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CPE/viticulture, 2 poids 2 mesures

Publie le samedi 1er avril 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

Pour être salarié du monde viticole, je peux confirmer que ce secteur connaît aujourd’hui une crise économique grave qui a de multiples conséquences.

 Une première catégorie : les conséquences techniques
C’est la disparition de ce que j’appellerai nos acquis « terroiraux ». En effet, de nombreux retraités viticoles ne transmettent plus leurs exploitations, ainsi les techniques et pratiques anciennes disparaissent (souvent pourtant très intéressantes). De nouveaux moyens sont alors accordés, par exemple l’utilisation de copeaux de chêne. Ou alors l’utilisation de produits de protection du vignoble (produits phytosanitaires), très chers, souvent peu efficaces à long terme (phénomènes d’accoutumance comme pour les antibiotiques), et surtout extrêmement dangereux pour l’utilisateur et l’environnement. Ils sont de plus vendus par des multinationales en situation de quasi-monopole...

 La seconde catégorie : les jeunes...
Qui dit disparition dit pas de reprise d’exploitation pour les jeunes maintenant. Mais que faire de la génération précédente qui s’est installée au moment de l’embellie (années 90) ? Ces jeunes de 30 40 ans sont couverts d’emprunts en route vers la banqueroute. Plus rien ne leur appartient, tout est hypothéqué... Le désespoir. Seuls les grands groupes financiers (type AXA) et les grands crus (souvent d’ailleurs les premiers possèdent les seconds) ont des exploitations viables et rentables (et encore AXA commence à se débarrasser de nombre de ses propriétés, c’est révélateur de la crise)

Cette crise a occasionné de nombreuses manifestations importantes (notamment dans le sud de la France mais aussi dans le bordelais ce qui est plus rare), ce qui est, pour cette profession traditionnellement ancrée à droite, une belle réussite. Ces manifestations se sont soldées par des actes d’une violence extrême :

 destruction de mobilier urbain (attentat préfecture de l’Hérault)
 destruction de biens privés (des dizaines de milliers d’hectolitres de vin déversés chez les négociants)
 affrontements avec les forces de l’ordre (vous vous rappelez sûrement des ces pauvres motos de gendarme défoncées à coup de masse et de cette malheureuse estafette brûlée)

En résumé une crise sur fond de :
 disparition des acquis
 désespoir des jeunes dans leur avenir
 enrichissement des établissement financiers, des grandes multi-nationnales...

Cela ne vous rappelle rien ? Si, si cherchez bien c’est tout récent ! octobre novembre 2005, mars avril 2006 ... Et pourtant, le gouvernement a annoncé ces dernières semaines un plan de 90 millions d’euro en subvention et prêts bonifiés (merci pour les banques) ainsi qu’une enveloppe de 12 millions d’euro d’aide à l’exportation.

Alors « deux poids deux mesures, viticulteurs étudiants », ou « les viticulteurs, un exemple à suivre... », à vous de choisir le titre de cet article.

Maxime.

Messages

  • les 2 mesures, ce n’est pas un miracle. le pluspart des viticulteures se comprennent pour des petit bourges et ont oubliés leurs racines paysannes, sont endettés jusq’aux oreilles -ils votent alors au moins à droite, sinon fn ou cpnt.
    ump veut alors les récuperer.
    moi-mème, j’ai arreté à 40 ans, marre de bosser au moyen 10 h par jour en sortant 1 RMI, de me battre avec des organisations professionelles réactionaires etc

    LE TRAVAIL, C’EST LE GOULAG CLIMATISé

    gloups