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Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale.
Publie le mardi 12 juin 2007 par Open-Publishing14 commentaires

Dans un souci de débat, nous expliquons brièvement pourquoi nous considérons qu’Olivier Besancenot fut, hélas, un candidat trop comme les autres dans la Star Academy politique de 2007.
Sur chaque tract et affiche des candidats de la LRC aux législatives, on pouvait lire en bas "X, soutenu(e) par Olivier Besancenot." Avec en prime, sur les affiches, une photo du facteur en question. En quoi est-ce que le fait d’être soutenu ou non par Oliver Besancenot constitue un argument rationnel invitant au vote LCR ?
Ce type de mention - tampon label rouge - paraît pour le moins étrange, surtout quand on entend par ailleurs des militants de la Ligue expliquer qu’ils sont opposés à toute personnalisation médiatique du parti autour de Besancenot, qu’il n’est qu’un porte parole, que c’est le collectif de la Ligue qui prime, etc.
La LCR a produit un candidat séduisant qui passe très bien dans les médias et, comme les publicitaires, elle entend rentabiliser le capital sympathie de Besancenot. Que la Ligue commence donc par assumer son choix de la stratégie marketing en politique. Ensuite, nous pouvons discuter de ce choix. Mais si la Ligue pratique la langue de bois, en faisant comme si elle refusait toute compromission avec les formes médiatiques dominantes, alors il n’y a même pas de débat possible. Qu’ils nous disent « nous avons fait le choix d’une campagne utilisant les stratégies de communication et de marketing issues de la publicité, et la focalisation médiatique sur une personne. » Car c’est le cas. Ils pourront ajouter ensuite « car nous considérons que c’est une nécessité politique dans le contexte présent. » Ce qui ouvre le débat. Première mise en garde donc, sur la tendance à l’hypocrisie, peu constructive. Amis de la Ligue, arrêtez de nous prendre pour des cons, et de nous dire « mais non, c’est faux, on ne fait pas de comm’ ! ».

Pourquoi nous contestons le recours aux stratégies marketing en politique ?
Tout d’abord parce que c’est de l’espace pour l’information politique sur les tracts et les affiches qui est sacrifié. L’espace consacré à l’information réelle, et donc subversive, est tellement limité qu’on ne peut se permettre de le remplir de photos design ou de symboles 100 % marketing.
La publicité mérite toujours un décodage. La phrase de comm’ à partir de laquelle nous discutons signifie en clair "X est copain/copine avec le facteur que vous trouvez sympa, donc c’est super, votez pour lui/elle !" Le but est clairement de créer une effet cognitif de séduction, utilisant le capital sympathie du leader d’extrême gauche le plus médiatiquement côté. La démarche est donc anti-réflexive : c’est de la publicité.
Faut-il rappeler que les voix de personnes qui ont besoin des mentions "vu à la télé" et "soutenu par Olivier Besancenot" pour se prononcer, ne nous intéressent pas pour construire une résistance durable ? Maintenir ces personnes en situation de client errant dans le supermarché politique, c’est permettre qu’à la première réforme anticapitaliste menaçant le confort de leur non-vie, elles votent pour nos ennemis, exactement comme elles avaient voté pour la résistance, selon les mêmes procédés publicitaires. La prise de pouvoir ne doit que succéder la prise de conscience ! Toute prise de pouvoir déconnectée d’une prise de conscience, d’un changement profond dans les mentalités, n’est qu’illusoire, et donc dangereuse car elle débouche toujours sur un bain de sang. Tirons des leçons de l’histoire : « Les révolutions qui commencent en troupeau finissent à l’abattoir. »
L’urgence est au contraire d’informer sérieusement ces personnes pour qu’elles ne choisissent plus leur candidat comme elles choisissent entre Fanta et Coca, en fonction d’un slogan martelé pour éviter toute réflexion, en fonction de la tête maquillé d’un candidat formaté et fashionisé.
On est d’accord pour dire que la spectacularisation de la politique, débutée dans les années 1960, a dramatiquement appauvri le débat d’idées. Pourquoi dans ce cas décidez-vous d’y participer allègrement ? Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Mêmes recettes marketing, mêmes gâteaux aliénants. Comme elles sont dramatiquement oubliées, les critiques de l’industrie culturelle et de la société du spectacle. Avec comme leader de l’anticapitalisme, un beau petit prince mis en scène et qui signe des autographes, les bourgeois doivent tranquillement sourire et se reposer sur leurs billets.
Utiliser des procédés cognitifs de persuasion, (usage cynique de la psychologie et de la sociologie), qui font d’autrui un être passif, un client à séduire, malgré lui, c’est clairement collaborer et prendre joyeusement part à la mortifère mascarade spectaculaire qui colonise l’ensemble de nos vies.
Nous cherchons à convaincre des humain-e-s que la seule vie qui vaille est une vie digne, debout. Nous cherchons à expliquer à nos proches que courber l’échine sous les coups de la domination, ou participer par l’inaction au massacre collectif de l’espèce humaine et de son ecosystème est insupportable. C’est un constant travail philosophique, de dissidence, c’est-à-dire un effort pour nous arracher les un-e-s les autres à ce monde que nous contestons. Nous ne cherchons pas à exploiter les failles psychologiques des quelques âmes qui se posent quelques questions pour les amener à foutre un bulletin inutile dans une boîte magique.
Le but de l’information politique est que les gens ne votent plus pour des candidats-stars. Comme disait Coluche, « il suffirait que les gens arrêtent d’en acheter pour qu’ils arrêtent d’en vendre. » A mesure que le travail critique progressera, le système se videra, les candidats fantoches perdront, les Mac Do seront désertés. On n’est pas arrivés, certes, mais le constat pessimiste et déprimant ne doit pas démotiver l’action, et encore moins la compromission.
Nous ne croyons plus à la stratégie court-termiste disant qu’il faut d’abord utiliser la pub pour faire élire un candidat-star pour, une fois au pouvoir, abolir la pub. D’abord, parce qu’une fois au pouvoir, on cherche avant tout à s’y maintenir. Ensuite, parce que l’électorat ainsi berné refusera toute révolution de sa vie quotidienne.
Face à la puissance des idéologies qui nous formatent (rapport au corps, à l’autre, à la nature, culte de l’image, du paraître, etc.) nous luttons ensemble pour une désintoxication collective. C’est pourquoi il nous semble impossible employer des moyens grossièrement toxiques tels que la pub et le fashion style de la Ligue.
Vous invoquez sans cesse le sacro-saint argument du « pragmatisme » et du « réalisme politique ». Mais en quoi est-ce pragmatique d’utiliser des techniques de comm’ pour faire perdre des législatives pourries ?
Amilitant-e-s de la Ligue, les deniers que vous versez au parti ont servi à financer un marketing politique nécessairement aliénant. Des milliers d’euros pour maintenir l’électeur et les lecteurs de tracts dans l’apathie spectaculaire, des milliers d’euros dépensés pour faire moins de 3% à des élections qui ne nous intéressent pas, des milliers d’euros qui auraient pu servir à construire une résistance de fond contre un capitalisme de fond, ou à aider concrètement les victimes de la répression politique et économique.
Soutenir les victimes du capitalisme nous semble être une nécessité éthique, mais c’est aussi un premier acte de politisation. Une victime de la justice d’abattage aidée par une association sera bien plus politisée qu’un consommateur temporaire de slogans sur papier glacé ou de photos à la mode.
Chaque année vous achetez un stock de drapeaux neufs aux couleurs du Parti. C’est ça, le pragmatisme ?

Pour une critique constructive de la Ligue, lire aussi :
– Quittez les partis -http://dissidence.over-blog.com/art...(Réaction à la lettre de démission de la LCR par Willy Pelletier)
– "On ne fait pas la loi à qui risque sa vie devant le pouvoir" -http://dissidence.over-blog.com/art...(Réaction au "je désapprouve" d’Olivier Besancenot, suite aux révoltes du second tour)
D i s s i d e n c e .fr
Messages
1. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 11:45
Devant les difficultés à se faire entendre au travers des médias, il est peut-être normal que Besancenot ait utilisé le marketing ! Sinon, personne ne saurait ce qu’est la LCR, et ce qu’elle véhicule comme idées ! C’est ça aussi être moderne, utiliser les outils de communication !
Autrement, choisissez le bouche à oreille, le tam-tam (quoique là aussi c’est un outil de communication) et vous ferez peut-être O,O1 % !
Soyez réalistes ! Vivez au présent ! Si on est naïf, il faut pas faire de politique alors ! La politique c’est un combat, et toutes les "armes" (ou presque) sont bonnes pour défendre ses idées, et contrer celles qui nous sont préjudiciables ! La politique est censée défendre des êtres humains, et leur survie !
Sachant le peu d’entrain des médias à donner la parole à la gauche, Besancenot a eu raison de faire ce qu’il a fait, pour nous avertir de ce qui se trame contre les travailleurs et leurs familles. Il faut que toute la gauche en fasse de même. C’est ça aussi se décomplexer, aller au devant des journalistes, leur faire les yeux doux pour avoir un droit d’accès à l’antenne. Envoyer des messages forts pour dire que la gauche, ça existe encore ! Il n’y a pas que l’ump comme alternative à elle-même, qui se succède à elle-même avec les mêmes recettes qui nous ont mis dans la rue à plusieurs reprises ! Mais attention, cette fois la répression est beaucoup plus grave, et beaucoup de casiers judiciaires porteront une mention rouge qui bloqueront pas mal de carrières !
Alors, oui, Besancenot a raison, c’est comme cela que j’ai eu connaissance de son programme et pas autrement ! Osons, osez... et sans complexes s’il vous plaît !
1. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 12:14
Je trouve la façon de faire de la politique de la LCR absolument infantilisante.
Et ce côté marketing, Besancennot est 100% à gauche comme un steak haché est 100% pur boeuf, me désespère venant d’un parti qui dit lutter contre l’aliénation capitaliste.
Léo
2. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 15:39
Mais Léo, vous utilisez bien l’ordinateur, Internet et les sites ! Vous voyez, vous êtes moderne, et pour autant vous ne vous avilissez pas ! C’est ce que je veux dire. La communication passe par l’image, les interwiews. Il y a des supports à notre disposition, il ne faut pas craindre de s’en servir pour amener l’information chez les gens. Tout le monde ne connaît pas forcément la LCR, ni même son adresse ! Par moment, il faut savoir rabacher ! Chaque enfant qui naît doit être éduqué (c’est une histoire sans fin) !
3. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 18:44
Tous les partis , y compris le PCF utilisent le marketing, toutefois c’est vrai que la LCR a fait trés fort ces derniers temps en essayant de "rentabiliser" au max le capital sympathie de son leader...comme si ce parti et sa popularité étaient portés surtout par la frimousse d’Olivier...jeune , percutant , médiatisé , ds le vent...Résultat :
J’en connais pas mal qui ont voté LCR sans avoir lu une once du programme de ce parti .
Je suis d’accord sur le côté infantilisant de la LCR car elle met en scène ds un "folklore médiatique", une sorte de défoulement collectif , d’action immédiate, d’intrangisance ...or, tout ceci est certainement utile ds les luttes mais reste sans débouché politique possible dc finalement assez superficiel et stérile .
Marjo
4. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 13 juin 2007, 01:46
C’est pas les partis qui décident du marketing et encore moins la LCR, c’est la bourgeoisie qui choisit de mettre à disposition ses moyens pour populariser tel ou tel en fonction de ses intérêts. Elle a choisit Besancenot car avec lui pas de danger de changement. Son discours sert à scléroser toute la révolte qui peut exister chez les jeunes en particulier. Ils ont fait pareil avec Arlette il y a 5 ans. Claude
5. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 13 juin 2007, 15:20
Pas tout à fait d’accord , qd on voit par ex , les affiches LCR de la campagne législative , elles st ttes estampillées d’un "soutenu par Olivier besancenot" ...comme si le sigle LCR ne suffisait pas .
Marjo
2. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 14:31
Le marketing est un instrument de conditionnement terriblement efficace . Alors soyons clair : rejeter ces techniques revient à décider de se battre à mains nues contre des adversaires armés.
C’est un instrument, c’est une technique, un moyen, une arme. Mais tout dépend de la cause qu’il sert ! Il ne s’agit là que de la forme et on s’en fout un peu, bon, c’est pas très grave. L’important est de valoriser le fond. les idées comptent mais si elles sont présentées de sorte à être clairement comprises de tous et séduire alors elles peuvent convaincre davantage encore.
La preuve notre slogan "nos vies valent mieux que leurs profits" percutant, efficace a marqué les esprits.
Marie-JOJO
3. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 14:54
Il est exact qu’il est plus que dommage de voir la lcr mettre en avant olivier.
De même l’apparition de Besancenot aux émissions débiles de tv est regrettable.
Mais réduire la politique de la lcr à cela est stupide.
La lcr la premiere est lucide sur le risque que cela comporte de dérive médiatique ,le dernier livre de Krivine le montre bien.
Je connais en revanche des gens qui ont connu la politique de la lcr par Besancenot passant à la TV,c’est ainsi.
MAIS surtout ce que fait la lcr est déja fait et depuis longtemps par tout les partis pcf compris,je me rappelle les pitreries de robert hue sur les plateaux de drucker.Donc condammnons ce genre de pratique pârtout où nulle part.
J’ai été voir le site mentionné,et je voudrais donner mon point de vue d’ex militant pcf ,mais non encarté à la lcr .
Le camarade qui démissionne en appelle à une confrontation entre gauche de gauche et gauche de droite pour faire avancer des réformes Y COMPRIS en se salissant les mains !!!
Alors là non,absolument pas,car se salir les mains ,le terme ne le dit pas ,mais c’est trahir les revendications des salariés.
C’est au nom de ce "réalisme" que le ps gére les affaires du capital au détriment des interets des travailleurs .
Oui il est exact que des avancées positives peuvent avoir lieu dans des municipalités de gauche ,mais dans un ocean de mesures antiouvrieres !!et ces mesures sont le fait d’une mobilisation plus que de la bonne volonté des elus ps.
Dans ce site il est aussi question d’un jeune qui rejette la forme parti et présente l’inorganisation comme la solution à la convergence necéssaire de forces antilibérales,je ne suis pas d’accord(je sais moi le non encarté ,ç’est contradictoire).
C’est bien la mise en commun des pratiques basées sur une théorie marxiste qui permettra de faire advenir le socialisme et avant de lutter contre le capitalisme ,et cela c’est bien la forme parti ;
Ce jeune ensuite critique l’appartenance à la 4 eme internationale comme quelquechose de dépassé.
Je trouve au contraire que le lien internationaliste est une necéssité et élargit l’action à une vision totalement socialiste.
Un combat qui ne se relierait pas au monde serait voué à l’echec.
le socialisme dans un seul pays ??Non merci on a déja donné.
Damien
4. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 15:39
Tout fait ventre sur le site de notre ami et c’est bien dommage , comme par exemple passer une lettre d’un démissionaire de la LCR enfourchant le discours de "il faut savoir se salir les mains...."... Donc un discours d’incrustation dans les combinaisons et qui surtout prétend que la LCR est maximaliste et trop ouvriériste, alors que je pense moi que le monde du travail, celui des travailleurs, celui où se produit la totalité de la richesse de ce monde est trop absent de la gauche.
Y compris de la LCR.
Un peu de savon mon ami ? Soutenir des ruptures de droite même avec des "amitiés libertaires" c’est pas le top ! Etre pour les revoltes et trouver que la Ligue c’est trop maximaliste nécessite effectivement de bien s’accrocher.... et surtout de n’être pas trop sujet au mal de mer.
Un jeune a plus de droits, dans la pratique et au concret, qu’un travailleur dans son entreprise. ce n’est pas un hasard car là git la racine du despotisme et de son utilisation dans la société de toutes les différences et aliénations, toutes les oppressions pour maintenir son pouvoir. C’est la tactique principale du capitalisme que d’opprimer et aliéner pour mieux exploiter.
Ce qui fait que bien des défaites qui commencent dans les entreprises, et sur le social, finissent par se traduire dans le sociétal, dans les agglomérations populaires et dans le retour aux discours sur l’ordre moral et l’ordre tout court (discours de Sarko et de Royal). Une société qui recommence à puer le rance et le moisi.
La lutte des travailleurs, dans sa pleine ampleur, est le plus grand hymne à la lutte libertaire, elle crée les espaces où également d’autres catégories sociales se libèrent du poids oppressant de l’idéologie bourgeoise, du poids étouffant des oppressions parasitaires venues et entretenues sur le corps de la société capitaliste .
La LCR (ou LO) trop maximalistes ? Certainement pas ! Je les trouve au contraire bien peu révolutionnaires, très syndicalistes basiques dans leurs attitudes.
Par contre, pour ce qui est de l’utilisation du bagout de besancenot pour survivre dans une campagne électorale, ça vient essentiellement , et c’est une autocritique valable pour toute la gauche, de l’espace truqué laissé par les médias aux expressions de gauche.
C’est de notre faute collective et à chacun. A une époque faire un journal coûtait relativement peu et nous plaçait à égalité pour la propagande avec la bourgeoisie, maintenant le journal est hors de prix et dépassé par le plus efficace : les chaînes de télés unipolaires, hors d’accès absolu d’expressions libres, sauf sur les marges et dosées à titre homéopatique.
Tu peux crier dans la rue, c’est bien, mais tout ce que tu gagneras là localement sera défait globalement par télé sarko .
La LCR utilise le seul chemin ouvert pour se faire entendre dans ce type d’élection personnifiée jusqu’à la nausée. Besancenot l’a fait avec brio, Bové a essayé de faire la même chose de très mauvaise façon et en faisant penser le lendemain qu’il se vendait pour un plat de lentilles. Tous essayent d’utiliser les médias bourgeois pour se faire entendre... La LCR utilise sa meilleure lessive pour être ouïe.... D’autres auraient souhaité d’avoir ce talent là. A une époque le PCF a utilisé la faconde d’un Duclos, pour le meilleur au niveau brio, et le clownesque d’un marchais, pour le pire, dans les médias.
Faisons d’autres médias .... rétablissons déjà l’équilibre dans l’armement propagandiste, on le peut car nous ne sommes pas hiérarchistes comme eux, comme la bourgeoisie, en + j’ai la prétention d’estimer que nous avons plus de talents qu’eux.
L’autre façon d’être entendu c’est en participant au mouvement social, en y apportant son travail, en participant au travail syndical basique auprès des autres travailleurs dans son entreprise (galoper dans la rue c’est pas mal, mais pas suffisant), en affrontant les patrons face à face pour trouver les meilleurs compromis qui permettent , sans se lier les mains dans l’avenir, d’accrocher des conquêtes très petites, petites, moyennes, grandes, suivant les rapports de force existants.
Avec le risque de se faire licencier, les menaces, les essais de déstabilisations personnelles, les chantages explicites ou implicites, le blocage à vie du salaire dans une entreprise, etc...
Ca c’est le côté âpre du quotidien d’une entreprise et pourtant c’est là que beaucoup de choses se dessinent.
De ce quotidien âpre, à la rue, aux pratiques alternatives de gestion (SCOP par exemple), en faisant vivre des organisations communistes et libertaires, en cherchant à les unir pour donner perspectives aux luttes sociales , en passant par des expressions médiatiques globales, tous les maillons de la chaine doivent exister.
La gauche, libertaires compris, à un problème avec le maillon médiatique. A nous de trouver des réponses meilleures que celles actuelles.
( Les présidentielles sont des pièges à con ! )
Copas
5. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 16:06
Tout d’abord je salue le public très réactif de Bellaciao. Je souhaitais ouvrir le débat, des commentaires contradictoires et intéressants ont été postés.
Attention néanmoins, il faut rester vigilent contre l’agressivité internétique qui gangrène les espaces de discussion virtuels :
« Tout fait ventre sur le site de notre ami »
« Un peu de savon mon ami ? »
Bon. (J’ai d’ailleurs peu de réactions à proposer après la lecture de ce dernier commentaire.)
La question de l’usage du marketing et la personnalisation spectaculaire d’idées politiques ne doivent pas être une évidence. Si on fait le choix de les utiliser, il faut que ce soit dans un cadre très précis, et accompagné de mises en garde critiques. Je regrette par exemple qu’Olivier Besancenot n’explicite jamais publiquement cette question, et la participation au show politique me paraît parfois trop évidente et agaçante pour qui se bat contre la mise scène généralisée de nos vies.
Ceci étant dit, j’entends tout à fait les arguments pragmatistes avancés ici (ex : il faut bien aller à la télé pour défendre nos idées), et ne propose rien d’autre qu’une vigilance constante contre l’intégration spectaculaire, qui risque à tout moment de désamorcer le caractère subversif des interventions. En effet, on sait que le contenu du message peut être désamorcé par les conditions de son expression. Par exemple, il est possible que les dénonciations d’Olivier Besancenot sur un plateau structuré de façon à l’enfermer dans une caricature du "petit gauchiste de service, idéaliste mais sympa", désamorcent la portée de son message, et il ne suffit pas de dire à la télé "les patrons font des bénéfices scandaleux" pour que ce soit entendu. La transmission d’un message n’étant pas mécanique il faut rester méfiant et vigilent.
Il semble bien qu’en définitive vous ayez relativement raison : il vaut mieux y aller quand même, se mouiller, mais en étant très vigilent sur le comment, et surtout en pratiquant des mises en abîmes critiques du type :
" Je sais bien que vous me prenez pour le gauchiste de service, et que vos questions visent à me faire passer pour un puéril idéaliste, mais ce n’est pas à vous madame Ockrent que je m’adresse, c’est au spectateur, au chômeur, au jeune précaire, etc. "
C’est risquer de se mettre à dos les journalistes, mais il faut tenter de désamorcer l’intégration de la même façon que le spectacle désamorce la portée subversive de nos messages. Sinon, les patrons de TF1 s’amuseront à mettre en scène sur leurs plateaux des caricatures folkloriques des résistances venus dire que les patrons c’est pas bien, et se targueront ensuite de leur ouverture. Est-ce qu’ils nous inviteraient si nous étions vraiment dangereux ? On peut et on doit au moins se poser la question...
Ensuite il est évident que je ne réduis pas la LCR à son marketing, et bien sûr les autres partis tombent encore plus sous le coup de cette critique : il s’agissait de critiquer les plus difficilement critiquables. Pour ce qui est des élus communistes qui s’exhibent en costard cravate, pas besoin de moi pour voir combien ils font vomir.
Je suis donc d’accord avec un certain pragmatisme, mais très maîtrisé et vigilent. C’est justement par pragmatisme que je me demande quel est l’intérêt de participer à des élections bidon, sans jamais être critique sur ces élections et sur sa participation. Tant d’argent et d’énergie pour perdre des législatives bourgeoises, me semble assez peu pragmatique. Pas besoin d’excuses électorales pour tracter et afficher, au contraire, cela réduit nos actions à une démarche politicienne (= on ne parle aux gens que pour obtenir leur vote).
En réaction à l’avant-dernier commentaire, je rappellerais qu’être contre la forme parti ne signifie par être contre l’organisation. De même il évident que dénoncer la permanence archaïque d’une IV Internationale complètement déconnectée de la réalité sociale, ne signifie pas être opposé à l’internationalisation des luttes.
En conclusion, je prendrais pour exemple la mobilisation contre le G8 qui a été menée à Rostock cette année. Elle était internationale, dynamique et plurielle. A-t-on eu besoin d’un parti ou de la IV Internationale pour réunir et permettre une vie en commun de milliers d’anti-capitalistes en Allemagne ? C’est la démonstration pratique que l’on peut agir sans parti, et surtout que l’on n’a aucune leçon d’organisation à recevoir des Organisations. Depuis le temps que la forme parti existe et échoue, on a le droit d’être critique et de proposer autre chose à côté.
D’ailleurs, pour suivre le denier commentaire, les médias alternatifs qui se développent, sur internent notamment, prouvent eux aussi que l’on n’a pas eu besoin d’un parti pour créer ces espaces coopératifs.
Quelles bonnes raisons de conserver des structures lourdes, nationales, centralisées, quand tant de résistances se développent en dehors d’elles ?
Les résistances futures se feront au travers de collectifs, par leurs unions plurielles, pour des échéances précises (un G8, une élection, un certain référendum en 2005, un certain mouvement en 2006), car nous, jeunes, refusons massivement les cartes et les drapeaux passéistes.
Chaleureusement,
Rehan.
1. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 16:38
J’ai sursauté en allant sur ton site et en trouvant à côté de positions libertaires, en première ligne l’apologie d’une rupture sur la droite d’avec la LCR.
Ca ne faisait pas partie du champ de ton expression et je me demandais ce que ça peut bien avoir à faire là... Et pourquoi tu estimais un tel discours important pour le citer dans ton message qui + est .
Ma réaction a donc été vive, de la même sorte que si on critiquait le PC et mettait une lettre de démission de quelqu’un proposant une politique assimilable à celle du PS ...
La critique de l’utilisation de l’espace médiatique par la LCR allait mal avec le discours d’une rupture sur la droite .... Il ne fallait donc pas s’étonner de la vivacité réactive.
Par contre, sur la question des formes-partis, je suis de ceux qui estiment que, si les partis connus sont insuffisants comme espaces de lutte politiques, ils ont mieux fonctionnés dans cette élection que ceux qui n’avaient pas de fonctionnement démocratique interne rigides. Ainsi la candidature Bové a été la pire des choses de ce point de vue.
Copas
2. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 15 juin 2007, 17:58
"Pr ce qui est des élus communistes qui s’exibent en costard cravate...ils me font vomir"
C’est bien ça , de la politique marketing, la forme plutôt que le fond ...le genre de remarque à vomir ...
En ce qui me concerne, le gars peut s’habiller comme il le veut , se teindre même les cheveux en vert , l’essentiel ne me semble pas là ...
Marjo
6. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 12 juin 2007, 19:23
Voilà. Jusqu’à 33 ans, fallait pas me parler de politique. J’ai bossé en tant qu’animateur vacataire pendant plus de 10 ans. Je m’suis barré parce que les cheftons de la municipalité devenait plus exigeant et en même temps me sucrer des heures ... Déjà que...
J’ai arrêté . Plus envie envie d’être pris comme de la merde.
J’ai un toit, une assiette, de l’amour grâce à mon compagne qui est encore salariée. On vit à trois avec un salaire.
Quand j’me suis arr^zté de bosser, j’me suis occupé de moi, j’ai commencé à lire et à m’intéresser à la politique parce que ras le cul de laisser les autres pensées à ma place, parler à ma place, gérer ma vie tout .
Déjà, à la télé, dans la rue , partout, je sentais bien le manège, qui ne le sent pas au fond de lui, seulement on arrive pas à mettre des mots. On a vite fait de baisser les bras et de penser par procuration.
Non , même pas par procuration.
Je sens qu’on vit dans un système pourri, mais est ce que je dois rester là , laisser agir les autres ?
Agir en votant seulement ? Depuis quand voter pour les pantins de ce système, a fait changer les choses ? Des miettes, des mensonges, on a en a eu !. Des meurtres à tout va aussi.
J’veux prendre la parole, même maladroitement, je m’en fous. le manège, je le vois bien, tous ces circuits, mais y en a d’aiutres que je ne vois pas et ça,,c’est un combat de tous les jours.
Et puis j’ai envie de vivre, de vivre, les rues sont tristes, ces vitrines, où sont les enfants dans les villes, à part les églises, les boutiques, les statues glorifiant les anciens rois, présidents. Si peu de traces de ceux qui sont morts pour une vie plus juste, à qui on a pas laisser le temps.
Alors quand je vois des pantins qui utlisent les mêmes ficelles pour me faire avaler des idées de liberté , je me contracte. Faut pas m’prendre pour un con. cA FAIT TROP LONGTEMPS.
Alors , j’cogite tous els jours et j’oublie pas faire l’amour.
trop d’marchands de tapis les mêmes qui se disent politiciens .
J’m’associerai avec celui ou celle qui m’poussera vers le haut, qui me grandira, et que je pourrai envoyer chier quand je veux.
Salut. Un chômeur.
7. Contre l’emploi des techniques de marketing par la gauche dite radicale., 15 juin 2007, 07:26
Contrairement aux militants que vous êtes, une très grande partie de la population s’y perd dans les arcanes et les acronymes des "petits partis". En plus "ils n’ont pas le temps" et on doit leur mâcher le travail. Combien de fois des gens à qui je proposais mes tracts LCR me demandaient, fatigués de tant de "paperasse", " vous êtes qui, vous ?" et le fait de dire que nous étions des camarades de Besancenot était très clair pour eux. On peut et on doit le regretter mais c’est comme çà !
surtout ce n’est pas Olivier qui se met en valeur, mais nous, militants, qui utilisons son image parceque nous faisons de la propagande, et ce mot veut bien dire ce qu’il veut dire.
Ceci n’enlève rien au projet que nous avons élboré et que nous défendons, collectivement et démocratiquement à la Ligue.
Je vous invite à participer aux débats qui auront lieu à partir du dernier trimestre 2007 et du prochain congrès de la LCR en vue de créer un nouveau parti de la gauche révolutionnaire.
bien à vous
Paco