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L’Union européenne, une Bastille à prendre pour les grecs.

par Rakosky

Publie le jeudi 26 février 2015 par Rakosky - Open-Publishing

Il convient pour nous comme militants ou sympathisants de la gauche française,de nous demander quelle aide et quelle contribution nous pouvons apporter au peuple grec.

En premier lieu,avant d’attaquer ou de remettre en cause la politique de Syriza et du gouvernement grec,nous devons clairement identifier les auteurs et la nature du coup de force mené contre le peuple grec dans ces négociations qui ont été un traquenard.
Comme militants français,nous devons établir et dire la vérité,celle de l’engagement total de notre gouvernement,des Hollande et Moscovici,dans l’ignoble chantage auquel a été soumis la délégation grecque.

Dire la vérité,c’est aussi dire que notre gouvernement,celui du 49ter et de la Loi Macron,se situe dans le camp de ceux qui disent aux dirigeants grecs qu’ils doivent aller jusqu’au bout de la capitulation,aller jusqu’au bout de l’application des réformes,quel qu’en soit le prix pour le peuple grec,quelles que soient les souffrances et le martyr déjà infligés à tout un peuple.

Chacun se souvient que M Mélenchon avait demandé a être reçu par Hollande pour que celui-ci « fasse entendre la voix de la France »,chacun se souvient que Pierre Laurent en avait appelé à la BCE et aux institutions européennes pour qu’elles s’engagent dans la voie d’ « une Europe plus juste et solidaire.. ».

Le verdict est tombé,la « voix de la France s’est mêlée aux ordres aboyés par Schauble et les « institutions européennes »,sans fard et sans masque ont montré leur vrai visage,celui de la dictature du capital financier,faisant mettre un genou à terre aux représentants d’un gouvernement démocratiquement élu.

Il est des défaites qui sont plus honorables que bien des victoires et tout le déshonneur et l’infamie de cette signature extorquée à des hommes qui avaient un pistolet sur la tempe,retombe sur ces dirigeants qui veulent précipiter la Grèce dans l’abîme de misère où ils veulent faire plonger leur propre peuple.

Le lendemain de ce jour de honte,la presse bourgeoise se réjouissait sans vergogne de la « capitulation » de Syriza,pendant qu’à l’unisson Hollande,Paul Laurent ou Mélenchon saluaient la victoire de la démocratie.

Beaucoup de questions restent posées,toutes les questions restent posées et certaines inquiétudes commencent à être exprimées,le carnage annoncé,le festin des capitalistes et des banquiers semble encore soumis à quelques conditions ?

En premier lieu,jusqu’où Tsipras et Varouflakis sont-ils prêts à aller dans la voie qui leur est ouverte par Merkel et Hollande ? Aucune réponse certaine à cette question et la rupture reste possible à tout moment,parce qu’aller jusqu’au bout de l’écrasement de son propre peuple,piétiner tous les espoirs et toutes les attentes de ceux qui vous ont élus,il faut avoir les « qualités morales « d’un Valls ou d’un Cambadélis pour assumer ce choix.

Une autre question posée est celle de la réaction des militants et des dirigeants de Syriza qui ne se pose pas en terme d’opposition à Tsipras ou de remise en cause de sa légitimité.

Ce que disent les militants,ce n’est pas « Tsipras nous a trahis . » .Ce que disent les militants,c’est qu’ils doivent aider ce gouvernement à résister à ces bandits de la Troïka,qu’ils doivent mettre tout leur poids dans la balance,y compris par la mobilisation populaire,pour barrer la voie au retour des pillards.

Des millions de travailleurs grecs sont prêts à descendre dans la rue,mais pas contre le gouvernement qu’ils voient encore comme leur gouvernement.

Les dernières déclarations des dirigeants de la CDU,l’exigence renouvelée avec tant de hargne que le Mémorandum soit appliqué jusqu’au bout et dans sa totalité,ce déchaînement brutal d’une haine de classe dirigée contre tout un peuple,tout cela est repris et commenté par la presse grecque et discuté avec gravité par toute la population et chacun en tire les conclusions d’un affrontement inévitable.

Le calcul de ces voyous politiques était d’obtenir la capitulation de Syriza pour barrer la voie à toute issue politique,ils n’ont pas fait la moitié du chemin dans cette voie,ils ont au contraire crée les conditions d’un surgissement révolutionnaire d’un soulèvement de tout un peuple.

N’en déplaise à MM Laurent ou Mélenchon,quand le peuple descendra dans les rues d’Athènes il est probable que nous verrons brûler beaucoup de drapeaux de l’Union européenne et que les mots d’ordre qui souderont les cortèges ne seront pas ceux de l’humanisation de la BCE ou de l’exigence d’une Europe plus sociale adressée à ...Merkel et Hollande,mais plus prosaïquement :

A bas l’Union Européenne !

A bas la Troïka !

Quand un peuple combat pour sa survie,certaines vérités essentielles s’imposent à lui.
Ce 9 Mars 2015,les confédérations CGT,CGT-FO et Solidaires appelent à une journée de grève interprofessionnelle et de manifestations,contre les politiques d’austérité,contre la Loi Macron.

Déjà dans de nombreux départements les UD Cgt et Fo lancent des appels communs à la grève et à la manifestation,un mouvement de fond est engagé dans la voie de la résistance,pour bloquer la politique du gouvernement.

Athènes ou Paris,une même alternative,accepter les Réformes ou les combattre,résister ou sombrer .

Source : OkeaNews, repris et traduit depuis le blog de K. Lapavistas, le 23 février 2015.

http://www.les-crises.fr/les-critiques-et-les-5-questions-au-gouvernement-de-k-lapavitsas-economiste-et-depute-syriza/