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CHOMDU 15

Publie le vendredi 22 février 2008 par Open-Publishing

de P’tit Nico

L’bourgeois capitaliste ami d’la Lumière du Progrès d’la Démocratie du Commerce et d’l’Industrie, y dit mon ancien délégué syndical CGT, vu qu’y l’est rationnel, y l’a mêm’ inventé un autre tour d’magie pour faire disparaître l’prolétaire, c’est l’ "dispositif". Qu’c’est m’sieur Rousseau qui lui a appris en s’exerçant sur l’Émile : "Pour Rousseau, y l’explique
m’sieur Belin, on le sait, la civilisation est mère de tous les vices en ce qu’elle dissout la seule vertu qui compte, la sincérité.

Mais il y a plus : en gratifiant Émile d’un éducateur transparent, d’un environnement presque expérimental susceptible de laisser se développer sa spontanéité et sa confiance dans les hommes en le préservant du commerce avec la civilisation, il remplace explicitement par un "dispositif", c’est-à-dire une "machine", la dissimulation qui caractérise le rapport entre adultes et enfants, et qui n’a rien à envier aux dispositifs de surveillance foucaldiens.

Rousseau ne
conseille-t-il pas à son précepteur : "que votre élève croie toujours être le maître, et que ce soit toujours vous qui le
soyez. Il n’y a point d’assujettissement si parfait que celui qui garde l’apparence de la liberté ; on captive ainsi la volonté
même [...]. Sans doute, il doit faire ce qu’il veut ; mais il ne doit vouloir que ce que vous voulez qu’il fasse ; il ne doit
pas faire un pas que vous ne l’ayez prévu ; il ne doit pas ouvrir la bouche que vous ne sachiez ce qu’il va dire ".
Qu’m’sieur Foucault, ell’ dit la soeur à Polo qu’arrête pas d’lire d’la philosophie parce qu’ell’ doit pas être sage, y dit
qu’l’dispositif c’est « un ensemble entièrement hétérogène, comportant des discours, des institutions, des aménagements
architecturaux, des décisions réglementaires, des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques, des
propositions philosophiques, morales, philanthropiques, bref : du dit, aussi bien que du non-dit, voilà les éléments du
dispositif.

Le dispositif lui-même, c’est le réseau qu’on peut établir entre ces éléments. » Et m’sieur Musso, ell’ continue
la soeur à Polo, y dit que « la naissance du concept moderne de réseau, en tant qu’il permet de concevoir et réaliser une
structure artificielle d’aménagement de l’espace et du temps, voire de duplication du territoire, inscrite dans un
dispositif technique de communication (télégraphe ou chemin de fer), est contemporaine de l’oeuvre de Saint-Simon,
entre 1800 et 1820. » Parce qu’pour m’sieur l’comte de Saint-Simon, qu’est un grand-père d’not président qui veut
réaliser le rêve d’son grand père du système d’la Méditerranée pour que « La Méditerranée (devienne) le lit nuptial de
l’Orient et de l’Occident » comm’ y dit m’sieur Chevalier qu’était un copain d’m’sieur l’comte et qu’aimait bien l’lit aussi,
« La société n’est point une simple agglomération d’êtres vivants…, la société, au contraire, est surtout une véritable
machine organisée dont toutes les parties contribuent d’une manière différente à la marche de l’ensemble » y disait
m’sieur l’comte.

Qu’c’est pour ça, y dit aussi m’sieur Musso, qu’ « à la représentation politique gouvernants / gouvernés, Saint-Simon
substitue le troc argent / savoir entre d’un coté, gouvernés et gouvernants réunis dans « l’Humanité » et de l’autre coté,
les génies qui sont « comme les flambeaux qui éclairent l’humanité, les gouvernants aussi bien que les gouvernés ».
Qu’les génies c’est les ingénieurs vu qu’m’sieur l’comte, c’est l’patron des Ponts-et-Chaussées. Vu l’progrès qu’y z’ont fait
les ingénieurs géniaux, « dans l’état actuel des lumières, ce n’est plus d’être gouvernée dont la nation a besoin, c’est
d’être administrée au meilleur marché possible ; or, il n’y a que dans l’industrie qu’on puisse apprendre à administrer à
bon marché ».

L’ « dispositif », y l’explique Polo, c’est comm’ l’crible pour la sélection-génération d’la cité ouvrière qu’y racontaient
m’sieur Murard et m’sieur Zylberman, c’est pour filtrer et trier l’bon prolétaire "bon père de famille" : « En 1866 comme
en 1921, les dirigeants des houillères définiront toujours leurs politiques du logement et des oeuvres comme une telle
machine : une matrice démographique, un haras humain, dont les cités seront les dispositifs ».
Ouais, y dit Afid, ben nous, en appliquant l’dispositif du 4-4-2 avec l’équipe d’foot du quartier, on filtre pas grand-chose
quand même.

En version actuelle, y rajoute mon ancien délégué syndical CGT, ça donne : « Hernando de Soto est bien sûr
mondialement célèbre pour sa thèse selon laquelle cette énorme population de travailleurs marginalisés et d’anciens
paysans (qui habitent les bidonvilles) serait une ruche hyperactive de protocapitalistes avides de droits de propriété
formels et d’un espace de compétition dérégulée : "Marx serait probablement choqué de constater combien, dans les
pays en voie de développement, une grande partie de cette masse bourdonnante n’est pas faite de prolétaires légaux
opprimés mais de petits entrepreneurs extralégaux opprimés." Le modéle de développement par génération spontanée à
la de Soto est particulièrement populaire du fait de la simplicité de sa recette : éliminez l’État (et les syndicats du
secteur formel) du tableau, ajoutez une dose de microcrédits pour les microentrepreneurs et de titres de propriété légaux
pour les squatteurs, puis laissez les marchés suivre leur cours et accomplir leur oeuvre de transsubstantiation de la
pauvreté en capital.

Dans sa version la plus absurde, l’optimisme inspiré par la vision de de Soto a poussé certains
bureaucrates de l’aide au développement à redéfinir les bidonvilles comme des "systèmes stratégiques de management
urbain pour faibles revenus" », comm’ y raconte m’sieur Mike Davis.
Polo, qui lit beaucoup, y l’a lu un article sur les dispositifs qui nous gèrent sur la rocade. Le titre c’est : « Les flux
automobiles et leur gestion intelligente » et y dit : « Qu’est-ce que la télématique routière ? Un changement important
dans le domaine de la gestion de la circulation routière est apparu depuis le début des années quatre-vingt avec le
développement de la télématique, qui place l’information au coeur de son fonctionnement.

La télématique routière
désigne en effet l’ensemble des outils et aménagements informatiques qui ont pour fonction de récolter, de transmettre
et de diffuser de l’information sur le trafic automobile dans un espace circulatoire donné. La production et l’utilisation
de cette information sont censées améliorer la fluidité et la sécurité de la circulation routière ; en effet, disponible en
"temps réel" ou dans des délais très brefs, elle permet aux usagers et aux gestionnaires de la route de modifier leurs
stratégies d’action ou d’intervention. D’un côté, les gestionnaires de la route, c’est-à-dire les autorités publiques,
utilisent cette information pour gérer le trafic et pour intervenir le plus rapidement possible en cas de perturbation. D’un
autre côté, les automobilistes utilisent l’information sans cesse réactualisée qu’ils reçoivent par l’intermédiaire de
différents médias pour optimiser leurs déplacements (panneaux à message variable, systèmes embarqués dans le
véhicule, diffusion RDS-TMC, bornes d’informations, Internet, minitel, etc.).

D’un côté comme de l’autre,
l’information aurait comme avantage de permettre une optimisation d’une situation antérieurement sous-optimale (suret
sous-utilisation des voies, pertes de temps). En plus de cette information « trafic », une série d’autres services aux
usagers (dépannage, tourisme, météo, etc.) sont en voie de développement.

La régulation du trafic centralisée, indifférenciée et statique (typiquement la signalisation telle que nous la connaissons)
apparaît alors comme insuffisante. L’"intelligence" des conducteurs doit être utilisée ; mais pour cela, il s’agit de
construire un environnement nouveau qui ne consiste plus seulement en une simple barrière, une frontière à passer et
qui donne accès à l’espace social du trafic automobile (le permis comme rite de passage), mais qui soit un paysage
continu et sans cesse adapté aux besoins des conducteurs. La rentabilisation de l’information, c’est-à-dire d’un savoir
(temporaire) sur l’état de la circulation, ne peut être complète que si elle s’effectue aussi au niveau individuel. Le
problème principal n’est plus alors la manière de se conduire sur la route, mais l’organisation technologique de
l’automobilité, au sens d’une mobilité autogérée - et valorisée comme telle - par le recours à l’information disponible.
Ce qui suppose le développement de dispositifs de médiation de l’information.

(...) À partir de cette très brève présentation des dispositifs qui constituent la télématique routière, il est possible de
dégager des traits attachés à cette notion et qui ressortent de son usage social. En effet, le recours au mot "dispositif" par
les acteurs de terrain ne semble pas purement aléatoire. Ils parlent de "dispositifs de sécurité" ou de "dispositifs
d’information". Le code de la route, par exemple, n’est jamais présenté comme un dispositif. (…)

La figure centrale du dispositif est l’individu. En effet, le fonctionnement même dudispositif repose, dans sa conception,
sur un jugement, une appréciation, une décision, une action de l’usager. En conséquence, le postulat qui fonde la
conception des dispositifs télématiques pose la variabilité de jugement des utilisateurs. Les différences d’attitudes
interindividuelles sont parties intégrantes du processus de conception et de justification du dispositif. Le dispositif
permet l’exercice de la rationalité individuelle. C’est d’ailleurs là une source de complexité fondamentale pour les
concepteurs de ces dispositifs, puisque les réactions individuelles revêtent le statut d’inconnues que seules des
hypothèses réductrices sur une motivation purement économique des comportements permettent quand même d’intégrer
dans des simulations et des évaluations à grande échelle.

Quoi qu’il en soit, cet usage individuel du dispositif, précisément parce qu’il est multiplié - mais sans être une simple
reproduction à l’identique - est censé entraîner des effets collectifs souhaitables. La dialectique entre intérêt individuel
et intérêt collectif est au coeur du développement de la télématique routière. Il est en effet postulé par ses promoteurs
qu’une situation collective optimale (même si elle est tres difficile a prévoir ou a estimer quantitativement) ne pourra
être atteinte que par la mise en place d’un environnement routier qui permette l’optimisation individuelle du
déplacement. (…).

Le dispositif libère en même temps qu’il régule ; autrement dit, il régule la liberté. En effet, le rôle du dispositif n’est pas
de contraindre à un type de comportement déterminé, mais d’organiser un espace d’effectivité de comportements
librement choisis mais en accord avec les finalités déterminées ».
C’est finaud, qu’j’dis pour montrer qu’j’crois avoir compris. Vu qu’mon intérêt c’est d’arriver l’plus vite possible dans les
meilleures conditions, j’vais choisir l’iténéraire qu’la machine ell’ me propose. J’m’crois vachement malin, mais en fait
j’fais exactement c’qui z’attendent d’moi en ayant un comportement rationnel, c’est-à-dire, économique. J’me crois libre,
l’"roi dela montagne", "the king of the world", alors qu’je suis quasi téléguidé. T’as tout compris, y m’dit Polo. En plus,
c’lui qui lambine et qui gêne l’flux, ça devient l’ennemi number one, qu’y l’explique m’sieur Leblanc : « Le dispositif,
derrière l’affichage d’une spécificité technique, a pour première fonction et finalité de fixer les règles du jeu. Il établit
une normativité qui assimile tout écart à la norme à une infraction. La créativité doit s’aligner sur la norme ou ne pas
être. »

C’est ça l’homme-machine nouveau d’la cybernétique, y dit Djamel qui s’méfie d’l’informatique.
Des dispositifs, y’en a partout, y dit Fred. Ouais, y répond Djamel, mais c’luiqu’nous on connaît l’mieux, c’est l’dispositif
policier, que quand y nous filtrent t’as intérêt à t’tenir à carreau.
Qu’mêm’ des habitants y z’ont fait un tract : « Hier, Mercredi 22/09/04, quartier de Reynerie (Toulouse, France). Une
fois de plus, nous, habitants et salariés du quartier, avons assisté à un déploiement de force démesuré : des dizaines
d’hommes armés de fusils,de flashballs et de matraques. Une fois de plus, les forces de "l’ordre" ont été violentes : le
jeune interpellé s’est fait rouer de coup alors qu’il n’opposait aucune résistance. Et cela au milieu des enfants un
mercredi après-midi. On se serait cru en Irak, en état de siège. Pourquoi sommes-nous traités comme des délinquants,
voire des terroristes ? Où est passée la présomption d’innocence ?

Quelles perspectives économiques, sociales, politiques
nous sont proposées ? Jusqu’à quand supporterons-nous d’être des citoyens de 2ème zone ? Sortons de notre silence,
dénonçons, interpellons, rassemblons-nous. Des habitants et salariés de Reynerie ».

Ouais, bé y sont pas trop sortis d’leur silence ceux-là, y s’moque Afid.
M’dame Jaillet qu’est une sociopathe d’la banlieue ell’ décrit la cité : « Quand on regarde cette photo aérienne, on voit
bien que le Mirail est au fond comme une forteresse, entourée d’un anneau d’une double voie, et tout comme une
forteresse, le quartier est relié à l’extérieur par des passerelles qui sont autant de ponts-levis. (...) On voit bien la rocade
qui est une véritable frontière qui a coupé pendant longtemps les quartiers ouest du centre d la ville... ».

Encor’ la guerre qu’y fait au pauvre l’bourgeois, y dit Fred, qu’m’sieur Virilio y raconte que « réorganisée selon le même
principe, la forteresse communale demeure un "champ de stratagèmes" tendu à l’adversaire mais ce dernier change
encore une fois de nature, il est d’abord un ennemi social. Outre sa fonction militaire, le rempart de la place forte
assume une fonction de classe, c’est sa conception poliorcétique ( qu’c’est la technique du siège des villes, y m’traduit
Polo) qui le rend capable de prolonger indéfiniment le combat social. La bourgeoisie communale provoque un
phénomène nouveau, comme une guerre prolongée et patiente qui aurait toutes les apparences de l’inertie de la paix,
plus rien des effusions sanglantes de la guerre civile antique, des éclats saisonniers et des mouvements violents du
champ de bataille campagnard. Le pouvoir bourgeois est militaire avant d’être économique mais il a trait plus
précisément à la permanence occulte de l’état de siège, à l’apparition des places fortes, ces "grandes machines
immobiles diversement fabriquées" (Vauban).

Clausewitz a montré admirablement les mercenaires des grandes cités italiennes puis européennes prêtant leurs services
aux économies puissantes, seules capables de fournir à l’entrepreneur militaire un budget de plus en plus considérable,
des biens et des valeurs transférables qu’il pourra emporter à la fin de son contrat d’engagement (d’où "cette
conjoncture évidente entre la monnaie et ce qui semble la fonder, sa signification militaire". Marx), mais il n’a pas assez
désigné celui-ci comme conseiller technique, comme ingénieur (fabricant d’engins). Or, ce sont très précisément les
ingénieurs militaires qui, selon les opportunités, seront capables de protéger ou de détruire les sécurités privées à
l’intérieur de la citadelle bourgeoise. La voilà bien la conjoncture non dite dont vont naître les "classes
anthropophages", pas seulement la bourgeoisie mais la classe militaire permanente.

La définition marxiste du
capitalisme "consommateur de la vie humaine et fondateur du travail mort", s’applique bien à la bourgeoisie mais en
tant qu’associée à son conseiller technique militaire, inventant en même temps les moyens de produire et de détruire ce
qu’il produit, entrepreneur de guerre qui sera à l’origine des armées d’Etat et plus tard du complexe militaro-industriel.
Comme le condottiere avait su rentabiliser son système de ruine en pesant sur l’orientation économique de la cité, la
bourgeoisie communale porte déjà en elle la même association ambiguë de la richesse et de la production de la
destruction. »

Ça doit être pour ça qu’ell’ dit m’dame ALLIOT-MARIE, ministre de la Défense en octobre 2004 : « Le maintien des liens
entre les forces armées et la nation est une des priorités du ministère de la défense. »

Qu’la défense ell’ s’articule autour de 3 axes :
 la défense civile, sous l’autorité du ministre de l’Intérieur
 la défense économique, sous l’autorité du ministre de l’Économie, des Finances et du Budget
 la défense militaire, sous l’autorité du ministre de la Défense
qu’ell’ dit l’Instruction n°1590/OEF/CAB/SOBS/BC du 24 avril 2002 relative aux correspondants défense.

« L’association des Français et des Françaises aux questions de défense participe de l’exercice de la citoyenneté. Les
élus et les administrations ont à cet égard un rôle tout particulier de sensibilisation de nos concitoyens aux impératifs de
défense. Dans cet esprit, la loi du 28 octobre 1997 a instauré un parcours de citoyenneté au profit des jeunes Français et
Françaises. Il comprend l’enseignement de la défense à l’école, le recensement obligatoire à 16 ans et la journée d’appel
et de préparation à la défense. Les jeunes peuvent ensuite prendre part à des activités de défense, notamment dans le
cadre de la réserve militaire et du volontariat. La mise en place d’un réseau local composé d’un élu désigné par chaque
conseil municipal comme “correspondant défense” pour sa commune procède de cette même volonté. Elle a fait l’objet
de deux circulaires du secrétaire d’État à la Défense diffusées aux préfets les 26 octobre 2001 et 18 février 2002.

De tout’ manière, y dit Fred, c’est comm’ plein d’techniques, ça vient d’l’armée qu’ça fait longtemps qu’y réfléchissent à
la guerre, forcément, pour quadriller l’territoire et l’contrôler. Sauf qu’des fois y filtrent pas beaucoup, y dit Polo. C’est
plutôt :

TUEZ-LES TOUS, DIEU RECONNAÎTRA LES SIENS.

Mêm’ qu’l’militaire c’est un spécialiste des dispositifs d’l’ombre et d’la lumière. Y l’est très fort dans l’camouflage pour
qu’l’ennemi, qu’y l’est con l’ennemi, vu qui croit qu’c’est l’autre, l’ennemi, ça va, tu l’as déjà faite cell’-là y dit Fred,
qu’donc l’ennemi, enfin l’autre, y l’voit pas ou qu’y croit l’voir là où y l’est pas et pan, tu lui tombes d’ssus, si tu l’vois,
parce qu’en fait, l’ennemi y l’est pas plus con qu’toi, y s’cache aussi, c’est pour ça qu’ça en finit jamais. Y z’appellent ça
un leurre, c’est d’la magie. C’est qu’y l’est fort en théorie des jeux, l’militaire. C’est pour ça qu’on l’voit pas, l’militaire
qu’est partout, sauf quand y veut qu’on ait peur, alors là y s’montre en jouant au pirate.

Not’ président, qui doit s’faire commander aussi par l’militaire vu qu’l’militaire c’est l’plus fort, y fait aussi l’leurre. Y
s’montre tout l’temps partout en disant n’importe quoi pour qu’les Lolitas ell’ z’arrêtent pas d’causer d’lui, comm’ s’y
décidait d’tout, qu’y en a qui croient qu’c’est un monarque électif, alors qu’c’est mêm’ pas vrai. Y fait l’leurre pour qu’on
voit pas que 80% du travail (!) du parlement y consiste à entériner les décisions d’Bruxelle qu’on nous demande pas
notre avis, d’appliquer les décisions d’larmée américaine qui commande l’monde, et qu’y doit faire l’commercial chez les
voyous pour m’dame Medef qui l’aime parce qu’y fait c’qu’on lui dit. C’est qu’les Lolitas ell’ z’aiment les tours d’magie, y
dit Fred.

C’est pour ça qu’le bourgeois y dit qu’la démocratie ça doit être transparent. Not’ président y fait voir tout c’qui fait qui
compte pas et en mêm’ temps, ça rend transparent comm’ une vitre qu’tu vois pas tellement ell’ est propre tous les
dispositifs militaro-policiers qui nous transforment en homme nouveau machine comm’y voulait m’sieur Wiener qu’a
inventé la cybernétique, qu’c’est l’art d’piloter l’bateau en ayant plein d’appareils capteurs partout et d’machines
intelligentes pour « traiter l’information », créer des leurres pour l’ennemi, et raconter d’belles histoires à l’équipage
d’prolétaires pour qu’y croit qu’y va vers l’avenir radieux du Progrès d’la liberté du commerce et d’l’industrie en faisant
bien son élevage d’riches.

Voici venir le temps
Des rires et des chants !
Dans l’île aux enfants
C’est tous les jours le printemps !
C’est le pays joyeux
Des enfants heureux
Des monstres gentils !
Oui, c’est un paradis !

« Dans L’Art de voir, y raconte m’sieur Virilio, Aldous Huxley note : "Le port de lunettes noires est devenu non
seulement commun mais honorable... les lunettes noires ont cessé d’être l’insigne d’une infirmité et sont compatibles
actuellement avec la jeunesse, l’élégance et le sex-appeal... On peut s’adonner aux lunettes noires comme on s’adonne
au tabac ou à l’alcool...

Dans le monde occidental, des millions de gens portent maintenant des lunettes, noires, non
seulement sur les plages mais au volant de leur voiture, au crépuscule ou dans les corridors sombres de bâtiments
publics... Pourquoi donc tant de nos contemporains ressentent-ils une gêne, un malaise, quand leurs yeux sont exposés à
une lumière même peu intense ? Les animaux tout comme les hommes primitifs sont heureux sans lunettes... "
Huxley, sans s’en rendre bien compte, en donne la raison ; les animaux et les hommes primitifs ne s’exposent pas
inutilement au soleil, pas plus qu’ils n’affrontent le soleil du moteur, en voiture, au cinéma.

Pour Huxley, la lumière
demeure a priori bienfaisante et naturelle, alors que, par expérience, le porteur de lunettes noires sait que les
projecteurs-propagateurs de corps et d’images sont des armes braquées. Il dissimule donc prudemment ses rétines et
principalement la région de la macula avec sa petite fovea centralis, cible des sensations les plus aiguës. Et sa crainte
d’être surpris par la venue précipitée de l’image, l’intense illumination des projecteurs et autres vecteurs d’accélération
de l’effet cinématique, redouble lorsqu’il se trouve dans un lieu naturellement obscur ou crépusculaire. Le porteur de
lentilles noires pense comme Alfred Jarry que la lumière est active et que l’ombre est passive, que la lumière n’est pas
séparée de l’ombre mais la pénètre pourvu qu’on lui donne le temps. »
Ouais, qu’y dit Djamel, nous, on les porte aussi pour pas qu’les gens y voient dans nos yeux qu’on a

LA RAGE !

(À suivre...)

Chomdu 14

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