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" vous avez dit : droits de l’homme ? "

Publie le jeudi 2 mars 2006 par Open-Publishing

Début mars va sortir mon livre « vous avez dit : droits de l’homme ? » dans lequel je propose une trentaine de mes collages sur ce thème ainsi qu’une quarantaine de contributions de personnalités très diverses (voir liste ci-dessous). Comme un patchwork de rencontres en forme de coups de gueule et d’espoirs, avec sérieux mais également avec humour pour écrire ensemble une universelle déclaration des droits de l’homme.

Vous trouverez ci-joint divers textes présentant mon travail - aucun de ces textes ne seront dans le livre hormis celui de Jack Hirschman, écrivain universitaire étasunien ; texte par ailleurs reproduit ci-dessous avec la souscription que j’ai lancé. Inclus également à ce message deux découpag&collages du livre, dont « déclaration universelle » qui illustrera la couverture et « to be or not to be... human » que l’on trouvera en page intérieure.

Plusieurs initiatives autour de ce livre sont d’ores et déjà programmées, comme avec la Ville de Grenoble dans le cadre de la semaine contre le racisme et pour l’égalité le vendredi 17 mars entre 12 et 14h et de 17h à 19h au Jardin de Ville ; avec la Ville d’Echirolles dans le cadre de sa semaine Cité Plurielle contre le racisme (exposition du 20 mars au 5 avril des originaux des collages du livre et rencontre vernissage le lundi 20 mars à 18h à La Rampe) ; avec la Ville de Fontaine, également dans le cadre de sa semaine contre le racisme le mardi 21 mars à 18h à la MJC ; un peu plus tard avec l’Association des amis du musée de la résistance et de la déportation de l’Isère et la Maison des droits de l’homme (le 13 mai) dans le cadre d’une après-midi rencontre autour du livre au Musée de la Résistance et de la déportation à Grenoble...

Restant à votre disposition pour discuter plus avant de ce livre et vous remerciant par avance de l’information que vous pourrez diffuser auprès de vos lecteurs, auditeurs...

Dans l’attente,

Luc Quinton


SOUSCRIPTION - le livre 15€* jusqu’au 28 février 2006 (au lieu de 20 € à parution)

Luc Quinton - des collages immédiats
vous avez dit : droits de l’homme ?

Déclaration universelle de Henri Alleg, Hakki Araz, Saïd Bouamama, Alain Bourdel, Howard Buten (Bufo), Michel Cambon, Séverine Capeille, Héctor Celano, Robert Chambrial, Caroline Cialdella, Bruce Clarke, Didier Daeninckx, Michel Dibilio, Daniel Durand, Pascal Estadès, Lily Franey, Pierre Fugain, Yves Gaudin, Jacques Gaillot, Jack Hirsman, Zarina Khan, Julien Lauprêtre, Tom Laureau, Alain Liévaux, Jacqueline Madrennes, Roger Martin, Damien Millet, Claude Mazauric, Taslima Nasreen, Jean-Michel Ouary, Aline Pailler, Serge Quinton, Maurice Rajsfus, Yves Salesse, Armand Soler, Claude Sicre (Fabulous trobadors), Georges Séguy, Marcel Trillat... et Luc Quinton. Préface de Claude Bertrand.

Quatrevingt-quatre pages dans un livre en couleur au format de 245 x 210 mm, trente-quatre découpag&collages de Luc Quinton et trente-neuf contributions très diverses (voir ci-dessus).

* 15€ + 4€ de frais de port (au lieu de 20€ le livre)


les entorses aux droits

Dans les mains d’un homme de profonde conscience, un Hearthfield ou un Quinton, un collage est fait de larmes, de blessures, des chutes de ce tissu conscient qu’est la mentalité cinématique collective parce que le cri urgent de l’artiste doit être entendu comme un rendu puis un raccommodage du monde à travers le sens de l’image évoquée. Quant aux droits de l’homme on sait que ce ne sont pas les droits mais les entorses à ces droits qui continuent à dominer et à oppresser la plupart des hommes du monde. Jusqu’à ce jour, et pour la transformation du chagrin et de la dévastation, Luc Quinton a maîtrisé l’art du collage - non pas pour sur réaliser la réalité ni pour la « dadifier », pas plus en vue de l’apprêter pour être à la page dans quelque magazine de mode dégradant, mais pour délivrer des messages de souffrance humaine et l’espérance d’une telle façon que l’œil/l’âme résonne avec une dignité monumentale qui accompagne cette sensation ressentie à la naissance d’une révolution de l’esprit. Ce sentiment souvent dominé, bombardé par la superficialité, marginalisé et détesté, reste le cœur brûlant dans le centre du soleil éternel qui promet le futur à chacun de nos instants de vie, à notre propre souffle. Que ces quelques lignes aident à comprendre ce à quoi Luc Quinton se consacre dans sont art, à savoir mettre fin à toute forme d’injustice humaine une fois pour toutes. Et pas demain mais maintenant !

Jack Hirschman, universitaire, écrivain, poète étasunien


BULLETIN DE SOUCRIPTION A ADRESSER A LUC QUINTON,
16, RUE ESCLANGON. 38600 FONTAINE,
ACCOMPAGNE DU CHEQUE CORRESPONDANT A L’ORDRE DE LUC QUINTON


Diverses initiatives pour présenter le livre.

l Grenoble (38), rencontre-dédicace, vendredi 17 mars entre 12h et 14h puis de 17h à 19h au Jardin de Ville, dans le cadre des manifestations organisées par la Ville de Grenoble pour lancer sa semaine contre le racisme et pour l’égalité. Dans la journée, de 9h à 12h et de 14h à 17h, réalisation d’un collage géant sur ce thème avec plusieurs classes d’écoles de Grenoble, atelier qui sera également ouvert à tout public entre midi et deux et après 17h (apportez vos revues périmées, et paire de ciseaux).

l Rives (38), rencontre-dédicace dimanche 19 mars toute la journée dans le cadre du Printemps du Livre (salle F.-Mitterrand).

l Echirolles (38), rencontre-dédicace lundi 20 mars à 18h à La Rampe, dans le cadre du vernissage de l’exposition des originaux des collages du livre " vous avez dit : droits de l’homme ? " (exposition dans le hall de La Rampe du 20 mars au 5 avril) accueillie par la Ville dans le cadre de Cité Plurielle (semaine contre le racisme). Par ailleurs, atelier tout public avec réalisation d’un collage géant contre le racisme, au parc de la Frange Verte le samedi 18 mars toute la journée (apportez vos revues périmées, et paire de ciseaux).

l Fontaine (38), dans le cadre des rencontres interculturelles, rencontre-dédicace mardi 21 mars à 18h, à la MJC de Fontaine (Bd, Jolito-Curie) - en présence également et en principe, de Marcel Trillat, journaliste réalisateur de télévision qui a commis un texte pour mon livre et qui présentera son dernier film à 20h30 salle Edmond-Vigne à Fontaine.

l Fontaine (38), exposition " vous avez dit : droits de l’homme ? " au collège Gérard-Philipe, du 9 mai au 2 juin 2006, avec diverses rencontres avec les élèves.

l Seyssinet (38), poursuite du travail en atelier découpage et collages avec les élèves du Pôle Relais au lycée Aristide-Bergès (lycéens en rupture d’avec le système scolaire) ; un travail engagé en décembre et qui se poursuit jusqu’en mai.

l Grenoble (38), rencontre-dédicace organisée par l’Association des Amis du musée de la résistance et de la déportation Isère, le Musée du même nom et la Maison des droits de l’Homme à Grenoble le samedi 13 mai à 14h, dans le cadre d’une visite de la prochaine exposition consacrée à l’Argentine (exposition du et au Musée de la Résistance).

l Mirabel (07), exposition " vous avez dit : droits de l’homme ? " à l’invitation du festival de théâtre organisé par la compagnie Zarina Khan, du 21 juillet au 7 août 2006.

l Saintes (17), rencontre-dédicace au Salon du livre des droits de l’homme, les 25 et 26 novembre 2006 (à confirmer).

Et d’autres idées en cours de réflexion et d’élaboration. Si vous avez une idée, une proposition, n’hésitez pas à me contacter, pour une rencontre-dédicace avec ou non l’exposition, une exposition... ici ou ailleurs...

Luc

A LIRE SUR SISTOEURS.NET
A lire cette interview de moi par Séverine Capeille
pour le site sistoeurs.net (qu’elle anime) :
http://www.sistoeurs.net/ss/article.php3?id_article=119
et cet article qu’elle a écrit pour mon livre
"vous avez dit : droits de l’homme ?"
à paraître fin février 2006 :
http://www.sistoeurs.net/ss/article.php3?id_article=168#liens_forums

EXPOSITION VIRTUELLE
A voir en ce moment une exposition
virtuelle de mes découpag&collages sur le site
aministia.net (site animé par Didier Daeninckx) sur :
http://www.amnistia.net/exiles/quinton/quinton200.htm

Luc Quinton
16, rue Esclangon. 38600 Fontaine
06 82 62 89 33
lucq.quinton@laposte.net


Des collages immédiat !

Des textes signés d’ami-es comme Jean-Pierre Chambon, Hechemi Ameur, Dalila Méziane, la Compagnie Jolie Môme, Zarina Khan, Michel Dibilio, Jacques Gaillot, Jean-Luc Einaudi, Lisette Vincent, Horria Saïhi, Jean-Pierre Boccar, Willy Ronis, Roger Martin, Pierre Fugain, Marcel Trillat, Yves Gaudin, Didier Daeninckx, Abdelrahman Naceur, Chris (Anka), Jack Hirschman, Jacqueline Madrennes.

décollage immédiat !

" Artisan colleur " : c’est ainsi que se définit Luc Quinton. On l’imagine aisément en colleur d’affiches sauvage, en colère contre toutes les injustices sociales. Son matériau est des plus simples : de la colle et des images. (...) Les collages naissent dans la brusquerie, en un éclair. (...) Contre les grands mots des beaux discours, contre le baume de l’emphase, les images témoignent vertement. (...) Luc Quinton redonne en quelque sorte une seconde vie à des images qu’on ne sait plus voir pour les avoir trop vues. Le collage est une façon, en faisant se téléscoper deux faces du même monde, de bousculer les habitudes, de redonner vigueur à ce qui était devenu, par lassitude et saturation, hélas trop banal. (...)

Pour Luc Quinton, le collage est aussi une manière raccourcie de raconter, ou plutôt de suggérer, une histoire. Une part de rêve naît du rapprochement d’univers étrangers, hétéroclites, comme la rencontre du parapluie, de la machine à coudre et de la table de dissection de Lautréamont a pu inspirer les surréalistes. (...) C’est du côté de chez Prévert, un autre artisan colleur, que musarde volontiers Luc Quinton. (...) Quelquefois, c’est comme si l’on entrouvrait quelque mot-valise de Lewis Carroll. Les collages sont comme des pistes d’envol pour l’imagination.

Attention, décollage immédiat !

Jean-Pierre Chambon, écrivain

hallucinant

En lisant ton message qui d’ailleurs m’a fait "halluciner", pour ne pas dire que ce que tu as écris sur moi est hallucinant...

Enfin, c’est vraiment de l’hallucination, de jour en jour je découvre en toi l’artiste avec un A majuscule... Je t’ai cherché partout hier soir dans mon film que j’ai vu et revu ; il y avait beaucoup de manifestants mais pas toi. En revanche, mes compatriotes étaient là, entourés des manifestants qui mangeaient leurs merguezs... Mais, l’essentiel, c’est que je t’ai retrouvé dans le film du vernissage. Je tiens franchement à te dire que je suis très flatté et heureux de t’avoir connu, espérant que nous travaillerons ensemble afin de lutter, chacun de son côté, pour faire changer les choses et les mentalités des deux rives...

Demain, l’avenir c’est nous et pas les autres... Seulement, il faut y croire, c’est tout !

Ton ami, l’artiste entre guillemets, qui est halluciné par ton travail.

Hachemi Ameur, peintre, miniaturiste, enlumineur ;
directeur régional de l’Ecole des Beaux arts de Mostaganem (Algérie)

pas morts en vain

Pour que personne ne puisse dire demain "je ne savais pas"
Pour que l’appel et le cri d’un peuple lancé en ces temps de terreur et de ténèbres trouvent écho, et le combat des vivants ne sera pas inutile, et les morts ne seront pas morts, en vain
Honte à celui qui aveugle, tue un enfant
Honte à celui qui viole une femme enceinte
Honte à celui qui mutile, décapite une fillette
Nul salut pour celui qui égorge l’intelligence
Nul salut pour celui qui éteint la lumière
Nul salut pour les barbares fascistes qui ôtent la vie.

Dalila Méziane, avocate algérienne

vivant, comme dirait Prévert

Avec Luc, ça colle ! D’abord Luc, il aime Jolie Môme, et Jolie Môme elle est comme elle est, elle plaît à qui elle plaît, elle dit Oui à ceux qui l’aiment...

Ensuite, Luc, il est rigolo, il aime rire, il est vivant, vraiment vivant comme disait le camarade Prévert et parce qu’il est vivant, ses collages aussi le sont, et bigrement, fidèles à ses engagements politiques, loin de la culture aseptisée aujourd’hui de bon ton. Mais au fait, est-ce un militant artiste ou un artiste militant ?

Au fond peu importe, dans un sens comme dans l’autre, ce qu’il fait nous plaît, nous plaît beaucoup, fond et forme confondus.

La Compagnie Jolie Môme

l’homme se lève

Force de dénonciation
Cri à déchirer le désespoir
L’homme se lève
Merci.

Zarina Khan, sociologue, réalisatrice
L’une des quatre françaises nominées pour le prix Nobel de la Paix 2005

metteur en scène d’images

Je suis très touché par le travail de Luc Quinton... Ses collages racontent des histoires humaines, comme au théâtre. Comme un glaneur, il récupère des instantanés de vie, des images, des mots, des photos destinés aux oubliettes. Avec beaucoup de respect et de sensibilité, il les invite à côtoyer ton univers, à devenir les acteurs et les témoins de tes préoccupations. Il leur offre une deuxième vie sans complaisance, toute en révolte. Confrontés aux joies et aux douleurs, ses créations trouvent la théâtralité nécessaire à l’interpellation.

Mettre en image des mots ou mettre en scène des images, au bout du bout, on y rencontre les hommes.

Michel Dibilio, metteur en scène

une rebelle dignité qui interpelle

La dignité rebelle d’hommes et de femmes ça existe. Je la rencontre avec des sans papiers qui n’en finissent pas d’attendre leur régularisation, ou avec des familles qui continuent d’être entassées dans une seule pièce. La dignité rebelle les a faits entrer en résistance. La colère les a mis debout. L’injustice a provoqué en eux un sursaut de dignité. Le désespoir accumulé s’est transformé en révolte. Ils ont fait entendre une parole que personne d’autre n’aurait pu dire à leur place. Leurs luttes ont montré qu’il n’y avait pas de fatalité. Ils sont passés du mépris à la dignité.

J’aime ces slogans qui émaillent les manifestations : « Qui sème la misère, récolte la colère » ; Un toit, c’est un droit » ; Expulsons la misère, pas les immigrés » ; « On ne veut pas de la charité, on réclame la justice ».

Quand des exclus refusent les contraintes d’un système qui les rejette, les tenants de l’ordre établi ne peuvent plus dormir tranquille. La dignité rebelle, ça ne se perd pas, ça ne se prend pas, ça ne se vend pas. Mais ça fait toujours peur aux gens du pouvoir. Avec eux, l’espoir nous est donné qu’un autre monde est possible pour rendre la terre habitable à tous.

C’est cette rebelle dignité qui interpelle si naturellement chacun d’entre nous dans les collages de Luc Quinton, créations qui appellent à la résistance.

Jacques Gaillot, évêque de Partenia

fraternel

Je ne puis penser à toi, Luc, sans aussitôt évoquer Lisette l’Algérienne*. C’est elle qui nous a fait nous rencontrer. (...) Fraternel envers Lisette, à Fontaine, tu l’as été. En cette vieille voyageuse sans bagages, si seule, si frêle, n’ayant que le verbe pour richesse, tu as su percevoir la vive mémoire des combats qui ont porté sa vie : le refus du colonialisme, l’engagement contre le fascisme, l’éducation des enfants, l’égalité des femmes... Tu as vu s’avancer à ses côtés l’immense cohorte des femmes des douars, des enfants aux yeux malades, des grévistes d’Oran, des combattants des Brigades Internationales, des enfants de Barcelone, des réfugiés espagnols bombardés, des prisonniers de Barberousse, des réfugiés algériens au Maroc, des femmes d’Alger... Tu as senti qu’elle avait quelque chose à nous transmettre sur la vie, cette résistante qui, condamnée à mort par une section spéciale de Pétain, avait attendu l’exécution chaque nuit. Quelque chose de fragile qui risquait de disparaître si l’on y prenait garde. Voilà pourquoi, sans doute, j’ai l’impression de te connaître depuis longtemps.

Jean-Luc Einaudi, historien, spécialiste de la guerre d’Algérie - février 2001
*Lisette Vincent, fille de colons en Algérie, institutrice, combattante pour l’indépendance de l’Algérie, décédée en 1999 à l’âge de 91 ans à Fontaine (Isère) et à qui Jean-Luc Einaudi a consacré un livre, "Un rêve algérien" (Editions Dagorno, 1994. Réédité chez Puf-Quadrige, 2001).

si riche de sens

Bravo Luc ! Et merci pour tous tes messages si riches de sens.

Lisette Vincent, février 1998

rêver

Merci Luc pour ce montage qui, j’espère, démontera ceux qui nous empêchent d’exister et de rêver.

Horria Saïhi, réalisatrice à la télévision algérienne, militante féministe

un plus fou que les autres

Félicitations pour cette création où le scalpel met en avant les flous de notre société qui devrait se dire que dans un monde où tout le monde se grime, la vérité paraît un masque !

Si, à chacun pour soi est le pendant du " bonjour madame " oublié par beaucoup, je suis fier de compter comme nouveau " mordu " un plus fou que les autres.

Jean-Pierre Boccar , président des Mordus des cafés historiques

colleur vaillant et joyeux

Vous êtes, cher Luc Quinton, un décolleur farouche de conneries inexpiables et un colleur vaillant et joyeux de vérités qui réveillent.

Willy Ronis, photographe

de la race des Gavroches

Luc est de ceux qui vous réchauffent le coeur, lui qui, en quelques minutes, avec la même force qu’un récit de Didier Daeninckx ou d’une chanson d’Allain Leprest, vous persuade, par la seule vertu de sa présence et de son travail, que, non, décidément non, le monde n’est pas peuplé que de salauds, de profiteurs et de margoulins.

(...) Comment ne pas se retrouver dans le poing que brandit une femme dévoilée en songeant au calvaire de ses soeurs afghanes, comment ne pas ressentir l’irrésistible envie de faire voler en éclats la vaisselle insolente qui nargue les affamés, comment ne pas partager un peu de la solitude en chaussons de ceux qu’écrase le monde impitoyable des pays du G7 ? Comment, enfin, ne pas s’émouvoir de cette image de feu, aux multiples significations ( dans le collage « déclaration universelle » ? (...) L’Enfant résiste. C’est que le socle sur lequel il s’est juché est d’un matériau imputrescible, ininflammable. C’est que l’Enfant est de ceux que ne cessa jamais de chanter Hugo, à qui l’on revient toujours au mot d’Humanité. De cette race - qui n’a rien à voir avec La race - des Gavroche, de l’Enfant grec, de son frère de dix ans « pris sur une barricade, au milieu des pavés » pendant la Commune...

Dans " Les Anciens de Saint Loup ", Pierre Véry écrivait : « Il arrive que des fantômes d’enfants laissent avec confiance leur main dans la main de l’homme qu’ils sont devenus. On appelle cela une grâce ». Je suis persuadé qu’elle a été écrite aussi pour Luc Quinton...

Roger Martin, écrivain - février 2001

émotion et vérité

Entre Luc et moi, il n’y a pas de barrage de générations malgré nos 40 ans de différence ; nous avons le même âge, celui de la résistance à la bêtise humaine, l’âge du militant contre toutes formes d’obscurantisme, d’intégrisme et de fascisme. Si je ne me sens pas autorisé à porter un jugement sur le travail de Luc, je peux dire combien l’émotion et la vérité qu’il exprime au travers de ses collages va tout à fait dans le sens du combat qui est le nôtre. Il démontre d’abord que tous les moyens sont bons, de la lutte armée de jadis à la création artistique, pour dénoncer les résurgences de ce qui animait hier les valets d’Hitler. Ses collages participent à cette dénonciation des droits de l’homme bafoués presque partout dans le monde.

Avec ses ciseaux, de la colle et l’imagination qui le caractérise, comme un militant aux aguets de l’injustice, Luc fait passer un message ; il interpelle et gueule ainsi et de belle manière.

Avec Luc, nous sommes à l’unisson parce que nous faisons le même " boulot ", celui qui consiste à partager avec le plus de monde possible notre enthousiasme à combattre la bête immonde.

Pierre Fugain, résistant, commandant FFI commandeur de la Légion d’Honneur,
et père de Michel

la tentation de la beauté

Drôle de tête. Moustache en bataille. Mi-anar, mi-truand des années 1900. La bande à Bonnot à lui tout seul. Et puis ce regard brumeux. Il y a des regards limpides, intacts, qui se laissent traverser par les coups de chien de la vie, sans sourciller, sans rien retenir. Luc Quinton, c’est l’inverse. Il y a au moins trente-six guerres, cent-cinquante massacres et cent mille petites misères qui ont laissé leur trace entre ses paupières, comme une poussière triste. Avec un petit sourire en-dessous, comme pour s’excuser d’en avoir tant vu sans avoir rien pu oublier. (...)

« Elle est terrible la tentation de la bonté... »disait Bertold Brecht. Voilà un type incapable d’y résister, c’est sûr. Un type très mal barré. Comme un brocanteur spécialisé dans les douleurs et les injustices, il n’en loupe pas une. Il les entasse. Seulement voilà : il a un truc. Il fait des rapprochements. Il appelle ça des " collages ".

C’est simple comme le jour. C’est beau comme un grain de sable qui gripperait à lui tout seul l’usine à gaz des empêcheurs de vivre.

Elle est terrible la tentation de la Beauté.

Marcel Trillat, journaliste, rédacteur en chef à France 2 ( " Envoyé spécial " )
poème souffle coupé

Sous les huées des enfants prodige,
malgré les menaces des maîtres,
colleur d’affiche, petit collé jamais caillé des quatre jeudis
brise d’angles le miroir et la toute sorte de cristaux liquides

Zapeur à l’arrêt mouche dans les épluchures de la vie,
est être ou pas né être pour voir ça
ici ailleurs en même temps
Combat
cancre au combat dans le nuage de l’encre du congre et de la pieuvre à mille bras
Combat
pourpre
Pour
hommes femmes et enfants et chiens couverts de boue d’abord,
tous d’abord
et pour qu’il se secouent chiens fous
en un commun accord
de bâbord à sabord
avè ou sans assent
toute classe race et réserve de chasse confondue
en une redéfinition du squelette complète de l’espoir
main à dix doigts tendus
grappes de mains
poignées de têtes
et rêve-vue-nu d’hirondelle

Miserere novice
fonce
petit colleur de petits bouts d’affiches
franchit fou rouge chandelle
et fronde flamme au coeur boutant juste le lieu même
de l’éboulement (entre parenthèse orchestrée),
où toute espérance de vie n’est qu’une rustine percée d’illusion
cet air en liesse, cette taffe d’un clope du dernier renoncement
 souhait écrasé -...

L’hallali de tout un chacun du commun des mortels,
fait de ton réveil matin
la raison même du décapage d’un jour, de sa lumière,
de la découpe de ces mystères
au sein flou de la justice des "hautes" de leurs lois...

poème fusion réseau plan caché
d’inspiration Prévertien ou pervercien !!!...
Poème à lire dire et souffler
Poème Souffle Coupé

Yves Gaudin, rhapsode

déclaration des gauches de l’homme

L’artiste, avant tout, c’est un regard décalé, une manière de toiser le monde en refusant d’être dans le rang, de battre des paupières en cadence, de s’esclaffer au rythme des rires enregistrés, d’applaudir au signal, d’attendre le coup de feu pour jaillir des starting-blocks. L’artiste, c’est un faiseur de faux-départs, un brouilleur de code-barre, un type ou une typesse qui ne respecte pas la règle du jeu, et lance " dix de der " en abattant une figure, au tarot. L’artiste, c’est celui qui ne fuit pas le monde, mais qui signale que le monde fuit. Qui a préservé assez de sensibilité pour saisir la multiplicité des réels, et qui ne parvient pas à garder ça pour lui, qui en fait profiter les autres, au risque de les déstabiliser, de couvrir le ronronnement rassurant de la vie ordinaire. L’artiste, c’est un donneur d’alerte, un oiseau de mauvais augure dont on tente de confiner les cris dans les musées, les galeries, pour mieux les étouffer. Un artiste, ça se cache quelques fois derrière une moustache en broussailles, un nuage de malice dans les yeux, pour qu’on accepte que nous soit signalé tout le mal qu’on nous fait.

Et s’il y avait une image, une seule, ce serait celle, à charge, de ce jeune sans-papiers charriant une brouette dans une décharge de vieux papiers, un pilon, cet endroit du monde où les mots sont mis au pilori. Des vieux papiers que Luc Quinton sauve du néant en nous rappelant que le mot " livre " nous vient tout droit de " liber ", une racine latine qui signifie " écorce d’arbre ", ( la matière qui a donné naissance au papier ), tout autant que " libérer ".

Du collage de sens.

Didier Daeninckx, écrivain romancier

l’angoisse

L’angoisse
c’est le jour froid sans pain
L’angoisse
c’est l’attente du matin
L’angoisse
c’est le réveil de l’orphelin
L’angoisse
c’est l’amour cherché en vain
L’angoisse
c’est la face de Caien
L’angoisse
c’est juste d’être humain

Abdelrahman Naceur, philosophe, conteur, homme de théâtre... - Voiron, 13 mai 2003
Poème offert par Abdelrahman Naceur le 13 mai 2003 lors de notre rencontre à l’occasion de son passage à Voiron (Isère) dans le cadre du festival des Arts du récit, quelques jours avant le terrible tremblement de terre qui a fait des milliers de victimes en Algérie, détruisant notamment sa maison...
très fort

Oui, je trouve vos collages très forts et très artistiques.

Bien à vous.

Jean Ferrat

Comme une bouffée d’intelligence

Ces quelques mots pour exprimer toute la tendresse que je ressens face à ce qui pourrait passer, de prime abord pour un combat, inutile, perdu d’avance.

Celui de l’artiste face à la folie du monde, à la dérive, la haine et l’ignorance. Et pourtant le travail de Luc Quinton ne fait-il pas partie de cette indispensable pensée qui peut, à force de persévérance, créer comme une onde positive, une bouffée d’intelligence, une gerbe d’espoir ?

Si les battements des ailes d’un papillon peuvent déclencher un ouragan, comment ne pas croire, ne pas espérer, que la bêtise des hommes peut-être balayée un jour par un battement de cœur ?!.

Serge Papagali, comédien humoriste

pour décoller

Mais à force d’écouter tu n’entends vraiment plus rien
Le mot d’ordre a bien changé,
un pour tous et tous pour rien
On n’arrête pas le progrès, après les brebis, les vaches
On finira par nous cloner comme de pauvres tâches...
Des collages pour décoller...

Chris, du groupe Anka, l’énergie rock

les entorses aux droits

Dans les mains d’un homme de profonde conscience, un Hearthfield ou un Quinton, un collage est fait de larmes, de blessures, des chutes de ce tissu conscient qu’est la mentalité cinématique collective parce que le cri urgent de l’artiste doit être entendu comme un rendu puis un raccommodage du monde à travers le sens de l’image évoquée.

Quant aux droits de l’homme on sait que ce ne sont pas les droits mais les entorses à ces droits qui continuent à dominer et à oppresser la plupart des hommes du monde.

Jusqu’à ce jour, et pour la transformation du chagrin et de la dévastation, Luc Quinton a maîtrisé l’art du collage - non pas pour sur réaliser la réalité ni pour la « dadifier », pas plus en vue de l’apprêter pour être à la page dans quelque magazine de mode dégradant, mais pour délivrer des messages de souffrance humaine et l’espérance d’une telle façon que l’œil/l’âme résonne avec une dignité monumentale qui accompagne cette sensation ressentie à la naissance d’une révolution de l’esprit. Ce sentiment souvent dominé, bombardé par la superficialité, marginalisé et détesté, reste le cœur brûlant dans le centre du soleil éternel qui promet le futur à chacun de nos instants de vie, à notre propre souffle.

Que ces quelques lignes aident à comprendre ce à quoi Luc Quinton se consacre dans sont art, à savoir mettre fin à toute forme d’injustice humaine une fois pour toutes. Et pas demain mais maintenant !

Jack Hirschman, universitaire, écrivain poète étasunien

Rendre les gens acteurs de leur conscience

Il y a ce que Luc nous dit. Il y a aussi « comment » il nous le dit. J’aime cette façon qu’il a de venir à notre rencontre par petites touches et petits formats. J’aime cet entre deux qu’il crée et structure, où les signes, feuillets fragiles sont autant de cris d’alerte, qui nous font aller du monde à soi et de soi au monde. C’est chaque fois une expérience sensible, concrète où jamais nous ne sommes dépouillés de nous-mêmes.

Les moyens employés sont sobres, la technique dépouillée, minutieuse, implacable, les outils simples, presque quotidiens. J’aime à imaginer la gestuelle précise, lente, attentive, la tension et la maîtrise musculaire, malgré l’urgence à dire. Parce qu’il y a urgence à dire l’inacceptable, l’intolérable, la misère, l’injustice, la haine.

Bien sûr, il y a le temps de l’expo inscrit dans un programme et un calendrier. Mais il y a aussi un temps qui change de nature, celui de l’histoire qui croise celle de chacun d’entre nous, de notre engagement et de notre responsabilité éminemment individuelle, éminemment collective. Le travail de Luc est pour moi dans la qualité des cheminements et des rencontres qu’il provoque, dans cette volonté de rendre les gens acteurs de leur conscience d’eux-mêmes et des autres.

Jacqueline Madrennes, enseignante d’école maternelle