohérent, pertinent et appuyé, pour aboutir à une paix durable.

1.1 Principes acquis et leçons tirées depuis les Accords Préliminaires de Ouagadougou et l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014

En premier lieu, la Coordination politique des Mouvements de l’AZAWAD (MNLA, HCUA et MAA) se félicite des résultats atteints par les différentes médiations et la communauté internationale en vue d’aboutir à un règlement définitif du conflit qui oppose l’Azawad à l’Etat du Mali depuis plus de cinquante ans.

Conformément aux Accords préliminaires de Ouagadougou, les mouvements demeurent attachés à un règlement pacifique du conflit, tel que stipulé par l’article 21. À ce titre, ils réaffirment leur engagement, maintes fois réitéré, au dialogue et à la négociation comme moyen et instrument de règlement du conflit. Ce principe est rappelé par l’Accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et ses modalités de mise en œuvre du 13 juin 2014.

Les mouvements réitèrent, conformément au Préambule de l’Accord préliminaire de Ouagadougou, le principe de respect de l’intégrité territoriale.

Les mouvements renouvèlent leur attachement à trouver des solutions politiques, économiques et sociales comme solution d’une paix durable et définitive au conflit.

Cependant, certains dispositifs inclus dans les Accords de Ouagadougou, relatifs au dialogue politique, ont montré leurs limites, pour plusieurs raisons :

 Un retard et un manque de volonté, significatifs dans le démarrage des pourparlers, tel que stipulé par l’article 21, selon lequel un dialogue politique de fond débuterait 60 jours après la prise de fonction du gouvernement, soit en novembre 2013.

 Une série de blocages dans le dialogue politique, assortis de discours de fermeture, de stigmatisation et de provocation multiples à l’égard des mouvements.

 Le non respect dans l’application des mesures de confiance (libération des prisonniers, arrêt des arrestations arbitraires de populations civiles, lenteur dans l’application des mesures de sécurité et de cantonnement, une commission d’enquête extérieure et indépendante à ce jour inexistante, etc.).

Ces éléments de blocage, accompagnés d’une série de tensions sur le terrain, ont conduit à une reprise de la violence, entre le 17 et 21 mai 2014 à Kidal. Ces derniers évènements ont redéfinis la carte et les dispositifs sécuritaires, mais ont amené une prise de conscience collective quant à l’impérieuse nécessité d’aller vers des négociations franches et sincères, comprenant que l’enlisement du dialogue politique ne fait que diminuer davantage la confiance et générer des tensions, qui, en escalade, conduisent à une reprise inéluctable de la violence.

Bien qu’une mobilisation très appréciable d’acteurs sous régionaux et internationaux ait conduit à un nouvel Accord de cessez-le feu en mai 2014, force est de constater que le dispositif général de conduite des pourparlers a montré ses limites, et que certains cadres de dialogue demeurent à ce jour, soit inadaptés, soit inactifs.

Enfin, les mouvements signataires sont parfaitement sensibles et ouverts au concept de dialogue inclusif, mais afin de rendre crédible et sincère cette démarche, il convient de définir ce que la communauté internationale et chacune des parties entend par ce concept en relation avec un conflit armé opposant un Etat et des mouvements de libération, en opposition avec n’importe quel autre type de conflit, social, par exemple.

En l’espèce, il convient de se référer à la notion de belligérance au sens du droit international public. C’est pourquoi, la feuille de route dès la première phase pose la question de définition et de détermination des concepts d’inclusivité et des parties belligérantes.

C’est dans la perspective de tirer les leçons de ces erreurs, de ces malentendus et de ces flous conceptuels, et d’assurer un cadre qui d’un commun accord, serait à la fois adapté, efficace et dynamique, que la présente feuille de route à répertorié tous les éléments nécessaires à la bonne marche des négociations, devant conduire à un climat de confiance, ainsi qu’à des résultats concrets.

1.2 Quelques principes de compréhension des négociations à venir

L’Histoire a inscrit de nombreux accords de paix dans le conflit qui oppose les mouvements de l ‘Azawad à l’Etat Malien depuis les années 1960. L’évaluation de ces résultats nous amène à constater que très peu des mesures, des clauses et même des dispositifs institutionnels, promis pour garantir la paix ont été, dans les faits, réalisées ou efficaces. Soit par manque de volonté politique ou de moyens ; Soit qu’elles ont été inadaptées, précipitées, non (ou très partiellement) appliquées.

Une résolution du conflit doit être le fruit d’une volonté réelle et collective de comprendre les problèmes, les blessures, les erreurs, les méfaits, les injustices accumulées. Nous ne pouvons avancer sans faire un bilan véritable de ce passé, indispensable pour trouver des solutions adaptées, justes, crédibles, engagées, soutenues, durables et définitives. Pour cela, plusieurs ingrédients sont nécessaires et constituent, selon nous, notre compréhension de ces négociations :

 L’étape des négociations à venir pose les fondements du processus de paix qui se veut par définition long et laborieux. Par conséquent nous ne pouvons pas nous passer d’un travail de fond. Ce travail doit se faire dans « son temps », sans précipitation, mais aussi avec toute la volonté d’avancer.

 Le travail de fond exigé doit donner lieu à une volonté de traiter tous les aspects du sujet, y compris ceux jugés sensibles par les uns et les autres.

 Ces négociations doivent donner lieu à des discussions ouvertes, franches et sincères.

 Ces pourparlers ne doivent en aucun cas être noyés dans des considérations personnelles, exclusives, partisanes et doivent visées l’intérêt de tous.

 Ces négociations doivent se dérouler dans un cadre de respect, d’écoute, de disponibilités et de rigueur.

 La pluralité des points de vue, des parcours, des niveaux de compréhension ne doivent en aucun cas être un frein au dialogue. Il n’y a pas de norme « technique ou de connaissance » préférée pour la réussite du dialogue. Tous les niveaux de compétences, toutes les formes de contributions, qu’elles soient dites « traditionnelles » et/ou « modernes », qu’elles se formulent dans les langues locales, ou francophone sont respectées et prises en compte.

Par ailleurs, nous demandons et recommandons :

 À l’ensemble des acteurs accompagnants le processus ; de ne pas tarir d’efforts, de mettre à la disposition de tous, leur écoute, leurs compétences, leurs expériences, leurs témoignages, leurs appuis, afin que soient posés les gardes fous d’un cadre propice à une solution de paix juste, durable et définitive.

 À la Communauté internationale ; une harmonisation dans l’accompagnement des parties belligérantes et dans la désignation d’un chef de file de la médiation.

 À la Médiation ; une coordination dans ses actions de facilitation politique et un échange continu, régulier et équidistant avec les parties belligérantes.

 Aux acteurs de facilitation techniques et d’expertises ; dans un souci d’efficacité et de cohérence, de procéder à une convergence à minima, et au mieux à une coordination dans son appui.

 La feuille de route insiste sur la création de conditions les plus optimales possibles, pour assurer un déroulement serein, effectif et efficace du processus de négociations. On ne le dira jamais assez, ces négociations seront essentielles pour un règlement global et durable du conflit qui oppose l’Azawad à l’Etat du Mali depuis plus d’un siècle. L’appui de la Communauté Internationale est primordial : il est par ailleurs financier et logistique pour les mouvements signataires du cessez-le-feu du 23 mai 2014, comme mesures d’attente en vue du démarrage effectif du DDR prévu à l’issue de la signature de l’Accord global définitif (cf. Accord de Ouagadougou) mais aussi comme soutien au processus de négociations. Il est aussi et surtout humanitaire et solidaire pour des centaines de milliers de réfugiés et déplacés azawadiens jusqu’à leur retour chez eux.

2 Mécanismes par phases et chronogramme

Pour aborder les négociations de manière sereine et efficace, les mouvements sont convaincus qu’il faudra du temps mais surtout procéder par phases différenciées. Chacune des phases ci après, est séquencée en une ou plusieurs étapes, décrivant les activités à réaliser ainsi qu’une durée prévisionnelle. Chaque phase doit impérativement faire l’objet d’une évaluation sanctionnée par un document de fin de phase adopté et signé par les parties belligérantes et contresigné par la Médiation. Il serait préjudiciable pour la portée du dialogue de faire chevaucher les phases, ou d’aller à une marche forcée. Il est exclu de passer à la phase suivante avant de faire le point et de valider celle en fin de travail.

2.2 Étapes du processus

Trois étapes sont identifiées :

a) Les mesures préparatoires aux négociations ; Démarrage des pourparlers à Alger, avec observation du cessez-le feu, adoptions des dispositions de la feuille de route des négociations et mise en œuvre des mesures de confiance (détails chronogramme ci-dessous)

b) Déroulement des négociations ; Pourparlers et travaux sous forme d’ateliers par thème de discussion.

c) Adoption finale d’un accord/ signature.

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Messages

  • dopo 50 anni è difficile fidarsi. E’ pur vero che "sordo è colui che non vuol sentire e cieco è colui che non vuol vedere". Però, riuscire a vivere in P A C E è la cosa più bella che esista. NON è facile, anzi è difficilissimo a causa di uomini (OMUNCOLI) e di stati L A D R I che a tutti i costi vogliono appropiarsi delle risorse altrui. Scusate il mio sfogo ma ciò che ho visto e continuo a vedere mi rende infelice come se i bimbi morti fossero figli miei

    sergio cicala