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Premier grand meeting national au Mans marqué par l’absence de Besancenot de la LCR

Publie le mercredi 8 novembre 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

de Matthieu ECOIFFIER

Ils ne veulent pas « jouer petit » à la gauche de la gauche. Ni être fatalistes. Alors, les principaux candidats à la candidature antilibérale ­ José Bové, Marie-George Buffet (PCF), Clémentine Autain (apparentée PCF), Patrick Braouezec (député PCF de Saint-Denis), Yves Salesse (Fondation Copernic) ­ entrent dans le palais des expositions du Mans (Sarthe) au son de « Motivés, motivés ». Hier soir, dans la salle, pour le premier « grand meeting national » des antilibéraux, quelque 1 500 militants, plus quinquas que trentenaires, applaudissent à tout rompre au mot « unité ». En espérant rééditer la dynamique victorieuse du non au référendum sur l’Europe. Seulement, il manque une personne à la tribune : Olivier Besancenot, candidat de la LCR.

« La division nous condamnerait à des scores de témoignages. Je le dis solennellement à Olivier Besancenot : ta place est à nos côtés dans ce combat », lance le syndicaliste Claude Debons. Sauf que, à l’entrée de la salle, Frédéric, de la section de la LCR du Mans, dénonce un double langage : « On nous a refusé ce soir un temps de parole pour exposer le point de vue de la majorité de la Ligue. C’est sûrement parce qu’il y a la presse nationale. » La LCR suspecte toujours le rassemblement antilibéral d’ « aller à la soupe avec le PS » et estime insuffisantes les garanties de ne pas former d’alliance gouvernementale ou parlementaire avec les socialistes.

Quant aux amis de José Bové, ils soupçonnent les communistes de « multiplier les collectifs locaux comme des sections du PCF afin qu’une majorité d’entre eux se prononce pour la candidature de Buffet ». A la tribune, Marie-George Buffet s’enthousiasme : « Nous sommes en train de faire quelque chose de formidable : faire émerger une gauche populaire. » Et de fustiger cette précampagne « cadrée par le bipartisme » et réduite à la « démocratie d’opinion ». « Allons tous en campagne, soyons tous candidats pour porter le programme de l’alternative antilibérale, et vous verrez le soir des résultats certains feront grise mine », lance-t-elle.

José Bové, lui, met les pieds dans le plat communiste : « L’unité ne doit pas servir de tremplin à tel ou telle. Il faut être clair sur la façon de fonctionner, de créer des collectifs. Il ne suffit pas de dire il y a 700-800 collectifs pour se faire plaisir, il faut qu’ils soient l’émanation de toutes les forces présentes », avertit-il, sans pour autant tester sa proposition d’organiser des primaires. « Nous allons passer demain de la résistance au pouvoir, car c’est la seule alternative que nous avons », conclut-il, distançant Marie-George Buffet à l’applaudimètre. « On peut être encore plus féconds », veut croire Clémentine Autain. Moins applaudie que José Bové, elle fait reprendre par le public le « magnifique » slogan des jeunes anti-CPE : « Rêve générale ».

http://www.liberation.fr/actualite/politiques/elections2007/215471.FR.php

Messages

  • La position de la LCR est pourtant très claire : elle demande une engagement du mouvement à ne pas réïtérer la trahison de la "gauche plurielle" : en clair, de ne pas participer à un gouvernement avec le PS sans accord politique vraiment de gauche (sur la base du programme de l’alternative antilibérale, par exemple).
    Dès qu’un tel accord sera acté, la LCR rejoindra le mouvement et retirera la candidature d’Olivier Besancenot.

    Pour des raisons éléctoralistes, que les électeurs apprécieront, certains s’y opposent. En tant que comministe, je le déplore vivement !

  • Au départ j’étais plutôt favorable à la candidature de José Bové. Mais lundi soir à l’issue de la prestation des uns et des autres aux Mans où j’étais, Yves Salesse a produit sur moi une très bonne impression.

    Il s’est en quelque sorte imposé à mes yeux comme le "Boss". Il possède une épaisseur indéniable :
     intellectuelle
     humaine
     politique
     charismatique

    Il a prononcé son discours avec une détermination tranquille. Ses propos étaient aiguisés et lucides. Il a presque donné la feuille de route : "Nous n’aurons rien sans combattre avec le peuple une fois arrivé au pouvoir."

    Il a lancé un appel à la mobilisation du peuple au lendemain des élections pour appuyer la mise en œuvre des mesures contenues dans le programme électoral. Il a clairement expliqué que rien ne se fera face à des intérêts avides de leurs prérogatives et organisés sans l’engagement des électeurs au-delà du jour du vote !

    Ce type, qui a fermé le tour de parole des orateurs candidats, inspire confiance et donne envie de s’engager. Il a été longuement applaudi !

    P. B.

    • Salesse est un bon candidat. Il lui faut un programme plus égalitaire encore pour gagner des voix à gauche et ne pas en perdre :

       parité salariale entre les hommes et les femmes, parité institutionnelle et politique ; plus que quelques voeux pieux ; et pas seulement pour les femmes le droit à disposer de son corps, ou la protection des violences conjugales, bien que respectables évidemment ;

       si l’homosexualité est un droit, ne pas oublier de valoriser et de reconnaître le rôle de la femme dans le mariage hétérosexuel ; apport d’activités ou éducation des enfants, lorsque c’est le choix ; et pas seulement les pensions de réversion à taux plein, ce qui est le moins que l’on puisse faire ;

       plus d’égalité dans les activités et les revenus ; le programme est trop axé sur le salariat, qui, quoique important, n’est plus la seule référence du XXIè siècle ;

       exigences plus importantes sur la répartition des ressources ; recherches dans les profits individuels et industriels ;

       le fait d’attaquer la fonction présidentielle issue du suffrage universel direct est plus que maladroit, ainsi que la suppression du Sénat ;

       enfin, l’entêtement en politique, la tête dans le capuchon, fût-il acheté très à gauche, fait aller directement dans le mur.

      Toujours en attente de mieux pour gagner.