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Bourdes à commettre

Publie le dimanche 15 juin 2008 par Open-Publishing
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Encore un autre monde qui est possible aussi

La crainte de voir apparaître une société totalitaire est un sujet d’actualité en raison de l’usage inconséquent qui peut être fait des nouveaux outils de surveillance de la société. Le même outil qui peut servir à rendre bien des services en accélérant des tâches habituelles peut aussi servir à assurer une surveillance infaillible de la moindre faute, ou à en inventer une si on a besoin de faire taire quelqu’un.

La question de la société totalitaire est celle d’une dissonance très remarquable surtout aux yeux de l’histoire entre l’honnêteté requise pour pouvoir être tranquille et vivre en paix, et l’énormité des violations commises par ces mêmes états dits démocratiques envers les pays les plus faibles.

La société totalitaire tend à accuser par avance quiconque n’entre pas dans un droit chemin de plus en plus étroit de sorte qu’il ne se sente plus appartenir à sa société, qu’il en soit rejeté, dès lors qu’il fait appel à sa propre pensée, qui par ailleurs se déshabitue de penser, commettant ainsi des erreurs qui le conduisent à renoncer finalement à penser par lui-même, ou à vouloir communiquer sincèrement.

Sur ce point je fais remarquer que selon la mathématique si une société doit comporter 10% de criminels en raison de sa santé globale, et qu’on les enferme ou les supprime, 10 autres pourcents réapparaissent aussitôt.

On peut mesurer de nombreuses manières l’innocuité et l’injustice d’une société totalitaire mais quand un peuple y fait face, et ce malgré la répétition de l’histoire, il n’y a jamais de clivage assez certain qui permette de définir en quoi le totalitaire s’exerce précisément, avant la fin de son règne, de sorte qu’ensuite les peuples en soient immunisés.

Mais cette immunité ne sert à rien selon toute vraisemblance puisqu’à chaque fois que l’histoire recommence et qu’une énorme bourde peut être commise à l’échelle de l’humanité, comme rien de moral ne l’en empêche étant donné que pour être illégal un acte doit d’abord avoir des conséquences néfastes et amplement reconnues, alors cette bourde est commise.

Là encore on voit la dissonance entre cette obsession renvoyée par le subconscient à vouloir faire des guerres "préemptives" (avec un mauvais usage de ce mot puisqu’est préemptif ce qui anticipe à une microseconde près l’apparition d’une raison, ce qui est une sorte d’instinct hérité de la discipline, et qui appartient en réalité aux maîtres Jedi), et de l’autre son inverse, le fait de s’appuyer sur ce qui n’est pas encore reconnu officiellement comme étant illégal, immoral, injuste, inique, et stupide (comme par exemple d’envoyer une bombe nucléaire sur un pays qui tendrait à vouloir disposer des moyens de se permettre de penser à en fabriquer une, au cas où elle ferait pareil évidemment)

Il y a fort à croire que si un jour, avec ce même comportement, on établit publiquement la quantité de crimes produits par le libéralisme, effarés et effrayés, il s’en suivra une société totalitaire anti-libérale, traitant systématiquement de pauvres fous les premiers qui voudront obtenir un statut de travailleur libéral (indépendant)...
Pourquoi pas ? (d’ailleurs on y est presque)

A la question Comment contrecarrer l’apparition d’une société totalitaire, on peut poser la question plutôt dans ce sens, que faut-il mettre en oeuvre si on voulait précisément créer une société de l’esclavage, de la servitude, de la labeur éternelle, de la misère et du chaos, où les gens seront tellement occupés à s’arracher un bout de pain qu’ils laisseront enfin tranquilles les politiciens ?

Certainement, il faudrait amputer la réflexion publique des principaux maux de notre temps, entretenir l’obligation physique d’accepter des emplois inadaptés à ses compétences, rendre inefficace (sous un auspices bienveillant) la recherche d’un emploi en proposant des stages éternels, tenir à l’écart et décourager les mouvements politiques réagissants, freiner autant que possible la possibilité de se déplacer et de communiquer.

C’est amusant parce que justement si on voulait précisément obtenir une société Orwellienne où "ce qui est bien est mal" et "ce qui est mal est bien", où chaque parole, déplacement, prises de position, ou activités est surveillée mais surtout Jugée par des gens prêts à dégainer leur frayeur de leur propre berlue, si on voulait spécifiquement obtenir ce résultat, c’est sur le plan psychologique qu’il faudrait instiller la frayeur et la confusion dans les esprits dès le plus jeune âge des téléspectateurs.

Et même si on voulait spécifiquement ceci, on pourrait encore objecter que cela se fonderait sur l’objectif de fabriquer une circonstance proto-révolutionnaire qui ne tardera pas à faire exploser ces contradictions fallacieuses sur lesquelles se fondent les activités politiques néfastes.

Il faut aussi retenir que ce n’est pas "la surveillance", ou "les ordinateurs" qui font le totalitaire mais bien comme je l’ai spécifié, la berlue qui rend inquiétants les actes les plus civiques par exemple, comme quand ça consiste à aller supporter des manifestants bien qu’on n’ai rien à gagner ni rien à voir avec leur cause.

Cela déjà de nos jours, peut être considéré comme suspect ; et cela précisément, est parfaitement consenti par le peuple qui l’exprime, et donc le discours étatique aime ce discours qui se fonde sur cette raison : "ah bah oui c’est normal".

C’est très important de noter l’usage des pouvoirs et le préjugés qui circulent au sein même du peuple, spécialement si par exemple un refus de la société de surveillance apparaissait, alors aussitôt le discours étatique prendrait le relais en affirmant "c’est vrai ! les caméras et les ordinateurs sont nuisibles ! il faut les détruire !" et les gens applaudiraient.

Mais cette stratégie qui consiste à casser des symboles pour mieux renier ses propres perfidies et ainsi leur permettre de se renouveler à d’autres occasions, quand va-t-elle cesser ? Depuis le premier jour de la révolution française de 1789, on a eu le sentiment que les coupables, bien que festivement décapités, se sont retournés en cassant des symboles afin de créer de nouvelles structures de société, à l’intérieur desquelles ils se réservaient la même place, le même poste, les mêmes droits et avantages et le même confort qui consiste à se croire au-dessus des autres, mais sans que personne n’ai à y redire, puisque le temps de la révolution semblait déjà passé à peine dix ans après 1789.

 

Si on voulait rendre la société (encore plus) totalitaire il serait difficile de trouver des méthodes aussi efficaces que cette sorte de marchandage permanent de symboles, sensés signifier ce que chacun veut y voir, beaucoup pour les peuples, et rien pour les dirigeants.

On ne pourrait pa forcer directement les gens à travailler 12 heures par jours si ils ont un niveau de vie suffisant, que ce travail permettrait normalement d’obtenir.
C’est l’occasion de revenir sur une phrase surpuissante de Serge Dassault sur TF1, "la vie des médias", juin 2008 : "Il suffit tout simplement de supprimer les vacances, les gens passent tout leur temps en vacances, on peut rien faire à ce rythme !".

Notez avec amusement que ce sont toujours les plus célèbres vacanciers de ce monde qui critiquent les autres de toujours être en vacances, ce sont toujours ceux qui se lèvent tard qui proclament que "se lever tôt est une marque de l’honnêteté", ou les plus riches qui déplorent que l’argent public soit gaspillé en le donnant aux plus miséreux dont on n’a rien à attendre en retour.

Notons aussi la berlue qui s’empare de celui dont le principal "travail" consiste à surveiller le rythme de son enrichissement permanent, et aussi l’inquiétude qui est la sienne quand ce rythme n’augmente plus aussi régulièrement, et la réponse que son cerveau préconise pour pallier à cette angoisse, qui consiste à supprimer les vacances.

Ne peut-on pas répondre à ce pauvre type, reclus dans un monde tellement triste et simple qu’il en a perdu toute lucidité : "hé mais tu n’es pas assez riche maintenant ? Tu veux pas le dépenser ton argent, tu vas en faire quoi sinon ? Cela ne te suffit pas ce que tu as déjà dérobé avec le consentement de la loi, quelle sorte d’avarice te pousse à vouloir changer les conditions qui ont amenées ta fortune ?

Mine de rien, je ris drôlement quand j’entends "vu le rythme auquel ils travaillent", parce que c’est vrai, et c’est même mathématique, plus la lourdeur spirituelle est grande, plus l’oppression morale est grande, plus la psychologie est violentée, plus la fatigue est présente, et en retour plus le travailleur est lent, désordonné, et empli de fautes d’inattention. C’est parfaitement logique.

Par exemple à la SNCF ils ont un dicton, car un jour le conducteur devait passer de l’autre côté du train en moins d’une minute et il devait courir pour y arriver, et en courant forcément, il faisait tomber des choses ou provoquait des retards encore plus grands, et depuis lors on peut affirmer que : "si tu cours, tu cours à la catastrophe".

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