Accueil > Picard : pas de crise pour le surgelé

Picard : pas de crise pour le surgelé

Publie le samedi 4 octobre 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

Ceci est un texte uniquement a lire par des syndicalistes.

Il est écrit par un planqué du clavier favorable à la LCR et peut-etre à un nouveau parti de gauche, NPA.

J’avais décidé de ne plus rien publié sur Bellaciao, mais j’ai encore une fois renié ma parole.

Mais comme c’est juste pour essayer de rendre la réalité plus lisible à la gauche, et comme en plus je demande même pas du pognon en échange, je pense que c’est pas grave.

C’est pour expliquer en quoi un planqué du clavier (militant même pas virtuel, disons juste publieur occasionnel sur Bellaciao) peut faire avancer les choses.

Une chose avant tout, je suis d’accord avec le fait qu’Internet ne sert pas à grand chose d’autre de diffuser des idées entre personnes déjà d’accord au départ.

Ensuite, j’ai une première remarque pour ceux qui disent que c’est réserve à l’élite :

Connerie.

En fait, Internet est actuellement ce qu’a été la télé dans les années 1970.
Un média de masse, sauf que pour l’instant il suffit d’être connecté pour donner son avis.
Ce n’était jamais arrivé avant, car avant Internet, seuls les gens autorisés par la loi pouvaient publier des choses.

C’est donc un réel changement, et pas une simple mode.
Qu’importe que des conneries soient relayées.

Ce qui change, c’est que la connerie n’est pas forcément officielle.

Picard vend du Surgelé aux vieux dans le sud de la france.

C’est dans cette région qu’ils ouvrent le plus de magasins, raison simple, il y a des clients pour cela.

Plus le climat se réchauffe, il plus il y a de Picard qui ouvrent dans des communes touristiques du sud de la France.

En gros Plus de 700 magasins en France actuellement.
Des ouvertures régulières, comme révé par un type comme Attali.

En constante progression, malgrè tout ce qu’on entend en ce qui concerne une hypothétique baisse de la consommation de la bouffe de merde.

Le poisson mort surgelé, la pizza surgelé, cela se vend très bien.

Comme d’habitude, on entend parler juste des grêves, ou de la malbouffe à ce sujet.

Mais pas d’un autre sujet, les PME qui travaillent pour construire cette usine à distribuer du Surgelé.

Donc j’entre dans le vif du sujet, non sans avoir re-dit que c’est juste pour les syndicalistes de terrain, et que ce que j’écris n’ai pas le résultat de ce que j’ai lu ou entendu, mais ce que j’ai vu concretement.

Déjà au niveau des conditions de travail, c’est courant qu’il n’y ait pas de toilettes à disposition des travailleurs.
En règle général, les plus mal lotis sont les maçons qui doivent débuter les travaux.
Normalement, au moins des toilettes publiques provisoires devraient être installés, mais c’est à la charge de l’entreprise et pas du client final, et c’est donc pas rare qu’il n’y ait rien du tout.

Donc obligé de chier ou de pisser ou on peut.

Il arrive aussi que des toilettes existantes soient fermées sur ordre du client, pour ne pas risquer que le lieu soit salit (par les ouvriers, forcément sales, comprenez vous ?).

Vous savez aussi sans doute que de plus en plus, ce sont de petites entreprises qui sont utilisées pour faire les travaux.
Une entreprise d’architectes (DPLG) retient en général 10% du chiffre d’affaires des entreprises qui font le travail réel (maçonnerie, plomberie, climatisation, électricité, peinture), alors que la coordination des travaux est bordélique car les responsables sont rarement sur les lieux.

En règle générale, les conneries dues à l’incompétence des donneurs d’ordre sont à la charge des entreprises, et en fin de compte, c’est les ouvriers qui doivent faire du boulot gratuit pour réparer des erreurs imprévues.

La pression constante sur les prix a comme résultat des situations idiotes, comme par exemple des livraisons qui arrivent en retard, et des travailleurs qui doivent attendre et supporter seuls les critiques du retard qui en découle, alors que les seuls responsables sont les incapables qui en amont n’ont pas donné les bonnes instructions.

Les petites entreprises doivent supporter la charge des déplacements, et souvent cela équivaut à plusieurs centaines de kilomètres.
En effet, cela vous surprendra, mais le fait que des entreprises moyennes ne soient pas utilisées n’implique pas que des petites entreprises locales soient choisies.
En fait, il est possible qu’une petite boite de Paris accepte un chantier à Marseille juste par trouille de perdre d’autres contrats.

Résultat, hotel pourris ou pas d’hotel du tout, et ouvriers fatigués dès le matin.

Cela instaure un certain climat, ni de révolte, ni de colère, mais d’accablement.

Mais en fin de compte, après tout ce travail sous payé, après les menaces voilées aux entreprises d’être virées si elles ne supportent pas des conditions de plus en plus insupportables, le magasin ouvre, et le poisson mort est vendu à des clients fidèles avec parking réservé à la clientèle.

Je n’ai jamais vu de syndicaliste qui venait visiter un chantier Picard.

Pourtant, comme ils ne sont pas planqués derrières leurs PC, ils pourraient faire un gros coup médiatique, juste avec une petite caméra numérique.

Mais cela nuirait peut-être à la croissance.

D’autre part, c’est vrai que j’ai pas encore vu d’ouvriers prônant la révolution.

La dernière image que j’ai, c’est un type qui s’est blessé à l’œil et qui a continué à travailler.

Obligé, l’ouverture du magasin était programmée, pas de plaisanterie à ce sujet.

Alors la crise financière, vous imaginez comment ils s’en tapent ?

Messages