Accueil > [zpajol] Toulouse : d’autres infos, d’autres urgences d’autres manifs ...

[zpajol] Toulouse : d’autres infos, d’autres urgences d’autres manifs ...

Publie le vendredi 1er septembre 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

[zpajol] Toulouse : d’autres infos, d’autres urgences

Un message sur la liste informait de l’annulation de 3 APRF par le TA de
Toulouse hier.
D’autres ont été cassées ce matin.

Par ailleurs, un couple d’origine kurde de Turquie est arrivé au centre de
rétention de Toulouse en provenance de Saone et Loire, avec leur enfant d’un
an. Hier la mère a fait une tentative de suicide dans le CRA et a été
évacuée aux urgences.
Le père et l’enfant ont été présentés ce matin devant le JLD dans le centre
de rétention, en présence d’une vingtaine de soutiens qui ont rempli la salle.
La décision a été mise en délibéré.

Enfin, ce matin, une jeune majeure lycéenne à Toulouse, suivie par RESF, a
été interpellée avec sa famille au CADA où ils et elles résidaient.
Une mobilisation a été engagée. A la suite un topo sur la situation.


Suite des infos sur la menace d’expulsion qui pèse sur Amina et sa famille.

Pour rappel, Amina est une jeune majeure, originaire d’Azerbaïdjan et
scolarisée au lycée Bellevue de Toulouse. Suivie par le Réseau Education
Sans Frontière, elle a été placée sous la protection symbolique de Salah
Amokrane, conseiller municipal Motivé-e-s de Toulouse lors d’une opération de
parrainage organisée par RESF le 1er juillet dernier.

Ce matin, vendredi 1er septembre 2006, à trois jours de sa rentrée scolaire,
Amina a été interpellée avec ses parents au Centre d’Accueil de Demandeurs
d’Asile où ils résidaient.
La PAF est revenue une heure plus tard rafler les autres membres de la famille.
Tou-te-s ont été placé-e-s en garde à vue au commissariat central de
Toulouse. Toute la famille est sous le coup d’un APRF qui peut être mis à
exécution à tout moment par une expulsion vers l’Azerbaïdjan.

Dès l’annonce de leur interpellation, le RESF a initié une mobilisation et des
interventions auprès du Préfet récemment entré en fonction, afin que la
procédure d’expulsion en cours soit interrompue, qu’Amina et sa famille soient
remis-es en liberté et leur cas réétudié avec bienveillance de manière à
ce que leur situation administrative soit régularisée, et qu’Amina fasse sa
rentrée lundi.

Un rassemblement d’une centaine de personnes (enseignant-e-s du lycée Bellevue,
membres de RESF, soutiens associatifs et syndicaux, responsables politiques et
élu-e-s...) a eu lieu à partir de 13:30 devant la Préfecture. Une
délégation, composée de représentant-e-s de RESF, d’une enseignante, du
conseiller municipal de Toulouse parrain d’Amina, du conseiller général du
secteur du lycée ainsi que du Député-Maire de Ramonville) a été reçu par
une représentante du Cabinet du Préfet et la Directrice de la Règlementation
et des Libertés.

La délégation a souhaité avoir des informations sur la situation d’Amina et
de sa famille, dont nous ne savions rien jusqu’alors malgré nos demandes. Les
autorités préfectorales ont également été informées des revendications et
de la détermination qui est celle du réseau de maintenir la mobilisation lors
de cette rentrée scolaire et du fait que cette interpellation ne peut que la
renforcer.

Les autorités préfectorales ont confirmé qu’Amina et sa famille avaient bien
été interpellés ce matin et placés en garde à vue. Qu’ils et elles
seraient transféré-e-s en centre de rétention. Elles ont informé la
délégation qu’elle serait avisé de ce qui va se passer et notamment du
placement en centre de rétention.

Nous savons par ailleurs que le centre de rétention de Cornebarrieu (récemment
ouvert et qui porte à 140 le nombre de places en rétention contre 60
auparavant) s’apprête à recevoir ce week-end 29 personnes arrêtées et
placées en rétention administrative, dont des familles. Ce qui laisse penser
qu’Amina et les membres de sa famille seraient placé-e-s au centre de
rétention de Toulouse prochainement.
Toutes seraient originaire d’Etat de l’est de l’Europe. Ce qui laisse penser
cette fois-ci qu’une opération d’éloignement groupé d’étranger-e-s vers des
Etats d’Europe centrale et de l’Est.

Ce type de procédure d’éloignement, dénoncé par la Cour Européenne des
Droits de l’Homme, a pourtant cours de manière régulière.
Elle nécessite des rafles ciblées en fonction de leurs nationalités afin de
remplir un avion prévu à l’avance.
On a pu avoir connaissance cet été en particulier d’une expulsion massive par
charter qui a été organisé au mois de mai contre des Roumain-e-s. L’avion,
qui avait initialement embarqué des familles sur Paris, avait fait escale à
Toulouse (où l’on avaient procédé des interpellations dans un camp de
nomades) pour le compléter avant d’atteindre Bucarest.

La mobilisation soit s’amplifier sur Toulouse, et prendre une dimension plus
importante lundi, jour de la rentrée.
Alors qu’une tournée des écoles, collèges et lycées était déjà
programmée pour lundi avec des membres de RESF, des élu-e-s, des marraines et
des parrains, la communauté scolaire du lycée Bellevue informera les élèves
et personnels du lycée Bellevue, où Amina est scolairisée, de sa situation.

Et un rassemblement de celles et ceux qui refusent ces expulsions est dors et
déjà appelé :

rassemblement devant la Préfecture
lundi 4 septembre 2006
à 18:00
place St Etienne

Messages

  • Toulouse : d’autres infos, d’autres urgences

    Un aperçu de l’histoire de la famille kurde "déplacée" de Gueugnon à Cornebarrieu
    mercredi 30 août 2006 - Gueugnon— http://www.lejsl.com/actu/setl/20060830.JSA0086
    Des sans-papiers expulsés hier à Gueugnon Une famille turque redoute désormais le retour au pays La mesure d’expulsion est devenue effective, hier matin aux aurores dans cet immeuble du quartier des Bruyères à Gueugnon Sans-papiers, un couple et leur fille âgée de 13 mois ont rejoint hier le centre de rétention de Toulouse. Le père, opposant politique, craindra pour sa vie au moment de rejoindre la Turquie.
    Bien sûr, l’arrêté préfectoral datait du 11 août. Pourtant, personne n’attendait une mise en application aussi rapide. Hier matin, les services de gendarmerie ont procédé à l’expulsion d’une famille turque, réfugiée en France depuis 2004 et résidant dans la cité HLM des Bruyères à Gueugnon. Jeanne Joly, responsable locale de la Ligue des Droits de l’Homme, était sur place : « Il était sept heures moins dix lorsque cinq gendarmes sont arrivés. D’ailleurs, ceux-ci ont eu un comportement très correct. Évidemment, il y a eu des larmes. C’était déchirant ». Aujourd’hui, Huseyin Yilmaz, 35 ans, son épouse Hatun, 22 ans, et leur fille Olivia, 13 mois, ont rejoint le centre de rétention de Toulouse, ultime étape avant un retour en Turquie.
    Au pays, Huseyin semblait avoir une vie bien rangée. Fonctionnaire, il travaillait à l’université de sociologie d’Ankara. Son destin a basculé le 25 mai 2004. Ce jour-là, il participe à une manifestation dans les rues d’Istanbul. Ses revendications : davantage de libertés et le droit d’étudier le Kurde, la langue de son peuple d’origine. La riposte des forces de police ne se fait pas attendre : arrêté, Huseyin Yilmaz subit un interrogatoire musclé qui l’amène à affirmer qu’il finance le PKK (Parti des Travailleurs Kurdes), dont la branche la plus radicale a recours au terrorisme. Provisoirement relâché, il est puni de trois ans et trois mois de prison ferme.
    A l’annonce de la sentence, Huseyin et Hatun, son épouse, prennent la fuite à bord de leur camionnette, traversent l’Allemagne avant d’atteindre la France à Strasbourg. Ils y resteront jusqu’à la naissance de leur fille Olivia, qui verra le jour en juillet 2005 à Paray-le-Monial, avant d’intégrer le Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile (CADA) de Digoin. Pendant ce temps, Huseyin met tout en œuvre pour obtenir l’asile politique. Il essuie un premier refus auprès de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides), un premier appel débouchant sur le même verdict. « Nous avons apparemment eu des traductions très fantaisistes du jugement turc », explique Jacqueline Bulh-Lambert, présidente de la fédération départementale de la Ligue des Droits de l’Homme, pour expliquer ces refus successifs. Un dernier recours n’a, lui, pas eu le temps d’aboutir. Sans-papiers et en fin de droit au CADA de Digoin, les membres de la famille Yilmaz s’étaient installés, il y a un mois, dans un appartement du bâtiment K au quartier des Bruyères à Gueugnon. Elle bénéficiait des aides de la cellule d’urgence, mis en place par la municipalité en collaboration avec les associations caritatives locales. Ce soutien était indispensable lorsque l’on sait que les Yilmaz disposaient seulement de 220 €Êpar mois pour vivre.
    « Sur l’aspect humain, je suis évidemment choqué, a réagi le maire de la ville, Alain Bailly. Je suis pourtant certain que ces gens pouvaient s’intégrer ici. Comme souvent, tout s’accélère quelques jours avant la rentrée des classes ». « C’était une famille bien sous tout rapport, poursuit Jacqueline Bulh-Lambert. Nous avions la conviction qu’ils disaient la vérité. En tout cas, ce ne sont pas des motifs économiques qui les ont amenés à quitter la Turquie ».
    Aujourd’hui, Huseyin Yilmaz craint ni plus ni moins que pour sa vie en revenant dans son pays. Débouté dans son processus de demande d’asile, il vit, en compagnie de sa femme et de sa fille, une période transitoire et non-déterminée à Toulouse. Désormais, le dernier espoir réside entre les mains de la Cimade, une organisation non gouvernementale ayant accès aux centres de rétention.
    Cette première mesure d’expulsion en Saône-et-Loire en appellerait-elle d’autres ? C’est en tout cas ce que redoute Marc Sage, porte-parole du Réseau Éducation Sans Frontière 71, en faisant référence à cette famille angolaise, également menacée à Chalon-sur-Saône.