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Action féministe contre les publicités Aubade

Publie le mercredi 14 mai 2008 par Open-Publishing
8 commentaires

À l’initiative du Collectif Contre le Publisexisme, environ 25 personnes
ont sabré le champagne en cette belle journée du 13 mai pour saluer la fin
de la campagne publicitaire « Leçons de séduction » devant la boutique
Aubade située rue du Vieux Colombier, dans le 6e arrondissement de Paris.
_Une banderole a été déroulée devant la vitrine du magasin, avec
l’inscription « Femmes affiches, femmes potiches, on en a plein les miches
 ! ». Tandis que quelques militantEs étaient rentréEs dans la boutique pour
inviter les vendeuses à se joindre à la célébration et à y convier leur
gérante, d’autres à l’entrée du magasin scandaient « Nos corps n’ont pas
besoin de vous dentelles, nos têtes n’ont pas besoin de vos leçons » ou
encore « Jouissons sans entrave et sans Aubade ! » en distribuant des
tracts aux passantEs.

L’objectif de l’action était de dénoncer les stéréotypes véhiculés par
Aubade à travers cette campagne de pubs, qui met en scène des images
soi-disant artistiques de femmes morcelées qui ne nous ressemblent pas.
Dans les pubs d’Aubade, jamais de poils, jamais de cellulite, jamais de
bourrelets ou de rides : toutes les femmes sont blanches, jeunes, minces
et ultra-souples. En instaurant un modèle unique de féminité et
d’(hétéro)sexualité, Aubade se fait le relais du patriarcat et de
l’appropriation du corps des femmes pour mieux les maintenir dans une
position subalterne.
_Depuis plusieurs années déjà, la marque de sous-vêtements de luxe Aubade nous gratifiait régulièrement de « leçons » de séduction qu’il faudrait suivre pour réussir dans la vie (c’est-à-dire se trouver un mec) et que la marque elle-même qualifie de « cultes ». Un gros plan sur une paire de fesses nous invitait, dans la leçon n°50, à « lui rappeler [notre]
générosité », dans la leçon n°2, à « le prendre par les sentiments » et
dans la leçon n°9, à « détourner la conversation ». Pour « arrêter de
l’énerver » (leçon n°37) et « lui offrir [notre] cœur (leçon n°45), une
seule solution : se déshabiller ! 90 leçons qui, sous couvert de nous
apprendre à manipuler les hommes, voulaient nous faire perdre du temps, de l’énergie et de l’argent.

Collectif Contre le Publisexisme
145, rue Amelot
75011 Paris
ccp.samizdat.net
contrelepublisexisme@samizdat.net

Messages

  • Faudra-t-il donc que nous manifestions pour les poils, la cellulite, les bourrelets et les rides ?
    Aux chiottes Photoshop, ok... Mais pour le reste...
     ;)

    Brunz

    (poilu, ridé, abdokropourvu)

  • l’article aurait été plus parlant avec les photos !!!.

  • @ 89 136

    ben , voyons , et avec gros nichons !!!!

  • "...Femmes affiches,femmes potiches,on en a plein les miches..."

    Bizarre cette bande..role.

    Cela voudrait-il dire que les autres (miches ) sont en voie de désertification ?

    LE REBOURSIER

    • je suis pour le féminisme mais surtout pour la parité, n’est-ce pas exagéré ce mouvement ?!personnellement ces publicités ne me choquent pas et je ne trouve pas qu’elles dégradent l’image de la femme !

    • La vérité vu d’un homme féministe :

      Les "dessous afriolants" - strings, bas, bijoux de fantaisie, talons hauts, etc...) je les aime sur ma compagne quand elle a envie d’entrer dans un jeux de séduction amoureuse (avec moi en tout cas) . Mais c’est elle qui décide de ce qu’elle met pour elle même ou par rapport à moi ou par rapport à autrui et je ne me donne pas le droit de remarques d’interdiction.

      La séduction amoureuse prends d’autres formes évidemment .

      La pub de vêtement ne me choque pas mais ce qui n’a pas à se trouver sur les murs ce sont les observations normatives de séduction notamment avec de fréquentes connotations de rabaissement des femmes.

      Christian D

    • En réalité, le féminisme "radical" a toujours eu de gros problèmes quand il s’agit d’aborder les rapports de séduction. Le problème, c’est que la séduction entre deux êtres humains est un jeu complexe ou se jouent des rapports de pouvoir, de domination/soumission, d’accords et de refus souvent implicites. La séduction est un langage ou "oui" ne veut pas toujours dire "oui", et "non" pas toujours dire "non".

      En fait, le féminisme fonctionne souvent par une réduction uniforme et le rejet de la différentiation : hommes et femmes doivent tout faire à égalité, que ce soit dans le foyer ou dans la société. Or, le rapport de séduction (avec son corollaire évident, le rapport sexuel) n’est justement pas réductible, parce que les rôles sexuels sont fixés par dame nature. C’est d’ailleurs pourquoi ce type de féminisme radical préfère de loin le rapport homosexuel au rapport hétérosexuel : parce que c’est le seul type de rapport sexuel ou les partenaires sont placés "à égalité" et peuvent choisir leurs rôles.

      Ce type de féminisme marche dans des pays anglosaxons, ou la tradition puritaine fait que la séduction et en général tout ce qui concerne le sexe sent le souffre. Mais dans un pays de tradition latine, comme la France, ce genre de campagnes provoquent une franche rigolade. Et c’est pourquoi je pense Aubade (et Hom, qui aussi montre des hommes en dessous affriolants...) continueront tranquilement avec leur publicité...