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L’extrême gauche, combien de divisions ?

Publie le jeudi 12 avril 2007 par Open-Publishing
13 commentaires

de Rosa Moussaoui

Quatre candidats sont en lice, qui ont en commun de rejeter toute participation à une majorité qui comprendrait le Parti socialiste.

À quoi sert l’extrême gauche en France ? Laguiller, Besancenot, Bové, Schivardi... Alors que pas moins de quatre candidats liés à cette mouvance politique, qui avait totalisé plus de 10 % des suffrages en 2002, sont en lice pour l’élection présidentielle, la question mérite d’être posée.

La première motivation de ces partis et candidats tient sans doute à l’opportune tribune publique offerte par la participation aux élections. Ainsi Arlette Laguiller jugeait-elle "légitime", le 6 avril dernier, la participation de plusieurs courants de l’extrême gauche à l’élection présidentielle. Manière de juger positive la multiplication des voix défendant, en substance, les mêmes positions et propositions, même si leur inscription dans le réel devait être renvoyée aux calendes grecques.

Depuis 1974, en faisant des apparitions cycliques à chaque élection présidentielle, la même Arlette Laguiller s’est, d’une certaine manière, inscrite dans le paysage politique. Ou plutôt dans le paysage électoral, tant la porte-parole de Lutte ouvrière se fait discrète entre deux scrutins. « Pour autant, soulignent les auteurs de la France rebelle (1), [Lutte ouvrière] ne croit pas que ce soit par les urnes qu’elle puisse un jour atteindre ses objectifs révolutionnaires. En fait, il est essentiellement attendu du succès électoral qu’il suscite la création d’un "grand parti du monde du travail" ». Une perspective pourtant systématiquement repoussée, en dépit des relatifs succès électoraux enregistrés par l’extrême gauche depuis 1995. Cet objectif de la construction d’un « véritable parti ouvrier », par opposition à un Parti communiste critiqué pour ses choix de participer à des majorités et des gouvernements avec le Parti socialiste et d’autres forces de gauche, est également mis en avant par le Parti des travailleurs, et, selon des modalités un peu différentes, par la Ligue communiste révolutionnaire d’Olivier Besancenot.

Cette dernière organisation se situe plus explicitement dans un enjeu de recomposition politique, oscillant cependant entre un tête à tête avec Lutte ouvrière et un rapprochement avec le courant « refondateur » du PCF et la mouvance altermondialiste. Mais là encore, l’objectif de faire émerger une « nouvelle force politique » se heurte à la question nodale de l’exercice des responsabilités, la LCR rejetant toute participation à un gouvernement et même à une majorité de gauche, s’appuyant depuis 2002 sur une critique sévère du bilan de la gauche plurielle. En la matière, Olivier Besancenot a franchi un pas dans cette campagne avec ses déclarations, fin mars, prônant une « union de la gauche radicale face à la gauche molle ». Concentrant jusque-là ses attaques sur le projet porté par Nicolas Sarkozy, le porte-parole de la LCR s’est dit favorable à une « opposition politique crédible » à Ségolène Royal si elle parvenait aux responsabilités, « pas seulement à sa droite, mais aussi à sa gauche ». Une posture d’opposition rejetée par José Bové, qui a récemment mis en garde les électeurs contre la tentation du « refuge » dans un « vote protestataire » en faveur de Laguiller ou Besancenot, tout en fustigeant cette « gauche tiède qui n’est pas capable de changer la vie au quotidien » incarnée selon lui par le PS, mais aussi le PCF et les Verts. Ces tentatives de se démarquer de l’extrême gauche n’éclairent pas pour autant le positionnement politique de celui qui a troqué le champ des contre-pouvoirs pour « l’inutile conquête du pouvoir central » qu’il critiquait encore il y a peu.

Singularité française, cette kyrielle hétérogène et divisée s’est entre autres nourrie, ces dernières décennies, de l’affaiblissement d’un PCF dont l’originalité politique depuis sa fondation fut de s’inscrire dans le jeu institutionnel pour peser en faveur de conquêtes sociales. Un rapport à la prise de responsabilités qui le distingue, aujourd’hui encore, de l’extrême gauche.

(1) La France rebelle, sous la direction de Xavier Crettiez et Isabelle Sommier. Éditions Michalon, 2006.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Singularité française, cette kyrielle hétérogène et divisée s’est entre autres nourrie, ces dernières décennies, de l’affaiblissement d’un PCF dont l’originalité politique depuis sa fondation fut de s’inscrire dans le jeu institutionnel pour peser en faveur de conquêtes sociales.

    La multiplicité des courants d’extreme gauche n’est nullement une spécificité française. Il faut une bonne dose d’ignorance pour affirmer celà. L’Italie a vu , comme dans beaucoup d’endroits dans le monde d’ailleurs (Amérique Latine, Europe, etc), de pareils morcellements.

    Egalement la volonté du PCF, à compter de la période du gaullisme, de s’inscrire dans un processus d’unité avec certaines forces , à sa droite, afin de d’essayer de gouverner dans le cadre du système, avec l’espérance d’obtenir des conquêtes sociales (On peut remarquer incidemment qu’une grande partie des plus grandes conquêtes sociales en France se firent en déhors d’un gouvernement d’Unité de la gauche), n’est pas non plus une caractéristique particulière du parti français par rapport à d’autres PC dans le monde.

    Il n’est pas anodin non plus de remarquer qu’il n’est peut-être pas exact de dire que, depuis sa fondation....

    Genant tout celà....

    Pour ce qui est Laguillier il est à remarquer que si on ne l’entend pas du tellement en dehors des élections à la télé et dans la grande presse bourgeoise c’est pour les mêmes raisons qu’on n’entend peu ou pas MGB ou Besancenot dans ces périodes.... Mais certainement pas à une absence de travail sur le terrain, comme pour les autres d’ailleurs. Reprendre pour bon pain l’impression donnée par la ritournelle des médias capitalistes est dommageable.

    Je ne pense pas non plus que l’extreme gauche soit contre la participation à tout gouvernement de gauche. Il est inexact de dire celà. Ou du moins c’est une facilité...peu féconde. Par contre, c’est vrai, ils n’ont pas envie d’aller dans un gouvernement affaiblissant les travailleurs comme celà fut du dernier gouvernement de gauche. Et je les comprend. Et c’est certainement pas le désir du PCF non plus.

    Cet article n’aide pas et participe et semble participer d’un désir d’opposer des militants à d’autres, des organisations de gauche réelles à d’autres organisations de gauche réelles sur des propos futils et mal assis.

    Demain, que se passera-t-il ? Les positions du PS n’ont jamais été autant à droite, un gouvernement de gauche sous son influence sera encore plus à droite que le gouvernement de gauche ne le fut... Alors ? Le PCF irait-il ? Non je ne crois pas .... Alors ? Et ensuite ????

    Inversement, si la droite passe, avec qui se battera-t-on ? Celà ne serait-il pas le moment de rééquilibrer la gauche afin de ne plus se trouver dans la situation vêcue ses dernières années ???
    Celà sera donc le mouvement social qui importera (et ce qui le renforcera) , et dans ce qui peut le renforcer il y a la necessité de refonder une force de gauche puissante qui donne coeur à l’ouvrage et perspective aux mouvements sociaux. Pas de remettrre en selle le PS qui a amené la gauche là où elle est.

    Demain il faudra donc discuter avec Bové, besancenot, Laguillier , etc, .........

    Et surtout parler avec les courants qui les soutendent et font leur relative popularité dans la population.

    Il y a un demain mes amis....

    Et prendre dés maintenant des rendez-vous de l’unité et de mobilisation sur un causse celebre dés cet été, pour parler et faire le point pour la suite.

    Quelque soit le cas de figure il faudra parler réellement . Pour celà pas de paroles fausses et légères, à côté de la plaque, cherchant à nier l’existence des autres.

    Copas

  • dire partout

    Vous en avez ras le bol de cette gauche anti libérale divisée ? eh bien rassemblons les voix de gauche un , non , une candidate , MG BUFFET. Cela mettra tout le monde daccord. Et au moins ce sera utile "

    andré 18

  • Je n’arrête pas de le répéter, j’ajoute que BOVÉ, pourfendeur de partis "travaille" avec un parti, Les Alternatifs, descendant direct du PSU, gauche "radicale" qui fut plus anti-communiste qu’anti-stalinienne qui se rallia rapidement, au PS après 1981 ou il présenta la très "radicale" Huguette BOUCHARDEAU qui devint ministre de MITTERRAND. Notre "ami" Michel ROCARD dirigea sans doute toute l’opération qui consista à détourner toute radicalité de gauche vers le PS, afin de détruire le PCF, c’est à dire réduire tout espoir pour les "Travailleuses, Travailleurs" de parvenir encore une fois au pouvoir : il est vrai qu’en 1946, le PCF avait appliqué le Programme du Conseil National de la Résistance, création de la Sécurité Sociale, Nationalisations...
    Bové, démagogue et pas très scrupuleux sur la démocratie qui prendrait HULOT comme premier ministre, qui vante "la démocratie locale aux USA" (genre élection des shérifs ?) et qui déjà se voit voter S.Royal au second tour, finira ministre.
    Je suis triste de voir LAGUILLIER fêtée par les journalistes de la presse de Pouvoir, comme une vieille camarade de lycée qu’on regrettera, pour sa gentille et inefficace contestation de l’ordre du Capitalisme.
    Quant à Besancenot, il dit "la même chose "que nous mais...ne se préoccupe pas de la question de changer tout de suite, en allant au gouvernement pour imposer un rapport de forces de gauche, il renonce.
    Et MGB, on voudrait certes qu’elle ait le talent d’un bonimenteur à moustaches, d’un marchand de salades qui nous fait croire que nous sommes tous révolutionnaires, jusqu’au second tour, d’une religieuse cathodique ex-permanente de syndicat anti-communiste, qui nous mènera en bus vers une destination connue de ses seuls co-religionnaires.
    Marie GEORGE BUFFET, elle nous dit que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, et que si nous voulons changer, ça passe par se saisir de toutes les occasions démocratiques pour "peser" à gauche sur le Pouvoir, en attendant de le conquérir tous ensemble. Je voterai pour moi, donc pour elle. JdesP

    • cher 90.239 JdeP notre parti GAUCHE ALLEMANDE = DIE LINKE, car on ne peut pas tout rassembler a dit tout ce qui est a gauche du ps peut de doit se rassembler 1) etre au moins a gauche du ps et ANTILIBERAL (ANTICAPITALISTE SI TU VEUX) 2) accepter une autre idee a gauche que la sienne 3) pas de staliniste 4) pas etre anti-communiste 5) si on accepte de 1 a 4 alors on se rassemble dans le nouveau parti GAUCHE ALLEMANDE . Salut jean francois dieux stuttgart

    • Je suis serein mon ami de l’ensemble de ces forces dont aucune ne se soustrait des autres... Je ne partage pas la croyance en un gouvernement de gauche valable dans l’état actuel des choses et avec un PS plus à droite que le PS de Jospin...

      Sans renforcement du mouvement social, sans constitution d’abord (refondation) d’un mouvement puissant de gauche qui s’affirme en indépendance pour pouvoir discuter ensuite éventuellement avec le PS , parler de gouverner maintenant c’est passer sous des fourches caudines, choisir un suicide direct.

      A gauche on peut construire, avancer sur ce qui peut se faire, tout ce qui peut se faire.

      Demain il faudra rabibocher les femmes et les hommes pour des mots qui nous ont dépassé. Tous.

      Tous les candidats de la vraie gauche me plaisent, de MGB à Besancenot, de Bové à Laguiller, même l’extraterrestre schivardrotskyste dit certaines choses interessantes et complementaires aux autres.

      Certains essayent d’enfoncer des coins inutiles et superflus entre eux (des sous marins du PS ?) qui se rajoutent à de réels désaccords.

      Ce qui n’a pu être fait là devra se faire demain.

      Nous le pouvons et celà se fera.

      Copas

  • Je n’arrive plus à voir les debats des presidentielles ou so,nt present les courant de la vraie gauche tellement ca me fait mal de voir des gens, qui sont d’accord sur les grands points(et meme la majorité des petits) et qui ne sont pas arriver à se federer....Je pense que la vrai gauche devra tirer les enseignements de cette echec, et à une grande part de responsabilité dans ce qui va arriver aprés, une trés tras grande part d eresponsabilité....Vu comment la campagne c’est deroulé, la gauche anti-liberale aurait fait un carnage, car elle aurait su placer les p^reoccupations mùajeurs des citoyens au centre du debat politiques....

    • et pourquoi pas ne pas créer un nouveau parti de la fusion LCR-altenatifs-LO-PCF-verts
      qui se nommerait Lutte AlterRévolutionoCommunistoEcologique LARCE sans chef de file mais avec des tendances voir des personnes mandatés, révocables....... ça ferait au moins 12% à 15%

    • cher 86.8 ce parti existe deja, il s´appelle simplement la gauche europeenne, dont fait parti en france le pcf (le pc et toutes les composantes de la gauche doivent se rassembler dans un parti GAUCHE sinon on aura toujours autant de candidat ! ), en allemagne la gauche = DIE LINKE, nous voulons rassembler TOUT CE QUI EST A GAUCHE DU PS (allemagne) , chacun y met un peu du sien et hop c´est fait . Voir dans bella ciao en haut a droite . Moi je suis rouge et vert politiquement , avant coco maintenant anar , mais encarte et vote a gauche et dans mon parti il y a des coco des sociaux (en francais quelqu´un pour le socialisme cad a gauche du ps ). J´avais aussi avant "peur" mais maintenant je suis a 200% pour un seul parti A GAUCHE du ps. Salut jean francois dieux

  • et pourquoi pas ne pas créer un nouveau parti de la fusion LCR-altenatifs-LO-PCF-verts qui se nommerait Lutte AlterRévolutionoCommunistoEcologique LARCE sans chef de file mais avec des tendances voir des personnes mandatés, révocables....... ça ferait au moins 12% à 15%

    Je suis d’accord sur le principe, et c’est ce qui aurait pu arriver, s’y certains n’avait pas confondus intérêt collectifs et intérêt personnel. Ceci dit un regroupement de toutes les composantes, mais pourquoi faire ?

  • je suis indigné par le comportement des differents partis d’extreme gauche et je me pose enormement de questions !!D’une part ,je trouve indecent que aucune liste commune des forces antiliberales est reussi a voir le jour:cette election est un tounant politique dans la radicalisation du capitalisme et ne dit on pas "diviser pour mieux regner" ?Quelles considerations avons nous pour tuos les francais qui luttent pour conserver leur boulot ,qui survivent avec un rmi pourri,sans papiers ,sdf,sans logement ?Quelles considerations pour toutes les privatisations a petit feu de la poste ,de edf ,et des sous traitances des hopitaux publics et du systeme de santè...Bien sur ,j’en oublie beaucoup et je ne parle meme pas de l’europe !!Alors,il n’y a pas assez de combats combats pour oublier nos ambitions ?Lenine,staline ,trosky:en 2007,vous ne croyez pas que l’on se fou des courants !!Marx et che cuevara sont beaucoup plus actuels !!Donc ,merci a la lcr de parler mais jamais de s’impliquer,a bove pour venir recruter dans les rangs du pcf et jouer les taupes,a arlette comme d’hab pour se pointer pour ramasser les indemnites des elelctions pour lo !!De plus ,taper sur les socialistes en apparences et ramasser les signatures par derriere,c’est plutot facile !Besancenot anti socialiste:qui est en une de libe ou le monde ,qui est ultra mediatisé au 20 h ou au 13h !!Arlette sur argenteuil prefere coller avrc les socialistes !!Voila ,ma rancoeur est egale aux espoirs que j’avais fondé sur une liste unique à 10% minimum,mais bon nous allons tous voté pour une liste à 1,2,4,5%:super et au deuxieme tour les choix capitalisstes du medef !!!et ensuite quel echo de l’extreme gauche pour les legislatives ????