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"ATTAC BIENTOT OPEREE DE SON CANCER DU POUVOIR ?"

Publie le jeudi 16 novembre 2006 par Open-Publishing
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Dans « L’Altermonde Diplomatique » du 15 novembre 2006,

Un article d’ Isabelle TARN-IVOIRE et Calixte EUROPE.

« ATTAC BIENTOT OPEREE DE SON CANCER DU POUVOIR ? »

1ére partie : LE CONSTAT

2ème partie : L’ANALYSE

3ème partie : LA STRATEGIE DU « PRESIDENT »
4ème partie : L’OPERATION DE LA DERNIERE CHANCE

LIMINAIRE

La similitude frappante entre un patient atteint d’un cancer et la situation d’Attac atteinte du cancer du pouvoir nous a dicté cet article.

Un cancer nait d’une cellule d’apparence normale qui se met soudainement à se développer selon un code interne qui n’appartient qu’à elle et fait prévaloir l’intérêt unique de la tumeur sur l’intérêt général du corps qu’elle colonise.

Au départ il suffit qu’une seule cellule cancéreuse commence à se développer. Son mode de développement est la modification des codes ADN internes tout en préservant à la cellule un profil de cellule saine afin de ne pas subir les attaques du système imunitaire. Pour cela elle lui offre des leurres d’apparences d’excellente qualité afin de pouvoir prospérer malgré lui.

Une fois dans la place cette cellule met en route le processus de duplication cellulaire afin de reproduire des cellules cancéreuses en toute impunité. Il n’en va pas de même pour le corps attaqué qui lui subi les effets de dépérissement dus à ce cancer dont la localisation dépend du lieu d’apparition de la première cellule mutagène.

Enfin, quand la tumeur s’est suffisamment développée sur place, elle engendre des métastases qui vont coloniser le corps entier du patient, et si aucune intervention chirugicale et/ou chimiothérapique n’est entreprise à temps, la mort du patient survient dans un délai parfois très court quand il s’agit d’une forme foudroyante.

La tumeur cérébrale qui atteint Attac aujourd’hui est bien connue de toutes les organisations ou la démocratie à pouvoir délégataire sévit, c’est à dire quasiment partout. Elle s’appelle cancer du pouvoir. Ce type de démocratie l’engendre inéluctablement quelles que soient les précautions prises. Il est généré par l’indéfinition permanente du mandat délégataire du pouvoir, qui laisse toute interprétation libre à son exercice. Cette indéfinition revendiquée et défendue virulemment par ses partisans autorise toutes les décisions mais surtout toutes les dérives.Le meilleur exemple français pourrait être celui de la CFDT au cours de ces 15 dernières années.

Le principe de cette démocratie par délégation de pouvoir est simple et tous les chefs en puissance s’en réclament et l’appliquent d’autant plus qu’ils en ont parfaitement compris l’intérêt, à commencer par le leur s’ils arrivent dans la place qu’ils convoitent lorsqu’ils n’y sont pas, ou qu’ils défendent avec la dernière énergie s’ils s’y trouvent.

L’adoption quasi universelle et unanime de ce système pervers est remarquable. Sur les mêmes bases de « bonne » compréhension, un mode de domination efficace et se défendant très bien d’en être un est à l’œuvre partout.

Sa pratique peut être résumée ainsi :

« Vos idées sont les miennes, donnez moi votre voix (délégation de pouvoir), et je ferai comme je l’entendrai pour vous et dans votre intérêt, j’en suis le plus capable, après "concertation" bien sur. »

Cette déclaration est accompagnée de son inévitable apparence d’apparence, appelée profession de foi ou programme électoral. Ces éléments de campagne sont des « propositions » qui n’engagent, bien sur, que ceux qui les lisent.

Ces préalables sont d’ailleurs bien souvent considérés dans cet « excellent » système comme LA concertation.
Elle a donc eu lieu une « mau-vaise » fois pour toute !

La meilleure preuve de l’efficacité terrible de cette « électocratie » dite « démocratique » est qu’il n’existe aucun recours valable quel que soit le cénacle ou l’échelon de l’élu si celui-ci non seulement n’applique pas les propositions faites, mais encore mieux s’il fait exactement le contraire !

RIEN ! AUCUN RECOURS N EXISTE NULLE PART !

Une fois élu, celui-ci peut faire tout ce que bon lui semble sans être autrement inquiété. Même des dénonciations étayées de preuves irréfutables n’arrivent pas toujours à bout de l’élu concerné . Le meilleur argument des tenants de cette démocratie représentative reste que s’ils ne tiennent pas leurs engagements, ils seront sanctionnés par les électeurs lors du prochain vote. Pendant ce temps les affaires courent et "le redécoupage des circonscriptions" ou "la répartition des voix" sont faits et refaits à souhait pour tenter d’assurer quand même et à nouveau le succès de ceux qui « veillent » ..à leur future élection !
On comprend mieux ainsi les trésors d’énergies et de stratégies perverses qu’ils peuvent déployer pour tenter de rester dans la place.

Il est à noter que les différences entre ces « démocrates » se situent uniquement dans les degrés :
  de simulacre de la consultation
  de prise en compte des votes
  de consultation des électeurs, leur participation se résumant au fait indispensable qu’il puisse être dit que cette consultation ait eu lieu.

Malheureusement de nos jours il devient nécessaire de pousser ce simulacre encore plus loin, même une fois élu. Ainsi en France un Raffarin ( vous en souvient il ?... ) , ou un Villepin ne présente pas une seule de ses décisions déjà prises dans le secret des réunions de cabinets sans en appeler urbi et orbi « à la plus large concertation » avec tout le monde. Que ce soient les associations, les syndicats ou le pape si cela devait se présenter, tous et toutes sont conviés à participer, pour la forme bien entendu.

Cette "électocratie" que l’on retrouve partout quelle que soit l’entité à laquelle elle s ’applique, n’a qu’un défaut majeur : elle n’a évidemment que l’apparence de la démocratie et peut être déclinée selon les cas en :
 Dém’Autocratie.
 Démo’Ploutocratie.
 Démo’Théocratie.
 Démo’Corpocratie etc...etc...etc...etc.............

C’est pour cette raison principale qu’elle est défendue avec la dernière énergie par ses tenants, leur garantissant par son existence de pouvoir arriver à leurs fins malgré l’avis et parfois même les protestations générales !

Ce qui nous fait revenir à Attac.

1ére partie : LE CONSTAT

A Attac, les cellules « démocratiques » initiales se trouvent au cerveau . Ces cellules se sont transformées au fil des ans en une entité tue-moral qui a engendré et mis en place à la tête d’Attac une colonie de cellules « démocratiques » de même type pour former d’abord un embryon de tumeur cérébrale, puis une tumeur à part entière pour en arriver aujourd’hui à l’avant dernier stade de la maladie où les métastases « démocratiques » colonisent le corps, lui promettant pour l’avenir un cancer généralisé.

2ème partie : L’ANALYSE

Depuis sa création Attac est maintenue fermement et par tous les moyens sous la férule d’un groupuscule dont les têtes pensantes sont Bernard Cassen et Ignacio Ramonet, les deux directeurs du « Monde Diplomatique ».

L’autre soutenant l’un, c’est Bernard Cassen qui applique à la lettre le principe de l’ « électocratie » qui permet si bien de pouvoir et si peu de déléguer . Il n’y a pas meilleure recette que celle là pour conserver à des fins personnelles et groupusculaires inavouables, mais bientôt plus sensiblement perceptibles (1*), la direction idéologique et financière d’une organisation qui se revendique libre.

Libre !

Tout est libre effectivement à Attac !

La parole, les manœuvres, le maintien contre toute attente d ‘élus ayant faillis, les C.L. libres de penser et de faire ce qu’ils veulent, les déclarations en tout genre,tout vraiment tout est libre, SAUF ! SAUF ! .... la place, celle du pouvoir !

Non seulement elle n’est pas libre mais elle est de plus sauvagement défendue y compris au prix de la survie de l’association elle même. Le voilà le cancer d’Attac, la voilà cette tumeur cérébrale dont Attac doit être opérée d’urgence ou mourir.

Jusqu’à ce jour le groupuscule dirigeant avait parfaitement réussi à circonvenir toutes les tentatives de démocratisation non délégataires en appliquant les mêmes recettes que partout ailleurs. Appuis fermes et définitifs jusqu’à il y a encore peu sur des statuts faits sur mesure par leurs soins, abandons de projets de démocratisation, ententes accords et échanges tous négociés en dehors des limites de l’association mais venant s’y inscrire ou s’y dessiner comme par enchantement lors de réunions officielles qu’elles soient de collège, de C.A., de bureau, ou encore mieux :
 de CNCL (2*).

En 2005, la belle machine de guerre politique s’enraye, tournant historique. Le collège des fondateurs lui aussi tenu pour quantité négligeable dès les élections terminées ne joue plus le jeu de ses mentors et refuse les oukases de son « Directeur Général »( NDR : Bernard Cassen est Directeur Général du « Monde Diplomatique »).

Cette première marche du collège des fondateurs, parcours obligé ( NDR : du fait des actuels statuts d’Attac rédigés spécifiquement pour cela par B.C. et I.R. notamment) vers la présidence d’Attac se dérobe à son suzerain. Le groupuscule n’a pas réussi malgré toutes les tentatives de contournement imaginables à lui faire adopter la position voulue, un nouveau mandat de trois ans pour Jacques Nikonoff, ses membres étant à force devenus rétifs à ces "démocrates" depuis toutes les libertés prisent par le tandem avec l’ éthique et la morale de l’association en trois ans de mandat.

3ème partie : LA STRATEGIE DU « PRESIDENT »

Aussitôt une stratégie de contournement de ce collège empêcheur d’élire en rond « qui je veux » est mise sur pied grâce à l’accusation d’un culot d’acier trempé d’être les responsables de la non démocratisation d’Attac, selon l’adage "plus c’est gros, mieux ça passe", alors qu’il était jusque là, paré de toutes les vertus de la garantie de sauvegarde de l’indépendance de l’association selon les mêmes !

Grand I)

Tentative dans l’urgence de réunir un quorum pour ouvrir une A.G. extraordinaire (3*) pour modifier les statuts de façon à pouvoir passer dès les élections de décembre 2006 par dessus cet allié devenu ennemi (mais pas de modification d’un article essentiel l’article 14 qui nomme le président seul habilité à engager les dépenses à sa discrétion...) et « appel » à voter non à la liste « bloquée » des fondateurs.
Ainsi, il ne serait plus impératif une fois les élections passées et lors du C.A. électif à la fonction présidentielle que la majorité du collège des fondateurs soit d’accord sur le nom du futur président pour qu’il soit immanquablemet élu comme ce fut le cas précédemment pour tous les présidents :
Ignacio Ramonet, Bernard Cassen, Jacques Nikonoff.

Grand II)

Ne pas se retrouver en duel comme précédemment contre la liste des opposants lors des prochaines élections, les véritables résultats des élections ajournées pour fraude ayant donnés une forte majorité pour la liste des opposants dite « Susan George ». Cet exercice de contournement est malgré tout rendu de plus en plus difficile car les adhérents à force d’éducation populaire tournée vers l’action finissent par affiner leurs jugements et leur compréhension des arcanes de la politique interne de leur propre association.Il faut donc pour les convaincre de la liberté de candidature et de la vitalité de la démocratie à Attac créer de nouvelles listes « concurrentes » pour recueillir les voix plutôt que de voir l’abstention par écoeurement gagner les élections, ou pire, voir élire les opposants par rejet des sortants ! L’objectif final étant d’obtenir une majorité en voix au prochain C.A. avec les élus de trois listes « concurrentes » à « Attac Altermondialiste et Démocratique »(4*).

D’abord une liste présidentielle pleine de jeunes recrues enthousiastes et idéalement appelée « Avenir d’Attac : pour une Attac de deuxième génération » (5*) .

Ensuite une liste subtilement « indépendante » appelée « Un projet authentiquement émancipateur » (6*), emmenée par Régine Tassi la compagne de Bernard Cassen, elle même flanquée récemment du nouveau poulain de celui-ci pour la présidence d’Attac France après la carbonisation de Jacques Nikonoff :
  Louis Weber.

Ensuite encore une liste sans l’être véritablement. Une manifestation de liste appelée « Sursaut » (7*), créée en affichant sur le site d’Attac France un texte obligeamment mis à disposition par quelques béotiens politiques et de fidèles admirateurs de l’essonne. Elle est soutenue par des sous-marins envoyés spécialement en mission pour l’occasion, dont on peut remarquer que tous, sans exception refusent la liste dite « bloquée » des fondateurs. Il va falloir la jouer fine, car ce groupuscule dirigeant a ridiculisé Attac sur la scène nationale et internationale et mis en place une stratégie de survie tout en étant minoritaire en voix d’adhérents.

4ème partie : L’OPERATION DE LA DERNIERE CHANCE

De la Politique, les adhérents d’Attac n’en tolèrent plus guère que le côté noble dans leur très grande majorité :
 la détermination des peuples à décider réellement eux-mêmes de leur sort.

Les « subtiles » manoeuvres d’état-majors en campagne pour conserver le pouvoir après élection au C.A. pour y obtenir finalement une majorité recomposée d’élus de trois listes apparemment concurrentes les feraient plutôt grincer des dents.

Afin que l’opération, toujours délicate à la tête, puisse se faire dans les meilleures conditions d’aseptie possible, celle ci doit être préparée minutieusement par les adhérents. Qu’ils voient et croient en leur âme et conscience que le futur d’Attac passe par la réélection des actuels tenants du pouvoir , ou de manière toute aussi déterminée que l’avenir d’Attac passe par le fait d’écarter du pouvoir cette même équipe , ils doivent savoir comment le faire en sachant pour qui il vote.

C’est donc en toute connaissance de cause que chaque adhérent doit pouvoir se déterminer en sachant à qui il confie réellement sa voix, en attendant de ne plus avoir à la confier à personne.

Sur ce plan, alors qu’il a déjà été sérieusement éprouvé ces derniers temps, nous lui souhaitons bon courage pour identifier les véritables opposants !

Nous lui souhaitons également que son association suive l’exemple de l’A.R.C. et redevienne, comme avant, une référence incontournable contre le cancer...du pouvoir.

Isabelle TARN-IVOIRE et Calixte EUROPE.

(1*) « Respublica » : quasi appendice de la direction d’Attac, aux mains de très proches du président d’honneur ( Bernard Teper, Pierre Cassen notamment ) a déjà montré le chemin en infléchissant récemment sa ligne directoriale. 2007 approchant, les contours vont se dessiner plus clairement.
Bernard Teper initialement présent en tant que signataire d’ « Avenir d’Attac » au côté de Bernard Cassen a depuis disparu de la liste des signataires. Il aurait du venir en renfort de « Un projet authentiquement émancipateur » ou de « Sursaut », mais un lecteur assidu de Respublica a vendu la mèche qui est maintenant mouillée ! A suivre...il est possible qu’il change de casaque prochainement...

(2*) : CNCL : Conférence Nationale des Comités Locaux, organe purement consultatif concédé en 2001 par le président d’alors ( Bernard Cassen) devant les revendications de démocratisation déjà virulentes à l’époque.

(3*) : A.G.Extraordinaire : obligatoire pour toute modification des statuts, qui avait toujours été refusée par ces deux mêmes dirigeants (Cassen et Nikonoff) en réponse récurrente aux multiples demandes de modification des statuts (NDR :qui sont tout à fait léonins ! ) au prétexte que le quorum ne pouvait être atteint... seuls les imbéciles ....

(4*) « Attac Altermondialiste et Démocratique » : la seule véritable liste d’opposition, rassemblant le plus de tendances et d’organismes dans Attac et de très loin.

(5*) « Avenir d’Attac : pour une Attac de deuxième génération » : liste bâtie à partir des décombres de la précédente liste Nikonoff invalidée suite à la fraude, et entièrement dévouée à son mentor.

(6*) « Un projet authentiquement émancipateur » : liste dite indépendante emmenée par Régine Tassi la compagne de Bernard Cassen et abritant Louis Weber, futur président choisi par le même pour être élu au prochain C.A..

(7*) « Sursaut » : ce texte apparu le dernier sur le site d’Attac pour tenter d’augmenter la dispersion des voix d’opposants n’est ni vraiment une profession de foi, ni vraiment un programme mais reste sufisamment large pour permettre son soutien en tout bien tout honneur. L’un des rédacteur étant un pro Cassen confirmé. Ses soutiens également, qui votent Non avec un bel ensemble à la liste « bloquée » des fondateurs, comme les y appellent le président de leur cœur.

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