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Honte à Michel Onfray

Publie le vendredi 16 février 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

L’histoire est faite de contradictions et celle du PCF en particulier n’y échappe pas. Mais ce qu’un auteur engagé dans un débat retient de cette histoire afin de le valoriser est une porte ouverte sur les sentiments qui l’animent. De ce point de vue la litanie anticommuniste de Michel Onfray ne manque pas d’effrayer. Non pas que les questions évoquées ne doivent faire débat ...mais parce que le regard partiel qu’il porte sur l’histoire du PCF est celui de ses pires ennemis. Et cela transpire la haine ... Alors, pour n’aborder qu’un aspect ... mais peut-être le plus odieux ... écoutons Marie-Claude Vaillant-Couturier :

" … parmi les otages fusillés au Mont-Valérien les 22 et 30 mai, les 11 août et 21 septembre 1942 nombreux étaient mes camarades de combat. Nous avions été arrêtés dans la même affaire par le service des Renseignements généraux dépendant de Pétain et livrés à la Sipo.SD (Services de sécurité et police de sûreté) dont Lischka était, entre autres, chef du service responsable pour les camps d’internement et l’exécution des otages pour toute la France.

Les noms figurant sur les listes d’otages publiées sont pour moi des hommes que je revois vivants.

Je revois les yeux si bleus de Politzer, le fin visage de Jacques Decour. J’entends la voix de Politzer nous disant par les canalisations de la prison de la Santé, quelques jours avant d’être fusillé, qu’il avait maintenant son livre sur des problèmes philosophiques entièrement en tête et que s’il avait du papier et un crayon il pourrait l’écrire d’un seul trait. Le 22 juin, j’ai pensé qu’avec sa vie c’était un morceau de notre patrimoine culturel que les nazis nous arrachaient

J’entends le vibrant adieu de Dalidet, si plein de vie et de courage, passant devant ma porte le 30 mai.

Pour ceux qui ont été emmenés les 11 août et 21 septembre de Romainville où nous avions été transférés, nous n’avons su que quelque temps après qu’ils avaient été fusillés.
Toutes les femmes ont été déportées à Auschwitz, presque toutes y sont mortes comme Danièle Casanova.

Impossible de lire sans en être bouleversé les cyniques recommandations consignées lors d’une réunion des responsables des exécutions, sous la présidence du Sturmbahnführer S.S. Laube.

Le paragraphe 5 recommande « de trouver pour les futures mesures de représailles des cordes, poteaux, cercueils et de la sciure de bois en suffisance ». Le paragraphe 6 indique : « Il est d’usage d’offrir aux membres des pelotons d’exécution des rafraîchissements pendant les pauses entre les différentes exécutions. On recommande de tenir à leur disposition des cigarettes ou de l’eau-de-vie pour les remettre de leur ébranlement subi ».

Laube est témoin au procès contre Lischka, Hagen et Heinrichsohn.

Mais, en plus de l’émotion qu’ils suscitent, les documents réunis par Maître Klarsfeld (Le Livre des otages - Les éditeurs français réunis - 1979) sont d’une exceptionnelle importance par ce qu’ils démontrent.

Les autorités hitlériennes considéraient les communistes comme leurs ennemis irréductibles – la grande majorité des otages sont des communistes y compris quand ils sont désignés uniquement comme Juifs – c’est frappant dans le cas des otages fusillés le 15 décembre 1941 – ce n’est pas nous qui faisons cette distinction raciste entre des résistants.

Von Stülpnagel reconnaît que la répression n’a pas fait diminuer l’activité des communistes, au contraire elle s’est constamment amplifiée.

Le but des responsables nazis en désignant comme otages essentiellement des communistes
et des Juifs était de les isoler de l’ensemble du pays.

Laube reconnaît dans une note du 7 janvier 1943 qu’ une partie très importante de la population de la France a une attitude négative à l’égard de l’Allemagne ». Il n’a pas été possible de dissocier les communistes de la Résistance, au contraire, celle-ci n’a fait que s’élargir et s’unir.

Une autre remarque que permet la publication des listes d’otages, quand y est mentionnée l’activité de chacun, c’est que nombre d’entre eux ont été arrêtés par la police de Pétain pour une activité résistante antérieure au 21 juin 1941. C’est le cas notamment parmi les fusillés du 15 décembre 1941 de Gabriel Péri arrêté le 18 mai 1941.

Berthier Julien est condamné le 12.11.40 pour distribution de tracts, Schipke Herman est arrêté le 4 octobre 1940 pour avoir collé des papillons communistes. Zajdorf Alje condamné le 8 mai1941 pour distribution de tracts. Arrêtés pour le même motif les jeunes communistes Martin Roland le 20 octobre 1940 et Huart Gaston le le 4 mars 1941 seront fusillés le 7 mars 42. C’est une réponse à ceux qui prétendent que nous n’avons commencé la résistance qu’après l’invasion de l’URSS.

La résistance armée était impossible sans soutien populaire. La propagande par tracts et journaux clandestins avait pour tâche de créer les conditions psychologiques de la lutte.
Il est vrai que l’agression contre un pays aussi vaste et puissant que l’URSS apparaissait comme devant rendre l’Allemagne hitlérienne plus vulnérable. Cela créait les conditions pour passer de la propagande à l’action directe. Pour les communistes, il y avait aussi le sentiment de solidarité avec la victime de l’agression, le premier pays qui avait aboli le capitalisme ... "

On le voit, Marie-Claude Vaillant-Couturier n’élude pas certaines questions ... mais elle ne se trompe pas sur l’essentiel, sur ce qu’il faut retenir, d’abord et avant tout, d’une histoire dont le PCF n’a pas à avoir honte ... même s’il convient d’en examiner certaines zones d’ombre. Ce que l’on choisit de retenir n’est jamais innocent. JPL - Manosque

Messages

  • Si jaques Perreux n’avait pas honte de s’afficher au coté de ce"philosophe" il pourrait lui aussi parler de Vaillant Couturier comme il ose s’en réferer ce matin dans une tribune libre de l’humanité pour affliger son parti et en général le communisme francais !
    Nous ne partageons pas en effet les mêmes valeurs oser parler -de milliers de militants communistes aux cotés de Bové- ,c’est faire insulte au vote de décembre que lui même et ses amis avaient dénigré - transformer un vote légitime et minoritaire en faveur du retrait de MGB en soutien à la candidature anticommuniste de bové ( tel que l’imagine onfray) est un tour de passe passe que j’abandonne à la "philosophie" de ces messieurs ! et dire qu’ils vont passer à la trappe dans quelques mois est ce bien raisonnable de polémiquer avec ça !

  • Les communistes ont un passé et c’est déjà ça car il permet d’envisager l’avenir
    Onfray n’a qu’un présent c’est peu, ridiculement peu !

    Quand Maie Paul Vaillant Couturier a souhaité passer la main de son mandat elle a fait campagne aux côtés de celui qu’elle affectionnait : Georges Marchais quant à Perreux c’est qui ce Perreux au fait ?

    • Pourquoi votre censure sur le rappel des temps heureux où TOUS les élus du PCF reversaient à leur Parti grande partie de leurs émoluments, étaient désignés par leurs sections et cellules locales qui tout naturellement contrôlaient leurs activités.
      A cette époque, il était inimaginable qu’un député "communiste" en activité puisse choisir seul son dauphin comme héritier "légataire" de son mandat.

    • Onfray vient de passer brillament son Brevet d’anticommunisme primaire !
      Il peut désormais postuler à la succession de BHL ,Finkielkraut,ou Gluksman.

      Mustou

  • Mais où peut-on trouver ce fameux article d’Onfray, SVP ?

    CDRHUM