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La politisation du prix Sakharov

Publie le dimanche 4 décembre 2005 par Open-Publishing

de Salim Lamrani

Le 26 octobre 2005, le Parlement européen a conjointement décerné le prix Sakharov à Mme Hauwa Ibrahim, juriste nigériane, aux Dames en Blanc de Cuba et à l’organisation parisienne Reporters sans frontières (RSF). La première lauréate milite contre la lapidation des femmes au Nigeria, les secondes exigent la libération de leurs proches incarcérés pour association avec une puissance étrangère - les Etats-Unis -, alors que RSF mène un combat, à géométrie variable, en faveur de la "liberté de la presse". Créée en 1988, cette récompense annuelle, dotée de 50 000 euros, consacre des personnalités engagées dans la "défense des droits de l’homme" qui reçoivent leur trophée en grande pompe lors d’une cérémonie organisée à Strasbourg1.

Depuis quelques années, l’Union européenne s’est alignée sur la politique agressive des Etats-Unis envers Cuba et a adopté des sanctions économiques à son encontre en 2003, même si elles ont été suspendues depuis 2004 (2). L’Europe justifie sa prise de position par sa volonté de voir les "droits de l’homme" respectés à Cuba, en faisant référence à la question de la "dissidence interne". Cependant, elle n’explique pas pourquoi Cuba est la seule nation
qu’elle stigmatise dans l’hémisphère américain où les violations des droits de l’homme sont répandues et effrayantes3.

Par exemple, l’Union européenne n’a jamais prononcé de sanctions contre des pays tels que le Salvador, le Honduras, le Mexique, la Colombie, l’Equateur, Haïti, la Jamaïque, le Guatemala, la Bolivie, le Chili, le Paraguay, l’Uruguay, la Guyane, le Brésil, l’Argentine, les Bahamas, le Canada, la République dominicaine, Trinidad et Tobago, le Pérou, le Nicaragua ou même les Etats-Unis, dont les gouvernements ne montrent qu’une volonté très relative de respecter les droits de leurs concitoyens.

Selon le rapport 2005 d’Amnistie Internationale, au moins 159 femmes ont été
assassinées dans d’effroyables conditions au Salvador sans que les coupables aient été traînés devant la justice. "L’impunité persiste concernant des cas de violations de droits de l’homme commis durant le conflit des années 1980-1991 et en rapport avec des cas plus récents, incluant la violence contre les femmes", selon Amnistie. L’organisation internationale souligne également qu’en août 2004, 31 détenus ont trouvé la mort dans la prison La Esperanza sans que tous les responsables aient été mis en examen4. L’Union européenne est restée silencieuse sur ces évènements.

Pour ce qui est du Honduras, Amnistie Internationale souligne que "des morts
violentes d’enfants et de jeunes gens ont atteint des niveaux alarmants. Des membres de groupes de droits de l’homme, de groupes indigènes, les communautés homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles ont souffert d’intimidation, de harcèlement et des menaces de mort. Deux militants indigènes sont actuellement prisonniers politiques5". Le Parlement
européen n’a pas daigné considérer ces deux prisonniers comme des candidats crédibles pour
le prix Sakharov.

Le Mexique est le sujet d’un rapport très peu glorieux. « Les violations des droits de
l’homme ont persisté particulièrement au niveau de l’Etat où la détention arbitraire, la
torture et les mauvais traitements, ainsi que les abus du système judiciaire ont été répandus
[...]. Un certain nombre de militants des droits de l’homme ont été menacés et trois
journalistes ont été assassinés. Les progrès dans la poursuite des responsables des violations
de droits de l’homme sont très limités. La violence politique a entouré les élections locales
dans plusieurs Etats », selon le rapport 2005 d’Amnistie Internationale6. Aucune sanction n’a
été émise par l’Europe à l’encontre du Mexique.

La Colombie et son gouvernement ont un passif chargé en terme de violations des
droits de l’homme. Selon Amnistie Internationale, « de sérieuses réserves sont à émettre au
sujet du processus [de démobilisation des Autodéfensas Unidas de Colombia], une
organisation paramilitaire qui jouit du soutien de l’armée, principalement concernant la
question de l’impunité, des violations du cessez-le-feu des AUC et des sérieuses violations des
droits de l’homme, largement répandues, commises par les paramilitaires [...]. Malgré une
baisse de certains indicateurs de violence politique tels que les kidnappings et les massacres,
des rapports concernant des exécutions extrajudiciaires effectuées directement par les forces
armées ont augmenté en 2004. Les cas de ’disparition’ et de torture restent très élevés [...].
Durant les six premiers mois de 2004, près de 1 400 civils ont été assassinés ou ont ’disparus’.
Pendant l’année, près de 1 250 personnes ont été kidnappées et 287 000 ont été forcées de
fuir leurs maisons. Des centaines de civils ont été soumis à des détentions de masse souvent
illégales par les forces de sécurité. Le gouvernement continue de qualifier la défense des
droits de l’homme de promotion du ’terrorisme’7. Mais les violations commises par le
gouvernement de M. Alvaro Uribe, fidèle allié de Washington, n’intéressent que très peu
l’Union européenne.

En Equateur, les « tribunaux de police continuent de revendiquer une jurisprudence
sur les cas des officiers de police accusés de violations des droits de l’homme », selon
l’organisation qui remarque également que « les conditions de détention restent difficiles ».
De plus, « les leaders des communautés et les leaders indigènes, ainsi que les journalistes,
ont été attaqués, menacés et intimidés » pour s’être montrés critiques des politiques
gouvernementales8.

Que dire de Haïti, pays dont le président Jean-Bertrand Aristide démocratiquement élu,
a été renversé par les puissances occidentales dont la France ? Depuis, « de nombreux
rapports d’assassinats, de torture et de mauvais traitements par les forces de police ont été
établis. De nombreuses personnes restent en détention sans charge ou procès établis contre
elles, y compris des membres du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide [...]. Le système
judiciaire ne respecte toujours pas les normes internationales, laissant ainsi la population
sans protection judiciaire et entravant la lutte contre l’impunité. Aucun effort significatif pour
capturer des détenus fugitifs convaincus de graves violations de droits de l’homme n’a été
effectué9 ». Le coup d’Etat contre M. Aristide, dont l’Europe est en partie responsable, n’a fait
qu’aggraver une situation déjà très difficile, dont les premières victimes sont les civils.

La Jamaïque n’est pas en reste dans la course au mépris des droits de l’homme. La
brutalité policière et l’usage excessif de la force sont monnaie courante. « Le nombre
d’officiers de police accusés de meurtre a augmenté, sans qu’une seule condamnation n’ait eu
lieu. Au moins 100 personnes ont été tuées par la police, dont beaucoup dans des
circonstances faisant penser à des assassinats extrajudiciaires ». De plus, les conditions de
détention sont tellement déplorables qu’Amnistie Internationale les qualifie de « traitements
cruels, inhumains et dégradants10 ». Mais la population jamaïcaine ne constitue pas une
priorité pour Washington donc le Parlement européen ne s’en occupe que très peu.

Au Guatemala, « les évictions violentes des zones rurales se sont énormément accrues.
Les militants des droits de l’homme souffrent toujours d’intimidation et de persécution. La
violence contre les femmes, en particulier les assassinats, a augmenté. L’impunité reste
endémique y compris pour les violations des droits de l’homme commises dans le passé »,
mais l’Europe se focalise uniquement sur Cuba11.

En Bolivie, les cas de « torture et de mauvais traitements des détenus ont été
régulièrement rapportés » alors que « les conditions d’incarcération restent préoccupantes ».
Les enquêtes concernant les confrontations qui ont eu lieu en 2003 entre des manifestants et
les forces de sécurité, qui ont coûté la vie à plus de 100 personnes et qui ont fait des centaines
de blessés en février et octobre 2003, n’ont toujours pas été bouclées, permettant ainsi à
l’impunité des forces gouvernementales de prospérer. D’ailleurs quatre membres de l’armée
accusés du meurtre de deux civils en février 2003 ont été acquittés un an plus tard en février
200412.

Le Chili ne se distingue pas des autres pays latino-américains et « les efforts destinés à
mettre fin à l’impunité pour les violations des droits de l’homme du passé » n’ont pas été
exceptionnels. Les 28 000 victimes de tortures sous le régime militaire n’ont toujours pas
obtenu réparation. De plus, « les militants indigènes mapuches ont subis de sérieuses
violations de leurs droits », selon Amnestie13.

Au Paraguay, les membres d’organisations paysannes et les groupes indigènes ont été
persécutés suite à leurs revendications sociales et agraires. Les nouvelles recrues de l’Armée
ont également été victimes de nombreux abus selon les enquêteurs internationaux de
l’organisation. Plus de 100 nouvelles recrues ont trouvé la mort depuis 1989 dans des
circonstances mystérieuses14.

Les conditions de détention dans les prisons uruguayennes violent les normes
internationales. La situation des femmes reste désastreuse dans le pays : tout les neuf jours,
une femme ou une jeune fille meurt suite à des violences à son encontre. Les organisations de
femmes s’inquiètent du fait que le gouvernement ne prévoie pas une législation contre la
violence domestique15.

En Guyane, la peine de mort est fréquemment appliquée contre les plus démunis.
« Des escadrons de la mort ont enlevé, torturé et assassiné des dizaines de personnes », selon
Amnistie Internationale. De plus, la police est également impliquée dans plusieurs meurtres et
exécutions extrajudiciaires. Dans les prisons surchargées, des cas de torture et de mauvais
traitements ont été rapportés. Les femmes sont régulièrement victimes de violences et
souffrent du trafic humain qui les oblige à la prostitution, pandémie qui frappe le pays16.

Le Brésil continue à être l’un des pays les plus violents du continent américain où les
droits de l’homme sont constamment bafoués. « Des centaines, voire des milliers, de civils ont
été tués par la police dans des supposés échanges de tirs ». Dans l’Etat de Sao Paolo, la
police est responsable de 663 assassinats alors que dans l’Etat de Rio de Janeiro, elle est
impliquée dans 983 meurtres. « La vaste majorité des victimes était jeune, pauvre, noire ou
métisse » et « très peu de cas ont été sujet à investigation. Plusieurs rapports ont montré la
participation constante de la police dans des ’escadrons de la mort’. L’utilisation de la
torture est très répandue et systématique ». Les militants paysans et indigènes ont également
été assassinés. « Les criminels ont joui d’une grande impunité », selon Amnistie17.

Si la violence est moins répandue en Argentine qu’au Brésil, elle reste néanmoins
présente et inquiétante. Dix-sept détenus ont trouvé la mort dans la prison Mendoza dans des
circonstances extrêmement douteuses. Les conditions sanitaires liées à l’importante
promiscuité dans les pénitenciers ont entraîné une détérioration de la santé de nombreux
prisonniers. En novembre 2004, la Cour interaméricaine des droits de l’homme a appelé le
gouvernement argentin à protéger la vie et l’intégrité physique de tous les détenus. Le même
mois, le Comité des Nations unies contre la torture a déploré le nombre important de cas de
torture et de mauvais traitements en comparaison avec le faible nombre de condamnations
pour les responsables des exactions18.

Aux Bahamas, archipel touristique des Caraïbes, les mauvais traitements infligés aux
détenus Sidney McKenzie et Kazimierz Kwasiborski ont entraîné leur mort. Les demandeurs
d’asile ont également été expulsés par la force sans que la procédure légale ait été respectée.
De plus, au moins « cinq enfants ont été détenus en violation des normes internationales »,
selon le rapport 2005 alors que la violence policière a fait trois victimes19.

Le Canada est un pays développé où les droits de l’homme sont censés être respectés.
Mais, c’est loin d’être le cas puisque les droits des femmes indigènes sont régulièrement
violés. Marginalisées socialement et d’un point de vue économique au Canada depuis des
décennies, les femmes indiennes continuent à être les victimes d’une violence
disproportionnée par rapport à la moyenne nationale. Les autorités de la monarchie n’ont
toujours pas mis en place « des plans d’action destinés à assurer que les femmes indigènes et
les filles bénéficient de la protection nécessaire ». De même, la violence policière ne se limite
pas aux pays sous-développés mais touche également les nations occidentales telles que le
Canada. En effet, au moins six personnes ont perdu la vie, atteintes par les balles de la
police20.

En République dominicaine, la police a ouvert le feu sur des manifestants, tuant sept
d’entre eux. Le manque d’attention médicale dans les prisons s’est ajouté aux violences
exercées par les autorités pénitentiaires. « Benito Simón Gabriel, âgé de 19 ans, a déclaré
avoir été accroché à un mur pendant plus de sept heures en plein soleil à la prison Monte
Plata », d’après Amnistie. Autre fait incroyable, plusieurs prisonniers ayant purgé leur peine
sont restés en prison car ils n’avaient pas les moyens de s’acquitter des frais administratifs de
sortie. Comme dans de nombreux autres pays latino-américains, la violence contre les femmes
a fait 89 victimes21.

A Trinidad et Tobago, minuscule archipel au large des côtes vénézueliennes, les abus
commis par les forces de police ont entraîné la mort de 24 personnes. Les conditions de
détention s’apparentent à de la torture, selon Amnistie Internationale car les cellules de 9
mètres carrés contiennent jusqu’à 17 détenus22.

Le Pérou s’ajoute à la longue liste des pays où les droits des plus démunis et des plus
vulnérables n’ont que très peu de valeur. Plus de 50% des Péruviens vivent dans la pauvreté et
25% dans l’indigence la plus totale selon les Nations unies. Face aux troubles sociaux, le
gouvernement a décrété l’état d’urgence dans plusieurs régions, ce qui implique la suspension
des garanties constitutionnelles pour les citoyens. Plus de 500 femmes ont été violées par les
membres de l’armée selon la Commission pour la Vérité et la Réconciliation. Plusieurs
journalistes ont trouvé la mort dans l’exercice de leur fonction. De nombreux prisonniers de
conscience accusés injustement de terrorisme sont toujours en prison. Le rapporteur spécial
des Nations unies pour le droit à la santé a exprimé son inquiétude concernant un accord
commercial signé avec les Etats-Unis qui prive des millions de Péruviens de l’accès à des
médicaments essentiels. Il a également souligné que de nombreuses personnes sont décédées
de maladies curables23.

Le Nicaragua s’illustre malheureusement par la violence qui frappe les femmes. Selon
la police, près de 77 femmes ont été assassinées en 2003. Le ministre de la Santé a déclaré
que 95% des viols avaient lieu à domicile. A cela s’ajoute l’effarante misère qui touche une
immense partie de la population24.

Au Venezuela, les tensions sont présentes depuis le sanglant coup d’Etat avorté contre
le président Hugo Chávez en avril 2002. L’opposition, qui n’a cessé d’accumuler les défaites
électorales depuis son coup de force raté, a choisi la voie de la confrontation et de l’illégalité
pour faire entendre sa voix désormais minoritaire au sein de la population. En novembre 2004,
le procureur, qui menait l’enquête pour déterminer les responsabilités de la junte putschiste et
de ses partisans, a été assassiné dans une explosion à la bombe à Caracas. Selon Amnistie
Internationale, « la polarisation politique a continué à déstabiliser le Venezuela. De violentes
confrontations ont opposé les partisans de l’opposition aux forces de l’ordre à travers le
pays25 ».

Amnistie Internationale a également établi un rapport concernant Cuba. A la
différence des autres nations latino-américaines, aucun cas de violence policière contre la
population n’est évoqué. Aucune manifestation n’a été réprimée par les forces de l’ordre. De
même, aucune mention n’est faite d’une quelconque violence à l’encontre des femmes. Selon
l’organisation, près de « 70 prisonniers de conscience se trouvent derrière les barreaux
depuis leur arrestation en 2003. Cependant, 18 prisonniers de conscience ont été relâchés et
de nombreux autres ont été déplacés vers des prisons proches de leurs demeures familiales ».
Pas un cas de torture contre les détenus n’est signalé par Amnistie Internationale. Enfin, il
convient de souligner que de tous les rapports de l’organisation internationale concernant les
nations du continent américain, celui de Cuba est, de loin, le moins accablant26.

Le gouvernement cubain ne nie pas la présence en prison des individus cités par
Amnistie. La seule divergence réside dans les raisons ayant conduit à l’incarcération de ceux
que la presse internationale qualifie de « dissidents ». Selon les médias, leur opposition aux
autorités de La Havane les a condamnés à des sanctions pénales, ce que réfute
catégoriquement le gouvernement cubain. Selon ce dernier, les personnes en question ont été
condamnées uniquement pour avoir accepté le financement d’une puissance étrangère, à
savoir les Etats-Unis. Les agents infiltrés dans les réseaux de la « dissidence » ont présenté
des preuves irréfutables lors des différents procès27. Une autre source étayant cette thèse est
indiscutable : Washington admet dans ses propres documents officiels disposer d’un budget
de 50 millions de dollars destiné à la fabrication d’une opposition interne à Cuba28. Ainsi, le
doute n’est désormais plus possible.

Le rapport 2005 d’Amnistie Internationale concernant les Etats-Unis est accablant par
sa gravité :

Des centaines de prisonniers sont toujours détenus sans chefs d’accusation ni procès sur la base navale
étasunienne de Guantanamo, à Cuba. Des milliers de personnes ont été emprisonnées lors des opérations
militaires et sécuritaires étasuniennes en Irak et en Afghanistan et elles se sont régulièrement vues
refuser l’accès à leurs familles et à leurs avocats.

Des enquêtes militaires ont débuté ou ont été menées concernant les accusations de torture et mauvais
traitements des détenus par le personnel étasunien à la prison d’Abou Ghraïb en Irak, ainsi que pour les
cas de mort en détention et mauvais traitements menés par les forces étasuniennes ailleurs en Irak, en
Afghanistan et à Guantanamo. Des preuves sont apparues au grand jour que l’administration
étasunienne a mis en pratique des techniques d’interrogation qui violent la Convention des Nations
unies contre la torture. [...]

Aux Etats-Unis, plus de 40 personnes sont décédées après avoir été atteintes par les armes de la police
[...]. La peine de mort continue à être imposée et appliquée.

Les objecteurs de conscience, le sergent Camilo Mejía Castillo et le sergent Abdullah William Webster
ont été emprisonnés ; ils sont des prisonniers de conscience. [...]

En 2004, 59 personnes ont été exécutées, portant le nombre de prisonniers tués à 944 depuis que la Cour
suprême a levé le moratoire sur les exécutions en 1976. 23 exécutions ont eu lieu au Texas en 2004 et
336 depuis 1976. [...]

Huit personnes poursuivies par la juridiction de Harris County au Texas ont été exécutés dans l’année
malgré les doutes qui planaient sur la fiabilité des preuves scientifiques établies par le laboratoire
criminel du Département de police de Houston (HPD) où de sérieux problèmes sont apparus en 2003.
En octobre, un juge de la Cour d’appel criminelle du Texas a affirmé qu’il devrait y avoir ’un moratoire
sur toutes les exécutions dans les cas où les condamnations se sont basées sur les preuves du laboratoire
criminel du HPD jusqu’à ce que la fiabilité des preuves ait été vérifiée’. Sa voix a été la seule à s’élever
lorsque la Cour a refusé au détenu du couloir de la mort Dominique Green un délai pour son exécution
sur la base de doute envers l’exactitude du travail balistique de HPD sur son cas, et la découverte de 280
boîtes de preuves mal étiquetées qui pouvaient toucher des milliers de cas criminels. Dominique Green
a été exécuté le 26 octobre.

Les Etats-Unis continuent de violer le droit international en appliquant la peine de mort contre des
criminels mineurs - des personnes âgées de moins de 18 ans au moment où elles ont commis leur crime.
Près de 70 criminels mineurs ont été dans le couloir de la mort durant l’année, dont plus d’un tiers au
Texas. [...]

Le 31 mars [2004], la Cour internationale de Justice (CIJ) a rendu son jugement concernant une plainte
déposée par le Mexique au nom de ses ressortissants arrêtés, auxquels on a refusé leurs droits
consulaires et qu’on a condamné à mort aux Etats-Unis. La CIJ a établi que les Etats-Unis avaient violé
leurs obligations internationales en vertu de la Convention de Vienne sur les relations consulaires et
qu’ils doivent revoir et reconsidérer l’impact des violations concernant les cas des ressortissants
étrangers impliqués. La CIJ a noté avec ’grande préoccupation’ que la date d’exécution avait été établie
pour Osvaldo Torres Aguilera, un des ressortissants mexicains cités dans la plainte. L’exécution
d’Osvaldo Torres a été commuée par la suite par le gouverneur de l’Oklahoma après un appel à la
clémence lancé par le président du Mexique et une recommandation de commutation provenant du
bureau de clémence de l’Etat. [...]

Des prisonniers avec des antécédents sérieux de maladie mentale ont continué à être condamnés à mort
et exécutés.

Charles Singleton a été exécuté en Arkansas le 6 janvier [2004]. Durant son séjour dans le couloir de la
mort, sa maladie mentale était si sévère qu’il avait dû être médicalisé de force.

Kelsey Patterson, dont le diagnostic a démontré qu’il souffrait de paranoïa schizophrénique, a été
exécuté au Texas le 18 mai [2004]. Le gouverneur du Texas a rejeté une recommandation de clémence
en provenance du bureau des pardons et des libertés conditionnelles de l’Etat pour son cas.

Le 5 août [2004], James Hubbard a été exécuté en Alabama. Il était âgé de 74 ans - la personne la plus
âgée à être exécuté aux Etats-Unis depuis 1977 - et avait fréquenté le couloir de la mort pendant plus
d’un quart de siècle. James Hubbart souffrait de démence ce qui l’amenait parfois à oublier qui il était et
pourquoi il était dans le couloir de la mort29.

Ce terrifiant rapport concernant la « plus grande démocratie du monde » n’a pas
amené l’Union européenne à se prononcer sur la situation des droits de l’homme aux Etats-
Unis, et montre encore une fois le caractère illégitime et discriminatoire des sanctions
imposées par l’Europe à Cuba ; les raisons étant profondément politiques et idéologiques.

Le Parlement européen justifie la nomination des Dames en blanc par le combat
qu’elles mènent pour la libération des « dissidents » : « Elles se font appeler les Dames en
blanc (Damas de blanco) et ont formé leur groupe au début de l’année 2004. Vêtues de blanc,
couleur qui symbolise l’innocence et la pureté, elles ont fait écho aux femmes d’Argentine qui
ont employé une tactique similaire dans les années 1970 pour réclamer des nouvelles de leurs
enfants disparus pendant la période de dictature militaire30 ».

Pour se draper d’une certaine légitimité et occulter les raisons qui ont conduit leurs
parents à la prison, les Dames en blanc utilisent le moyen de lutte des Mères de la Place de
mai et comparent volontiers le combat qu’elles mènent au leur. La presse internationale s’est
également empressée à procéder à des comparaisons hâtives sans évidemment chercher à
connaître l’opinion des mères argentines, les principales intéressées.

Interrogée à ce sujet, Mme Hebe de Bonafini, présidente de l’association Mères de la
Place de Mai, universellement reconnue et respectée pour sa lutte infatigable contre les
injustices, a dénoncé le rapprochement fallacieux effectué par les Dames en blanc et a eu une
réponse assez cinglante envers les journalistes en question :

Tout d’abord, laissez-moi vous dire que la Plaza de Mayo se trouve en Argentine et nulle part ailleurs.
Notre foulard blanc symbolise la vie alors que ces femmes dont vous me parlez représentent la mort.
Voila la différence la plus importante et la plus substantielle qu’il faut signaler à ces journalistes. Nous
n’allons pas accepter que l’on nous compare ou qu’elles utilisent nos symboles pour nous piétiner. Nous
sommes en total désaccord avec leurs propos.

Ces femmes défendent le terrorisme des Etats-Unis. Elle défendent le premier pays terroriste du monde,
celui qui a le plus de sang sur les mains, celui qui a lancé le plus de bombes, celui qui a envahi le plus
de pays, celui qui a imposé les plus fortes sanctions économiques contre les autres. Nous sommes en
train de parler de la nation qui est responsable des crimes d’Hiroshima et Nagasaki.

Ces femmes ne se rendent pas compte que la lutte des Mères de la Plaza de Mayo symbolise l’amour
que nous portons pour nos enfants disparus, assassinés par les tyrans imposés par les Etats-Unis. Notre
combat représente la Révolution, celle que nos fils et nos filles avaient voulu mettre en oeuvre. Leur
lutte est différente car elles défendent la politique subversive des Etats-Unis qui n’est faite que
d’oppression, de répression et de mort31.

Le Parlement européen n’en est pas à sa première contradiction. En effet, en 2002, il
avait concédé le prix Sakharov à M. Oswaldo Payá, leader du Mouvement chrétien de
libération et promoteur du Projet Varela à Cuba- en réalité élaboré par la Maison-Blanche -
lié à l’extrême droite cubaine de Floride32. Or, M. Payá avait, quelques mois auparavant, en
avril 2002, soutenu ouvertement le coup d’Etat fasciste contre le président Hugo Chávez du
Venezuela33. L’obsession de l’Union européenne à l’égard de Cuba l’a amené à récompenser
un partisan du coup de force orchestré par Washington contre la démocratie vénézuelienne
pour le remercier de son « combat en faveur des droits de l’homme ».

L’autre lauréat du prix Sakharov 2005 est la très controversée organisation française
Reporters sans frontières34. Curieusement, le Parlement européen a choisi un candidat qui
s’est illustré par ses virulentes attaques contre le gouvernement cubain et ses campagnes
médiatiques destinées à réduire le nombre de touristes sur l’Île des Caraïbes35. Ses liens avec
la droite extrémiste cubaine de Floride ainsi que les subventions octroyées par Washington à
son égard expliquent en grande partie les prises de positions de l’organisation dirigée par M. 
Robert Ménard36.

L’Europe n’est pas prête de s’écarter de la ligne interventionniste dans les affaires
intérieures cubaines imposée par l’administration Bush. Avec l’Allemagne qui vient une
nouvelle fois de faire preuve d’ingérence en invitant les représentants de la « dissidence » à
son ambassade à Cuba, la République tchèque est la nation européenne la plus virulente
envers les autorités de La Havane37. Le ministre des Affaires étrangères tchèque, M. Ciryl
Svodoba, est un partisan farouche de la ligne dure avec le gouvernement révolutionnaire. Il a
appelé l’Union européenne à soutenir financièrement la « société civile cubaine », dans le but
de renverser le pouvoir en place38.

La République tchèque mène depuis quelques années une campagne européenne en
faveur des « droits de l’homme » à Cuba. Elle dénonce régulièrement ce qu’elle qualifie de
« violations inacceptables » des libertés individuelles dans l’Île. Cependant, elle oublie
d’effectuer une évaluation de la situation des droits de l’homme sur son propre territoire.

Selon Amnistie internationale, deux ressortissants anglais et néo-zélandais ont été
passé à tabac par la police et ont dû être hospitalisés dans un état extrêmement préoccupant.
En août 2004, à Olomouc, un homme a perdu la vie suite à des blessures infligées par un
officier de police. En mai 2004, le Comité des Nations unies contre la torture a exprimé son
inquiétude dans un rapport sur la violence policière. Il a dénoncé « l’occurrence persistante
des actes de violence contre les Roms », ainsi que l’impunité dont jouissent les responsables
de ces crimes. Le Comité a également fustigé le système judiciaire qui rechigne à prononcer
des condamnationscontrelesfautifs39.
En juin 2004, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance a déploré
que les recommandations faites aux autorités tchèques pour combattre les discriminations et
les inégalités n’aient pas été appliquées. Elle a également dénoncé le fait que les enfants roms
soient systématiquement envoyés dans des écoles pour retardés mentaux, et qu’un nombre
disproportionné d’entre eux soient arrachés à leur familles pour être envoyés dans des
institutions étatiques. La Commission a, par la même occasion, condamné la stérilisation
forcée de plusieurs femmes roms.40

D’autre part, les agresseurs des Roms ne sont que très rarement condamnés par la
justice tchèque. Par exemple, en janvier 2004, MM. Petr Blaize Jas et Marin Stiskala ont été
seulement condamnés à trois ans de prison avec sursis pour avoir agressé un couple de Roms.
L’homme a été torturé avec un tesson de bouteille alors que la femme, de surcroît enceinte, a
perdu la vue d’un oeil après avoir été violemment frappée à la tête41.

Le Comité européen pour la prévention de la torture ainsi que le Comité des droits de
l’homme des Nations unis ont dénoncé l’utilisation barbare de lits-cages pour les patients et
enfants souffrant de maladie mentale. Le ministre de la Santé a déclaré avoir ordonné la
suppression des lits-cages dans toutes les institutions de santé. Mais, contre toute attente, le
président de la République, M. Václav Klaus, est personnellement intervenu et a critiqué son
ministre en déclarant que l’interdiction des lits-cages constituait « une décision irréfléchie et
superflue ». Il a donc décidé de transférer le dossier au ministre du Travail et des Affaires
sociales qui a annulé la prohibition. La désastreuse situation des droits de l’homme en
République tchèque montre à quel point les manigances du gouvernement de Prague contre
Cuba empestent l’hypocrisie et la soumission aux desideratas de Washington42.

En France, une personnalité politique de la gauche s’est illustrée par ses positions
contre le gouvernement cubain. M. Laurent Fabius, numéro deux du Parti socialiste, a exhorté
l’Union européenne et le gouvernement français à apporter leur soutien aux « combattants de
la liberté », comme les qualifient les Etats-Unis. L’ancien Premier Ministre sous le
gouvernement de François Mitterrand qui, en 1986, avait accueilli à bras ouvert le sanglant
dictateur Jean-Claude Duvalier qui a terrorisé Haïti de 1971 à 1986, en lui offrant l’asile
politique, milite maintenant en faveur d’un alignement des autorités françaises sur la politique
de M. George Bush. Il souhaite apporter son « plein soutien au mouvement des ’Dames en
blanc’ » car « leur combat est exemplaire » et « tous les démocrates doivent le soutenir43 ».

Washington ne dit pas autre chose. Selon M. Caleb McCarry, fonctionnaire du
Département d’Etat nommé, le 28 juillet 2005, coordinateur pour la transition à Cuba, le but
de l’administration Bush est « d’appuyer une transition authentique vers les libertés
politiques pour le peuple cubain » qui passe par le soutien financier de l’opposition interne,
elle-même totalement coupée de la population. Les tentatives de subversion qui se font
dorénavant au grand jour ne choquent pas l’Union européenne. Mais dès que les rigueurs de la
loi cubaine s’appliquent sur les contrevenants - qui en acceptant les prébendes généreusement
offertes par les Etats-Unis passent du statut d’opposant à celui d’agent financé par une
puissance étrangère -, elle s’en émeut prétendant ignorer le fin fond de l’histoire44.

Notes de bas de page :

1
Anne-Laure Pham Viet Lac, « Trois lauréats pour le prix Sakharov », L’Express, 26 octobre 2005.

2
Salim Lamrani, Cuba face à l’Empire : propagande, guerre économique et terrorisme d’Etat (Outremont :
Lanctôt, 2005), pp. 161-75.

3
Amnistie Internationale, « Report 2005 », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/2am-index-eng (site
consulté le 6 novembre 2005).

4
Amnistie Internationale, « Report 2005 - El Salvador », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/slv-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

5
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Honduras », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/hnd-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

6
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Mexique », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/mex-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

7
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Colombie », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/col-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

8
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Equateur », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/ecu-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

9
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Haïti », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/hti-summary-eng
(site consulté le 6 novembre 2005).

10
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Jamaïque », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/jam-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

11
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Guatemala », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/gtm-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

12
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Bolivie », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/bol-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

13
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Chili », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/chl-summary-eng
(site consulté le 6 novembre 2005).

14
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Paraguay », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/pry-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

15
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Uruguay », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/ury-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

16
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Guyane », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/guy-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

17
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Brésil », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/bra-summary-eng
(site consulté le 6 novembre 2005).

18
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Argentine », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/arg-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

Cuba Solidarity Project
http://vdedaj.cuba.fr/cuba/
11
19
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Bahamas », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/bhs-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

20
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Canada », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/can-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

21
Amnistie Internationale, « Report 2005 - République dominicaine », 2005.
http://web.amnesty.org/report2005/dom-summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

22
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Trinidad & Tobago », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/tto-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

23
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Pérou », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/per-summary-eng
(site consulté le 6 novembre 2005).

24
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Nicaragua », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/nic-summary-
eng (site consulté le 6 novembre 2005).

25
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Venezuela », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/ven-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

26
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Cuba », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/cub-summary-eng
(site consulté le 6 novembre 2005).

27
Salim Lamrani, Cuba face à l’Empire : propagande, guerre économique et terrorisme d’Etat, op. cit., pp. 120-
25.

28
Colin L. Powell, Commission for Assistance to a Free Cuba, (Washington : United States Department of State,
mai 2004). www.state.gov/documents/organization/32334.pdf (site consulté le 7 mai 2004), p. 16 ; Roger F.
Noriega, « Assistant Secretary Noriega’s Statement Before the House of Representatives Committee on
International Relations », Department of State, 3 mars 2005. www.state.gov/p/wha/rls/rm/2005/ql/42986.htm
(site consulté le 9 avril 2005).

29
Amnistie Internationale, « Report 2005 - Etats-Unis », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/usa-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

30
Parlement Européen, « Trois lauréats pour le Prix Sakharov 2005. Femmes courage à Cuba : un groupe de
femmes manifeste contre les détentions abusives », 20 octobre 2005. www.europarl.eu.int/ (site consulté le 31
octobre 2005).

31
Salim Lamrani, « La Plaza de Mayo se trouve en Argentine et nulle part ailleurs », Cuba Solidarity Project,
juin 2005. http://vdedaj.club.fr/cuba/npa_lamrani_hebe.html (site consulté le 31 octobre 2005).

32
El Nuevo Herald, « Conciliados exiliados se unen al plan de Payá », 18 février 2005, p. 21A ; El Nuevo
Herald, « La isla y el exilio unidas en un plan para la transición », 18 février 2005.

33
Pascual Serrano, « El líder anticastrista Osvaldo Payá apoyó el golpe de Estado de Venezuela en abril del
2002", Rebelión, 16 février 2005. www.rebelion.org/noticia.php?id=11455 (site consulté le 21 mars 2005).

34
Salim Lamrani, Cuba face à l’Empire : propagande, guerre économique et terrorisme d’Etat, op. cit., pp. 70-
89.

35
Reporters sans frontières, « Le Comité de soutien à Raúl Rivero distribue des livres aux touristes en partance
pour Cuba », 27 mars 2004. www.rsf.org/article.php3?id_article=9662 (site consulté le 2 avril 2004).

36
Robert Ménard, « Forum de discussion avec Robert Ménard », Le Nouvel Observateur, 18 avril 2005.
www.nouvelobs.com/forum/archives/forum_284.html (site consulté le 22 avril 2005).

37
Frances Robles, « Invitations Create Diplomatic Flap », The Miami Herald, 6 octobre 2005 ; El Nuevo Herald,
« Al rojo la tensión con Europa », 5 octobre 2005.

Cuba Solidarity Project
http://vdedaj.cuba.fr/cuba/
12

38
El Nuevo Herald, « Checos firmes contra Castro », 5 novembre 2005.

39
Amnistie Internationale, « Report 2005 - République tchèque », 2005. http://web.amnesty.org/report2005/cze-
summary-eng (site consulté le 6 novembre 2005).

40
Ibid.

41
Ibid.

42
Ibid.

43
Laurent Fabius, « Répression à Cuba, il faut agir », Libération, 29 octobre 2005.

44
El Nuevo Herald, « Washington apoya una transición auténtica », 2 octobre 2005.

http://www.michelcollon.info/articl...