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vive l’europe !!! L’Europe fera le tri à ses frontières

Publie le mercredi 13 février 2008 par Open-Publishing

L’Europe fera le tri à ses frontières

le temps (suisse)

IMMIGRATION. La Commission européenne propose un train de mesures sur la gestion de ses frontières, tandis qu’une délégation suisse présente l’état de ses préparatifs à l’espace Schengen.

Richard Werly, Ljubljana
Mercredi 13 février 2008

« Le plus grand changement dans la gestion des frontières depuis le lancement de l’espace Schengen » : dans les couloirs du Ministère des affaires étrangères slovène, à Ljubljana, les annonces que doit faire aujourd’hui, mercredi, la Commission européenne sur la future gestion de ses frontières extérieures seront suivies avec attention.

La Slovénie, premier des nouveaux pays membres de l’Union Européenne (UE) à en assurer la présidence tournante, est l’une des portes du « transit balkanique » qui donne tant de soucis à Bruxelles. Avec la Slovaquie, frontalière de l’Ukraine, la petite république de 2 millions d’habitants est à la périphérie de l’espace ouvert à la libre circulation des personnes que la Suisse devrait intégrer en novembre 2008. Terrorisme, criminalité organisée, ou simplement immigration illégale... la gestion de ces menaces pèse lourd sur un Etat qui a budgété pour sa présidence semestrielle la coquette somme de 62 millions d’euros. D’autant qu’ici, clandestins et trafiquants de l’ex-Yougoslavie disposent tous d’ancrages et de connexions...

Autorisation électronique

D’après les informations disponibles, les mesures que doit annoncer à Bruxelles le commissaire européen à la justice Franco Frattini seront de trois ordres. Le premier est la constitution d’une banque de données informatiques la plus complète possible sur les flux de voyageurs. Un registre des entrées et des sorties des ressortissants des pays tiers devrait être créé, incluant les dernières technologies comme la biométrie (empreintes digitales, reconnaissance des mains et du visage...). Les personnes demeurant dans l’espace Schengen au-delà de l’expiration de leur visa seraient immédiatement signalées aux polices de ses 24 pays membres.

Bruxelles compte également proposer la création d’un système d’autorisation électronique de voyage (ETA). Celui-ci obligerait tous les ressortissants extra-communautaires, y compris les Américains et les autres nationalités dispensées de visa, à introduire une demande en ligne plusieurs jours avant leur départ pour l’Europe. Les Etats-Unis étudient actuellement la mise en place d’un tel système. En contrepartie, une ligne de contrôle rapide verrait le jour pour les visiteurs réguliers et agréés.

Le deuxième pilier de ce « paquet frontalier » est la création d’un système de surveillance appelé EUROSUR, qui contrôlerait en permanence les frontières terrestres et maritimes de l’UE. Il s’agit là de viser les clandestins sur le sol européen grâce à des satellites et des avions sans pilote. L’objectif de la Commission européenne, annoncé en début d’année par le même Franco Frattini, est de favoriser à l’avenir l’immigration légale de travailleurs qualifiés, pour laquelle la création d’une carte bleue de séjour communautaire est envisagée. Trois cents millions de voyageurs traversent chaque année l’UE. Coïncidence, le groupe de travail du Conseil Européen - représentant les 27 - chargé de l’évaluation « Schengen » de la Suisse reçoit ce mercredi à Bruxelles le vice-directeur de l’Office fédéral de la justice, Luzius Mader.

Patrouilles de contrôle conjointes

Dernier volet de ce dispositif enfin : le renforcement du rôle de Frontex, l’Agence pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures de l’UE, basée à Varsovie. L’une des idées avancées est d’organiser des patrouilles conjointes de contrôle. L’entrée en vigueur de l’accord bilatéral Suisse-UE entérinera les liens étroits à Frontex. Des policiers zurichois ont d’ailleurs déjà participé à des cours donnés par l’agence (voir LT du 7 février). En cas de non-participation de la Suisse, l’Union pourrait suspendre ou dénoncer les accords d’association à l’espace Schengen