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Jean-Marc Schiappa (J’aime) : Récit historique sur Olympe de Gouges !

par joclaude

Publie le lundi 2 novembre 2020 par joclaude - Open-Publishing
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Olympe de Gouges, une imposture historique
Source:Blog "Histoire et société"DANIELLE BLEITRACH30 OCTOBRE 2020

19/08/2016 22:51 CEST | Actualisé 05/10/2016 16:59 CEST

Femmes que d’âneries on dit à propos de votre juste combat…
Olympe de Gouges est présentée, à la fois, comme une révolutionnaire sociale et comme une féministe. Rien n’est plus faux, nous dit Jean-Marc Schiappa plus trotskiste et plus révolutionnaire que son “illustre” fille dont la conception du “féminisme” est plus proche de l’imposture d’Olympe de Gouges. J’ajouterai à ce texte que Olympe de Gouges est plus “feuillant” que girondine. Au titre de ses exploits il faut noter son action alors que le maire d’Etampes vient d’être lynché dans une manifestation de foule affamée qui l’accuse d’être un “accapareur”. Les jacobins ne peuvent désavouer un peuple affamé, même si l’exécution semble avoir été le fait de provocateurs. Elle se présente à l’Assemblée avec un cortège de ses semblables enveloppées dans des voiles noirs pour pleurer le maire d’Etampes. Et tout à l’avenant. Effectivement, non seulement elle dédie les droits de la femme à la reine en 1791, (Stéphane Bern et Roland Deutsch ou l’histoire telle qu’on nous la fabrique y compris à la mairie de Paris), mais elle rédige des libelles et les fait placarder en faveur du roi après Varennes. Le contexte ? les armées ennemies sont aux portes de la France, que le duc de Brunswick à leur tête menace et alors que les patriotes s’apprêtent à aller l’affronter à Valmy, la fuite du roi pour rejoindre les ennemis de la France dit le camp de la famille royale. Du côté des puissants et contre le peuple, au nom des droits des femmes qui sont nanties. C’est cette femme-là que les “féministes” qui depuis des années jouent le féminisme contre tous les révolutionnaires vantent et proclament comme leur icône (note d’histoire et société).
Jean-Marc Schiappa Historien, Président de l’IRELP (Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée)
Olympe de Gouges est présentée, à la fois, comme une révolutionnaire sociale et comme une féministe. Rien n’est plus faux.

Avant la Révolution et dans les premières années de celle-ci, elle écrit beaucoup, notamment des pièces de théâtre qui fustigent l’esclavage, par exemple ; elle réclame le droit au divorce (qui ne fut pas “le premier et seul droit conféré aux femmes par la Révolution” comme l’écrit Wikipédia, mais nous risquons de sortir du cadre de cet article). Cela est incontestable et incontestablement important. Mais dans les premières années de la Révolution, Mirabeau et Lafayette ne combattirent-ils pas la monarchie absolue, ses pompes et ses oeuvres ?

Olympe de Gouges se défendit d’être membre de la société des Amis des Noirs (comme l’abbé Grégoire, par exemple) et elle condamna l’insurrection des esclaves de Saint-Domingue en 1792 : “C’est à vous, actuellement, esclaves, hommes de couleur, à qui je vais parler ; j’ai peut-être des droits incontestables pour blâmer votre férocité : cruels, en imitant les tyrans, vous les justifiez”. Donc une abolitionniste de l’esclavage à géométrie variable.

Féministe ? allons donc. Quelle féministe pourrait écrire : “Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse le leur a rendu ; elles ont eu recours à toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. … Tout a été soumis à la cupidité et à l’ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable et méprisé” (1791) ? Notons au passage qu’elle met sur le même plan “avant la révolution” et “depuis la révolution”… Curieuse révolutionnaire.

Après la chute de la monarchie (août 1792), elle écrit que Marat est un “avorton de l’humanité” et que Robespierre (qui entra au Comité de Salut public plusieurs mois après) est “l’opprobre et l’exécration de la Révolution” et elle se situe nettement du côté des Girondins, dernière chance de sauver une monarchie, même constitutionnelle, malgré leurs outrances (qui, pour une large part, servaient à cautionner leur politique modérée, socialement et politiquement). Elle se propose comme avocate officieuse de Louis XVI (qui avait des avocats officiels, talentueux et courageux), ce qui, par son acte et dans son principe, définit la Convention comme illégitime à trancher le problème et la pose, elle-même, comme une avocate de la monarchie…

Le délicieux article de Wikipédia, décidément source et réceptacle de tant d’âneries, affirme qu’elle s’inquiétait, comme les Girondins, du Comité de salut public qui “s’arrogeait le pouvoir d’envoyer les députés en prison”. Ô détail, ô mensonge : qui, le premier comme parti, a déféré le député Marat au Tribunal révolutionnaire ? Les Girondins ! Marat fut innocenté et les Girondins le suivirent. Quand tu engages une bataille, es-tu certain de ta victoire ? Quand tu engages une bataille, envisages-tu les conséquences de ta – possible – défaite ? Ces questions ne sont pas seulement de ce 1793 qu’évoquait Jaurès quand il affirmait s’assoir au côté de Robespierre aux Jacobins. Jaurès et Robespierre ou Olympe de Gouges ? Ajoutons, en essayant d’être bref, que “l’avorton” Marat fut assassiné traitreusement par une amie (Ch. Corday) fanatisée, comme de Gouges, par les Girondins. Pour que le tableau fût complet, Corday est maintenant l’objet d’éloges du médiatique et réactionnaire Onfray.

Pour rester dans les limites imposées à cet article, venons-en au principal compliment tressé pour Olympe de Gouges ; elle aurait été partisane du droit de vote des femmes. Si tel eut été le cas, il nous faudrait le dire et le reconnaître. Rien de tel, une fois de plus.

Le texte “Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne” est entièrement disponible sur le site gallica de la Bibliothèque nationale de France et chacun s’y reportera à loisir.

Il est daté de septembre (ou octobre ?) 1791 ; pour ceux qui ne seraient pas familiers du calendrier révolutionnaire, il est postérieur à la fuite de Varennes (juin) révélant la trahison du roi et de sa famille et à la fusillade du Champ de Mars (14 juillet 1791) qui vit la garde nationale, bourgeoise et masculine, fusiller les manifestants, hommes et femmes, réunis.

C’est à ce moment qu’Olympe de Gouges écrit cette Déclaration. Elle le dédie “A la reine” ; ce sont les premiers mots du texte. Une dédicace anodine, certainement. Fin 1791 ? Quand le pays gronde d’une sourde réclamation anti-monarchique. Le reste est de la même eau : il s’agit d’un pastiche de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (n’écartons pas l’hypothèse qu’il s’agisse de déconsidérer la dite Déclaration). Partout où le mot “homme” apparaît dans ce texte, il est remplacé par le mot “femme”.

Ah ! Combien de stupidités a-t-on lu à ce propos ? Il s’agit, d’abord et tristement, d’une pauvreté de langage du français : “homme” vient de “humus” (la terre), l’humain est celui qui vit sur la terre. Le français ne connait pas la distinction latine : “vir” (le mâle) et “homo” (l’humain).

Le texte de 1789 écrit dans son article 6 : “Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation”, ce qui laisse la possibilité, avérée dans la constitution de 1790 du suffrage censitaire : seuls les plus riches votent. Olympe de Gouges ne remet pas en cause (insistons, elle écrit en 1791) cette question. Égalitaire ? Oui mais pour les plus riches seulement.

Quand elle écrit : “La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune”, se prononce-t-elle pour le droit de vote féminin ? En aucun cas. Ni ici, ni ailleurs…

Qu’il se trouve des avocats d’Olympe de Gouges (le risque et le talent littéraire en moins) est une chose. Il faut bien soit gagner sa croute, soit manger son pain blanc (ou les deux). Que l’on truque la vérité historique en est une autre.

Cet article aura des détracteurs. Nous les attendons. Avec une immense sérénité.

Ce texte a été publié dans le mensuel “La Raison” revue de la Libre Pensée.

Messages

  • Olympe de Gouges aurait été pour que les femmes montent à la Tribune mais contre leur droit de vote ?
    Après, il faut tenir compte du contexte. Les girondins étaient des révolutionnaires bourgeois comme les jacobins. Lesquels étaient certes plus radicaux mais en plus de la suppression des libertés régionales ont à leur actif la célèbre loi qui allait mettre le syndicalisme hors la loi pendant trois quarts de siècle.
    Si on veut absolument réécrire l’histoire, au niveau de l’antisémitisme, Jaurès au début n’était pas clair.