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Ciel d’orages à ATTAC

Publie le mercredi 31 août 2005 par Open-Publishing
20 commentaires

de Thomas Lemahieu, Poitiers (Vienne),

Si les instances dirigeantes d’ATTAC France étaient désignées à l’applaudimètre, le prochain président de l’association altermondialiste serait sans nul doute un clown.

Dimanche, tard dans la soirée, à mi-parcours de leur université d’été qui s’achève aujourd’hui, plusieurs centaines de militants d’ATTAC ont fait un triomphe sans pareil à un couple de gugusses grimés, venus, au beau milieu d’une assemblée houleuse, singer le débat qui traverse en profondeur le mouvement. Nouvelle manière de faire de la politique ?

Probable, mais la parenthèse est vite refermée, et, embourbée dans une crise sans précédent dans sa brève histoire, ATTAC donne le sentiment de faire plutôt du vieux avec du neuf... À quel- ques mois de son assemblée générale dont l’enjeu est, comme tous les trois ans, le renouvellement de l’équipe de direction, mais où, pou la première fois, l’actuel président, Jacques Nikonoff, candidat à un "second et dernier" mandat, aura, selon toute vraisemblance, au moins un concurrent, l’association a laissé éclater au grand jour les vifs désaccords qui, restés latents pendant plusieurs années, la secouent depuis la victoire du "non" au référendum.

Compliquées à saisir, y compris par les militants, ces vives polémiques entremêlant allégrement le fond et la forme tournent, grosso modo, autour de trois pôles : le « style », jugé peu collégial et autoritaire, de l’équipe dirigeante « effective » (Jacques Nikonoff, Michèle Dessenne et Bernard Cassen) ; la place laissée aux « membres actifs » (les adhérents « de base ») par les « fondateurs » (journaux, syndicats, associations, mouvements de solidarité internationale ou d’éducation populaire, personnalités, etc.), dans la définition des organes de direction et des orientations ; et l’identité « politique » d’ATTAC.

Questions de « style »

À propos du « style de direction », Susan George, qui a signé une lettre ouverte sur le sujet avec les deux autres vice-présidents d’ATTAC (François Dufour et Gus Massiah), soutenue par les représentants des organisations syndicales, dénonce un « verrouillage » : « Je suis entrée à ATTAC parce que c’était inclusif, et pas pour lutter les uns contre les autres à l’intérieur, joue-t-elle sur la fibre historique. Aujourd’hui, soit on est d’accord avec ce qui est décidé en dehors de nous, soit on se fait insulter : cela ne peut pas continuer comme ça ! » Dans les critiques contre la « direction effective », Bernard Cassen, président d’honneur de l’association, est plutôt épargné par les « contestataires », ce qui, alors que Jacques Nikonoff ne s’est pas exprimé dimanche soir, le surprend lui-même : « Cela pourrait laisser croire que, quand j’étais président d’ATTAC, c’était le paradis, ricane le journaliste. Quand on voit se mettre en branle des organisations aussi puissantes que les syndicats, on ne va pas me faire croire que c’est seulement pour une question de "style de direction". Il y a en fait deux projets pour ATTAC. J’accepterais, le cas échéant, d’être battu après un vote des adhérents, mais ça me gênerait beaucoup d’être minoritaire face aux fondateurs ! »

Mise en nette minorité lors d’un vote au dernier conseil d’administration (CA), jeudi, la « direction effective » de l’association propose de faire élire les futurs dirigeants par l’ensemble des adhérents, alors qu’ils étaient jusque-là désignés par consensus au sein du collège des fondateurs, puis au conseil d’administration. « Les militants sont largement aussi matures que les représentants des organisations fondatrices, fait valoir Michèle Dessenne, secrétaire générale d’ATTAC. Nous ne voulons exclure personne, mais nous proposons de rééquilibrer les forces. » Et le syndicaliste Pierre Khalfa de rétorquer : « C’est une manière d’essayer au détour d’une élection de changer la nature d’ATTAC. En dehors de Bernard Cassen qui s’y est longtemps opposé, tout le monde est d’accord pour changer les statuts en faveur des adhérents. »

« Antisyndicalisme primaire »

Militant dans un comité local, élu au CA et partisan de la direction actuelle, Michel Gicquel recense les obstacles dressés par les syndicats représentés à ATTAC sur le parcours de l’intervention citoyenne des adhérents. Alors que d’autres membres de comités locaux fustigent les syndicats, en particulier la FSU et la CGT accusées de leur « mettre des bâtons dans les roues » et, plus largement, conçoivent l’action de leur organisation comme autosuffisante, Geneviève Azam, membre du conseil scientifique et ex-présidente de la puissante ATTAC Toulouse, déplore, « atterrée », un climat marqué par « l’antisyndicalisme primaire » et une forme de sectarisme : « Chercher une ATTAC pure, cela me désole, s’indigne-t-elle. Il y a des problèmes de fonctionnement dans les syndicats, mais si ATTAC se donne pour but de toucher les classes populaires, il vaut mieux passer par les syndicats où elles se trouvent. » Toile de fond - des affrontements actuels, la question de l’identité d’ATTAC comme carrefour au service du mouvement altermondialiste ou comme coeur autonome de ce même mouvement reste entièrement en chantier. Tout comme celle, liée, des « alliances » à nouer, ou non, avec d’autres organisations... Pour ATTAC, plus de clowneries en vue dans les prochaines semaines, mais un rendez-vous peut-être décisif, dès le 3 septembre, avec la réunion du collège des soixante fondateurs qui promet d’être au moins aussi agitée que l’université d’été.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • lcr, ps, attac, bové, fabius, cassen etc etc ... ça se déchire un peu partout au lendemain du 29 mai ... je commence :
    1. à avoir des regrets
    2. à avoir des inquiétudes

    • Moi je ne regrette en aucun cas mon vote (non) qui a permis un véritable débat populaire et politique et je ne me fais pas d’illusions non plus sur "nos dirigeants". J’ai coupé le cordon, et les solidarités, l’espoir, l’alternative je les construis à la base.
      Le reste est de la cuisine, car quoiqu’on en dise, 2007, congrès syndical ou politique, c’est la pression de la base qui changera tout, y compris pour botter le cul à "nos dirigeants".

    • sauf à s’y coller soi - même et sauf le respect que je vous dois, il ne me semble pas très cohérent de " couper le cordon " avec des dirigeants sur lesquels on ne se fait plus d’illusions pour ensuite vouloir leur botter le cul pour qu’il se réveillent. je vois pas bien comment on peut espérer faire du neuf avec " ses vieux ".

    • On peut faire du neuf avec se vieux. Ce n’est pas une question d’âge,
      mais de position politique. ATTAC est l’objet de grands appétits et
      de grandes illusions.

      Le mouvement a acquit une immense autorité, et je comprends qu’ici ou là on aimerait en profiter, qu’on aimerait profiter de sa caution, ou en profiter comme marche-pied ou estrade qu’on a pas su se bâtir soi-même.

      Mais on se fait aussi une grande illusion en attribuant abusivement au mouvement des merveilles, parce qu’on ne comprend pas qu’on est à un tournant de notre histoire politique. On ne comprend pas qu’en bas on s’est mis en branle, que le peuple sans chefs peut penser et bouger. Alors, comme on ne comprend pas on attribue cela à ATTAC, cela semble évident, et on ne pense pas que c’est l’inverse qui se passe : ATTAC est un outil que le mouvement social s’est donné, comme il se donnera les outils politiques dont il a besoin pour exprimer ses attentes.

      C’est cela qui est en jeu autour d’ATTAC. Je pense qu’on a encore besoin d’ATTAC parce que nous avons encore besoin de réfléchir, de nous instruire, d’agir et d’apprendre avec du recul par rapport aux engagements partisans des partis et des syndicats. Nous avons aussi besoin de ces partis et syndicats, particulièrement ceux qui sont comme la LCR, le PC, la CGT, fermement sur des positions anti néolibérales.

      L’Humanité pour une fois manque de jugeotte politique, et voici un article bien dans le vieux jeu politicien qui passe complètement à côté des enjeux. Il manque à ce journaliste le saint recul de
      l’observateur averti, il lui manque un peu de culture ATTAC si je peux dire.

      Helge

    • En réponse.

      Même si moi j’ai coupé le cordon, ce n’est pas le cas de la plupart des gens, faut dire que des années d’engagement dans ma courte vie, m’ont amené à ce constat.
      Mais je ne suis pas sectaire et je tiens compte de la réalité de mes pairs. Quoiqu’on en dise, c’est la pression à la base qui a le plus changé la société historiquement.

      Je n’attends rien de la gauche institutionnelle et de ses dirigeants, pour moi la gauche c’est la base. Mais si l’illusion persiste que cette gauche institutionnelle peut changer quelquechose à défaut qu’on le fasse nous mêmes (donc cordon pas coupé), je réponds alors : de toutes façons la gauche n’a vraiment été à gauche que parce que sa base populaire lui mettait des coups de pieds au cul.

      En gros, tu peux imaginer les programmes politiques que tu veux :
      1) Si tu n’as pas de base populaire, de rapport de force à la base par les luttes, ça n’existera pas.
      2) Et même avec ce rapport de force à la base, rien ne garantit que les avancées tiennent dans un système dont le but est de nous exploiter et de nous annihiler. La gauche institutionnelle finit par s’adapter à ce système. De Mitterand à Lula, en passant par Europe qui fut à Onze celle des socio-démocrates qui nous ont vendu au libéralisme...

      Quant au respect, que tu me le doives ou non, ça n’est pas le propos.

    • donc si j’ai bien tout compris :

      1. je ne crois plus en nos représentants, je coupe le cordon ...
      2. je me dis que ce qui compte c’est la base, groupons - nous pour botter les fesses à ces mêmes représentants, non pas pour les mettre dehors mais pour qu’ils se bougent et qu’ils nous écoutent
      3. de toute façon, ils font semblant de nous écouter vu qu’ils sont tout acquis au système donc même comme ça on se fait avoir

      c’est bien ce que je disais, je trouve tout ça un peu incohérent ...

    • C’est que tu ne sais pas ce que veut dire "couper le cordon". Cela ne veut pas dire couper toute relation, mais changer de relation, et en effet cela peut permettre de botter le cul, car en général, couper le cordon, c’est cesser d’entretenir un certain type de relations affectives, et si on veut de prendre du recul.

      Ce n’est pas incohérent. De toute façon, cohérence ou incohérence, c’est un point de vue.

      Mais ton angle d’attaque, visant la personne, sa cohérence, et non pas les idées n’est pas bon. Ne pas faire confiance aux politiques institutionnels, je trouve cela bien. Remarquer qu’ils se bougent, quand ils se bougent, que parce qu’on leur botte le cul, qu’on pousse, me semble aussi une bonne remarque.

      Perso, je pense qu’on ne peut plus se contenter de leur botter le cul, il faut botter en touche ceux qui ont le cuir trop dur ou qui ont encore de vielles conceptions politicardes.

      Helge

    • y compris ceux qui voudraient être kalife à la place du kalife.
      Je précise : il s’agit de BOVE, BUFFET et tous les autres....
      On a pas dit non pour avoir encore un président "empereur" des citoyens.
      Non à la république présidentielle.

    • En réponse II

      (D’abord, merci helge d’être intervenue en ma faveur)

      On dirait que mon contradicteur n’a jamais lutté !

      L’histoire de la lutte des classes montre quoi ? Que malgré les trahisons de nos dirigeants de gôche (au cordon pas encore coupé massivement), le rapport de forces a contraint le capitalisme à nous céder quelques droits (Sécu, Retraites, ...) QUI NE SONT PAS RIEN et cela même si je n’ai rien contre le travail (qui a toujours existé) et si j’ai tout contre la salariat (qui est une forme d’expolitation).

      Alors quoi ? Est ce avoir des illusions de dire que s’engager c’est au pire botter le cul de nos dirgeants et au mieux les virer ? Que dans la lutte les esprits critiques se forgent et qu’au longg d’une lutte contre une attaque tu peux arriver à la remise en cause complète d’un système ? Je sais je l’ai vécu avec d’autres jeunes précaires en lutte.

      Que vouloir virer les dirigeants n’est pas une condition d’entrée dans la lutte mais par contre qu’être conséquent c’est aller jusqu’au bout et les virer ? Mais les virer comment camarade ? Si ce n’est dans l’exercice du pouvoir à la base qui donne l’expérience et la confiance progressive pour les virer ? La nature a horreur du vide, c’est par l’exercice de la démocratie directe (luttes et mandatements) que les gens finissent pas comprendre qu’ils peuvent mieux faire que cet Etat et ce système. Dans la pratique, ils commencent à prendre la place de l’autorité et cela devient possible de renverser le système. Pas de charrue avant les boeufs, avancer ensemble.

      Je ne suis pas incohérente, je suis seulement juste avec mes camarades de luttes, qui contrairement à toi ne sont pas des spécialistes qui ont tout digéré et qui savent tout, mais qui, tout comme moi, se donnent le droit d’apprendre à travers la rapport de force.

      Les virer, oui ! Mais qui se sent prêt à le faire maintenant, on dirait que tu n’as pas vécu d’AG ces dernières années... Lutter et poser la perspective de les virer, oui, mais cela passe FORCEMENT par des luttes concrètes avec des gens qui ont des illusions.

      Et oui, nos "dirigeants" au cordon mal coupé en profiteront dès que nous serons dans la rue, c’est pas une nouveauté. Est ce que je dois me taire jusqu’à ce que le peuple hurle qu’il veut les virer ? En gros tu me demandes d’attendre le grand soir ? Ben tu vois, bien que je sois révolutionnaire, et justement parce que je suis révolutionnaire, je n’adhère pas à ton discours gauchiste. J’ai pourtant décidé de m’organiser là où la contestation ne pourra jamais rejoindre "nos dirigeants de la gôche". Révolutionnaire mais pas gauchiste.

      Après je ne suis pas le grand manitou, j’apprends commes les autres. Tu devrais en faire autant.

    • je vais t’expliquer une chose ... je bosse à la sncf et en 85 puis 95, devenue emblématique pour certains ... , j’étais dans les coordinations qui se sont spontanément formées en réaction contre justement tous les " établis ". nous étions vraiment une minorité au début de chacun de ces mouvements. pas un syndicat " institutionnel " n’a bougé. les collègues cheminots et autres syndicalistes nous regardaient même d’un drôle d’oeil. à chaque fois ils ont raccrochés leurs wagons quand ils ont vu l’ampleur que le mouvement prenait et ils n’ont eu de cesse par la suite de vouloir nous marginaliser. où on en est 10 / 20 ans après ? nulle part ... certes juppé a giclé en 97, aussitôt remplacé par jospin qui a giclé en 2002, et puis raffarin ... il y a eu beaucoup de défilés contre la réforme des retraites, contre la réforme de la santé, contre la réforme de l’éducation nationale ... il y a eu les délocalisations ... ça a gueulé ! et après, ça a changé quoi ? rien ... absolument rien ... chirac s’est fait réélir en 2002 on sait comment, en juin 2002 60 % des votants envoyaient une majorité " droite dans ses bottes " à l’assemblée, on avait plus que nos yeux pour pleurer ... alors le 29 mai on a dit non au TCE. la majorité des opposants à ce traité n’a pas de réflexion politique claire, on a juste constaté notre mal vivre. les dispositions contenues dans ce traité on fait écho à ce mal vivre, c’est tout. ce qui motive la majorité des votes c’est tout simplement le porte - monnaie ... on est dans une démocratie digestive ...

      le politiquement correct est un conformisme de droite, il y a bien d’autres conformismes dont le " tous pourris ! " qu’on trouve aussi bien à droite qu’à gauche. ta contribution n’est rien d’autre qu’une variante de ce slogan. céline disait que l’amour est l’infini mis à la portée des caniches, je le paraphraserais en disant que la démocratie est l’infini humain mis à la portée des caniches.

      je ne crois à aucun discours militant, je crois à l’instruction, je crois à l’éducation, je crois à l’école de la rue ! ton discours n’est que posture ... il est bidon et ne mène à rien. gauchiste moi ! la réalité je la pratique, les petites leçons de morale de minus bouffis ...

    • En réponse III

      Mon expérience est proche de la tienne et je ne te crache pas dessus et je ne crache pas sur les gens qui ont des illusions non plus. Merci de calmer ton agressivité ou de la diriger contre ceux qui le méritent.
      J’ai 33 ans, je suis une femme, d’origine algérienne. Je bosse depuis l’âge de 18 ans et je suis toujours précaire. J’ai lutté sans cesse depuis le début des années 90, j’ai fait quelques passages dans des syndicats notamment pour aider à fonder la CGT dans un institut de sondages où on était payé à l’heure et recruté au jour avec des jeunes sans aucune tradition politique. Une vraie galérienne née en même temps que le FN et qui a bénéficiée de l’après trente glorieuse. Je n’ai rein d’une « établis ». J’ai juste le bac, j’aurai souhaité avoir plus mais hyper compliqué dans de telles conditions !

      Je suis d’une génération qu’on a toujours jetée du monde du travail, et qui lorsqu’elle s’attaquait à la politique a été jetée par des dirigeants qui voulaient garder leur pré carré d’influence et refusaient de mettre en cause leur pratiques notamment face à l’émergence de la précarité. Les affrontements ont été rudes. J’ai rencontré les joies du sexisme en militant également, je n’ai en aucun cas une vision ydillique de l’engagement bien au contraire...

      Pour pas être virée de mon poste et contre le dispositif « emploi jeune-emploi précaire » je me suis engagée d’abord en aidant mes collègues à s’organiser en collectif autogéré et j’ai cherché les moyens de soutiens syndicaux. Il y en avait, fallait chercher l’aiguille dans la botte de foin au début, fallait aussi aller vers l’interpro. Tout cela nous l’avons fait, combattant systématiquement ceux qui voulaient nous manipuler car réfutant nos revendications jugées « trop gauchistes » par les syndicats majoritaires. C’est vrai vouloir que les précaires de la fonction publique soient titularisés sans condition de concours et sans discrimination de nationalité, y a peu d’orgas qui suivent… Est-ce qu’on a cédé sur le contenu ou les modalités de notre lutte ? NON. Nous avons même crée une coordination nationale en nous joignant aux pions en lutte. Les camarades de l’Education ou de collectivités sont même allés soutenir des emplois jeunes de la SNCF, de la mairie de Sarcelles, celle de Paris, celle de St Denis… Alors s’il te plaît, je crois vraiment que ta colère n’est pas fondée à mon encontre. Nous avons mené des actions communes avec des chômeurs en lutte, avec des précaires d’autres secteurs, commerces, nettoyage, les licenciés de grandes boites comme Daewoo… Toutes ces solidarités indispensables, à notre petite échelle nous avons tout fait pour les défendre.

      En 2002, j’ai même tenté de rejoindre la LCR (que je connaissais pourtant depuis longtemps) et ça n’a pas fait long feu n’y trouvant pas la solidarité concrète espérée. Suis je restée à attendre que le PC nous ponde une loi pour transformer nos emplois précaires en emploi stables, qu’un groupe de militants du 93 voulaient mettre en place : NON. Et l’expérience m’a donnée raison, ils ne l’ont pas fait avant 2002 alors que dès la rentrée 2003 Marie Georges Buffet l’a rédigée, mais cela n’avait plus aucun sens puisque la « gôche » n’était plus au pouvoir. Et ces débats nous les avons eu collectivement, certaines illusions sont tombées pour beaucoup dans cette pratique.

      Aujourd’hui, la plupart des collègues de ma mairie ont été intégrés, et c’est bien grâce à notre lutte, malgré cela quelques uns ont été virés, on a tout fait de l’ordre du possible : grèves, occupations, journeaux militants, collectes, auto-organisation. Et la plupart des collègues des autres secteurs, notamment l’Education, se sont retrouvés au chomdu. Nous avons même perdu un ami pour qui ça a été la goutte qui a fait déborder le vase.

      Que reste-t-il de tout cela. Une très grosse colère, le sentiment d’un énorme gâchis : autant professionnel pour tous ces collègues emplois jeunes devenus compétents en 5 ans et virés sans vergogne, que militant nous avons plus de difficultés apportées par notre camp que par nos ennemis pour nous organiser. Quand les collègues de Toulouse faisianet grève depuis 3 mois et que le syndicat majoritaire de l’Education envoyaient des FAX dans le bahuts toulousains pour dire que notre grève était illégale, voilà notre réalité quotidienne de militantisme. Et que ce même syndicat refusaient d’appeler les autres personnels à la grève reconductible alors que l’Education était mûre pour une grève générale (le preuve 3 mois plus tard cette grève était bel et bien là.

      Je ne suis pas « politiquement correcte », quand je me rends à la bourse du travail avec quelques collègues, je n’ai plus le bonjour de certains militants tout ça pour avoir défendu des principes (respecter des revendications décidées collectivement) et des pratiques (tous égaux dans la lutte, fonctionnement par le mandatement si la lutte s’élargit). Ces constats ont été cruels, j’ai HALLUCINE. J’ai vraiment pensé que le fait qu’une nouvelle génération arrive sur le front des luttes allait être accueillie chaleureusement par les syndicats. Cela s’appelle un RDV manqué.

      Maintenant. Si la CGT avait été démocratique là où je travaille (des sections ainsi existent cela dépend des lieux, ex CGT Daewoo, CGT Manpower…) j’y serais syndiquée et j’aurai défendue le collectif avant tout (car je ne pose pas la condition de se syndiquer pour lutter). Mais ce n’était pas le cas là où je travaille. Résultat ? Après cette lutte de 5 ans, des défaites, mais une expérience intensément riche j’ai décidé de me syndiquer. A la CNT, tout simplement parce durant ces années je l’ai ai vu venir nous soutenir face à la précarité et défendre l’interpro en 2003 dans mon département. Rien que du concret. J’aurais pu décider de rejoindre SUD, ils nous ont aidé également. Mais quitte à fonder une section syndicale à moyen terme, je préfère laisser les questions de représentativité syndicale à d’autres. Il m’importe de continuer dans des pratiques de base, c’est cette école là que je veux continuer à construire, elle a commencé à travers un collectif de lutte, elle continuera de manière plus pérenne je l’espère à travers le syndicalisme. Ce qui ne m’empêchera pas de défendre collectifs et coordination, mais entre deux vagues, faut bien construire.

      Je pense vraiment qu’il faut arrêter avec ce ton là. Cela sert à nos ennemis. A samedi à la manif pour le logement.

  • attac ?? c’est quoi ça, pas grand chose hélas, ke des gueguerres pour le pouivoir, dommage pour les militants, mais eux ils ont pas grand chose à dire, on leur fait juste croire et de toutes façons, ils ne représente pas grand chose, c’est bizzare cela me fait penser aux verts !!! des rigolos, sans rancunes et a bientot

    • Non pas grand chose, c’est pourquoi on en parle tant... dans combien de pays au monde ? 20, 30, 40 ?

      Les verts ne sont pas des rigolos. Ils sont dangereux, car prêts à reprendre les créneaux de la social-démocratie souffrantes. Il collent au mouvement social dans la rue, mais font tout contre dans les institutions.

      Helge

    • Attac, en voulant des réformes dans le cadre du système capitaliste et, EN LUTTANT CONTRE TOUTE REMISE EN CAUSE DE CE SYSTEME se prépare à remplacer le P.S. et les résidus d’un soi disant P"C"F, qui non plus d’audience
      dans la classe ouvrière et la petite bourgeoisie !

      ces 2 partis ps/pcf ne servent plus de fusible à la bourgeoisie.

      IL est INDISPENSABLE pour les monopoles de mettre en place un conglomérat de mécontents, surtout dans les couches moyennes qui servent de pivot relais, de calmant à la crise aigue, que vont connaitrent les chomeurs , les travailleurs de France (et d’Europe !)
      L’alliance prévible PS/PC va se faire pour replatrer le systéme (vainement)

      LA SEULE REPONSE est la suivante : POUR BALAYER le capitalisme, il faut d’abord dénoncer et balayer
      l’idéologie réformiste d’attac, du PS et du P"C"F,rempart principal du régime.
      pour cela nous devons bâtir

      L’UNITE A LA BASE ET DANS L’ACTION ,
      POUR LA CONSTTITUTION D’UN FRONT DE RESISTANCE
      DE TOUTES CELLES ET CEUX QUI ONT INTERET AU CHANGEMENT
      RADICAL DE SOCIETE .

    • il se peut qu une autre voie d explication soit possible. ATTAC gene peu etre certains partis comme " feu le ps de gauche" je vois le mal partout....et une explosion en vol serait une bonne chose ? pour deblayer le terrain d un contestataire majeur et réprésentatif ....
      jean christophe

    • Non, attac ne lutte pas conre troute remise en cause du système. Il est même à la pointe de la lute anti-néolibérale.
      Helge

    • Ouiais vive le totalitarisme, la bétise et luttons ensemble contre les prostitués slovaques :-)

      Des valeurs de gauche quoi ...

      http://egoborone.free.fr/?p=10

      http://egoborone.free.fr/?p=17

  • On a connu Thomas Lemahieu mieux inspiré.

    Bizarre...

    • Alors on s’est fait plaisir,on se prouve qu’on existe....moi je ..toi tu...un peu d’attac personnelle ..beaucoup d’incompréhension.....pas d’écoute de l’autre...vous trouvez pas que ça suffit...
      Au lieu de gaspiller votre énergie à jacasser rassemblez vous au moins quelques temps pour aider des malheureux ,mettez vous d’accord sur une action pour un temps limité et agissez.
      Franck

  • In « L Altermonde Diplomatique » - septembre 2005 -

    « Août 2005 : Jacques martèle la démocratie à Poitiers »
    par Calixte Europe.

    Depuis que la contestation s’affirme et s’affiche à justes raisons de l’absence de démocratie à l’intérieur d’Attac National,( à ne pas confondre avec les Comités Locaux qui chacun forment une association de fait ou de type 1901 ligotée par une charte mise au point sous la surveillance tatillonne de l’inévitable Bernard Cassen ), Jacques Nikonoff le président encore en place ne parle plus de démocratie dans ses discours.

    Le despotisme éclairé qui règne à Attac National fait de plus en plus mauvais genre, particulièrement lorsqu’on se targue de donner des leçons d’ « éducation populaire » et que l’on approuvait bruyamment la démocratie partout ailleurs « dans le monde » car on n’est pas altermondialiste pour rien.

    Après bien des déclarations, après bien des écrits, après une action remarquable et remarquée contre le TCE, Attac , qui est toujours depuis sa création sous la houlette de son « Grand Démocrate Suprême » (1*), tenait son université d’été à Poitiers ces derniers jours d’août. Sa réputation justifiée d’association d’intellos et de bac+5 tendance Bobos n’ayant pas de problèmes de revenus(2*) fait dire aux militants d’origines plus modestes et plus engagés, que ses dirigeants sont plus « Altermondains » qu’Altermondialistes. Peut être est-ce là l’une des causes parmi d’autre du net tassement de la fréquentation de cette « université ».

    A Poitiers cependant, la question que tout le monde s’est posée sans plus de discrétion est simple : va t’ « il » encore une fois réussir à imposer son choix au C.A. et conserver ainsi de fait la direction de l’association en faisant réélir Jacques Nikonoff, ou va t’il être écarté sans ménagement ?
    Cette dernière hypothèse permettrait l’avénelment d’un nouveau et puissant souffle pour Attac, aujourd’hui impossible.

    Les méthodes de direction contestables du tandem, parfaitement soutenu par une secrétaire générale entièrement dévouée à leur cause, sont probablement le fruit d’une déformation professionnelle. (3*) A l’origine sans doute également la culture de la génération à laquelle ils appartiennent qui n’a connu que ce type de management : quand on est président, on décide de tout. Sauf qu’Attac est tout, sauf une entreprise privée, et qu’elle se doit d’appliquer strictement le principe d’exemplarité pour pouvoir être crédible, et citée en exemple. Nous en sommes loin.

    Des pratiques autoritaires et parfaitement décalées dans une association qui affiche, recommande et promeut la démocratie ont fini par lasser et faire naître une fronde devenue majoritaire qui fait maintenant rage parmi les membres du C.A . Cette majorité qui semble se dessiner pour qu’une véritable alternative soit possible au « choix du patron », s’est organisée solidement en prenant Cassen sur son propre terrain, l’utilisation des statuts. Comme la prochaine A.G. aura lieu cette fin d’année, et que le renouvellement n’a lieu que tous les trois ans ( ! le croiriez vous !?! ) les manœuvres vont bon train.

    Ouvrons ici une parenthèse sur les statuts d’Attac.
    Concoctés avec minutie pour éviter toute récupération de l’association lors de sa création, ses statuts léonins ne permettent pas aux adhérents de faire valoir leur point de vue ! Doublement verrouillés de l’intérieur, ils permettent à ceux qui sont obligatoirement membres du C.A. en tant que membres fondateurs d’être élus quelles que soient les circonstances et de conserver une majorité permanente à la direction de l’association. Le centralisme démocratique est battu à plates coutures en terme d’efficacité par ce système incroyable. Jusque là , Cassen avait toujours réussi à imposer « son consensus » faisant désigner par les membres « permanents » le futur élu de son choix à la tête de l’association. Sur ce sujet qui détermine ni plus ni moins que l’ orientation de l’association la coupe a fini de se remplir et il semble bien que l’ère Cassen touche à sa fin : « Enfin » disent certains de plus en plus nombreux devant les promesses toujours renouvelées d’ « améliorations de la démocratie » et du fonctionnement de l’association qui ne viennent jamais.
    Cette année par exemple , la « nouvelle dynamique pour Attac » lancée à son de trompe en 2004 et destinée à montrer aux adhérents qu’ils avaient bien été entendus a été enterrée sans bruit sur un constat d’échec par la commission qui s’en occupait, pendant que l’Europe mobilisait à grands cris…

    Ce style de direction si particulier qu’il fait aujourd’hui d’Attac le meilleur contrexemple de ses plus belles déclarations est aujourd’hui fort justement remis en cause.
    Les statuts sur lesquels l’équipe en place s’est arqueboutée sous tous les prétextes, y compris les plus fallacieux, semblent maintenant « faire l’unanimité quant à leur nécessaire révision »( selon Bernard Cassen lui même ! ), tant ils sont indéfendables d’un simple point de vue moral !
    Une démonstration de ce qu’ils permettent a été faite de manière ostentatoire le jour de l’ouverture de l’université d’été à Poitiers où certains adhérents n’en ont pas cru leurs oreilles en entendant dès l’ouverture ces propos de leur président :
    « Concernant un article paru ce matin dans la presse sur la probable candidature de Bové en 2007, je tiens à dire qu’Attac ne présentera et ne soutiendra aucun candidat. »
    Imaginez comme les adhérents qui sortent d’une campagne victorieuse qu’ils ont décidé à une très vaste majorité ( TCE) peuvent être ravis d’apprendre ce qu’ils devront dire ou faire dans deux ans. Des décisions qui leur appartiennent et qui ne peuvent être déterminées que par leur consultation, comme l’a été la position d’Attac sur le TCE, sont tranchées pour eux par leur direction actuelle ! Non seulement cette dernière fait des déclarations de son propre chef, l’expression est ici particulièrement adaptée, mais c’est à la veille d’être évincée qu’elle cherche à imposer à ses adhérents des décisions qui n’appartiennent qu’à eux et qui seront prises le temps venu et si eux-mêmes décident de se poser la question !
    Y aurait il pu y avoir plus lumineuse démonstration de ce qui est reproché à l’actuelle direction : - penser et décider pour ses adhérents au lieu d’appliquer leurs orientations une fois celles ci recueillies. Ce dernier mode de fonctionnement n’est il pas le b.a. ba d’un autre monde possible, mettant ainsi les « lois » à l’abri des « décideurs » de tous poils en leur offrant l’asile de l’aval de tous ?
    Tous les systèmes de direction que nous connaissons aujourd’hui fonctionnent sur cet état pervers et sans cesse perverti par celui qui en est investi : la délégation de pouvoir. A Attac qui devrait être l’exemple parmi les exemples, de tels abus sont encore plus criants, et la colère de la honte monte, monte, monte.

    La situation pour le prochain renouvellement des sièges est donc inédite, et si « Jacques martèle la démocratie à Poitiers », c’est en interne mais plus dans ses discours, car il est devenu trop facile de rappeler qu’il serait souhaitable de commencer par s’appliquer les grands principes qu’on défend si brillament.

    L’équipe qui se présente en face est allée solliciter Jacques Cossart , l’actuel président du Conseil Scientifique d’Attac et ancien très proche et protégé de Cassen. Celui-ci dans sa déclaration n’a cependant pris aucun engagement quand à la modification de ces statuts despotiques et devenus absurdes, et il est possible que certains membres fondateurs, syndicats ou personnes morales alliés pour l’occasion contre l’équipe sortante souhaitent simplement devenir calife à la place du calife. Les adhérents se retrouveraient alors à nouveau spoliés de leurs droits et rien ne changerait vraiment dans le fonctionnement dycotomique d’Attac : une association nationale au C.A. totalement indépendant pour ses décisions, et des Comités Locaux tout aussi indépendants, mais privés de tout contrôle de leur structure nationale. La tête et les jambes version schizophrène en quelque sorte.

    Devant cette menace de maintien potentiel d’habitudes aussi délétères, des adhérents et certains Comités Locaux commencent à se lever pour demander les « Etats Généraux des Comités Locaux » avec l’idée fondée que c’est bien à eux qu’appartient légitimement le pouvoir de direction de leur association et qu’il doit leur revenir collectivement. Une pétition circulerait déjà parmi les adhérents pour demander ces Etats Généraux dès septembre et entièrement pris en charge par le budget de l’association. Pire, pour la direction en place, ils demandent également une « assemblée constituante » pour mettre en place les nouveaux statuts de l’association ! Imaginez la tête de ces dirigeants pour lesquels un tel scénario, qui verrait la base édicter les statuts de l’association serait catastrophique. Dans ce cas il n’y aurait plus de place alors pour les « décideurs » qu’ils sont et qu’ils estiment in-dis-pen-sâââbles.

    Le « club des fondateurs » d’Attac se réunit dans quelques jours.
    Il va y avoir du sport et des tractations, car la détermination de l’équipe en place à conserver ses prérogatives coute que coute est totale. La fin d’année pour l’association nationale va être plus animée encore que pendant la campagne du TCE où ce sont il est vrai davantage les Comités Locaux qui se sont dépensés sans compter et ont emporté une belle victoire qui n’appartient qu’à eux et à leurs militants.
    La suite dans quelques jours.
    Calixte EUROPE

    (1*) : surnom donné à Bernard Cassen par un adhérent début 2005 et qui a fait florès tellement il colle à son attitude de « directeur général ».

    2*) : à l’association Attac National. La composition du bureau et du Conseil Scientifique illustre parfaitement cet état de fait.

    (3*) :Bernard Cassen est Directeur Général du Monde Diplomatique, Directeur de Politis, mais il est également Professeur émérite à Paris VIII et perçoit des droits d’auteurs pour les livres qu’il a commis. Leur style en est disons, universitaire.

    Jacques Nikonoff est administrateur civil de la caisse des dépôts et consignations et bénéficie à ce titre de revenus très confortables. Il est d’ailleurs d’une discrétion de violette sur ce sujet et se défile habilement lorsque cette question génante fini par lui être posée sur le sujet comme dernièrement sur une radio d’audience nationale. Son parcours exceptionnel reste cependant un exemple, car il fut réellement ouvrier au début de sa carrière et a intégré l’ENA à 32 ans.