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L’énergie au travail

Publie le vendredi 19 février 2010 par Open-Publishing

J’espère toujours que des commentaires laconiques et denses de sens puissent transmettre le germe paradigmatique qui eût scié à un long développement.
Cependant j’estime qu’il est besoin de développer encore le commentaire suivant, pour ne pas avoir à renvoyer le lecteur à de nombreuses années de publication sur ce thème de réflexion.

En fait l’exercice de l’éternel recommencement de ces travaux leur permettent d’évoluer plus qualitativement, que si il s’agissait de conformer un corpus (qui se résume actuellement en 4 livres de 500 pages...), dans lequel il faut creuser, trier, ordonner pour en tirer quelque chose.

Car en effet c’est ainsi que se développent les systèmes. Je parle bien évidemment des systèmes fonctionnels tels les logiciels ou la société parfaite, en parfaite opposition avec la façon dont se développe le système social humain.
Avant de se lancer, il faut déjà avoir une « conception » à l’esprit, ou on peut dire aussi avoir « l’esprit structuré ».

Dans le mauvais exemple de développement, les illogismes sont compensés par des restrictions supplémentaires qui viennent arroser le système initial, composé de 3 lignes de code (argent, propriété privée, chacun sa merde), avec de millions de milliards d’exceptions afin que ça tienne la route.

Or un bon système est éminemment plus complexe dans sont noyau, et composé de quelques exceptions légitimes, en raison de la loi insurpassable de la topologie des système selon laquelle rien n’est parfait.

 

Le commentaire que je dois développer est le suivant :

les mecs ils disent "Tous droits réservés pour le texte et les illustrations", et à part ça ils se demandent qui va les sauver de la faillite !
Or la moindre des intelligences dit que plus on est radin plus on s’appauvri.

La deuxième phrase n’est qu’un indice pour dire quelle voie il faut suivre afin de saisir l’élan qui fait dire cela.

L’article en question est celui qui parle de l’avenir des agences de photo (ici) qui sont nourries par la presse papier (faite avec des arbres réduits en pâte) qui elle-même est promise à l’annihilation, ce qu’on lui souhaite le plus vibvement possible évidemment, puisque internet est bien plus intéressant.

Malheureux et tristes, ils voient la faillite arriver, et continuent d’interdire à tout-va la réplication de leur « propriété intellectuelle », comme si l’information sur ce qui se passe vraiment dans le monde, photo ou écrite, était de l’ordre d’une oeuvre intellectuelle, et une propriété privée.

Pour répondre au boss de Facebook qui dit, afin d’affirmer la toute-puissance de BigBrother, « Tout ce que vous faites sera connu, si c’est illégal, vous n’avez qu’à ne pas le faire. » il convient de rétorquer, à la presse qui se croit intellectuelle et propriétaire des événements du monde, « tout ce que vous écrirez, filmerez photographierez, sera diffusé mondialement et gratuitement, et si vous ne voulez pas qu’il en soit ainsi, vous n’avez qu’à ne pas le faire ».

Cet événement vient conforter une fois du plus la théorie que j’ai émise selon laquelle les Droits de l’Homme ont une tendance, ces temps-ci, à glisser de l’homme vers les industries (aux groupes sociaux), les premiers s’en faisant déposséder, et les second en tirant avantage sur un plan lucratif.

Cette transaction est d’une très mauvaise qualité, et on peut dire qu’il s’agit d’un remous dû à la mentalité de la préférence du bénéfice à court terme, à laquelle les radins du monde s’accrochent de plus en plus fermement au fur et à mesure que, justement, les conséquences néfastes des accaparements passés font leur apparition, et bien souvent toutes en mêmes temps.

 

Les gars, donc, sont tous tristes de se voir promis au chômage et à la misère, alors qu’ils avaient toutes les cartes en main pour produire des richesses et construire un monde meilleur.

Leur état d’esprit est de ne surtout pas travailler ni rien avoir à réfléchir.

Ils voudraient que ce soit simple comme avant, et ça l’avait été, ils n’auraient jamais rien remis en cause à propos de la justice de leur condition par rapport à ceux qui meurent de faim dans le monde (et dont ils font leur sucre).

Et maintenant que la menace de se trouver photographiés, filmés, devenir des sujets d’analyse désintéressées pour des commentateurs découvrant à peine le monde les effraie, leur réaction la plus primitive, outre le regret de l’ancienne époque où tout était facile, est de s’accrocher à leur idéologie qui consiste à se battre pour leur bien personnel, sans aucune considération pour quelque morale ou éthique que ce soit, ou même pour la logique et le bon sens.

Sans doute le dernier article écrit par le dernier journal de la presse papier, avant sa disparition finale, sera-t-il « Copyright et interdit de réplication » dans une sorte de mauvaise humeur têtue qui consiste à s’auto-mutiler au moment d’un suicide paranoïaque.
L’air de dire « allez tous vous faire foutre ! ».

 

Eh oui cher vieux de l’ancien monde, de nos jour on ne prononce aucune observation sans y apporter des éléments qui permettent de guider nos pas vers des solutions profitables et intelligentes.
Sur internet, l’information n’est pas passive (ou objet de spectacle contemplatif), elle est un point de départ vers des des réactions et des recherches, et c’est justement ce travail que vous refusez de faire, vous les vieux de l’ancien monde.

Vous me direz qu’avant à votre époque, la presse était prise au sérieux et qu’elle a même servi, au plus haut de sa gloire, à infléchir le destin du monde. Ce à quoi nous répondons, bien sûr, mais les erreurs qui ont été consécutives à cette gloire ne peuvent pas se reproduire.

Alors donc.

Reprenons.

Les gars protègent leur « droits » (à devenir riches) avec des copyrights, ce qui les auto-exclu du monde, à moins que quelque bienfaiteurs n’estiment que ces copyrights ne valent rien et que ça n’empêche pas de redéployer ces informations partout où on en a envie, sur le motif légitime que c’est utile de le faire.

Si les textes, vidéos et photos, ne serait-ce que de la presse (on est pas encore dans le domaine culturel de la musique et des films) sont diffusés gratuitement, comment le gars va-t-il continuer à exercer son métier ?

Ah ça il se la pose la question. Et face au néant que sont cerveau lui dicte, il passe directement au registre de la violence.

Il est clair et net pour nous, qui avons planché sur la question depuis tant d’années, que le principe de la répartition des coûts est bon, et que le principe qui consiste à confier cette répartition aux dons est absolument frauduleux et aberrant. Même le principe des impôts, qui est un très bon intermédiaire (et qui renvoie au communisme), est encore très insuffisant.

Les organismes qui meurent par faillite sont déconnectées du monde, et aucune cellule ne peut vivre déconnectée du corps qu’elle est sensée servir.

L’idée du capitalisme, qui voudrait survivre à la disparition du capitalisme, est celle qui dit que les produits existent si les consommateurs existent, et que c’est donc à eux de payer pour cela.

Or ce principe est fallacieux.
Ne serait-ce que du point du vue atomique, donc dans la nature, il est basique que des éléments puissent avoir plusieurs fonctions simultanées.

Le principe de la transaction ne prend en compte qu’une seule fonction, celle du « produit », et celle de l’échange. Ce principe voudrait continuer d’exister à l’heure où les produits distribués sont pourtant clairement réplicables sans aucun frais, tout comme, ô coïncidence, le sont les fonctions simultanées de toute création.

Le système de la transaction su un plan bidimensionnel n’est plus suffisant pour englober toutes les raisons et les usages liées à l’existence des ce que l’humain peut produire.

Dès lors, il apparaît avec une évidence abasourdissante que l’effet de justice recherché par le principe de la transaction est très loin de fonctionner correctement.

Aparté :

La licence libre qui permet aux développeurs de créer des logiciels libres de droits à condition que cette liberté soit répercutée y compris si le logiciel initial est ensuite amélioré, est une malédiction pour le capitalisme.
Le problème c’est que c’est aussi une malédiction pour tous les gens qui vivent dans le capitalisme, puisqu’il n’y a plus moyen de gagner sa vie en créant des logiciels, puisque ceux qui sont libres de droits sont largement plus performants, au point que si on veut faire les même dans le privé, il faudrait embaucher des milliers de personnes pendant des dizaines d’années.
Dès lors, l’industrie les utilise gratuitement, font leur business avec, et demandent à des stagiaires non payés de s’occuper de les administrer, chose qu’ils savent faire gratuitement aussi.

Commentaire : non mais quand même il ne faut pas déconner ! Quand c’est pour puiser dans la gratuité, les industries ne font « rien d’illégal », et quand c’est pour protéger leurs « oeuvres », ils sont prêts à aller jusqu’à la faillite morale et financière afin de pérenniser ce qui leur est profitable.

La leçon qu’ils en tireront est que finalement, lorsqu’ils défendent des valeurs telles que celles de la transaction bidimensionnelle, de la propriété privée et du chacun sa merde, il agissent en réalité autant pour leur bien propre que pour le bien de toutes les industries du monde.

Ainsi, cette philosophie que consiste à placer le bien d’autrui comme préalable à son bien propre, fait-elle son apparition dans un monde dévasté par l’égoïsme.

Ensuite, une fois toutes les industries disparues, il ne restera que les leçons à en tirer, une chose élégante, gratuite et reproductible à souhaits.

Comme à l’aubre de toute construction nouvelle, ils se diront « mais bien sûr ! C’est par là qu’il aurait fallu commencer ! ».

 

Pour se sortir des contradictions apparentes qui constituent des blocages qui empêchent d’avancer, il existe des méthodes.

En premier, une contradiction n’est toujours que apparente, telle deux murs qui se chevauchent alors qu’en fait ils ne sont pas sur un même plan, laissant entrevoir un chemin d’accès pour aller de l’autre côté, là où le pessimiste aurait fait demi-tour, victime de sa propre perception erronée.

La conclusion de mon analyse est que le noyau du système social ne peut plus se permettre d’être aussi rudimentaire et imparfait.

Au principe de transaction doit se substituer un principe de droits d’accès.

Puisque tant de monde est à la recherche d’un emploi, autant qu’ils s’emploient dès le départ du nouveau monde à faire ce pourquoi ils sont faits, ce qu’ils aiment, et ce qu’ils jugent nécessaire de faire.

Une simple photo, un simple article, implique qu’un individu y consacre du temps, et de sa vie. On ne peut pas estimer la valeur d’un tel « produit » en le séparant de ce qui lui a permit d’exister. Comme on dit dans les industries, il y a des « frais fixes ».

Parmi les frais fixes, il y a l’éducation, la médecine, la retraite, l’alimentation, l’habitation, la culture.

Si on y pense ça fait cher pour un simple produit de consommation.
Mais si tout ça est payé d’avance, alors le produit peut exister.

C’est ce qui se passe avec les logiciels libres, ils pré-existent dans un système inadapté à leur survie, dans l’optique d’engendrer le système qui leur permettra d’exister.

La mise en place d’un tel système demande un très gros effort de travail, une fois passé le très gros effort de reprogrammation des esprits englués d’idées irrationnelles héritées de l’ancien monde.

Tout ce travail est à accomplir.

Et pendant ce temps, des gens de la presse se plaignent qu’ils font faillite, interdisent leur « oeuvres » d’être reproduites, et attendent que les gouvernements avides et corrompus mettent en place la dictature capitaliste qui leur évitera d’avoir à faire le moindre effort intellectuel pour gagner leur vie. C’est ça que dans l’ancien monde on appelait l’économie (d’intelligence).

 

Puisqu’il est possible d’établir que toute production humaine a des fonctions simultanées, avant d’en arriver à l’an 5000 où elles seront assez correctement cataloguées, on peut déjà opérer à la manière du dégraissage du problème.

Le principe de droit d’accès, spécifiant ce qui appartient aux droits élémentaires (qui constituent le principe de « société humaine ») a besoin, pour fonctionner, de se priver de la conception de « vases communicants » selon laquelle, ce qui est donné à l’un, et repris à un autre.

Par définition une création de richesse consiste à ajouter une richesse qui n’existait pas auparavant.
Dans le monde capitaliste, ça consiste à la prendre à un autre gars, et à s’en féliciter.

C’est pourquoi l’informatique est le levier qui permettra de se défaire des vieux principes d’échanges pour les remplacer par une nouvelle conception de droits appliqués à ce qui est matériel.

L’idée où cela nous conduit, est que lorsqu’un gars écrit (des textes ou des logiciels), témoigne, organise, aide une vieille dame à traverser la rue, élève ses enfants, emballe des cartons, fait des trous dans une chaussée, ou prie dans un monastère pour la paix du monde, automatiquement il justifie les droits qui sont les siens. (Si il commet un crime, il les injustifie).

De là, sont obligés d’apparaître d’énormes industries de la répartition équitable des richesses, capables d’utiliser des systèmes de pondération hautement sophistiqués et discutés afin de produire l’effet de justice.

Dans un stade préliminaire, il ne s’agit que de procéder à une création monétaire au moment de la rémunération.

Et du coup, comme c’est logique puisqu’on est plus dans un cadre de transaction et de chipotage sur ce qui doit être transvasé ou pas, le principe de l’argent se trouve dépouillé de nombreuses fonctions qu’il avait dû remplir en raison de l’absence de ces mécanismes, parmi lesquels des fonctions purement psychologiques, objets de tant de névroses.

La fonction de la monnaie ne peut être que celle qu’elle est capable de remplir, à savoir de simplement indiquer les endroits vers lesquels il convient de rediriger l’énergie créatrice humaine.

A l’heure où on observe avec atterrement les catastrophes naturelles, et où les moyens de réagir sont freinés par des considérations de dosage, de capacité, de gestion, il est plus que temps de penser à instaurer un système nous permettant de nous libérer de ces règles absurdes, et de penser en terme de contrôle des endroits où l’énergie humaine se doit de s’investir.

Cela nous conduit à un nouveau champ d’investigation pour la réflexion, qui est celui de la démocratie.

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