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AU LOUP ! AU LOUP !

par Thierry Lodé

Publie le mercredi 3 décembre 2014 par Thierry Lodé - Open-Publishing
36 commentaires

Jusque dans certains milieux écolo-libertaires se véhiculent de drôles d’idées noires. Voilà qu’on y crie « au loup » ! Qu’on y fait la propagande de films apparemment documentés, mais à l’argumentaire plus que biaisé, pour exiger la « régulation » des loups en insistant sur les images des carnages et sur la fin de l’agriculture paysanne. Pourtant cette intimidation cinématographique, qui a valeur d’une thèse à charge contre la vie sauvage, ne peut guère faire croire que l’élevage serait en péril en France à moins d’une très grosse manipulation.

Pour 24.7% de « parcs naturels », il n’existe sur le territoire français que 2% de zones en réserve pour le maintien de la faune sauvage quand l’espace naturel et nos montagnes sont de plus en plus avalés par les aéroports, par des barrages, par l’intensification des cultures, par le tourisme et par la croissance urbaine. Il est probable pourtant que cette invasion continuelle des espaces soit de plus en plus incompatible avec la présence de la faune sauvage. Alors, la solution serait, sinon de détruire tous ces animaux qui gênent, au moins de les écarter ailleurs, plus loin encore, de réduire leur prétendue « prolifération » ?

Mais que viennent faire tous ces moutons seuls et sans défenses dans nos montagnes et sur nos causses ? Pourquoi ces territoires fragiles sont-ils entre les mains de propriétaires terriens qui admettent un pâturage aussi brutal ? D’autant que la plus grande part de la production ovine reste largement industrielle ou quasi industrielle et dépendante des subventions bien qu’elle se présente comme extensive. Il y a environ 7 millions de moutons en France (seulement 38000 en bio soit 0.5%) dont 2 millions pour la production laitière, mais tout cela finit toujours à l’abattoir où un agneau se vend 6 € la tête. Car ce qui menace la filière, c’est le modèle économique lui-même. A peu près 14 tonnes sont exportées sur un total de 65 tonnes soit quasiment 1 agneau produit pour l’étranger sur 5. Dans les élevages, 60% de la mortalité des agneaux survient pendant les 3 premiers jours. Et à l’âge adulte, les conditions atroces du transport des brebis domestiques à des densités réglementaires de 5 moutons par m² (!) durant jusqu’à 19h (mais le voyage peut durer 2 semaines) entraînent à elles seules la mort de milliers d’animaux. Enfin, moins de 1800 élevages ont admis les mesures de protection contre le loup. Or, d’après les chiffres maximum, les loups emportent à peine 0.08% du cheptel un peu avant l’abattoir. Quelle place reste-t-il pour la faune sauvage ? Les lions, les tigres, les panthères et les ours attaquent bien davantage ailleurs, prélevant aussi régulièrement des animaux domestiques. Il existe, même au Canada, des accidents avec les humains. Et j’en suis désolé, du point de vue de la détresse humaine, un paysan espagnol, un ouvrier agricole indien, ou un éleveur tanzanien valent bien autant qu’un producteur d’ovins français.

Les détracteurs du loup répètent toujours la même chose, il faut « réguler ». Mais les éleveurs ont déjà droit à effectuer des tirs de défense pour tuer ou effaroucher les loups qui approchent les herbages. Ils ne s’en privent pas. Il s’ajoute désormais nombre de battues, menées tambour battant. L’élimination exceptionnelle d’individus agressant un troupeau peut se comprendre, mais l’élimination indifférenciée ne s’avère jamais une solution durable. A combien de loups tués s’arrêteront ils ? Car ici, le mot « régulation » n’est qu’une autre forme du mot « élimination ». On tue tout ce qui est vu. On a déjà « régulé » c’est-à-dire tué 33 loups en France (15 femelles et 18 mâles au 30 novembre 2014), soit 11% de la population des 300 loups français (il y a 3000 loups en Espagne), dont des femelles gestantes ou allaitantes. Les chasseurs « régulent » c’est-à-dire massacrent tous les ans 200 000 putois, 150 000 martes, 300 000 belettes et nombre de renards, de blaireaux, de fouines et de visons pour « protéger » leur gibier. Et pourtant, le petit putois de nos campagnes est juste accusé de manger des grenouilles, des lapins et… des rats !

A-t-on été si mauvais dans l’enseignement que l’écologie n’est plus vécue que comme une économie du monde ? Quand et à combien d’animaux tués cesseront ils de dire qu’il y a trop de renards, de loups, de blaireaux ? Cette prétendue « régulation » est une incongruité écologique. Les prédateurs ne prolifèrent jamais. Plus même, chez des animaux vivant en communautés sociales, le groupe familial constitue la clé de la survie. Tuer des loups au hasard entraîne juste l’éclatement des groupes. Le territoire atteint environ 200 km². Les survivants inexpérimentés qui n’ont rien pu apprendre risquent alors de mener une vie plus ou moins erratique et, s’en prenant aux proies les plus faciles, ils peuvent au contraire aggraver le problème des attaques contre les moutons. La proie « naturelle » du loup reste le chevreuil, et le prédateur a besoin d’environ 3 à 5 kg de viande par semaine, soit en moyenne 1 à 2 chevreuils par mois, moins de 2% de ce que l’activité cynégétique tue. Car les chasseurs tuent 500 000 cervidés en France par an et entre 1985 et 2000, le nombre de chevreuils abattus a été multiplié par 4. On le constate, les chiffres n’ont rien de comparable.

Il n’y a pas à être pour ou contre le loup, mais juste à apprendre à vivre avec les animaux sauvages qui nous accompagnent durant notre passage sur cette planète. Vivre avec les animaux comme les agriculteurs biologiques apprennent à cultiver en tolérant les plantes sauvages. Cela n’est pas facile, mais la nature n’est pas la seule affaire des petits propriétaires qui industrialisent nos vies. Notre monde est comme un château de cartes et la biodiversité est nécessaire à notre survie, comme les abeilles et les syrphes pollinisent des millions de plantes à fleurs, depuis nos courgettes à nos assiettes, comme les vers de terre labourent et digèrent des millions de tonnes de déchets et comme les oiseaux, les blaireaux et les fouines dispersent des milliards de graines. On ne sait pas bien à partir de quelles altérations les écosystèmes perdent leur intégrité fonctionnelle mais ôter une carte, puis une autre, encore une autre et c’est l’ensemble de notre monde qui s’écroulera… On a pourtant vu défiler à Paris des cortèges de tracteurs demandant à continuer à user des pesticides encore, et encore.

Au lieu de précariser les ouvriers agricoles, d’exploiter les pauvres et de détruire les milieux naturels, il faut réinventer une agriculture humaine avec des bergers, de vraies communautés et où la survie des uns ne dépendra pas du prix de vente d’animaux regardés comme marchandises, ni de la destruction des autres espèces. Ce n’est pas le loup qui menace l’agriculture paysanne, c’est l’industrialisation de nos vies !

Doit-on considérer la nature comme un espace mercantile dévolu à toujours plus d’échanges marchands ? Doit-on exploiter toutes les « ressources », braconner tous les rhinocéros ? Détruire tous les tigres ? Massacrer tous les putois ? Eliminer tous ces animaux dont on affirme qu’ils dérangent afin de garder seulement des espèces condamnées à perpétuité à être contemplées dans des « réserves » où seuls Mickey et Goofy seraient bien gentiment derrière des grilles ? Partout l’érosion de la biodiversité s’aggrave et la détérioration des milieux s’empire, et, cependant, jamais autant d’éléphants, de tigres, d’hermines et de rhinocéros n’ont été braconnés.

Alors, qui orchestre cette nouvelle fable du loup et de l’agneau ? Je me refuse à vivre dans un monde dépeuplé d’animaux sauvages où la seule réalité serait l’économie de nos vies assujetties aux marchandises. Ce que veulent ces gens-là, c’est une nature vide, bien propre, sans dangers ni animaux sauvages, dépeuplée de tout ce qui en fait l’écologie vitale. Apparemment, les hérauts de« chasse pêche nature et tradition » et autres réactionnaires semblent encore posséder bien de la marge. Ne nous trompons pas d’ennemis. Nous ne voulons pas de ce monde-là, vide des êtres vivants et seulement rempli de leur police, de leurs producteurs et de leurs marchands. Oui, la nature n’est pas un monde de petits pandas gentils, la vie sauvage peut être inquiétante, vivre c’est prendre des risques.

Mais le vrai danger en France, ce n’est pas la survie d’à peine 300 loups sauvages, c’est la gigantesque propagande idéologique de 3 millions de fachos dans l’hexagone.

Thierry Lodé
« Manifeste pour une écologie évolutive » Eds O Jacob, Nov. 2014.

Messages

  • C’est vrai qu’on ne comprend pas pourquoi la Conf paysanne admet de défendre les salamandres de ND des Landes et reste contre le loup ! Il n’y a pas à être ni pour ni contre, mais vivre avec. Bravo !

  • Bravissimo ! Vive la vie avec le loup et vive la vie avec l’anarchie.

  • Très bon article ! très bonne analyse.
    Les anti nature n’ont qu’à bien se tenir.

  • Excellent article, point de vue que je partage à 100%
    Comme je l’ai toujours dit, et comme j’essaie de l’inculquer à mon fils : la seule et unique espèce nuisible sur cette planète, c’est Homo -pas si- Sapiens !

    • Ne faisons pas pour autant de "l’anti homo sapiens".
      L’homme fait partie de la nature, de tout les temps il s’est battu pour se nourrir, à chasser.
      Aujourd’hui, son intelligence doit lui permettre de vivre en respectant la vie sauvage et la nature. Cet article est très bien écrit et je le soutient à 100%.

    • Exact, au temps pour moi j’aurais dû un peu modérer mon propos.
      Toutefois, parmi les milliards d’espèces vivantes que la planète a pu compter, je n’en connais qu’une seule qui soit en mesure d’annihiler toutes les autres (elle y-compris).
      En revanche, il est évident que parmi les 7 milliards d’Homo Sapiens, seuls un assez faible nombre d’entre eux est responsable de cet état de fait. Malgré tout, à l’instar d’Yves Paccalet, j’ai perdu foi en l’humanité.

      " L’homme fait partie de la nature, de tout les temps il s’est battu pour se nourrir, à chasser. "
      Oui. Sauf depuis quelques dizaines d’années (en tous cas pour les pays dits développés), où l’homme ne se bat plus pour se nourrir, mais chasse pour son plaisir et se fiche de son impact environnemental pourvu que son confort ne diminue pas...

      "Aujourd’hui, son intelligence doit lui permettre de vivre en respectant la vie sauvage et la nature."
      *Devrait* lui permettre de vivre en respectant la vie sauvage et la nature. On constate hélas (dans les pays dits développés) que son intelligence ne fait que le pousser à consommer, à exploiter ses ressources d’une manière absurde ("après moi le déluge") et à se croire l’être supérieur sur cette planète, légitime pour asservir tout et tous à sa cause.
      "L’humanité disparaîtra, bon débarras" (Une lecture à recommander !)

    • j’essaie de l’inculquer à mon fils : la seule et unique espèce nuisible sur cette planète, c’est Homo -pas si- Sapiens !

      Heu... le staphylocoque doré c’est pas mal non plus.

      Essayons de ne pas voir le monde en noir et blanc...

      J’espère pour tes enfants (et l’image qu’ils auront de l’humanité) que l’école et la culture pourront leur apporter un éclairage plus équilibré.

    • Oui bon, il est vrai que je m’emporte un peu ;-)
      Cela dit, pour éclairer mon propos (ce que j’aurais dû faire dès le début), je reste sur ma position que Homo Sapiens est la seule espèce nuisible qui soit aussi destructrice, et ce aussi rapidement qu’elle l’est depuis 50 ans (100 ans ?) !
      L’égoïsme (et une pincée de cynisme) est selon moi l’arme la plus redoutable de notre espèce : aucun d’entre nous ne cherche sciemment à détruire la planète, mais nous sommes nombreux à le faire "par effet de bord", par flemme, par avarice, par sentiment de supériorité, par je-m’en-foutisme et que sais-je encore...

      Quant à mes enfants, ils ont la chance d’avoir une maman qui sait leur montrer le côté positif de l’humanité bien mieux que je ne le ferais moi même ; un papa qui essaie de leur donner les outils et les clés pour envisager le monde qu’on leur laisse, et surtout deux parents pour lesquels culture, éducation, instruction et lecture sont les fondations d’une existence saine ;-)

  • Superbe article qui devrait être lu par les anti-loups.
    Mais ils ne le liront pas.
    Ils ont en effet un réflexe assez singulier de vouloir ignorer absolument tout ce qui pourrait les obliger à "penser".
    Ils font partie des "mal- comprenant" comme dirait un chanteur français à cheval sur les mots.

    Les écolos parlent aux écolos..... les paysans parlent aux paysans... les chasseurs parlent aux chasseurs ...etc ... mais tous se méprisent ou se détestent.

    Il y a parfois des alliances pour régler une cause commune... par exemple pour en finir avec les loups les chasseurs et les paysans se soutiennent dans leur effort.
    J’ai entendu à plusieurs reprises dans ma région, des témoignages de chasseurs fiers d’avoir braconné des loups et qui disaient que les directives de la préfecture étaient bien claires au niveau des associations de chasseurs, que, en cas d’abattage d’un loup, c’était motus et bouche cousue. Personne ne devait en parler. Et c’est ce qu’ils ont fait !
    Pour le loup comme pour le lynx.

    On peut donc continuer à espérer un monde où le respect des lois soit incontournable mais ce schéma arrange le pouvoir en place ainsi que les lobbys qui les "gouvernent". Tant que nous parlons, tant que nous échangeons nos articles et nos idées, nous ne faisons de mal à personne et ils peuvent continuer impunément à la guéguerre ..... et ça leurs plait énormément.

    Je me sens bien fatigué et pessimiste...mais je continuerai à soutenir toutes ces causes désespérées.

    • Un moyen encore de faire lire ce texte, il faut le diffuser !!!!

      C’est une excellente analyse que dresse Thierry Lodé ici et ce rappel de l’écologie est aussi un rappel de la raison !!

      Il faut le diffuser, le faire connaître et le recopier !!!

      La biodiversité a besoin de ces efforts....

    • Il serait bien que Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale,mette ce texte à l’étude et analyse dans les programmes de l’E.N.

    • On m’a dit que, dans le MERCANTOUR, le LOUP a exterminé 100% des moufflons, et ruiné 60% des bergers... Je suis incapable de vérifier ces infos...
      Si elles sont vraies on peut éventuellement comprendre que les minuscules populations concernées n’idolâtrent pas le LOUP...
      Cela étant dit les agneaux de race SISTERON ou du MERCANTOUR étaient excellents vu qu’ils broutaient du thym, du romarin et de la sariette sauvages l’hiver et de l’herbe des montagnes l’été... Ils étaient comparables aux agneaux de pré salé mais beaucoup moins chers car plus nombreux...
      Je suis peut-être trop scrupuleux, je cherche la petite bête, mais cette unanimité loupophile franche et massive, ne me libère pas de certains doutes...

    • Je suis peut-être trop scrupuleux, je cherche la petite bête, mais cette unanimité loupophile franche et massive, ne me libère pas de certains doutes...

      Pas unanimité. Je partage tes interrogations. Et ceux qui ont une approche philosophique/idéologique devraient aussi essayer d’apporter des réponses aux problèmes posés sur-place, comme chez moi en Ardèche.
      Les éleveurs (petits éleveurs de montagne) ont de gros soucis, je ne sais pas quelle est la bonne réponse, mais certainement pas de ne pas regarder leurs problèmes.

      Comme souvent, je me demande si on ne peut pas appliquer le classique : sur le fond vous avez raison, le problème c’est qu’on vit en surface.

    • Il ne s’agit pas de ne pas regarder le problème des petits éleveurs ! Au contraire, il s’agit justement d’en tenir compte avec des alternatives et une réflexion globale sur l’élevage. Dans tous les cas, le tir indistinct des loups n’est pas une solution à la co-existence...Et la question est "que demande-t-il dse plus encore puisqu’ils en tuent déjà beaucoup !"....
      Non, je crois qu’il faut réfléchir à une vraie agriculture alternative...qui laisserait sa place à la biodiversité

    • Ce que tu dis est réducteur...
      Les bergers du MERCANTOUR avaient un mode de vie très spécifique : pas d’enclos, les brebis venaient librement se faire traire 2X par jour, puis repartaient... Elles se déplaçaient horizontalement et créaient des sillons horizontaux dans les pentes, très loin de la bergerie. Les bergers ne surveillaient pas leurs troupeaux et avaient le temps de sculpter des edelweiss sur des bâtons et les touristes achettaient ces improbables œuvres vernaculaires...
      Le loup est venu fracasser ce mode de vie... que certains regrettent !
      Ces gens-là sont peu nombreux et à l’époque des gadgets informatiques et des avions supersoniques les bergers de montagne sont anachroniques, ils sont encore plus exotiques que les pygmées et les mohawks... Lorsqu’ils découvrent 30 moutons égorgés, ils pleurent... On les indemnise plutôt correctement, alors ils devraient sourire (moins de boulot, autant de tunes)...

    • J’ajoute que si on a eu la chance de bouffer du SISTERON, du MERCANTOUR ou de l’ARDECHOIS on ne peut plus supporter le goût dégueulasse des moutons néozélandais ( race excellente pour la laine... pas pour la viande !)...

  • avant de répondre j’attendais de voir si sur Bellaciao il n’y avait que des "couillons de la ville"
    moi aussi je suis pour la réintroduction du loup et de l’ours ...notamment à Paris
    je me souviens de la secrétaire d’état de Villepin venue lacher des ours dans les pyrénées elle était en vison et talons aiguilles
    il est tellement bien cet article que tous les CdlV l’adopte
    sauf que désolé mais c’est de la macédoine,du bourre mou pour gentils bobos immatures ne connaissant rien à l’agriculture
    mes filles aussi quand elles étaient petites voulaient que l’on garde tous les chats...
    je ne suis pas éleveur de moutons ,donc je ne discuterai pas tous les chiffres annoncés
    cependant ce que je sais en tant que paysan
     l’élevage industriel des agneaux n’a rien à craindre du loup,eh oui ils sont élevés en batiment...bonjour le connaisseur
     l’amalgame systématique entre paysan/chasseur /facho me fait gerber,effectivement si 80% des Agriculteurs votent à droite,nous sommes encore qqu’uns à la Conf ,au Modef...à nous battre même si nous voulons réguler les loups
     que la vie d’un paysan d’ailleurs vaut autant que celle d’un paysan d’ici c’est sûr et c’est même le sens de notre engagement à Via Campesina depuis qques lustres
    par contre je ne comprends pas l’amalgame entre les victimes humaines ,la "valeur" de telle ou telle vie de paysan et les loups.
     nous voulons des paysans nombreux qui occupent le territoire,qui puissent en vivre à ce propos Môssieur le donneur de leçons ,je vous signale que les moutonniers font partis des moins bien lotis en matière de primes et qu’ils sont majoritairement dans des zones difficiles
    Révisez vos chiffres
    Pour la régulation des loups ...et l’erradication des blaireaux
    (pour les blaireaux je parle de ceux qui dorment en pyjama)

    Paysan Con fédéré

    • Quel plaisir de lire ça !!! MERCI !
      PAR AILLEURS... En FRANCE il y a 3,5 millions de chômeurs + 3 millions des RMIstes + 2 millions de retraités valides + 1 million de travailleurs pauvres...
      Les villages crèvent d’être sous peuplés, disparition des commerces et des services publics...etc...
      Alors plutôt que de réintroduire des loups-ours made in Slovenia pour faire plaisir aux touristes, je propose de réintroduire des habitants...
      1 000 000 de chômeurs + 1 000 000 de poulaillers = 300 000 000 de poulets bio nourri avec des graines récoltées dans la nature...

    • ""1 000 000 de chômeurs + 1 000 000 de poulaillers = 300 000 000 de poulets bio nourri avec des graines récoltées dans la nature...""

      si 1 million de chomeurs ont envie d’avoir un poulailler !
      surtout en hlm !!
      et s’ils mangent chaque dimanche un poulet ?
      bon faudrait un peu sortir des solutions cours de récré

    • J’ai lu la monographie d’un village... 850 habitants en 1975, 550 en 2010...
      Il faut peut-être imaginer quelque chose pour donner des perspectives aux chômeurs soit-disant non-employables et essayer de réanimer la ruralité...
      Tu appelles ça "jouer dans la court de récré"...c’est ton point de vue...

    • ""Il faut peut-être imaginer quelque chose pour donner des perspectives aux chômeurs soit-disant non-employables et essayer de réanimer la ruralité... ""
      la perspective de lutter contre le chomage en faisant de un poulailler ?
      je crois pas au retour en arriere,au bon vieux temps,et défendre la ruralité c ’est pas retour au champ .
      j’ai mis les pieds dans une amap,ho la quelle arnaque !!
      et sur 5 potes qui ont éssayé l’amap,4 ont abandonné ce folklore assez imbuvable.
      Seule une infime partie des jeunes veulent éssayer le retour,et surtout chez les fils d’agriculteurs car ils sont déjà dedans,et pas tous les enfants d’ailleurs. en tout cas certainement pas un million ,ça j’en doute fort.
      alors ? la ruralité est condamnée par l’histoire ,comme le maréchal ferrant.
      on peut le regretter ,mais aller contre c ’est se tromper de solution.

    • la ruralité est condamnée par l’histoire ,comme le maréchal ferrant.
      on peut le regretter ,mais aller contre c ’est se tromper de solution.

      A ta place je serais plus prudent, plus dubitatif. Rien n’est écrit. Quelque chose peut sembler (à relativement juste titre) archaïque un jour et se retrouver un peu plus tard moderne et adapté à une nouvelle problématique (ou à une problématique qu’on cerne mieux).

      L’époque, l’impasse de l’époque, doivent plutôt nous inciter à ouvrir des portes, à explorer ce qui se trouve derrière, plutôt que d’en fermer trop vite.

      Et pour s’organiser demain dans une société vivable et viable, je doute qu’il y ait Une solution, plutôt des solutions partielles, multiples, nous permettant de nous adapter à la nouvelle donne.

    • Mais le maintien des éleveurs n’a rien à voir avec la survie de quelques loups ! C ’est toute une économie marchande qu’il faut revoir, avec certes des questions d’espace, mais ce qui réduit la viabilité des élevages ovins, c’est bien plus des questions de concurrence économique. Réinventons une agriculture paysanne.
      Quant au loup, il faut trouver une solution durable comme le dit Lodé, et ce n’est pas dans le tir ou la destruction qu’on la trouvera. Il n’y a aucun amalgame, il y a simplement ceux qui prônent de tuer toujours plus d’animaux, de s’en prendre toujours davantage à la biodiversité pour mieux exploiter le monde et ceux qui veulent changer les rapports d’exploitation de ce monde. Sur ce point, il est clair que la confédération paysanne fait justement une erreur importante, alors que d’habitude on se retrouve ensemble pour les luttes. Et ce n’est pas la peine de fomenter une opposition entre vie citadine ou rurale, la vraie question reste qu’il faut bien vivre avec la faune sauvage et que la destruction des loups est déjà énorme dans notre pays, comme celle des blaireaux d’ailleurs ! L’éradication des animaux sauvages n’a pas de sens, encore moins pour l’écologie de notre planète, et contrairement à Thierry Lodé, je pense que tuer 1 loup, c’est déjà trop !...Après, nous devons bien plutôt nous concentrer sur les alternatives et sur les luttes. Bienvenus contre le barrage de Sivens  !

    • Je soutiens entièrement l’argumentaire de Raymond Arrault de la Conf.
      Je considère que La Conf est parfaitement sensée dans sa position sur cette question quoique en disent certains.
      Je rigole beaucoup devant cet apprentissage de la "cohabitation avec le loup" prôné par des bureaucrates qui dresseraient un tigre à coup de feuille de salade ! C’est vrai qu’il faut s’habituer à la vie sauvage, on s’habitue bien au capitalisme n’est-ce pas ?
      Alors moi aussi je suis pour la vie sauvage, à commencer dans les villes et dans les cités. Je veux qu’on vous balance des ours et des loups affamés qui feront vos poubelles dans un premier temps, puis lorgneront vos fessiers avec délectation ensuite. Gare à ceux qui ne courront pas assez vite ! Gare aux impotents, aux vieillards, aux enfants étourdis ; c’est la loi du marché, c’est la sélection, la vie sauvage quoi.
      Je me souviens, il n’y a pas longtemps, de ce prétendu tigre échappé d’un zoo qui affolait toute une population. Le Monde titrait : Un fauve en liberté traqué en Seine-et-Marne.
      On en parlait partout, l’armée et la gendarmerie était sur les dents, les hélicos virevoltaient, un quidam l’avait vu par là, un autre par ici, c’était la psychose généralisée. Extrait à savourer avec modération :
      La préfecture de Seine-et-Marne a « demandé aux habitants de Montévrain, Chessy et Chalifert de rester confinés à l’intérieur des habitations et d’écouter les consignes sur les radios locales ». Par mesure de sécurité, les enfants ont été gardés à l’école. « Toute personne qui voit le tigre doit appeler la police ou les pompiers », a précisé le directeur de cabinet de la mairie, Cédric Tartaud-Gineste.
      Qu’on ouvre les zoo bordel, et lâche les fauves ! Il y en a qui ne comprenne que ça !

    • Je rappelle que pour MARX la surpopulation urbaine et la désertification rurale sont des pathologies inhérentes au capitalisme... En refusant d’obéïr aux soit-disant LOIS de l’ECONOMIE, le socialisme planifiera la répartition de la population selon les besoins et les désirs des humains...
      La ruralité n’est pas condamnée par l’HISTOIRE, elle est opprimée par le MARCHE et la CONCENTRATION du CAPITALISME qui donne naissance à des mégapoles invivables, à des logements taudis chers, à des quartiers monofonctionnels concentrationnaires surfliqués...

    • De plus, il ne faut pas raconter de conneries... Le loup n’est pas une espèce en voie de disparition et, dans le Mercantour c’est la réintroduction du loup qui a bousillé la bio-diversité (extermination des MOUFLONS par les loups, obligation faite aux bergers d’importer des gros chiens de défense...etc...).

    • ""La ruralité n’est pas condamnée par l’HISTOIRE, elle est opprimée par le MARCHE et la CONCENTRATION du CAPITALISME qui donne naissance à des mégapoles invivables, à des logements taudis chers, à des quartiers monofonctionnels concentrationnaires surfliqués...""

      on peut discuter des chiffres ,mais entre le début du 20eme siecle et maintenant la proportion de paysandans la population a chuté passant de 50% en 1900 à moins de 3% .
      On peut peut être remonter de quelques points ,mais c ’est un fait qu’on ne reverra jamais une proportion à deux chiffres.
      oui la ruralité est en voie de disparition ,c ’est une évolution historique
      Et c ’est normal,comme il devient normal de produire des biens avec de moins en moins de main d’œuvre.
      le surfliquage n ’est pas inhérent à la disparition des paysans,mais au système capitaliste.
      un développement socialiste ne rétablira pas 20% ni même 10% de paysans.

    • Et alors, ta solution c’est de tuer et d’en tuer encore ?
      Le loup est une espèce importante dans les écosystèmes et si on ne supporte pâs 300 loups en France, c’est quand même qu’il y a un problème de compréhension de ce que c’est l’écologie et la biodiversité, non ?

    • je suis guide naturaliste sur le massif du vercors , pour le loup = c est un retour naturel ( et oui il est revenu sur ces petites pattes ) donc aucune intervention de l homme ( sauf cette deprise agricole !!!) alors que le mouflon est une espece introduite par le monde la chasse et n a rien a faire sur l hexagone , et oui le loup a bien nettoye cette espece (car introduction= pas adapter (surtout en hiver) mais il ne les a pas extermine mais regule et pour ceux qui on resister ils sont beau coup plus vigilant autre point ces gros chiens de defense ( chien de protection ) molossoide, avec comme ancetre comme touts les chiens : le loup ; il est une des tradition ancetrale autour des troupeaux de mouton des pays autour du bassin de la mediterranee ( historique de la domestication du mouflon ( venant de corse ,sardaigne,nord afrique) qui nous a donne le mouton
      . et au passage quatre chiffres : au jour d aujourd hui 200 LOUPS en france (en 20ans de retour naturel / 8 A 10 M de moutons eleveurs subventionnes a 70% depuis l attentat du rainbow warrior !!! et 11M de chiens domestiques en france( avec une potentialite de divaguation tres importante en juillet / aout ( conges) et pleine estive des moutons le loup nouvel arabe ???? bonne soiree

    • Ce que tu dis est juste/ proportion de paysans qui, même dans l’hypothèse communiste, ne remontera pas à plus de 7,5%...
      Mais la ruralité n’est pas forcément liée à l’agriculture, il y aussi le tourisme, les logements pour retraités, les immeubles équipés pour les handicapés... Les sports et loisirs...etc...
      Les chômeurs sans perspectives essayent parfois de s’installer à la campagne où on peut trouver des loyers moins chers, des emplois +ou- officiels et des activités gratuites... Des mouvements communistes structurés comme LONGO MAI essayent d’inventer une activité rurale compatible avec la modernité....

    • Dans le MERCANTOUR les bergers étaient secondés par des petits chiens très gentils... jusqu’à l’arrivée du loup : on les a obligé à créer des enclos et à importer des chiens de défense très dissuasifs...
      Les chasseurs des villages ne tuaient pas les mouflons qui venaient l’hiver se nourrir autour des villages et étaient considérés comme des moutons sauvages, ce qui est exact... Les mouflons peuvent s’accoupler avec les brebis et leurs rejetons améliorent considérablement le goût de la viande...
      Les chasseurs cannois ou monégasques tuaient parfois des mouflons, lorsque l’ONF estimait qu’il fallait réduire leur nombre... Mais la chasse prestigieuse était dirigée contre les chamois et les sangliers...
      D’autre part : à l’échelle terrestre les mouflons sont beaucoup moins nombreux que les loups, alors, s’il te plait, laisse-moi pleurer l’absence de cet animal sympathique !

    • D’après toi la bio diversité c’est le loup... D’après moi le mouflon est plus précieux et plus important... Je pense même qu’à l’échelle terrestre il y a trop de loups et pas assez de mouflons !!!

  • Et encore un autre loup abattu, en fait un autre loup mâle de 25 kilos a été abattu fin novembre
    et tu as raison, ce n’est 300 loups en France (chiffre optimiste de thierry lodé) à mais à peine 200 et donc 34 loups abattu sur 200 ! Bravo ! les tueurs de loups vont-ils décréter que cela suffit pour sauver les brebis ? Quelle absurdité !

    • Je suis d’accord pour foutre 150 loups importés de Sibérie dans le bois de BOULOGNE et 150 importés d’ALASKA dans le bois de VINCENNES...
      Par contre je suis pour zéro loup dans le MERCANTOUR, pour que nos brebis puissent se faire niquer par des mouflons, et produire la meilleure viande d’agneau du monde !!! Merde ! j’ai dévoilé un secret de fabrication...