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BURE encore des perquisitions L’Etat nucléaire voit du jaune partout

par Jean-Yves Peillard

Publie le lundi 3 décembre 2018 par Jean-Yves Peillard - Open-Publishing
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LE SCANDALE CONTINUE À BURE : NOUVELLES PERQUISITIONS SUR DES HABITANT.E.S HISTORIQUES !

Communiqué commun : Bure Zone Libre, CEDRA, EODRA


Malgré une médiatisation importante de la répression à Bure et de l’acharnement policier et judiciaire subi par les opposant-es à Cigéo et habitant-es des villages, nous assistons ce matin à la poursuite du rouleau compresseur dans le silence, le mépris et l’indifférence.

À 9h du matin, deux personnes ont été perquisitionnées à Mandres-en-Barrois. L’un est un habitant historique qui est né dans le village et y vit depuis toujours, l’une y habite depuis plusieurs années et son engagement est connu. L’un pour sa participation supposée à un rassemblement non-autorisé, l’autre, déjà perquisitionnée par trois fois, l’a été dans le cadre de l’instruction pour association de malfaiteurs. Tout le matériel informatique et téléphonique de ces deux personnes a été saisi ou copié sur place par les enquêteurs.

À peine cinq jours après la décision négative de la Cour de Cassation sur la levée des contrôles judiciaires le 28 novembre (https://www.sortirdunucleaire.org/Controles-judiciaires-a-Bure-la-Cour-de-Cassation), et l’annonce par la Ligue des Droits de l’Homme de l’ouverture d’une commission d’enquête sur les violations des droits à Bure (https://www.ldh-france.org/bure-commission-denquete-de-la-ldh/) les gendarmes reviennent impunément forcer les portes d’habitant.e.s et opposant.e.s au projet Cigéo, cherchant désespérément des preuves de culpabilité qui leur permettraient de remplir un dossier d’instruction en "Association de malfaiteurs" qui demeure décidément bien vide au regard des moyens considérables mis en oeuvre pour le remplir [https://www.liberation.fr/france/2018/11/14/bure-le-zele-nucleaire-de-la-justice_1692100].

Après deux agriculteurs déjà poursuivis par le passé pour outrage ou complicité dans l’occupation du Bois Lejuc [http://grandest.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=6157], ces perquisitions ciblent une nouvelle fois des personnes qui habitent le territoire et s’engagent contre ce projet d’enfouissement de déchets nucléaires qui ruinerait leur vie. Le simple fait d’habiter quelque part et de s’opposer à la destruction de son cadre de vie doit-il exposer à l’acharnement répressif et une possible inculpation ? "La lutte contre la poubelle de Bure doit être brisée à n’importe quel prix" disent des sources anonymes proches du dossier : la réalité sur le terrain de Bure l’illustre chaque jour davantage.

Après le maintien par la Cour de Cassation de contrôles judiciaires liberticides sur les personnes mises en examen dans le cadre de l’association de malfaiteurs, la stratégie d’asphyxie répressive de la lutte poursuit son déroulement, tel un impertubable rouleau compresseur : cette fois-ci ce sont des habitants historiques qui ont osé déposer des recours en justice contre l’Andra (pour protéger leur forêt communale), qui sont dans le viseur. Mais aussi des habitats historiques, comme la Maison de Résistance : ainsi le 5 décembre plusieurs personnes engagées dans l’association Bure Zone Libre, gestionnaire de la Maison de Résistance, sont convoquées à la gendarmerie dans le cadre de l’enquête pour "association de malfaiteurs". Elles craignent comme les autres de se retrouver dans le collimateur débridé du juge d’instruction Kevin Le Fur et du procureur pyromane Olivier Glady [https://manif-est.info/Le-procureur-pyromane-477.html].

L’enquête d’instruction pour "association de malfaiteurs" légitime un cadre liberticide et punitif qui permet de tirer à vue sur tout ce qui remue [https://blogs.mediapart.fr/sauvonslaforet/blog/251018/bure-est-un-laboratoire-repressif], et d’attraper dans les mailles du filet toujours plus de personnes, de différentes sphères de la lutte. Alors même que des révélations médiatiques affirment que le dossier de 10 000 pages est bien inconsistant et que le Procureur Olivier Glady admet qu’il est possible "qu’à la fin il n’y ait pas assez d’éléments", l’enjeu réel de toute cette machinerie est-il de produire des preuves pour d’hypothétiques procès à venir au terme d’années de procédures coûteuses et infructueuses ou bien de mettre au pas un mouvement de lutte entier ? La peine, ici, c’est avant tout la procédure elle-même !

La répression à Bure est un feuilleton policier sordide où les atteintes gravissimes aux droits élémentaires des personnes se multiplient, où les idées, l’engagement et la solidarité deviennent criminels.

Les autorités pensent-elles profiter des projecteurs braqués sur les gilets jaunes pour poursuivre l’offensive au long cours de l’écrasement des opposant-es ? Alors que les représentants des forces de police eux-mêmes déclarent être "débordés" dans la gestion des contestations inédites d’un gouvernement plus discrédité que jamais, ces perquisitions matinales montrent bien à quel point Bure reste une priorité d’Etat qui ne souffre, là encore, aucun "changement de cap".

Nous sommes particulièrement écoeuré-es, les autorités continuent de dérouler le tapis rouge à notre colère. Que cela soit à Bure, ou partout ailleurs dans le pays !

Contact presse :

Juliette Geoffroy (CEDRA)

http://cedra52.fr/

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Messages

  • Au Bélarus aussi il y a besoin de soutien, c’est ce qui arrivera ici et un peu partout si on n’arrête pas cette folie.

    Message du 3 décembre :
    Bonjour,

    veuillez prendre connaissance du bulletin d’après Assemblée Générale à l’URL : http://tinyurl.com/chhq768
    ou
    http://enfants-tchernobyl-belarus.org/virtubook/bulletin-12-2018/

    La situation sanitaire évolue au Belarus, avec l’impact de malformations congénitales en augmentation et l’effet d’une récolte de champignons exceptionnelle en automne 2017. Les chiffres de contamination enregistrés par Belrad en donnent les effets sur la charge radioactive des enfants.

    Une nouvelle mission a été, d’un commun accord, confiée à Belrad : lancer une campagne tournée vers la protection des fœtus, c’est-à-dire la protection radiologique des femmes enceintes. Un financement préliminaire a été voté en assemblée générale.

    Par ailleurs, trouvez, avec la carte ci-jointe, les meilleurs vœux du conseil d’administration de l’association et une proposition de cadeaux originaux, au profit de ETB, par Catherine Lieber.

    Bien amicalement,
    source :
    http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php
    Tchernobyl, Le monde d’après !

    Présentation du film “Tchernobyl, le monde d’après”, produit par Enfants de Tchernobyl Belarus.

    j’ai le plaisir et l’honneur de vous informer qu’un travail collectif de dix huit mois vient de trouver sa conclusion : la version française originale sous-titrée du film “TCHERNOBYL, le monde d’après” est disponible. La première aura lieu le 26 avril 2018 au cinéma « Les 7 Parnassiens » à Paris (voir tract joint ci-dessous).

    Il s’agissait au départ de réfuter la thèse du film “Tchernobyl, Fukushima : vivre avec”, diffusé par la chaîne ARTE le 26 avril 2016, un film dont le scénario et le tournage ont été contrôlés par le directeur du CEPN — l’officine implantée dans l’établissement du CEA de Fontenay-aux-Roses — Jacques Lochard, également Vice-président de la Commission internationale de protection radiologique (CIPR), affiliée à l’OMS depuis 1956.