La Nueve, Mutins de 1917, de Soubise à Nivelle,

J’ai la mémoire qui chante souvent, et parfois c’est la découverte d’une histoire, d’une tragédie, d’un pays... Il y a 2 ou 3 ans, c’est par Serge Utgé-Royo que j’ai appris l’histoire de la Nueve, et pourtant depuis mes années de militaire provisoire, je l’ai assez braillé « Morts aux cons » (si vous avez raté le début, révisez l’histoire de cette avant garde de la division Leclerc qui a libéré Paris la veille de la date officielle) C’est aussi par une chanson que j’ai vraiment réalisé ce qu’était Nuit et brouillard, à une époque où le silence était unanime... Et c’est aussi par une chanson de Jacques Debronckart que j’ai appris que les mutins de 1917, c’était pas tout-à-fait ce qu’en disaient les manuels scolaires. Et la chanson de Craonne, à part chez cet agitateur de Mermet, elle n’a pas souvent été diffusée sur les ondes. Mais quelques relais chez des artistes citoyens ont transmis cette mémoire de peuples embarqués dans des histoires qui finissent toujours mal pour tout le monde. Ou presque. Mais le héros de Verdun qui perd son âme 20 ans après, ça laisse comme un doute sur la finalité des héros officiels. Dans quelques jours, trois soirées feront un devoir de mémoire et de reconnaissance à ces héros anonymes, certains ayant connu des déshonneurs immérités, car fusillés pour l’exemple.. Tirés au sort, et voués à l’indignité nationale.

Lundi 17 novembre et mardi 18, Serge Utgé Royo et des invités rendront un hommage en chansons à ces soldats trahis, ils n’avaient pas démérité, mais il fallait faire un exemple. De quoi ? De l’art militaire de la boucherie aveugle. C’est pas nouveau, sous Louis XV, le soldat La Tulipe avait chanté quelques couplets à madame de Pompadour, et au calamiteux Charles de Soubise, le plus incompétent des généraux que la France ait connu.. Quoi que Nivelle... Lui aussi a eu sa chanson, le chanson de Craonne, anonyme, dont l’auteur a eu sa tête mise à prix, et à bon prix... Peut-être un jour, saura-t-on...

Et c’est mercredi que La Nueve sera sur la scène du Vingtième Théâtre,
Juan Chica, Stéphane Gatti, Hugo Alderete Royo, Jean-Marc Luneau, Mohamed Melhaa, Frank Mintz, Christopher Pinós, Daniel Pinós, Bernard Prieur et Serge Utgé Royo, ces descendants d’exilés espagnols de la guerre civile, aidés par Armand Gatti ont décidé de prêter leur voix aux membres de la Nueve, d’après les témoignages qu’ils ont laissé dans le livre : La Nueve, 24 août 1944 ces républicains espagnols qui ont libéré Paris, d’Evelyn Mesquida.
Il est peut-être temps de remettre à leur juste place certains détails de l’histoire récente, qui sont fâcheusement omis par les autorités. Sans Aragon et son Affiche rouge, et Ferré, les arméniens du groupe Manouchian seraient dans les limbes de l’histoire. Et sans quelques fidèles qui n’oublient pas les espagnols de La Nueve y seraient aussi.

Deux chansons pour la route, celle de La Tulipe (peut-être écrite en sous main par Voltaire),

ou "les reproches de la Tulipe à Mme de Pompadour".

Mais quand vous nommez pour la guerre certain général archi fou
il est normal que l’ militaire vienne un peu vous chercher des poux
comprenez-vous ?
Tous ces amis chère marquise seraient aujourd’hui parmi nous
si vous n’aviez nommé Soubise cet incapable ce filou
comprenez-vous ?
Du sang de mes chers camarades un ruisseau rougit tout à coup
aucun poisson ne fut malade car les poissons avalent tout
comprenez-vous ?
Mais quand nous n’aurons plus de larmes quand nous serons à bout de tout
nous saurons bien à qui madame il nous faudra tordre le cou
comprenez-vous ?

La chanson de La Tulipe : https://www.youtube.com/watch?v=x-WoDy554Pc

et La Nueve , un nuage espagnol... https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=CAHkOxFBIxo

Pour y être, voici tous les détails pratiques : http://www.mistirouxprod.com/