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LES COMMUNISTES, LES PARTIS ET LES MOUVEMENTS

Publie le vendredi 23 novembre 2007 par Open-Publishing
53 commentaires

de Roberto Ferrario

Ce "travail" est une première esquisse d’une analyse plus approfondie et il peut même être considéré comme mon humble contribution pour le mouvement communiste. Naturellement, je ne prétends pas exposer des thèses définitives et sans fautes ou des vues impartiales mais j’essaie d’exprimer mon point de vue en restant ouvert à tous les débats.

Un des points principaux de notre débat concerne la question des mouvements.

Quelles différences y a-t-il entre les partis et les mouvements ?

Quel rôle doivent avoir les communistes dans les mouvements ?

Les militants confrontent leur idées sur ces questions et sur d’autres. Jusque dans les années soixante, la problématique concernant les mouvements était essentiellement limitée à ce qu’il faut faire dans les syndicats, car il n’y avait pas d’autres organisations ni d’autres mouvements de masse, hormis ceux qui étaient rigidement contrôlés par les partis. Les choses ont changé par la suite avec la naissance de mouvements de masse autonomes des partis, surgis sur des thèmes spécifiques ou expression de sujets sociaux différents de la classe ouvrière : des mouvements féministes, homosexuels, noirs, pour la paix, le logement, l’environnement, la consommation critique etc.…

L’importance de ces mouvements par rapport aux partis de gauche a progressivement grandi, aussi bien dans des termes quantitatifs (le militantisme de mouvement est de loin supérieur dans presque tout le monde à celui de parti) que pour leur impact (puisque ils ont obtenu des résultats concrets). Face à cette réalité, le débat à l’intérieur des partis de gauche (surtout ceux qui sont anticapitalistes) a souvent vu émerger deux tendances : la tendance "de mouvement", qui s’adapte, en substance, aux façons et aux contenus des mouvements, et celle "de parti", distante et méfiante, au fond, vis-à-vis de n’importe quel mouvement. Avec d’infinies variations intermédiaires. Avec l’émergence du mouvement altermondialiste, le dilemme s’est présenté de nouveau. On essayera d’analyser dans ces pages la profonde différence existante entre les mouvements et les partis pour comprendre, si possible, les tâches spécifiques des communistes.

LE PLAN DE LA POLITIQUE ET CELUI DES MOUVEMENTS

La différence entre le parti et le mouvement est vite dite : le parti se situe sur le terrain de la politique, c’est-à-dire du pouvoir, et les mouvements, au contraire, sur celui de la realisation d’objectifs partiels.

Toutes les fois que les sujets sociaux opprimés ou, simplement, des secteurs de la population, se trouvent à faire face à un problème qu’ils envisagent de résoudre sous une forme collective, ils fondent un mouvement : un syndicat, un comité, une association, un réseau, une coordination. Ces organismes peuvent aussi offrir des visions globales du monde, mais ils essayent surtout d’atteindre leurs objectifs partiels, en étant plus ou moins conscients. Le but du projet du politique, au contraire, est celui de la conquête du pouvoir. Selon l’orientation du parti, cette conquête peut prendre la forme d’une participation au gouvernement ou celle d’un renversement du pouvoir étatique ou d’autres visions stratégiques plus ou moins intermédiaires. Donc les mouvements ont des objectifs partiels et circonscrits, tandis que les partis (ou, de toute façon, les sujets politiques) ont, ou devraient avoir des prétentions à une globalité. A savoir que l’ambition des partis est, ou devrait être, de résumer aussi les revendications partielles des mouvements ou de donner des réponses à ces instances sur le plan politique. Mais l’inverse n’existe pas : en tout état de cause, les mouvements ne se situent pas sur le plan de la conquête du pouvoir politique.

Naturellement, dans l’histoire, les "débordements" d’un plan sur l’autre sont pour le moins nombreux, mais justement l’étude de ces débordements nous indique que la subdivision que nous avons décrite n’est pas abstraite, routinière, mais qu’elle descend de la réalité historique, qu’elle se charge, indépendamment de la volonté des protagonistes, de remettre, à la fin de situations confuses, chacun "à sa place".

Il y a des partis monothématiques qui ont cherché à amener directement sur le plan de la politique le partiel, à savoir les thématiques spécifiques, d’un mouvement. Les Verts, par exemple. Mais partout en Europe la fragilité de ces formations (disparitions, réagrégations, changements complets de son électorat, effroyables oscillations électorales) démontre le caractère provisoire de leur positionnement sur le plan du politique.

En outre, il est quelquefois arrivé dans l’histoire du mouvement ouvrier que naissent des syndicats, proposant, dans leur programme, d’aller au delà de leur cadre partiel de défense des intérêts élémentaires des travailleurs, pour envahir celui du politique. C’est le cas du syndicalisme anarchiste et du syndicalisme révolutionnaire du début du siècle dernier. C’est le cas aujourd’hui d’une partie du syndicalisme de base. Il s’agit de sujets syndicaux qui se proposaient et qui se proposent comme des sujets politiques concourant à la conquête du pouvoir politique (ou d’espaces sur ce plan). Nous avons eu dans les années vingt le syndicalisme anarchiste latino-américain qui organisait de véritables insurrections : nous avons aujourd’hui des groupements syndicaux se présentant aux élections avec des programmes politiques très radicaux.

Mais, par un étrange hasard, il n’y a plus de syndicats anarchistes ou leur nombre est limité, selon les pays, tandis que les syndicats sociaux-démocrates n’ont jamais cessé de fonctionner. D’ailleurs, aujourd’hui, les syndicats de base doivent justement à leur caractère politique le fait de ne pas arriver au-delà d’un consensus très limité. La plupart des travailleurs ne demandent pas aux syndicats d’être communistes, mais de faire leur travail, à savoir de défendre les intérêts matériels et élémentaires des travailleurs. Un syndicat qui, plutôt que donner des conseils, fait de grands discours contre la globalisation, est voué à ne rencontrer que la faveur d’avant-gardes restreintes et à ne gagner de temps à autre l’approbation de la masse que quand il apparaît en tant que syndicat, c’est-à-dire défenseur rigoureux d’intérêts élémentaires, suppléant à l’absence (ou remédiant à la trahison) des organisations de masse. Cela explique pourquoi dans certains cas le syndicalisme de base a organisé des manifestations et des protestations de masse et aussi pourquoi ces succès ne se sont pas traduits dans une augmentation égale du nombre d’adhérents.

Pourquoi la réalité produit-elle de façon naturelle cette "division du travail" entre les partis et les mouvements ?

Les mouvements poursuivent des objectifs partiels, c’est pourquoi les personnes qui y adhèrent sont plus nombreuses que celles qui militent dans les partis. Un travailleur peut être absolument disponible pour défendre son salaire par la grève mais, bien que cela puisse sembler contradictoire, il peut en même temps voter à droite. Il y a nombre de personnes qui sont sincèrement solidaires des populations du Tiers Monde et qui s’engagent en faveur de la consommation critique et contre le FMI mais qui, au moment de voter, choisissent des partis modérés. Cela ne représente une contradiction que si on adopte le point de vue du plan politique, à savoir un point de vue global, qui donne une explication, pas forcément correcte, de toutes les éléments partiels en les ramenant à une seule logique. Mais ce n’est pas ainsi du point de vue du mouvement, qui a une vision partielle. C’est à dire que le mouvement répond au besoin d’un maximum d’unité pour atteindre un objectif spécifique. Le fait de poser des problèmes de perspective politique est perçu par la masse des activistes de mouvement comme un attentat à cet effort, comme une tentative de division et c’est pourquoi d’habitude on les repousse comme "instrumentalisation".

Mais la conscience de l’aspect partiel n’est presque jamais présente dans le militant de mouvement moyen. La tentation de voir le monde à travers la loupe du mouvement auquel on appartient est forte et spontanée. Il est difficile de trouver, par exemple, un militant écologiste qui ne soit pas convaincu que tout doit être ramené à la lutte pour le respect des compatibilités de la nature, ou un activiste de la consommation critique qui ne jure pas que le vrai changement dépend de l’adhésion individuelle à un autre style de vie.

Le mouvement altermondialiste n’est pas le "mouvement des mouvements", mais il est l’un des différents mouvements apparus, ou réapparus, sur la scène politique mondiale ces dernières années. Les altermondialistes jouissent sans doute de quelques sympathies dans le monde du travail mais, aujourd’hui encore, ce monde est séparé de celui du mouvement contre la globalisation. Dans les assemblées des forums sociaux nous trouverons quelques dirigeants, mais pas la masse des délégués syndicaux. La participation des syndicats de base ne signifie nullement l’adhésion des salariés, puisque le poids de ces organisations parmi les travailleurs est absolument minoritaire.

L’IMPORTANCE DES MOUVEMENTS

Premièrement : les mouvements sont utiles en soi puisque ils sont la représentation sociale d’un front unique pour atteindre des objectifs spécifiques, qui sont souvent conquis. Hélas, l’histoire oublie vite les mouvements, en transférant le mérite de certaines conquêtes aux partis ou à des leaders miraculeux. Et pourtant, les réformes progressistes du système scolaire, du système de santé, du système psychiatrique etc. sont le fruit de l’activisme frénétique de millions de personnes qui militaient sous des milliers de sigles souvent locaux. De même que certaines conquêtes syndicales des années soixante-dix n’ont sûrement pas été le mérite des bureaucraties, mais de la pression constante exercée sur elles par des milliers des collectifs et des comités d’usine. L’atteinte d’objectifs partiels, qui prennent souvent la "forme" de réformes, améliore les conditions générales des citoyens et des sujets sociaux opprimés, leur fait vivre une existence meilleure et cela doit être évalué positivement en soi.

Deuxièmement : le fait d’atteindre ou pas des objectifs partiels augmente la confiance dans ses propres forces, à savoir l’estime de soi de la part des groupes qui ont promu ces luttes. Cette estime de soi est une condition nécessaire, même si elle n’est pas suffisante, afin qu’il y ait beaucoup de personnes osant imaginer qu’un autre monde est possible. Sans des succès partiels, la naissance d’une confiance de masse dans les possibilités d’un changement global et radical est plus difficile : si l’on n’arrive même pas à obtenir une augmentation de salaire, comment peut-on penser à faire une révolution ?

La confiance de masse dans le "communisme" de la génération de l’après-guerre était due aussi à l’expérience de masse de la Résistance et des conquêtes partielles suivantes : des évènements ayant augmenté l’ estime de soi des classes sociales opprimées et qui en ont donc gardé l’espoir d’un changement radical même dans les années sombres du reflux, les années ’50.

Troisièmement : les mouvements représentent une très bonne école de lutte et d’autoformation pour les opprimés et cela ne pourra qu’amener des avantages. Pour les sujets sociaux opprimés les mouvements peuvent être une salle d’entraînement où l’on apprend le rôle de protagoniste et la démocratie. L’existence des mouvements n’est pas en concurrence avec celle des partis, au contraire : c’est comme l’air dont ils ont besoin pour respirer. Sans mouvements, un parti s’assèche et se réduit à une activité propagandiste et électorale.

Quatrièmement : La spécificité des mouvements, c’est-à-dire le fait qu’ils se battent pour des objectifs partiels, ne signifie sûrement pas que les partis, qui se battent sur un plan d’action (celui de la politique) qui est plus global, n’ont rien à apprendre des mouvements, ne peuvent pas être contaminés, changés par eux. Les communistes n’inventent pas autour d’une table leurs méthodes de lutte et les contenus de leur action, ils se distinguent des mouvements par l’objectif qui les anime : la conquête du pouvoir par des sujets sociaux opprimés, mais ceci ne doit sûrement pas les mettre dans la position de prêtres d’une religion que nous devons imposer au prochain. Ce ne sont pas les communistes qui ont enseigné aux prolétaires comment on fait une grève, un syndicat, un sit-in ou l’occupation de un édifice public. Ce sont les prolétaires qui l’ont enseigné aux communistes, dans leurs expériences de lutte, souvent confuses. Les camarades ne doivent pas refuser de se laisser contaminer, au contraire ils ont sans cesse quelque chose à apprendre de l’activité concrète des masses, activité concrète dont, dans un grand nombre de cas, les mouvements revêtent la forme. Les camarades devraient ensuite faire fructifier de ces enseignements, les synthétiser, les ordonner et réactualiser ainsi sans cesse la stratégie pour atteindre leurs buts qui sont différents de ceux des mouvements car ceux-ci se battent intentionnellement pour des objectifs plus partiels.

Cinquièmement : C’est bien en militant dans des mouvements que beaucoup passent du partiel au plan du politique. Le mouvement ne peut pas aller au-delà d’une certaine limite qui est précisément l’obtention d’objectifs partiels. Certains de ces objectifs, d’ailleurs, ne sont en rien minimalistes mais, dans le cadre du capitalisme, impossibles à atteindre, comme par exemple la démocratisation du FMI ou de l’ONU. Dans les mouvements, la prise de conscience de l’insuffisance de la militance traverse donc une grande part des activistes, des questions se répandent comme : "Mais après, qu’est-ce qu’on fait ?", "Mais si l’on n’atteint pas cet objectif, quelle direction prendre ?", "On a obtenu ce résultat, et maintenant ?", "Pourquoi demandons-nous depuis tant d’années cette chose aussi simple en apparence, mais ne cèdent-ils pas là-dessus ?".

C’est de la réponse à ces questions que dépend le passage de ces activistes au plan du politique. Il ne s’agit pas, que ce soit bien clair, d’arracher des militants aux mouvements, au contraire : il s’agit de les maintenir là où ils sont, mais en les intégrant à une vision stratégique, en les mettant donc en contact avec les militances d’autres mouvements. C’est bien en faisant l’expérience concrète des limites intrinsèques aux mouvements que nous pouvons espérer qu’il y ait de plus en plus de gens qui comprennent la nécessité d’une lutte plus globale, la lutte pour le pouvoir. Ce terme, pouvoir, nous savons bien qu’il a pris aujourd’hui une résonance un peu sinistre. Adoptons-en un autre, il suffit de comprendre de quoi nous sommes en train de parler : de la fin d’un appareil social étatique qui assure non seulement la domination de classe, mais celle de genre, d’ethnie, de génération et d’orientation sexuelle.

LES COMMUNISTES DOIVENT-ILS LUTTER POUR L’HEGEMONIE DANS LES MOUVEMENTS ?

Il est typique d’une certaine tradition de penser que le devoir des communistes est de se mettre "à la tête" des mouvements de masse, en entreprenant en leur sein une lutte infatigable pour l’hégémonie. Cette lutte se produirait par la méthode de déplacer de plus en plus "à gauche" la ligne et l’identité des mouvements. Mais en réalité cela se traduit par un effort de politisation qui, s’il est couronné de succès, ne fait rien d’autre que de désagréger ces mouvements.

Par exemple, cela n’a aucun sens de faire en sorte que le mouvement altermondialiste qui est un mouvement anti-libéral devienne un mouvement anti- capitaliste. De cette manière, on lui attribuerait de force un rôle complètement politique qui revient plutôt aux partis. On ne peut pas demander à un mouvement hétérogène d’un point de vue politique mais uni sur le thème de la solidarité avec le Tiers-monde de devenir comme nous : le résultat ne serait pas du tout l’élargissement du parti mais l’éloignement du mouvement de ceux qui ne sont pas anti-capitalistes de façon cohérente. Nous n’y voyons aucun avantage ni pour le parti, ni pour le mouvement.

Dans l’histoire de la gauche, le problème de l’hégémonie se traduit parfois par la mission d’occuper le plus de postes dirigeants (ou "en vue") possible au sein des mouvements. Au contraire, les communistes, considérant le mouvement comme une excellente salle d’entraînement pour eux et pour les autres devraient pousser les camarades plus jeunes, même s’ils ne sont pas adhérents de notre parti, à vivre des expérience de direction. Nous ne devrions même jamais intervenir, le petit doigt en l’air, pour changer les virgule de documents que bien peu de gens liront, dans le but de leur donner une couleur la plus "communiste" possible. Au contraire, nous devrions nous attacher à ce que les documents soient clairs, compréhensibles à un niveau de masse, même si les contenus en sont partiels. Nous remarquons souvent, surtout dans de petits groupes externes au parti, une attitude à peine supportable faite d’interventions dans les assemblées qui ne servent, au sein des mouvements, qu’à "différencier", à détacher des morceaux, pourvu qu’on se retrouve avec quelques cartes en plus.

Puis il y a ceux qui entendent la "présence des communistes dans le mouvement" comme celle d’un marchand de journaux : ils sont là, toujours prêts avec leur revue qui dicte la ligne juste, les opuscules et les pins, cherchant à accrocher les malheureux qui s’étaient peut-être montrés un peu curieux. Qu’est-ce qu’ils y gagnent ? De temps en temps, quelqu’un "tombe dans le filet" et on l’expédie tout de suite à vendre les journaux de l’organisation mais l’influence de ces pratiques dans les mouvements est égale à zéro. La plupart des gens sont dérangés par ce qui leur apparaît comme de véritables sectes. Concrètement, la "lutte pour l’hégémonie" de ces petits groupes s’épuise à chercher à "pêcher" celui-ci ou celui-là. Les gens s’ennuient non pas parce qu’ils n’ont pas envie d’écouter des personnes aux idées non conformes mais parce qu’ils voient dans ces méthodes, à juste titre, la volonté, non pas de renforcer le mouvement, mais l’organisation elle-même.

Au fond de l’attitude sectaire (envers les mouvements), il y a la conviction, pas toujours déclarée, que les mouvements sont imparfaits de nature et que s’ils peuvent servir à quelque chose, cela ne peut être qu’après une importante purification. Il y a donc une profonde incompréhension du fait que les oppressés se donnent et se sont toujours donnés des instruments différents pour atteindre des objectifs différents. Pour atteindre un objectif partiel il faut un mouvement, pas un parti et l’on ne peut pas accuser un mouvement de ne pas être ce que, par nature, il ne veut pas et ne pourra jamais être.

LES MOUVEMENTISTES

D’un autre côté, nous avons souvent rencontrés des gens dont l’exaltation des mouvements allait jusqu’à poser la question : mais alors à quoi sert un parti communiste ? Si les mouvements pensent déjà à tout ! C’est l’autre visage de l’attitude sectaire : tandis que le premier exprime une considérable sous-évaluation des mouvements, l’attitude de "suiveur" cache une lourde sous-évaluation du rôle du parti. Les mouvements bougent sur des objectifs partiels, et ne pourront donc jamais se placer, sinon en termes confus, grotesques ou illégitimes, sur le plan de la lutte politique. Les "mouvementistes" assignent essentiellement au parti un rôle d’exutoire institutionnel des mouvements mais ce faisant, ils risquent de faire du parti un pot-pourri bureaucratique, un ensemble de représentations institutionnelles.

Ils ralentissent la politisation de secteurs du mouvement. En effet, ils leur font entendre que le plan du politique n’est pas celui de la conquête du pouvoir avec toute la stratégie complexe qui en découle mais essentiellement une place sur la liste pour les prochaines élections, pour vivoter dans un organisme institutionnel, à faire on ne sait pas très bien quoi. De cette manière, se répand l’idée de la politique comme d’une "chose sale", opportuniste et essentiellement inutile. Et en effet, la politique entendue comme cela, l’est.

Une ligne politique mouvementiste a bien pour effet que le parti perde son contenu le plus profond et radical : celui d’être porteur d’un projet global de changement et d’une stratégie pour poursuivre cet objectif. Les militants s’habituent à une gymnastique faite de "rendez-vous" des plus disparates, d’adhésions plus ou moins acritiques aux modes interprétatives dominantes, et finissent par ne plus comprendre pourquoi is devraient rester dans un parti qui ne sert qu’à accompagner un travail fait par d’autres.

Il y a ensuite les camarades qui sont arrivés à la conclkusion que l’expérience du communisme au vingtième siècle, dans toutes ses nuances, est épuisée et imaginent un nouvel organisme politique qui jaillisse du passage du mouvement altermondialiste au plan du politique. Une telle position est avant tout dangereuse pour le mouvement altermondialiste lui-même, au sein duquel cohabitent les positions politiques les plus disparates. Et donc, de deux choses l’une : ou bien l’on imagine que ce passage se fera à travers des scissions, donc de la dispersion, du mouvement et par conséquent une purification s’en suivra : c’est là une proposition et une perspective divisionnistes, et donc, en dernière analyse, contre le mouvement. Ou alors, c’est encore pire : l’assomption an niveau du politique de tout le mouvement avec toutes ses visions politiques divergentes et donc a création d’un sujet politique tellement hétérogène qu’il serait incapable d’une véritable action politique, générique, privé de stratégie, en perpétuel congrès permanent et, ce qui est pire, engagé de manière plus ou moins exclusive dans la conquête d’espaces électoraux.

LES DEVOIRS DES COMMUNISTES DANS LES MOUVEMENTS

Les militants communistes justement parce qu’ils ont une vision non partielle ont plus de possibilités que d’autres, au moins en théorie, non seulement de proposer les meilleures solutions pour renforcer un certain mouvement mais aussi pour comprendre quand un mouvement est nécessaire et chercher à le construire en partant à zéro. Les communistes ne devraient pas attendre que les mouvements tombent du ciel. Par exemple, aujourd’hui la constitution d’une grande organisation de masse des immigrés est urgente : les communistes devraient s’engager dans ce sens avec tous les sujets disponibles.

En deuxième lieu, les communistes doivent y être, dans les mouvements. Cela n’a pas d’importance que les mouvements aient des visions partielles, ou même erronées, peu importe leur direction : nous devons être au milieu.

Ensuite, les communistes devraient se distinguer comme ceux qui, plus que d’autres, défendent le caractère basiste d’un mouvement, qui se battent pour la rotation, contre le leadership, pour la démocratie et la transparence, etc. Ce n’est pas de l’angélisme. Etant donné que nous sommes confiants dans le fait que peuvent émerger de la base et des personnes les positions les plus correctes, alors cette base doit être mise en condition de pouvoir s’exprimer sans pseudo garde-fou sans classes politiques qui en limitent les potentialités. Les mouvements doivent être des salles d’entraînement pour les masses et non pour des classes politiques en formation désireuses de s’affirmer.

Dans le parti, devraient se confronter les gens qui proviennent et sont militants de différents mouvements sociaux, et en cela réside, ou mieux devrait résider, la richesses des communistes. Parce que, au sein de cette organisation, les activistes dans un milieu partiel de mouvement trouvent un sens global, entrent dans un dessein plus large. Au parti, adhèreront ces militants de mouvement qui à un moment donné sentiront comme une lourde limite le côté partiel de leur engagement, sentiront que le mouvement est un excellent instrument pour obtenir un objectif partiel mais absolument insuffisant pour changer le monde. Ce n’est que dans un parti que peuvent prendre place les militants les plus avancés du mouvement altermondialiste, avec ceux des syndicats, avec ceux des mouvements démocratiques, des femmes, etc. Mouvements qui sont séparés et qui le resteront, même s’ils peuvent et s’ils doivent, en certaines circonstances s’allier.

Les communistes doivent se distinguer dans les mouvements non comme ceux qui dispensent des prêches mais comme ceux qui font avancer jusqu’au fond et loyalement les instances des mouvements et aident à les construire et à les renforcer, de manière absolument désintéressée, les communistes luttent pour que les mouvements soient toujours cohérents avec les prémisses de leur constitution. Qu’y a-t-il au fond de cette approche ? L’idée que la présence des mouvements est non seulement utile à la lutte des opprimés mais qu’elle est nécessaire.

Si la présence des mouvements est utile en soi, les communistes doivent se battre avec fermeté et détermination pour qu’ils jouent leur rôle jusqu’au bout. Ils ne doivent pas chercher à les faire devenir autre chose que ce qu’ils sont. Par exemple, nous ne nous battons pas dans les syndicats pour les faire devenir "communistes", mais parce que ceux-ci défendent les intérêts élémentaires de la classe travailleuse, c’est-à-dire que nous sommes cohérents avec leur nature. Une classe syndicalement active gagne de l’espace, de la visibilité, de la confiance en elle et crée objectivement les meilleures conditions pour la croissance des communistes. Du reste, la conscience syndicale, c’est-à-dire la volonté du travailleur de défendre collectivement son emploi et son salaire, constitue le premier degré nécessaire mais non suffisant pour une prise de conscience politique : la compréhension que dans la société capitaliste la lutte pour la défense de l’emploi et du salaire est sans fin et qu’il faut donc lutter pour une nouvelle société. On ne peut en aucune façon attendre d’une masse de travailleurs sans conscience syndicale une conscience de caractère politique.

Un travailleur qui ne sait même pas défendre son salaire ne sera sûrement pas prêt à la conquête du pouvoir politique. Les communistes ne doivent donc pas militer dans les syndicats avec des buts cachés et clandestins aux yeux des travailleurs et devraient se refuser à utiliser les luttes à caractère syndical ou leur position dans les syndicats à des fins de tactique politique, ils travaillent simplement pour que les syndicats fassent jusqu’au bout leur métier et doivent se distinguer comme ceux qui poursuivent ce but avec le plus d’abnégation. Les communistes devraient donc lutter de manière infatigable pour que les syndicats portent en avant de manière radicale et conséquente les devoirs que les masses leur ont confié, c’est-à-dire la défense des intérêts élémentaires que les syndicats eux-mêmes, le plus souvent, ne respectent pas. C’est sur ce plan que nous devons mener notre polémique envers les directions des syndicats de masse.

Les mouvements et les partis doivent être indépendants les uns des autres et les communistes doivent défendre cette autonomie avec force, cohérence et sincérité, même envers leur propre parti. Si l’autonomie n’est pas garantie, il arrivera dans les faits que les bases des mouvements seront utilisées comme des masses de manœuvre par des groupes politiques. En substance, la base des mouvements sera expropriée de la possibilité de décider par des structures qu’elle n’a jamais ni élues ni légitimées. De la même façon et pour les mêmes raisons, un parti ne peut pas être conditionné par un mouvement parce que la base de ce parti a le droit de décider et de ne pas être expropriée de ce droit par la direction d’un mouvement.

Messages

  • Salut Roberto,

    Je n’ai pas encore tout lu, mais je pense que tu te trompes sur les prémisses :

    Tu dis : « les mouvements ont des objectifs partiels et circonscrits »

    C’est faux, le plus bel exemple, c’est le mouvement de mai 68 qui voulait rien de moins que la révolution totale. C’est bien pourquoi les syndicats se sont fait huer par les grévistes après les accords de Grenelle !

    Tu dis : « Les mouvements poursuivent des objectifs partiels, c’est pourquoi les personnes qui y adhèrent sont plus nombreuses que celles qui militent dans les partis. Un travailleur peut être absolument disponible pour défendre son salaire par la grève mais, bien que cela puisse sembler contradictoire, il peut en même temps voter à droite. »

    La première phrase est fause et dans sa prémisse et dans sa conclusion, mai 68 vient une fois de plus le prouver : les participants au mouvement de mai 68 étaient bien plus nombreux que n’importe quel parti du pays, mais cela ne les a pas empêché de vouloir bien plus que n’importe lequel de ces partis !

    Quand à la deuxième phrase, elle montre de ta part une confusion entre la lutte politique et la lutte de classe.

    Un travailleur, qu’il vote à droite (c’est-à-dire qu’il se se fasse entuber par le discours ou l’hypnose d’un parti de droite au moment des élections) n’en reste pas moins un travailleur, appartenant au prolétariat. Et, en tant que tel, ses intérêts matériels restent les mêmes que ceux d’un travailleur qui vote à gauche (c’est-à-dire qui se fait entuber par le discours ou l’hypnose d’un parti de "gauche" au moment des élections).

    Quand la lutte de classe se lève, peu importe que le prolo se soit fait entuber par la droite ou la gauche aux élections : il pratique la plupart du temps la lutte de classe ! Et le référendum du 29 mai 2005 a bien illustré le réveil de la lutte de classe : le prolétariat a voté NON comme un seul homme ! Et qu’il soit composé de personnes ayant par le passé voté à gauche ou à droite, voire à l’extrême droite importe peu : dans sa globalité, le prolétariat (prolétariat au sens généralisé) a voté NON. Cela montre bien que la théorie du checker chère à Jospin n’avait aucun sens : le référendum du 29 mai n’était pas une question de politique mais une question de classe !

    La lutte politique, c’est la lutte pour le pouvoir, et cela intéresse les partis. Mais cela n’intéresse en rien le prolétariat qui ne vise à rien de moins qu’à l’abolition de la division de la société en classe et par là-même à l’abolition de tous les pouvoirs !

    La lutte politique est, de ce fait même, ennemi de la lutte de classe.

    Bien à toi,
    Marc

    • « La situation de la classe ouvrière est la base réelle d’où sont issus tous les mouvements sociaux actuels parce qu’elle est en même temps la pointe extrême et la manifestation la plus visible de la misérable situation sociale actuelle. La connaissance des conditions de vie du prolétariat est une nécessité absolue si l’on veut assurer un fondement solide aux théories socialistes aussi bien qu’aux jugements sur leur légitimité, mettre un terme à toutes les divagations et affabulations fantastiques… »

      (Friedrich Engels – La situation de la classe laborieuse en Angleterre,1845)

    • "la lutte politique est la lutte pour le pouvoir et le prolétariat ne lutte pas pour le pouvoir"le prolétariat ne cherche pas le pouvoir ?

      C’est le pouvoir du capital qui va faire la société sans classe ?comment tu fait si les masses n’ont pas le pouvoir ?

      Mon cher Marc,faut régler tes contradictions.

      Le prolétariat lutte pour le pouvoir,donc il doit mener la lutte politique dans ce sens.

      Il lutte dans le mouvement syndical pour la satisfaction de ses revendications,qui permettent de dévelloper sa conscience de ses propres intérêts et ensuite de rejoindre le mouvement politique.

      Les communistes doivent être présents pour y dévelloper la conscience de classe,faire en sorte que le prolétariat y prenne ses déçisions indépendantes,se dirige lui même.

      Et rectificatif historique:il n’y a jamais eu "d’accords de Grenelle" c’est une légende.Les syndicats n’ont rien signé c’est une affabulation journalistique(déja).
      Et les images montrant Séguy sifflé est un montage,les travailleurs de Renault sifflant les propos patronaux rapportés par G.Séguy

      Les accords se firent 15 jours plus tards branches par branches,entreprises par entreprises.

      Et ce qui ammena la reprise du travail c’est l’absence de perspectives politiques.

      JCG

      PCF Landes

    • Je ne crois pas que le prolétariat soit à la recherche du pouvoir, il veut la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme. Tant qu’il y aura un quelconque pouvoir, il y aura exploitation ! Ceux qui ont le pouvoir exploitent toujours les autres !

      Relis Lénine l’État et la révolution : l’État (le pouvoir donc) doit se consumer tout doucement comme une bougie et, à la fin, quand la bougie a enfin disparue, c’est le communisme : société sans classe et sans État, sans pouvoir par conséquent.

      Tel est le but du prolétariat !

    • ERRATUM RETOUR

      Il n’a jamais existé un "mouvement de mai 68" au sens ou Roberto entend ’mouvement’.
      En 68 ily a eu un long moment d’actions de masse (souvent) très diverses (grèves, manifestations, occupations, reprises de la parole, réflexions). Et les moteurs de ces actions ont été ’mille’ mouvements [au sens ou l’entend Roberto], des organisations préexistantes grandes ou petites, des organisations nées la veilles, durables ou éphémères, des groupuscules généralistes ou monothématiques. Et entre tous CES mouvements, les désaccords, fondamentaux ou futiles, étaient la source de discussions et de luttes permanentes, parfois féroces.
      Il y avait bien sûr DES points de convergence, très très généraux, lutte contre la répression (qu’il ne fautpas oublier), revendication du droit pour tous à mieux vivre (avec tout le flou qu’on peut y mettre), plaisir de prendre le temps de se parler [hors des engueulades !], désir d’une société faites pour l’humain. Et l’importance respective de ces points était très variable, selon LES mouvements. Quant à la façon d’y arriver... mille mouvements, mille recettes !. Le mot révolution circulait beaucoup, mais c’était une auberge espagole, chacun y trouvait le sens qu’il y mettait. Entre les groupes maoistes ML purs et durs et les différents bobos avant la lettre il y avait des années lumières.

      Mai 68 c’est tout ça, ce n’est certainement pas UN mouvement.

      Jean-François

    • """En 68 ily a eu un long moment d’actions de masse (souvent) très diverses"""
      Merci Jean-François. Cette mise au point est on ne peut plus salutaire à une époque où certains, qui n’étaient pas nés en 68, ou qui ont participé à une mini-fraction de l’évènement (grève locale ou hurlements sur des barricades) théorisent à qui mieux mieus sur l’exemple qu’il faudrait copier.
      J’espère bien que, si une telle conjoncture se reproduit, on tiendra compte des multiples erreurs de cette époque et, notamment, du comportement des ""élites"", politiques ou syndicales.
      Le travail de Roberto peut permettre de réfléchir à la possibilité de mettre en place des interactions
      où différents groupements, mouvements ou autres pourraient agir en reliant les expressions de leurs
      revendications sans perdre de vue une finalité politique qui dépasserait les intérêts des tenants
      des outils, accrochés à leurs fauteuils comme des berniques sur nos rochers.
      Bigoudène

    • stop ! d’aprés Marx, et.... Lénine, l’Etat est le moyen pour une classe d’imposer ses intérêts sur ceux d’une autre classe, il devient inutile quand les, ou la classe à dominer disparait et dépérit alors progressivement. Il s’agit, évidemment de l’Etat "régalien", justice, police, armée, diplomatie et finances pas des PTT, des Transports ou de la Santé..etc. On remarquera, qu’en France, aucun de ces postes n’a jamais été détenu par un communiste, hasard ?

      On remarquera aussi que le dépérissement ne sera possible, dans le monde moderne, que lorsque la bourgeoisie mondiale sera suffisamment affaiblie pour ne plus pouvoir jongler avec la guerre et les interventions extérieures.

      CN46400

    • Marc écrivait

      "la lutte politique est, de ce fait même, ennemi de la lutte de classe."

      Ce n’est pas la lutte Politique qui est ennemi de la lutte de classe !!!!

      ce sont les 3/4 des hommes qui sont en politique et dirigent ces partis, qui deviennent des ennemis, car bien souvent ils ne luttes que pour leurs propres pouvoir, et ont vite fait d’être corrompus.

      Lolita

    • Alors au nom de ce qui doit se passer dans quelques siécles,le prolétariat ne doit pas prendre le pouvoir d’état ?

      Ridicule !Si il ne le fait pas il n’y aura pas de dépérissement de l’état.

      JCG

    • Salut, ici c’est marc.

      Je voulais parler de la politique politicienne

      Je voulais dire en fait que la lutte électorale est ennemie de la lutte de classe.

      Sinon, il est en effet bien possible que le prolétariat doivent prendre le pouvoir pendant un certain temps (dictature du prolétariat) dans le but même de le détruire.

      Mais, quand on dit que le prolétariat doit prendre le pouvoir, c’est le prolétariat qui doit le prendre, et pas tel ou tel parti qui prétend le représenter !

      Par exemple, il y a encore quelques années, les prolos votaient bien plus pour Le Pen que pour nous les communistes ; si un parti pouvait représenter le prolétariat, c’était à cette époque le FN et pas nous ! (Quelle horreur !)

      L’exemple ci-dessus le prouve bien, c’est le prolétariat qui doit prendre le pouvoir et pas un quelconque parti prétendant le représenter.

      Oui, mais si le prolétariat prend le pouvoir à un moment où c’est Le Pen qui est le plus représentatif du prolétariat ?

      Je vous rassure tout de suite, pour avoir ne serait-ce que la possibilité de prendre le pouvoir, le prolétariat aura dû se réunir et réfléchir ; et, sa conscience de classe s’améliorant lors de ces réunions, le racisme disparaîtra quand tout le monde prendra conscience que les travailleurs immigrés et les travailleurs Français ont le même ennemi : les patrons ! À ce moment-là, le Pen aura perdu toute influence sur le prolétariat et retrouvera sa base sociale naturelle et seulement elle : le petit commerce ! (Le Pen vient de Poujade).

      Bien à vous tous,
      marc

    • Exact pour le meeting chez Renault, les ouvriers sifflaient les propositions du patronat et NON PAS Séguy. A la question " qua décidez(vous " la réponse a été " ça ne fait pas le compte, on continue ". Dans son bouquin " Le mai de la CGT " Séguy explique que s’il avait voulu démolir le mouvement de grève, il aurait été présenter les propositions patronales dans une petite boite de la métallurgie ou les conditions étaient bien plus mauvaises que chez Renault, et dont les salariés auraient été beaucoup plus facilement satisfaits. Vieux stal borné.

    • Heu....GAYSSOT,il était pas ministre des transports ?

    • mais oui, mais oui... Il en a même lancé la privatisation, le brave homme !

    • Salut J.François,il y a quand même eu un mouvement dominant en 68.Il s’appelait je crois le mouvement du 28 Mars et son leader était C.Bendit.Ce mouvement en a fédéré d’autres et il était quasi impossible de distinguer qui était qui.D’où,je pense, l’impression qu’il n’y avait pas de mouvement mais il y en avait bien un au départ beaucoup plus solide que les autres et qui dura encore un certain temps après la reprise.

      Ce mouvement d’obédience Maoïste s’étiolera au profit des Trotskystes de l’époque qui étaient relativement nombreux.

      En toute honnêteté ce mouvement a fait un travail considérable et,sans lui,je ne sais pas si 68 aurait eu lieu de la même façon,voire aurait eu lieu tout court.

      Fraternellement à toutes et tous.

    • En 68, c’était le mouvement du 22 mars, celui qui partait de Nanterre avec Cohn-Bendit.

      Celui-ci n’a pas été l’unique leader. Bien des mobilisations ont eu lieu avant le mouvement du 22 mars, et très déterminées. Rennes en février avec le mouvement des internes en médecine, défilés et photos dans Ouest-France. Mauvaises lois sur des sélections étriquées qui appauvrissaient la répartition des internes dans les hôpitaux. Caen, dès janvier, avec la révolte des ouvriers de l’industrie, à coups de boulons contre les crs etc.

      Si 68 a mobilisé autant de monde, c’est parce que, comme aujourd’hui, la pression des pouvoirs conservateurs se faisaient de plus en plus sentir dans tous les secteurs de la vie.

    • J-François je voulais parler du mouvement du 22mars et non pas du 28,excuse-moi.

      Salutations fraternelles à tous et toutes.

      François Pellarin

      PS:Roberto ton idée est super et,en plus ,on apprend plein de choses très intéressantes.

    • Exact mais les transports, je le répète, ne font pas partie de "l’Etat regalien".

      CN46400

    • Il faut travailler avant d’écrire. Ce type d’argumentation est valable dans une copie du bac ou de sociologie, pas en intervention politique.
      1) le mouvement s’appelait du 22 mars
      2) il a joué un rôle assez modeste après le 3 mai. Il a été surmédiatisé comme son leader, mais 3)y compris dans le "mouvement étudiant" ce sont des organisations politiques qui ont joué un rôle déterminant et nullement en étant aligné sur le mouvement du 22 mars. Ce sont des organisations mao comme l’UJCML, les organisations trotskystes comme la JCR (qui donnera la LCR), les lambertistes de la FERC devenue AJS et beaucoup au PS...et l’UEC, sans parler du rôle de l’UNEF souvent animée et disputée entre ces groupes politiques mais qui constituait un regroupement plus large que ces groupes eux même.

      Mais à quoi bon expliquer quelque chose à des gens qui pensent sans doute que la terre est plate...

    • Et comment mettre fin à l’exploitation de l’homme sans prendre le pouvoir ? Sans exproprier la bourgeoisie pour lui retirer tout pouvoir politique ?
      Lorsque l’on parle de mettre fin a l’exploitation l’on parle de révolution. Pas d’humanisme béat. Le rôle historique du prolétariat est effectivement de prendre le pouvoir. Et ca n’a rien d’un drame... Quand à l’idée que le pouvoir corrompt tout, un peu petite bourgeoise il faut bien l’avouer... Le pouvoir ne corrompt rien en lui même. Car le pouvoir n’existe que pour pouvoir mettre en oeuvre des règles économiques inniques. Dans une société dans laquelle l’équité règne il ne saurait y avoir de pouvoir. Du moins au sens dans lequel nous l’entendons dans le système capitaliste. C’est là le véritable rôle des travailleurs. Créer l’avènement d’une société ou le pouvoir ne sera plus de mise. Car les règles économiques seront t’elles qu’il n’aura pas son utilité pour les mettre en oeuvre.

    • lutte politique vs lutte des classes ? un peu tiré par les cheveux non ?

    • Le problème c’est que quand les Bolcheviks en russie l’on pris, pour X raisons et contextualités ( Guerre civile etc..) , ils l’ont tellement renforcé en empruntant ses formes régaliennes au système policier de l’ Okhrana et du Tzarisme qu’ils ont finit par construire un état totalitaire, le contraire inverse de la théorie marxiste du dépérissement de l’Etat .

      Quelle est votre analyse là -dessus ? Comment inventer des contre-pouvoirs populaires pour que ce phénomène qui à force de grossir finit par faire système et écrase ses propres acteurs, ne se reproduise pas ? Le prolétariat en a payé lui aussi le prix fort. Alors quelles analyses et quelles solutions ?

  • j’ai a peine commencé a lire que je suis titillé par la nuance entre le concept " mouvement" et celui de " parti". Je reprends la lecture. a plus

    andré 18

  • bonjour,

    Retrouver confiance en soi et dans le collectif durable semble devenir l’objectif principal de la periode.
    Ce cheminement emprunte diverses voies qui ne sont pas innocentes ce sont des parcours singuliers vers le pluriel a des rythmes divers.
    Le collectif revient un objectif qui a été perdu et devalorisé culturellement sauf par des communautés diverses dont c’est le mode naturel de survie (foyers,bandes,tribus etc).

    Le mode de production actuel meme s’il groupe des milliers de gens en un meme lieu emiette en permanence l’aspiration et la possibilité du collectif.Il semble qu’on doive admettre qu’il faut un volontarisme pour y parvenir.
    L’ideologisme comme langage identitaire presupposé du collectif est contreproductif et sert de repoussoir,d’isolement et pas de ciment.Le mythe du collectif devient la derniere foi a la mode !!

    L’attente que l’Etat,les partis, tout groupe associatif institutionnel affichant son aspiration au collectif,soient des catalysateurs positifs est illusoire,la pratique montre que les echecs vecus et subits,dans ces parcours, demoralisent un peu plus,vu l’usage de la corruption generalisée arme efficace du capital (dernier constat : ni putes ni soumises).
    Le collectif existe potentiellement dans la manifestation,il donne par son nombre une illusion de force qui se delite apres la dispersion de plus en plus vecue comme perte d’un paradigme.

    Il s’exprime dans les slogans de greve generale ou reve general,admis comme oasis utopique ,il traverse les occupations,greves,blocages sans parvenir a se realiser dans la durée tant les outils basiques indispensables sont perdus ou inconnus.
    Au mieux la nostalgie des anciens propose le parti ou l’organisation comme slogan sans realité .

    Il nous faut reaffirmer la definition du mouvement communiste qui ne devient parti au sens marxien qu’apres avoir prouvé
    son existance a travers l’insurrection et le renversement de l’ordre ancien,se pretendre le parti sans avoir mené cette tache
    est une mystification et une escroquerie.

    Ce qui veut dire qu’en France le parti depuis la Commune a cessé d’exister, il a été aneanti et n’est jamais reapparu, sinon comme projet !!

    Tous ces mots sont travestis et sont devenus nos maux.

    Nous avons donc bien un probleme qui ne peut etre depassé que par la reconnaissance du probleme, et la constitution de lieux de debats qui deviennent peu a peu sur la durée des lieux de confiance mutuelle et d’initiative,et qui passent par des preuves d’engagement concrets,transgression collective de l’individualisme dominant .

    L’internet permet seulement a cetrains moments un debroussaillage grossier qui n’epargne pas la necessité d’un face a face reel et prolongé.

    Le contexte global de la guerre civile mondiale est evidamment avec sa peur generalisée,le principal obstacle au collectif durable. Son affirmation pratique ne pourra exister qu’avec la reconnaissance de ces contradictions,de nos contradictions.

    A l’opposé de tous les commentateurs je considere que nous sommes entré dans une phase de crise d’affaiblissement des capacités repressives de l’Etat,et que toutes les gesticulations sarkozyiennes ont pour objet de le cacher.

    Cela peut sembler tres naif quand on voit l’usage massif des techniques de surveillance et de controle se deployer partout.Mais derriere les cameras et les ordinateurs il faut des humains determinés a reprimer et la il y a comme une crise,au point que ce sont les Israeliens qui doivent en dernier recours se charger du boulot et de combler les vides,non seulement pour les USA, mais pour tout le monde occidental. C’est devenu aujourd’hui leur principale activité economique !!!

    C’est en creux l’echec ideologique,politique et culturel du systeme,c’est ce constat qui peut nous donner la force subjective d’entreprendre la reconquete collective des territoires en dehors de l’Etat et de l’electoralisme, comme espace de lutte et de survie collective,avec en creux la revendication non seulement affirmée mais en voie de realisation du revenu garanti pour toutes et tous,ciment de tous les mouvements en cours.

    PROPOSITION :

    Se federer autour de projets : un site de rencontre autour de la definition et la realisation de projets concrets locaux ou pas.

    Vladimir novembre 2007

    • Tu dis :

      « Il nous faut reaffirmer la definition du mouvement communiste qui ne devient parti au sens marxien qu’apres avoir prouvé son existance a travers l’insurrection et le renversement de l’ordre ancien,se pretendre le parti sans avoir mené cette tache est une mystification et une escroquerie. »

      Aurais-tu l’amabilité de nous dire où tu as trouvé cette définition ? merci.

      Tu dis :

      « A l’opposé de tous les commentateurs je considere que nous sommes entré dans une phase de crise d’affaiblissement des capacités repressives de l’Etat,et que toutes les gesticulations sarkozyiennes ont pour objet de le cacher. »

      Je suis pas loin de penser comme toi, mais je suis incapable de prouver ce que tu avances, et toi, pourrais-tu le prouver ?

      Tu dis :

      « derriere les cameras et les ordinateurs il faut des humains determinés a reprimer et la il y a comme une crise,au point que ce sont les Israeliens qui doivent en dernier recours se charger du boulot »

      Si c’est vrai, c’est extrêmement intéressant et il faut le savoir et le faire savoir, as-tu des références sûres qui permettraient de dénoncer cela partout (en le prouvant) ?

      [Israël serait donc d’après toi la réserve des nouveaux Gardes Suisses à vaincre lors de la future prise du palais des Tuileries ? (10 aout 1792, prise du palais des Tuileries, et abolition de la monarchie : l’armée française renonça à défendre ce palais royal, seul 1000 gardes suisses en prirent la défense jusqu’au bout. Ils furent tous tués par les révolutionnaires (70 mille pesonnes en armes) menés par Robespierre.)]

      D’avance merci pour tes réponses.

    • Autre question qu’il faut se poser:le capitalisme est-il en crise ?

      Sincérement je ne le crois pas !

      JCG

    • « derriere les cameras et les ordinateurs il faut des humains determinés a reprimer et la il y a comme une crise,au point que ce sont les Israeliens qui doivent en dernier recours se charger du boulot »

      un debut de reponse en français ; le reste des pistes est en anglais sur des sites divers (synthese en cours)... :

      Les langues se délient sur ces yeux qui nous épient...

      7 novembre 2007

      Partout, de plus en plus d’yeux nous observent, mais les bouches jusqu’à maintenant restaient cousues ! La critique de la vidéosurveillance omniprésente se cantonnait à la télé-réalité...

      Jusqu’à ces Rencontres-assises « Debout contre la surveillance » : durant cette riche semaine, le débat s’est enfin ouvert localement à Strasbourg, retransmis couci-couça par des médias qui ne se refont pas.

      http://crep.strasbourg.free.fr/spip.php?article93

  • Description plutôt juste, sauf qu’il est toujours bon de préciser, sous peine de confusions douloureuses, pour les intérêts de quelle classe les communistes militent ? S’agit-il du prolétariat, ceux, toujours plus nombreux, qui doivent vendre leur force de travail pour vivre, ou ceux, toujours moins nombreux, qui profitent abondament de ce commerce grâce à la dictature étatique qu’ils imposent aux prolétaires ? Dans les "mouvements", le rôle des communistes est, avant tout, de mettre ce trafic en pleine lumière.

    CN46400

  • Le mouvement c’est un élan de plusieurs individus , pour affirmer, défendre, ou dénoncé une cause, qui leurs parait , injuste, juste ou a faire découvrire.

    Le mouvement est libre, et peut ce déclencher a n’importe qu’elle moment, sans l’avis de personne.

    Un parti est une structure organisé hiérarchisé reconnue qui défend des idées, et est justement moins libre que le mouvement, hiérarchie oblige. ( réunions débats vote )

    Bon c’est mon petit avis, car je ne suis pas habilitée n’y n’est les capacitée a faire des thèses.
    a côter de tout ce que je lis la.

    Je poursuit la lecture.

    Lolita

  • Si tout se règle à coups de "mouvements", c’est parce que les partis politiques ne portent plus les espérances de la base. Ex. ump, modem, PS, quelle différence fondamentale ? Aucune.

    Les mouvements c’est la possibilité pour les citoyens de se prendre en charge tout seuls pour régler certains différends avec le pouvoir, et peu importe qui est au pouvoir dans ce cas-là.

    • Justement le soucis c’est que tout ne se règle pas à coups de mouvements. Ca renvoie aux faiblesses de ces mouvements, et aux faiblesses des courants politiques.

      Si on détaille le mouvement des cheminots on verra poindre une série de questions faisant rentrer en ligne de compte les questions politiques, les problèmes tactiques, les questions d’organisation, etc, qui amènent à la situation actuelle. Alors que ce mouvement n’a nullement démérité et s’est battu avec courage.

      Il est peut-être nécessaire de pointer une à une les faiblesses pour avancer et réussir à mener des avancées concrètes pour le plus grand nombre.

      Cop

  • C’est un bon article, il me semble, que livre là "Il Dottore Furioso" comme on l’appelle ailleurs ;-)

    Il ne dit pas tout (aucun article ne peut tout dire), mais il ouvre une question fondamentale pour le communisme, surtout aujourd’hui, c à d à la fois au 21ème siècle et dans ce moment précis de pétainisme que nous traversons (et qui n’est PAS une fatalité).

    Il faut garder à l’esprit aussi que c’est un article qui est peut être "culturellement" un peu connoté ;-) sur certains points, accepter de s’ouvrir à une définition du mouvement qui est peut être plutôt italienne que française.

    Il vient, à mon sens, en complément du débat que lance le dernier ouvrage d’Alain Badiou ( "De quoi Sarkozy est-il le nom ?" que je viens de finir et qui est une livre très fort, que je recommande à tout le monde), débat qui en réalité, on le voit en lisant les contributions des camarades, d"d’horizons variés, ici ou là, nous "traverse", nous "agite".

    Nous "communistes" (en tant que constructeurs ou "démonstrateurs" de "l’hypothèse" du communisme), nous avons de nombreuses questions "de fond" à régler, c’est un fait, tout le monde s’y accorde. Y compris des questions de "forme" qui sont en réalité, pour les communistes, des questions " de fond".

    Nous avons aussi des luttes à continuer, avec toute la vigueur possible, surtout là, en ce moment. C’est un point sur lequel nous devrons revenir aussi, la manière de mener nos luttes actuellement - il y a bcp à en dire...

    Cette question des communistes, des partis et des mouvements, en fait partie, de notre débat, et pas d’une simple manière anecdotique mais philosophique, car cette question, notamment, et la manière dont elle est traitée ici, oblige ensuite à l’analyse à laquelle se livre Badiou .

    Ca tombe bien comme disait Mitterrand à Dumas après sa "défaite" de 73, " on a du temps pour réfléchir"...

    Mais il faut aussi savoir être efficaces. Et pragmatiques. Pour ce faire, ce n’est peut être pas la peine, pour le moment qui nous occupe, ( c’est peut être même contre productif) de "voir grand" et de nous focaliser sur la conquête d’un pouvoir "démocratique" trusté par le capitalisme (y compris dans la version "light" du PS), dont il y a bcp à dire d’un point de vue communiste.

    Comme dit Badiou justement, on se retrouve ici, sur ce site par exemple, dans une sorte de "ligue des gens qui n’ont pas peur", qui refusent la peur et l’urgence comme gouvernail, dans ce moment de pétainisme avéré.

    Qui veulent se poser les bonnes questions, prendre le temps de réfléchir et de ne pas céder à une urgence "d’appareil" (je renvoie aussi à la contribution de David Blumenthal publiée ici il y a quelques mois, "La voie étroite", qui traite aussi du même sujet)

    Si, comme le dit l’article, les communistes pouvaient voir les mouvements en termes de "régénérescents" plutôt que comme support d’un pouvoir de contrôle hégémonique et autoritaire qui vise à imposer et non pas à composer, pour tirer le meilleur d’un mouvement, nous ferions un grand pas.

    Se poser cette question de notre rapport aux mouvements, de notre participation, c’est se poser la question que me présentait un camarade de "mettre fin aux pratiques staliniennes" et peut être même , commencer à mettre fin à ces pratiques.

    En d’autres termes, peut être aujourd’hui faut-il savoir préférer les "petits pas", locaux, de proximité, utiles, aux grands sauts inutiles, et comme le dit aussi Badiou, se prendre des points de fixation "à tenir", pour lutter à son échelle humaine contre le pétainisme et pour l’hypothèse du communisme.

    Des points d’ancrage réels, locaux, pragmatiques, concrets, au communisme ( i l en donne 8 exemples qui ne doivent rien au hasard et dans lesquels un communiste ne peut que se reconnaitre - pour ma part, j’ai retenu l’Amour et la défense des ouvriers et notamment étrangers et encore plus précisément des sans papiers).

    Toutes ces réflexions sont absolument fondamentales et revigorantes, dans la mesure où on est d’accord sur la nécessité , renouvelée, aujourd’hui encore plus forte, de l’hypothèse du communisme comme schéma mental, horizon.

    Tant RF que AB posent comme préalable à leurs réflexions, que "ils ne connaissent pas d’autre hypothèses que le communisme comme lutte pour l’émancipation humaine" - si on n’a pas fait le choix de cette hypothèse là, on tombe inévitablement, dans celle du capitalisme - (en d’autres termes, le choix est restreint).

    R. Ferrario parle de notre rapport avec la violence et la non violence, à questionner, c’est vrai que c’est une ENORME question - celle de notre rapport au pouvoir et à la notion de "monde" , de "mondialisation" (que pose Badiou) également.

    Toutes ces questions sont concomitantes et profondément liées par la définition "en creux" du communisme comme acte de libération, voie vers la liberté.

    Pas seulement la lutte des classes et la dictature du prolétariat ( absolument nécessaires) mais in fine ( comme le dit justement un intervenant sur ce fil) l’émancipation de l’humanité, l’absence même de "pouvoir" et "d’Etat" !

    A partir de ces constats,de ces idées , de ces questions, on a des décisions simples ( et parfois douloureuses) à prendre, individuelles et collectives, sur des options très basiques : parti ou pas, pcf ou pas, mouvements ou pas, élections ou pas, pouvoir ou pas, comment ? pourquoi ?

    Moi, mon choix actuel il est fait et bien fait, pour des tas de raisons, tout à fait liées à ce qui est développé ici et là, et ce n’est pas le lieu d’en reparler ici.

    Je suis assez optimiste, en tout cas, j’ai envie de me battre pour ça et je vois bien que je ne suis pas la seule, nous sommes nombreux, nous sommes sur une bonne voie pour l’instant : nous sommes convaincus que le communisme est l’horizon, le seul, nous rejetons l’hypothèse social démocrate ou "pseudo alternative", et nous nous questionnons, donc nous ne sommes pas morts ;-)

    A nous de nous "diffuser" de nouveau dans la société civile, avec vitalité et courage, pas forcément avec un fouet et un gourdin, pas forcément non plus en nous compromettant avec les socialistes, les "unitaires" bovéistes etc, dans un but de "captation" de miettes d’un pouvoir fait à la main du Capital.

    A nous de nous rendre non pas "acceptables", mais crédibles, compréhensibles pour autrui. Dans cette optique, notre participation aux mouvements est un passage quasi obligé ( mais ce n’est pas le seul), y compris si nous y sommes minoritaires.

    ON CONTINUE, donc !

    Salutations fraternelles

    E. Tuaillon

  • rebonjour,merci d’apprecier Badiou,apres 2O ans de purgatoire !!

    commentaires rapides sur un sujet strategique en gras :

    ...Mais l’inverse n’existe pas : en tout état de cause, les mouvements ne se situent pas sur le plan de la conquête du pouvoir politique.
    FAUX !!!

    ...En outre, il est quelquefois arrivé dans l’histoire du mouvement ouvrier que naissent des syndicats, proposant, dans leur programme, d’aller au delà de leur cadre partiel de défense des intérêts élémentaires des travailleurs, pour envahir celui du politique. C’est le cas du syndicalisme anarchiste et du syndicalisme révolutionnaire du début du siècle dernier
    Nous avons eu dans les années vingt le syndicalisme anarchiste latino-américain qui organisait de véritables insurrections : nous avons aujourd’hui des groupements syndicaux se présentant aux élections avec des programmes politiques très radicaux

    ...Mais, par un étrange hasard, il n’y a plus de syndicats anarchistes ou leur nombre est limité, selon les pays, tandis que les syndicats sociaux-démocrates n’ont jamais cessé de fonctionner.
      ??? A DEMONTRER !!

    quand il apparaît en tant que syndicat, c’est-à-dire défenseur rigoureux d’intérêts élémentaires, suppléant à l’absence (ou remédiant à la trahison) des organisations de masse.

    Pourquoi la réalité produit-elle de façon naturelle cette « division du travail » entre les partis et les mouvements ?
     IL N’Y A RIEN DE NATUREL !!!il y a la repression infiniment plus grande envers des mouvements desobeissants que des partis institutionnalisés agregés aux appareils d’etat !!

    Les mouvements poursuivent des objectifs partiels, c’est pourquoi les personnes qui y adhèrent sont plus nombreuses que celles qui militent dans les partis.
     LES MOUVEMENTS SONT SURTOUT INDEPENDANTS,plus coherents et plus combattifs car pas englués dans des tactiques politiciennes,ils sont francs et affichent leurs objectifs sans complexe !!!

    La confiance de masse dans le « communisme » de la génération de l’après-guerre était due aussi à l’expérience de masse de la Résistance et des conquêtes partielles suivantes : des évènements ayant augmenté l’ estime de soi des classes sociales opprimées et qui en ont donc gardé l’espoir d’un changement radical même dans les années sombres du reflux, les années ’50.

    Au contraire, les communistes, considérant le mouvement comme une excellente salle d’entraînement pour eux et pour les autres devraient pousser les camarades plus jeunes, même s’ils ne sont pas adhérents de notre parti, à vivre des expérience de direction. Nous ne devrions même jamais intervenir, le petit doigt en l’air, pour changer les virgule de documents que bien peu de gens liront, dans le but de leur donner une couleur la plus "communiste" possible. Au contraire, nous devrions nous attacher à ce que les documents soient clairs, compréhensibles à un niveau de masse, même si les contenus en sont partiels.
     OUI TRES JUSTE !!!

    En effet, ils leur font entendre que le plan du politique n’est pas celui de la conquête du pouvoir avec toute la stratégie complexe qui en découle mais essentiellement une place sur la liste pour les prochaines élections, pour vivoter dans un organisme institutionnel, à faire on ne sait pas très bien quoi. De cette manière, se répand l’idée de la politique comme d’une "chose sale", opportuniste et essentiellement inutile. Et en effet, la politique entendue comme cela, l’est.

    Une ligne politique mouvementiste,PLUTOT ELECTORALISTE ? a bien pour effet que le parti perde son contenu le plus profond et radical : celui d’être porteur d’un projet global de changement et d’une stratégie pour poursuivre cet objectif.

    Par exemple, aujourd’hui la constitution d’une grande organisation de masse des immigrés est urgente : les communistes devraient s’engager dans ce sens avec tous les sujets disponibles.
     Cette ORGANISATION EXISTE elle n’a pas la forme “legitime” qu’en attendent les politiques,elle s’est donné sa forme propre autonome, pour son plus grand bien !!!

    Ensuite, les communistes devraient se distinguer comme ceux qui, plus que d’autres, défendent le caractère basiste d’un mouvement, qui se battent pour la rotation, contre le leadership, pour la démocratie et la transparence, etc. Ce n’est pas de l’angélisme. Etant donné que nous sommes confiants dans le fait que peuvent émerger de la base et des personnes les positions les plus correctes, alors cette base doit être mise en condition de pouvoir s’exprimer sans pseudo garde-fou sans classes politiques qui en limitent les potentialités.
     TRES JUSTE MAIS POURQUOI C’EST LE CONTRAIRE en pratique !!!

    Dans le parti, devraient se confronter les gens qui proviennent et sont militants de différents mouvements sociaux, et en cela réside, ou mieux devrait résider, la richesses des communistes. Parce que, au sein de cette organisation, les activistes dans un milieu partiel de mouvement trouvent un sens global, entrent dans un dessein plus large. Au parti, adhèreront ces militants de mouvement qui à un moment donné sentiront comme une lourde limite le côté partiel de leur engagement, sentiront que le mouvement est un excellent instrument pour obtenir un objectif partiel mais absolument insuffisant pour changer le monde.
     EFFECTIVEMENT MAIS OU EST CE PARTI ?

    Les communistes doivent se distinguer dans les mouvements non comme ceux qui dispensent des prêches mais comme ceux qui font avancer jusqu’au fond et loyalement les instances des mouvements et aident à les construire et à les renforcer, de manière absolument désintéressée, les communistes luttent pour que les mouvements soient toujours cohérents avec les prémisses de leur constitution. Qu’y a-t-il au fond de cette approche ? L’idée que la présence des mouvements est non seulement utile à la lutte des opprimés mais qu’elle est nécessaire.
     ETRE COMMUNISTE CELA SE MERITE IL NE SUFFIT PAS DE PRENDRE UNE CARTE POUR L’ETRE,IL FAUT ETRE RECONNU et peut etre elu comme tel ?

    Les communistes devraient donc lutter de manière infatigable pour que les syndicats portent en avant de manière radicale et conséquente les devoirs que les masses leur ont confié, c’est-à-dire la défense des intérêts élémentaires que les syndicats eux-mêmes, le plus souvent, ne respectent pas. C’est sur ce plan que nous devons mener notre polémique envers les directions des syndicats de masse.
     EXACT MAIS Y COMPRIS CONTRE LES DIRECTIONS DES PARTIS EXISTANTS ?

    Les mouvements et les partis doivent être indépendants les uns des autres et les communistes doivent défendre cette autonomie avec force, cohérence et sincérité, même envers leur propre parti. Si l’autonomie n’est pas garantie, il arrivera dans les faits que les bases des mouvements seront utilisées comme des masses de manœuvre par des groupes politiques. En substance, la base des mouvements sera expropriée de la possibilité de décider par des structures qu’elle n’a jamais ni élues ni légitimées. De la même façon et pour les mêmes raisons, un parti ne peut pas être conditionné par un mouvement parce que la base de ce parti a le droit de décider et de ne pas être expropriée de ce droit par la direction d’un mouvement.
     TRES JUSTE apres un siecle de deboires !!!

     MERCI DE L’appliquer a l’avenir sur ce site et bravo pour ce grand pas en avant !!!
    Vladimir

    • "ETRE COMMUNISTE CELA SE MERITE IL NE SUFFIT PAS DE PRENDRE UNE CARTE POUR L’ETRE,IL FAUT ETRE RECONNU et peut etre elu comme tel ?"

      ...."Vladimir", ça va pas la tête ou quoi ?!!!!!

      T’es pas communiste toi pour écrire un truc pareil...c’est pas possible ( ou j’ai raté une marche)

      La "méritocratie" nouveau principe de gouvernement communiste ?!!!

      Et tu le fixes comment to n critère de mérite (à supposer qu’il soit valable ce contre qoi je m’inscris évidemment...) - ah oui..."Etre élu" !!!! Et ben dis donc..... Si tout ceux qui ne sont pas élus ne méritent pas d’être coco, on n’est pas sortis de l’auberge....

      Que Saint Karl Marx ;-) nous protège de tes prédictions, mon cher "Vladimir" !!!!!!

      La Louve ( qui selon tes critères ne mérite sûrement pas d’être communiste, mais alors peut être pas non plus la nationalité qui est sur CNI etc etc)

    • Les mouvements et les partis doivent être indépendants les uns des autres et les communistes doivent défendre cette autonomie avec force, cohérence et sincérité, même envers leur propre parti.

      Mais d’un autre côté les communistes sont dans le mouvement, l’aident à se développer, à se démocratiser, à choisir les modes d’organisation les meilleurs et aller vers une orientation qui leur semble préférable. Ils ne sont pas en dehors. Je pense qu’il est utile de le préciser.

      Ainsi, dans la situation actuelle du mouvement social, c’est se battre pour défragmenter le mouvement syndical, le démocratiser en l’articulant avec les formes de démocratie de lutte utilisées par les travailleurs mobilisés (là il faudra attendre mais je pense que cette idée a prévalu dans une partie du mouvement de grève).

      Ce qui me semble mauvais c’est la filiation administrative entre le mouvement social et un parti.

      Il y a quelque chose à un moment qui m’a fait sursauté dans le mouvement des cheminots c’est la crainte quasi-viscérale de se retrouver face (alors qu’il faut penser "avec") à des coordinations de cheminots, qu’on les appelle comme on veut, mais la crainte que naissent des directions de ce mouvement social appuyées et émanations directes et démocratiques des assemblées de cheminots (ciel ! des proto-soviets !).

      Il a manqué ces coordinations, expressions uniques de la centralisation du mouvement, seules capables de présenter un point de vue unifié .

      Dés lors, on a assisté à la formidable discipline démocratique des assemblées de cheminots en lutte qui s’est retrouvée quelque part comme tranchant avec, la division, la fragmentation et l’indiscipline de leurs représentations syndicales.

      Tout n’est pas comparable, il s’est trouvé la CGT et SUD qui ont accepté la démocratie des travailleurs dans ce mouvement avec plus ou moins de fermeté, mais...

      Mais il aurait fallu une pensée unificatrice pour ancrer au travers de ce mouvement, les questions de la réunification syndicale.

      Et cette pensée, même si elle émane des syndicalistes et de travailleurs en mouvement doit être également celle des communistes du mouvement social, peut-être pas au travers de motions de défiance dithyrambiques envers des directions syndicales, mais surtout en termes de (re)construction méthodique, d’intégration du champ des mouvements de travailleurs au centre d’une stratégie et de ces déclinaisons tactiques.

      Les communistes du dedans comme du dehors ont des choses à dire et à faire là dedans. Et ces choses sont essentielles pour affuter le mouvement social et l’étendre. Ils ont à dire sur les formes d’organisation utilisées. L’essentiel est non seulement l’ouverture au nouveau mais également de pousser au nouveau quand cela est nécessaire. Et c’est nécessaire.

      Copas

    • Perdu au fin fond de mes ténèbres, j’attends que la lumière jaillisse de ton auguste personne, ô divin Vladimir...
       :)

      Brunz

      (c’est grâce à des personnages dans ton genre que le mot "communiste" fait dégueuler a priori 80% des gens...)

    • Moi je suis un simple prolo et mon patron souhaite que je sois en mouvement tout le temps, il a le parti.... pris pour le fric et encore et encore.

      Vous communistes que j’estime, vous ne pouvez pas faire plus simple.

      Le communisme aujourd’hui c’est quoi pour :

      Les salaires, le logement, l’école, l’accès à la culture, la propriété(mon logement),l’école etc etc .......

      Pour toutes ces revendications vitales, est ce possible sous Sarko ??? non bien sûr

      En ce qui concerne le développement et l’émancipation économique dans cette société quelles sont vos

      propositions.

      Nous nous souffrons et on en assez, faites des propositions.

      Vous savez nous le grand soir on s’en fout, que doit je faire pour payer ma redevance télé......

      Donc un parti communiste en prise avec la réalité quotidienne des exploités.

      Au fait que devient Georges Marchais lui au moins il nous défendait. L’avocat du diable

    • chere Louve ;

      bonjour,
      mon appreciation est serieuse,meme si elle peut paraitre provocatrice :

      les criteres me semblent decouler de la dialectique mouvement parti (en projet,inexistant aujourd’hui).

      Une piste serieuse etant l’appreciation que les mouvements ont de la pratique au sein de ces memes mouvements du candidat au parti.
      Ce qui implique qu’on ne postule pas au parti sans avoir une pratique de masse au sein des mouvements,et de plusieurs années.

      Ce qui exclu d’office tous les carrieristes,beaux parleurs,et permet le controle par les mouvements des membres du parti,et donc du parti.
      Le candidat(e) est designé par ses camarades avec qui il(elle) est en relation permanente,il defendra le mouvement dans le parti,il y sera en mesure de se battre vu qu’il sera soutenu de l’exterieur.Il ne sera pas seul face a une machine...

    • Moi je suis un simple prolo et mon patron souhaite que je sois en mouvement tout le temps, il a le parti.... pris pour le fric et encore et encore.
      Vous communistes que j’estime, vous ne pouvez pas faire plus simple.

      hi hi

      Cop

    • Ca ne me fait pas rire Copas,c’est exactement le genre de discours que j’entends autours de moi de la part des prolos...

      Les préoccupations sont beaucoup plus simples et basiques que les circonvolutions de certains:pouvoir payer leur loyer,soigner les gosses,manger,et accessoirement aller au ciné de temps en temps.

      Benoit Frachon disait que c’est les "petites"revendications qui induise les grandes et qui concluait qu’il n’y avait pas de petites revendications.

      Gardons nous de rires façiles,ce sont peut être ceux qui nous ferons disparaitre.

      JCG

      PCF Landes

    • Allez, je ris parce que je ne crois pas au prolo en question, pas parce que je mésestime les questions que se posent les travailleurs.

      Il n’y a pas de difficultés supérieures à comprendre ce que je dis par rapport aux autres textes ici, je penche donc pour une autre explication de l’intervention, d’où mon rire...

      Sinon, et au travers plusieurs nationalités , je suis tous les jours immergé avec mes camarades de boulot dans les questions qu’ils se posent. On ne me la fait pas.

      Donc répondre aux question de fond et aux questions concrètes, pas éluder, merci.

      Copas

    • Mais Jean Claude il s’agit de l’humour que j’ai essayé de faire modestement. Il n’y a pas de problème entre nous.

      J’ai regardé Marchais cet après midi sur LCP, celui ci ne plaisait certes pas aux 1,93% de Fabien,

      mais il était entendu par ceux qui souffrent.

      La télé c’est du spectacle, pour la communication nous avons encore beaucoup à apprendre,

      Sarko a compris et ça marche.

      Je ne dis pas bien sûr qu’il faut un discours simpliste.

      L’avocat du diable.

  • Salut roberto !

    Bon moi je trouve que toute ta première longue partie sur les finesses du parti ( qui englobe le tout politique) du mouvement ( qui englobe une partie seulement) et des rapports entre les deux ,des prétentions réciproques de l’un comme de l’autre à l’hégémonie sur l’offre politique ; cette partie donc aurait mérité d’être moins "bavarde" pour venir à l’essentiel.....et les communistes alors ?

    Les communistes sont ceux qui mettent du liant ,du commun chez ceux qui n’ont pas le pouvoir de l’argent et tout ce qui va avec. Ils mettent en pratique "Prolétaires unissez vous" et non plus comme trop souvent "Prolétaires communistes, unissez vous".....réflexion personnelle à poursuivre.

    Au fait, merci pour ta contribution !!!

    Jean-Philippe VEYTIZOUX

  • Les partis politiques et les mouvements sociaux

    article publié le 20/01/2004

    auteur-e(s) : Délégation Attac France

    Mumbai 2004, Weber Jacques

    A la tribune : David Choquehuanca (Bolivia), Fausto Bertinotti (Italy), Luis Ayala (Chile), Joao Vaccari Neto (Brazil), Prakash Karat (India), Aruna Roy (India), Alejandro Bendana (Nicaragua), Grazia Francescato (Italy), Suniti (India), Olivio Dutra (Brazil), Kerstin Müller (Allemagne)

    Les relations entre les partis politiques et les mouvements sociaux, ou plutôt les composantes d’un mouvement social multiforme, sont un peu à l’image de celles de frères jumeaux : inséparables malgré leurs incessantes querelles.

    Ces relations sont étroites : comment imaginer avancer vers un autre monde possible sans unir l’ensemble des forces qui y aspirent, comment imaginer changer le monde, acte politique, en laissant au bord du chemin des acteurs incontournables de la politique ?

    Ces relations sont parfois (souvent ?)

    conflictuelles : ce qui sépare les acteurs du mouvement social des partis est la participation, souhaitée ou réalisée, de ces derniers au pouvoir de gouvernement à une échelle quelconque, de la commune à l’état national ou à une organisation internationale.

    Le débat est sous-jacent dans toutes les manifestations altermondialistes d’une certaine ampleur, donc présent dans les forums sociaux, celui de Mumbai n’échappe pas à la règle. Au forum de Mumbai les partis politiques sont très présents ; tout en maintenant le respect de la charte de Porto Alegre, les organisateurs du forum ont manifestement souhaité poser la question des relations des forums au politique ; le contexte régional, où la guerre est vécue comme une agression qui n’a rien d’extérieur, renforce cette présence de la question politique dans nombre de débats.

    Le débat, en séance plénière, sur " les partis politiques et les mouvements sociaux " a permis de préciser comment était vécue sur le terrain, sur des terrains très divers, cette question. La diversité des contextes se traduit par la diversité des propos.

    Joao Vaccari Neto vient du Brésil, syndicaliste de l’Union Centrale des Travailleurs. Il a insisté sur l’autonomie des syndicats brésiliens par rapport aux partis politiques. Les mouvements sociaux ont contribué à l’émergence des partis brésiliens, nombre de ministres du gouvernement actuel sont issus de ce mouvement, et conservent une grande indépendance vis à vis des partis et entre eux.
    Forums nationaux, réforme agraire.

    Pour Suniti, qui est indienne, il y a toujours conflit entre le gouvernement d’un état et le mouvement social.
    Croissance de l’impérialisme états-unien soutenue par des gouvernements locaux
    La question centrale est de transformer les partis, les mouvements populaires ont provoqué un début de changements entre 1977 et 1989 mais beaucoup reste à faire.
    L’objectif des luttes est d’imposer une démarche " bottom -> top", alors que les gouvernements et les partis raisonnent le plus souvent en " top -> bottom ". Le mot clé est changer la politique par les luttes.

    Pour Kerstin Müller, parti des verts européen, les forums sociaux de Porto Alegre ont montré la nécessité d’une réflexion sur la liaison entre partis politiques et mouvements social.
    Cette réflexion suppose une définition claire des concepts : le mouvement social ou les mouvements sociaux ? les mouvements sociaux sont-ils toujours des forces progressistes ? Comment placer les mouvements religieux ?

    Le débat entre les partis et les syndicats est ancien ; en Europe, avant la seconde guerre mondiale, le lien est étroit, avec un contrôle des partis sur les syndicats. En France, les grandes grèves de 1947, les conflits politiques liés à la décolonisation, la situation particulière de l’Algérie (et des travailleurs algériens) ont favorisé une autonomie des syndicats par rapport aux partis politiques. Le mouvement des années 1968 a cristallisé les différences d’approche entre les défenseurs de la réforme et les tenants de la révolution, avec l’importance des mouvements politiques activistes. La fin de cette période est marquée par la défaite de la social-démocratie, qui sera suivie, dans les années quatre vingt par la chute du parti communiste et la montée du mouvement social. L’émergence des partis " verts " met en évidence la nécessité d’une réponse globale, sociale, écologique et politique, que les organisations traditionnelles ne fournissent plus (cette perte de crédibilité des organisations traditionnelles se manifeste aux États Unis par la montée des mouvements comme " vote never ").

    Les questions clés pour l’avenir portent sur les choix politiques cantagonistes comme refus et propositions ou développement et antiproductivisme.
    Partis et mouvements sociaux sont les deux faces d’une même lutte, les partis ont vocation à être la voix du mouvement social, mais toute compromission sera refusée par le mouvement social. Une sorte de nouveau contrat de partenariat, en quelque sorte.

    David Choquehuanca, bolivien, décrit la situation insupportable imposée à son pays, mis en coupe réglée par les firmes transnationales (destruction de la biodiversité en Amazonie, main mise sur l’eau, etc.).
    La misère et la situation de colonisés ont provoqué des insurrections depuis le mois de septembre. L’ALCA construit un espace laissant libre cours aux transnationales soutenues par une oligarchie corrompue. En face les mouvements sociaux luttent pour rétablir des équilibres de justice sociale, pour se réapproprier leur vie. Les objectifs d’une nouvelle société à construire sont de retrouver l’équilibre entre l’homme et la nature, de recréer une société de liberté qui prenne en compte la femme comme complément de l’homme, l’homme comme complément de la nature. La démocratie passe par le consensus et la réhabilitation des valeurs, des droits humains, des droits cosmiques.

    Prakash Karat est membre du parti communiste indien. Les partis et les mouvements sociaux sont complémentaires, les premiers assurent la représentation, au sein du pouvoir, des travailleurs, les seconds véhiculent les luttes sociales.
    La justice sociale est indissociable de la démocratie, les changements politiques sont les succès des luttes. Le néolibéralisme crée la division, il est nécessaire d’arriver à une plateforme commune. Parmi les questions qui se posent, et qui divisent : quel est le rôle de la gauche ? Quel est le rôle de l’état, et de son gouvernement qui doit apporter la justice et un système de régulation, dans la lutte contre la montée de l’impérialisme appuyé par la Banque Mondiale ?
    Le mouvement social est souvent opposé à l’état, privilégiant le développement des régions par elles mêmes. Les partis de gauche n’ont pas surmonté l’effondrement de l’Union Soviétique qui a créé une situation nouvelle.

    Pour Luis Ayala, chilien, les partis sont au centre du processus politique, ils ont joué un rôle clé dans la transition vers la démocratie qu’ont connus des pays d’Afrique et d’Asie.
    La perte de crédibilité des démocraties doit être recherchée dans leur incapacité à tenir leurs promesses dans les domaines de l’équité sociale (pauvreté, santé, éducation). Pour redonner une confiance dans la démocratie il faudra inventer des systèmes électoraux honnêtes, transparents et ouverts à la société civile. Personne ne gagnera dans une lutte fratricide entre partis et mouvements sociaux qui ne représentent que des façons différentes de faire de la politique. La victoire, le succès d’une alternative globale au capitalisme, se gagneront ensemble en construisant un système plus juste, qui respecte l’égalité entre hommes et femmes.

    Grazia Francescato, italien, est un militant de refondation communiste. Le monde ne changera pas sans une transformation politique, de Porto Alegre à Paris, en passant par Florence, l’inclusion de la politique dans le mouvement altermondialiste est devenu une réalité. Mumbai représente un élargissement dans la même direction : l’inclusion des mouvements d’exclus, comme les dalits (intouchables), la mobilisation contre l’agression militaire états-unienne qui dévaste le monde et renforce le terrorisme, etc.
    La mobilisation mondiale pour la paix, en 2003, a marqué une étape importante pour le mouvement, les conflits de classes s’étendent dans de nombreux pays. Au delà des manifestations contre la guerre, le mouvement altermondialiste doit construire des alternatives à la mondialisation libérale, construire une nouvelle façon de faire de la politique. Seule le politique permettra de rendre possible un autre monde, mais pour y arriver la politique doit se transformer elle-même en recréant la démocratie, en retrouvant une radicalité critique. Tel est l’objectif pour le vingtième siècle.
    Un point de passage obligé pour atteindre cet objectif est d’analyser les défaites du vingtième siècle : la conception du pouvoir, le rôle des partis dans une culture de pouvoir central. Il faut compléter la critique du capitalisme par la critique du pouvoir.
    Pour changer le monde il faut changer la politique, travaillons-y ensemble.

    Aruna Roy décrit la situation en Inde, pays marqué par des génocides dont le parti responsable a été élu au pouvoir.
    La situation politique est fortement marquée par un mélange de suspicion et de dialogues entre partis de gauche et mouvements sociaux qui éprouvent des difficultés à trouver des convergences dans le combat contre le libéralisme.
    La situation électorale en Inde, avec la montée de partis d’extrême droite et la marginalisation du peuple, est d’autant plus complexe que ce pays est à l’échelle d’un continent. Les principales questions qui se posent pour l’avenir proche touchent à la dialectique micro-macro, quelle articulation trouver pour assurer une meilleure justice, une éducation pour tous, l’emploi, la nourriture ?
    Aruna Roy termine son intervention par un vibrant appel au peuple, fortement relayé dans la salle.

    Olivio Dutra est ministre des villes du gouvernement brésilien de Lula.
    Le parti des travailleurs de l’expérience d’un parti de la gauche de la gauche dans un gouvernement. Ce parti, issu du mouvement populaire, a toujours respecté l’autonomie du mouvement, et cette autonomie est respectée par le gouvernement fédéral. Les expériences de démocratie participative ont ouvert une nouvelle voie, illustrée lors des forums sociaux de Porto Alegre.
    Le gouvernement brésilien a du faire face à des défis importants : le logement, les transports, l’éducation de base. Pour affronter ces défis, la démocratie brésilienne est fondée sur la diversité, le parti des travailleurs ne gouverne pas seul, mais il fait partie d’une coalition qui va de la gauche au centre. Une nouvelle forme de démocratie se met en place, qui respecte le mouvement, les libertés : équilibre entre démocratie représentative et démocratie participative, élaboration d’un nouveau pacte social, mise en place de relations entre les municipalités et les entreprises, résolution des conflits.
    Au niveau international un élément incontournable, pour le Brésil, est la renégociation de la dette. Au niveau intérieur un processus de dialogue entre l’état et les communes met en place des plans de développement social, économique, fiscal, dans un souci de dialogue avec la société civile.
    Olivio Dutra conclut son intervention par une évocation qui rappelle un slogan devenu célèbre : " ce n’est qu’un début… ".

  • Je crois avoir compris à peu près la teneur de l’article, mais sans en comprendre l’objectif.

    La notion de parti n’existe que dans le cadre d’un pouvoir établi.

    Un parti n’a le droit d’exister, dans une démocratie ou dans une dictature, que s’il est officiellement autorisé.

    Un mouvement, ou plutôt, si on veut faire vieux-jeux, une association, se place en dehors des enjeux du pouvoir,

    Et ce n’est donc pas la dualité entre l’aspect "partiel" ou "général" des idéaux qui différentie un mouvement ou un parti, mais seulement le fait que celui-ci soit au pouvoir ou non.

    Le fait qu’un parti soit très limité idéologiquement n’a empêché aucun petit dictateur de prendre le pouvoir au nom de son parti.

    Ce qui a dominé durant le 20eme siecle, ce sont des mouvements d’indépendance nationalistes, dont le seul objectif très limité était de rompre avec une puissance coloniale ingérente.

    C’est ce qui a été fatal à l’idée communiste ; Les différents "fronts de libérations nationaux" qui étaient de puissants mouvements de contestation dans un premier temps, et qui sont devenu ensuite des partis totalitaires.

    Les "mouvements", comme par exemple le mouvement pour la libération de la femme, ou pour les droits des homosexuels, ne se sont jamais constitués en parti.

    Pourtant leurs contenus idéologiques étaient plus riches que la simple idée d’indépendance nationale.
    Par exemple l’égalité homme/femme, la tolérance pour les minorités sexuelles, qui sont de vraies idées révolutionnaires.

    En regard de cela, la plupart des mouvements politiques n’ont pour but que de remplacer l’hégémonie d’un groupe par l’hégémonie d’un autre groupe, pour des raisons toujours excellentes, mais toujours mortelles pour le groupe perdant.

    Un parti est l’ennemi d’un mouvement.

    Pour la bonne et simple raison que la notion de parti est intimement liée à celle de nation, elle même synonyme de symbole patriarcal (ou matriarcal, c’est pareil).

    Un parti commence par prendre le pouvoir, et ensuite impose son idéologie, peu importe son contenu.
    Cela peut être l’Union de la Majorité Populaire, ou bien le Front de la Libération de la Bretagne.
    L’important est que le parti domine.

    Un mouvement n’a pas besoin d’accéder au pouvoir, et d’ailleurs mon avis est qu’un mouvement cesse d’exister dès qu’il accède au pouvoir, car une association d’humains n’a plus de sens dès qu’elle devient une entité théorique comme une nation, un état.

    Comme je pense l’avoir compris dans l’article, un mouvement s’interesse à des interêts humains concrets, et pas à des histoires de conquête de pouvoir.

    Que se passe-t-il quand un mouvement devient un parti ?
    Cela devient une statue, un drapeau.
    C’est cela, à mon avis, l’énorme différence entre un mouvement et un parti.

    Et c’est selon moi la raison essentielle pour laquelle il n’y a pas de parti anarchiste, mais seulement des mouvements anarchistes.

    Maintenant, ma seule question sans réponse : qu’est-ce que le communisme ?

    Un Mouvement ou un Parti ?

    Mais cela dit aussi avec beaucoup de réserve et de modestie, et aussi dans l’espoir qu’un jour un mouvement socialiste international permette de nous libérer de la tyrannie des nations.

    jyd.

  • Impossible de tout commenter, discuter sur ce sujet « des communistes, des partis et des mouvements ». En effet, voilà qui réduit ici le communisme à pas grand chose alors qu’il est la seule perspective grandiose aujourd’hui -la seule perspective tout court peut-on dire d’ailleurs… Socialisme ou barbarie, voilà l’alternative. Impossible donc de tout commenter, de tout discuter car si des choses vraies certes ont été dites ici sur ce sujet, ce sont aussi très souvent des choses boiteuses voire carrément fausses.

    * En préambule, si je puis dire, il est nécessaire d’affirmer que la politique est une science dont l’enjeu est infiniment crucial pour nous le salariat (dont chômage – dont jeunesse). Non pas que la bourgeoisie, la classe capitaliste, ne soit pas elle, attachée à ses conditions matérielles d’existence (survie du Capital : ils en sont là !), et par conséquent attachée également au pouvoir politique, oh combien !, qui fait tout (ou presque en la matière) : elle en connaît parfaitement l’enjeu ; mais parce que justement l’importance de ce pouvoir politique pour défendre NOS conditions matérielles d’existence, qui sont diamétralement opposées à celles qui précèdent, est gommée pour NOUS à cause de la démoralisation et du déboussolage entraînés par la longue litanie des trahisons et faillites des II°, III° et IV° Internationales ouvrières…

    La politique est une science donc, et la rigueur s’impose. Rien de pire que contrevérités, demi vérités, illusions, à-peu-près etc. Rien ne dit d’ailleurs qu’à ce que je dis, il n’y aurait pas à redire aussi. Mais il faut que quelqu’un commence ce que Marx appelait « la critique radicale de tout ce qui existe » (donc de ce qui se dit ici également). Il ajoute ailleurs : « radical, c’est-à-dire à la racine ». C’est pour cela que je me limiterai aux « racines » :

    * Le but d’un parti est la conquête du pouvoir.
    La Bourgeoisie le sait bien dans le but de le conserver. C’est ainsi la raison pour laquelle elle ne peut qu’interdire les ministères « régaliens » à tous les communistes même au genre Gayssot. La classe capitaliste n’est pas folle. Non pas qu’elle ait peur d’un Gayssot (ou bien d’autres : M.G. Buffet par ex.) qui accepte ce fauteuil Louis XV ; mais parce que au nom du « communisme » les masses se mettent parfois en mouvement et revendiquent. Un ministre communiste montre alors ce qu’il est vraiment. La bourgeoisie tout comme les « communistes » aux fauteuils Louis XV n’ont guère envie de prendre ce risque. Alors que d’un ministre estampillé bourgeois, on sait nécessairement à quoi s’attendre. bourgeoisie comme ouvriers. Voilà qui en dit suffisamment sur la question des gouvernements bourgeois comprenant des ministres des partis issus lointainement du mouvement ouvrier. Il faudrait aussi parler des soi-disant gouvernement « socialistes » qui comportent des ministres bourgeois à la place des Gayssot, Buffet, Fiterman... Ça nous entraînerait loin. Peut-être peut-on dire rapidement qu’il n’y a pas symétrie entre ces gouvernements. Ce qui prouve s’il en était besoin que la luttes des classes est bien « la loi des lois ».

    * Le prolétariat est la seule classe révolutionnaire.
    Qu’on le veuille ou non, quoi qu’on pense, à juste titre, de son abrutissement, de son faible niveau de mobilisation et de conscience politique… etc. Il y a une raison foncière à ça. Cette raison est totalement oubliée et entraîne pour les bien intentionnés une foultitude d’erreurs qui impuissantent et pour les autres le moyen de dresser les barrages les plus infranchissables à la satisfaction même d’une revendication partielle. Faudrait-il savoir pourquoi la satisfaction de revendications - simplement défensives de surcroît - est systématiquement interdite aux mouvements de masses du salariat (dont chômeurs et jeunesse) ! On objectera… la victoire du CPE. Les faits d’aujourd’hui le démontrent : la jeunesse étudiante n’a pas emporté une réelle victoire en 2006. C’aurait marqué alors un point d’arrêt à l’offensive de la bourgeoisie. Or ce n’est pas cela qui a suivi mais une campagne –on sait laquelle- de S. Royale, la « neutralité » bienveillante des directions syndicales, le silence complice (ou intéressé) des organisations et partis de notre camp à ces deux sujets, un entre-deux tours plus avancé dans le pourrissement politique et syndical GENERAL, puis par conséquent la victoire de Sarkozy qui s’est attaqué en premier lieu à… l’université ! Au droit de grève, au code du travail... On voit le peu de réalité de la « victoire du CPE ».

    On cite ici 1968. Mais on "oublie" de parler des 5 millions de grévistes, des occupations d’usine, du mouvement ouvrier qui est parti à la défense de la jeunesse malgré les barrages dressés par les directions syndicales ouvrières et étudiantes, malgré les dénonciations anti-syndicales, anti-ouvrières, les provocations des gauchistes tel un certain Cohn-Bendit, un certain Geismar etc. Ce ne sont pas ces derniers qui "ont fait 1968". Pas même démarrer le mouvement.
    Tellement facile de tourner le dos à la classe révolutionnaire. Au lieu de s’organiser, de se positionner de telle manière qu’on l’aide à y voir clair, lui ouvrir une perspective à portée de main…

    * Quelque soit le niveau de dégradation du syndicalisme ouvrier, enseignant et étudiant (CGT, CGT-FO, FSU ex.-FEN , SE-ex-FEN et UNEF), le syndicat reste le cadre essentiel pour regrouper les travailleurs et la jeunesse. CAR travailleurs et jeunesse sont pris dans la nasse de cette alternative, un piège : soit d’un côté, ils sont dans l’aveuglement –suicidaire– dans la confiance qu’ils ont d’ailleurs de moins en moins dans les directions syndicales (elles qui ont confisqué de longue date les syndicats pour en faire les courroies de transmission de la politique de régressions et de réaction de la bourgeoisie) ; de l’autre côté, travailleurs et jeunesse -sceptiques, dégoûtés…- se détournent de LEUR syndicat, parfois se tournent vers des syndicats de division dans l’illusion que ceux-ci seraient enfin les bons syndicats dont ils ont besoin. Avec cette deuxième façon, là aussi aveuglement suicidaire car ils n’empêchent pas alors les dirigeants nationaux qui ont ainsi totalement les mains libres de parler au nom des cheminots comme Le Reste ou Thibault, ou au nom des étudiants comme Julliard - et par conséquent facile pour eux de signer des deux mains les accords traîtres qu’ils ont d’ailleurs concoctés en général maintenant en commun. Jamais mieux servi que par soi-même. Même dans l’Histoire récente, la solution a été trouvée pour échapper à ce dilemme.

    * On en revient à ce propos à la question du parti : la boucle est bouclée. Le parti, c’est aussi la mémoire de notre classe, tout ce qui assure la permanence et son organisation quelle que soit la situation générale. Peut-il y avoir un autre but que l’émancipation totale du salariat ?

    Ainsi le parti de classe se doit de prendre à son compte « le programme » : le renversement du capitalisme et la perspective du socialisme (et non pas « révolutionner le capitalisme » - c’est-à-dire en réalité s’y adapter et s’y soumettre en semant l’illusion que sous ce régime capitaliste il y aurait des solutions aux problèmes auxquels le prolétariat mondial est confronté tout comme la petite bourgeoisie « progressiste » d’ailleurs quant à ses revendications particulières en sus des précédentes). « Programme » qui est devenu pour bien des organisations soit des « gros mots », soit réservé aux dimanches et jours de fête.

    Ainsi le parti de classe se doit de s’inscrire dans le cours exact du mouvement historique du prolétariat (et non pas chercher à représenter « une opposition crédible » et pour cela semer l’illusion réformiste que le rapport de forces demeurerait inchangé).

    Ainsi le parti de classe se doit d’ouvrir une perspective immédiate sur le terrain de la lutte de classe : non pas « lutter » : la lutte pour la lutte, pour la gloire… c’est-à-dire couvrir en réalité les directions syndicales traîtres seules responsables de la litanie des défaites, des non combats que nous subissons… Mais comment vaincre ?

    Une « racine » là encore : l’émancipation du prolétariat sera l’œuvre du prolétariat lui-même. Ou comme le dit aussi « l’Internationale » : « il n’est pas de sauveur suprême : ni dieu, ni César, ni tribun. Travailleurs sauvons-nous, nous-mêmes… » Cependant guidé par son avant-garde qui n’existe pas aujourd’hui. Autre enseignement.

    Pour conclure. Une critique en détails aurait été fastidieuse. D’autant qu’il aurait fallu prendre en considération les commentaires également.

    On voit j’espère grâce à mon modeste exposé en 5 points comment on peut recentrer certaines questions mal posées - dont la question générale : « les communistes, les partis et les mouvements ». En effet :

    Quels « communistes » ? PCF, LCR, LO, trotskystes, libertaires… ? Ou prône-t-on par-là « l’union de TOUS les révolutionnaires » sans distinction de classe, voire avec des révolutionnaires anti-ouvriers ? De tous les communistes alors ? Et le PCF, un parti révolutionnaire ? Voire la LCR !

    Et quels « partis » ? De gouvernement ? De masse ? De classe ? Et un parti révolutionnaire, qu’est-ce que ça veut dire concrètement ?

    Quels « mouvements » ? Il y en a de la petite bourgeoisie et pas toujours « progressiste » ! Ce sont ces mouvements qu’on voit le plus d’ailleurs. Quelle critique de classe en faire ? Et les mouvements de la classe ouvrière sont-ils toujours à suivre ? Elle ne se tromperait jamais ? Ceux qui se détournent de la classe ouvrière - voire la conspue - quand elle est amorphe, quand elle vote « à côté », contre ses intérêts… sont les premiers à se mettre à la remorque de ses mouvements coûte que coûte. Est-ce cela la tâche d’une avant-garde ouvrière ?

    Peut-être que certains lecteurs se rangeront avec moi à cette conclusion qu’il nous manque l’organisation politique dont notre classe a un besoin vital. Celle qui contribuerait à un renouveau du mouvement ouvrier, à un nouveau parti ouvrier révolutionnaire et à une nouvelle internationale ouvrière révolutionnaire qui font défaut de plus en plus durement sur le terrain national comme dans le cadre international, sur les questions syndicales comme sur les questions politiques.

    Je pense que beaucoup auront compris qu’il ne peut s’agir du "parti anticapitaliste" de la LCR.

    J’espère surtout avoir engager quelque peu à la réflexion et pour cela à la nécessité d’« apprendre, apprendre encore et apprendre sans cesse. »
    A commencer par (re)lire le Manifeste du parti communiste peut-être… Dans ce cas, éviter la version « Mille et une nuits » dont l’introduction est celle d’un anti-marxiste, anti-communiste, anti-ouvrier (sic).

    le Manifeste du parti communiste

    Chacun trouvera la version correcte et gratuite à l’adresse ci-dessous :

    http://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/00/kmfe18470000.htm

    (lire les très nombreuses préfaces plutôt à la fin)

  • Merci Roberto pour cette contribution au coeur de notre congrés.
    Voilà pour les communistes de quoi affiner notre réflexion sur l’echec des cuals et sur la demarche politique à mettre en oeuvre pour la construction d’un rassemblement populaire majoritaire.
    Quand je vois la profondeur et le niveau du débat des communistes on peut dire le PCF est mort, vive le PCF.