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"Attac après août 2006 : Sortir de la crise ?" Que veut Bernard Cassen ?
Publie le jeudi 31 août 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Que veut Bernard Cassen ?
de Marc Delepouve, Jean-Marie Harribey, Pierre Khalfa, Gus Massiah
Les diatribes de Bernard Cassen sont coutumières. Devant sa production la plus récente, deux attitudes s’offraient à nous : soit ne pas y répondre en espérant que cette absence de réponse ne soit pas prise pour approbation, soit réagir avec le risque inévitable d’une nouvelle diatribe de sa part, entraînant de nouveau le même dilemme. Devant des contrevérités et des accusations sans fondements, nous avons cependant choisi la seconde solution en essayant de rester calmes devant un tel étalage de mauvaise foi qui pourrait préfigurer la « guerre civile » dont nous avait menacé Bernard Cassen au CA du 25 août 2006 et que pour notre part nous refusons.
La publication du rapport Passet
Rappelons en préalable que l’ordre du jour du CA du 25 août, fixé par Jacques Nikonoff, comportait explicitement un point sur ce rapport. Comment alors discuter de celui-ci, s’il n’était pas rendu public ? Assez logiquement donc, le CA a décidé par un vote électronique de sa publication. Plus globalement, en quoi le fait de cacher ce rapport aurait pu apaiser les tensions ? Bien au contraire, les adhérents présents à l’université d’été auraient légitimement pu se demander ce que l’on voulait leur dissimuler. Enfin, on ne peut manquer de se poser la question : si le rapport Passet avait été favorable à Bernard Cassen, Jacques Nikonoff et à leurs amis, se seraient-ils opposés à sa publication ? Bernard Cassen et Jacques Nikonoff n’ont d’ailleurs pas renoncé à cacher au maximum ce rapport puisqu’ils se sont opposés à sa publication dans Lignes d’Attac, cela après avoir voté au CA du 25 août que « le CA enregistre la prise en compte du rapport de René Passet », lequel demande explicitement sa communication aux adhérents.
Le rapport aux médias
Bernard Cassen est coutumier de la diabolisation des médias, souvent avec de bons arguments et quelquefois avec raison. Il est surtout coutumier de l’instrumentalisation de cette diabolisation dans le débat interne. En effet, il ne semble pas que ce soient les médias qui aient organisé la fraude lors des dernières élections. On ne peut accepter que la dénonciation des médias soit un moyen pratique pour éviter de parler de la fraude électorale. Ce qui est une catastrophe, ce n’est pas seulement « l’image répercutée d’Attac dans les médias », c’est avant tout qu’une fraude électorale ait eu lieu à Attac et soit couverte par un refus obstiné de la reconnaître, par ceux-là mêmes qui s’étaient engagés publiquement à admettre les conclusions du rapport Passet.
Le CA du 29 août
Un débat a eu lieu à ce CA sur les modalités de vote. Quelques mois avant l’AG du mois de juin, Pierre Khalfa et Gus Massiah avaient proposé, au cas où la réforme des statuts échouerait par manque du quorum nécessaire, d’adopter un système de double vote : vote à 42 des 18 représentants des fondateurs et des 24 actifs, puis vérification de la légalité statutaire de ce vote avec le vote à 30 des 18 fondateurs et des 12 actifs ayant le droit de vote. Si les deux votes ne correspondaient pas, la discussion devait continuer.
Une telle proposition n’a de sens que dans une situation normale, où la composition du CA ne prête à aucune contestation. Oser ainsi parler « d’avancée démocratique » dans un contexte de fraude électorale est pour le moins aberrant. La composition du CA est irrégulière et tous les rapports d’experts montrent que la manipulation du vote a rendu contestable l’élection de cinq membres du CA et par là-même a modifié la majorité du CA.
Dans une volonté de compromis et pour ne pas compromettre les possibilités d’amorcer une sortie de crise, nous avons accepté de ne pas faire un préalable de l’illégitimité du CA. Nous avons aussi accepté de fonctionner avec le système d’un vote préalable à 42 confirmé par le vote statutaire. En cas de différence entre les deux, de rechercher les voies d’un accord unanime. Il reste, que si toutes les possibilités de recherche d’un accord n’aboutissaient pas, en prenant le temps d’y arriver, et pour éviter la paralysie de l’association, le recours au vote statutaire pour trancher ne pourrait que s’imposer.
Le Manifeste
Nous demandons solennellement à Bernard Cassen, Jacques Nikonoff et leurs amis d’arrêter d’instrumentaliser le Manifeste dans les combats internes d’Attac. La préparation du Manifeste est le bien commun de toute l’association. Les signataires de ce texte participent activement à la préparation du Manifeste, tout comme ils ont assumé leurs responsabilités dans la préparation et l’animation de l’Université dont la tenue a été exemplaire, contrairement à ce qu’avait prédit Bernard Cassen. Ils n’admettront donc pas que l’on se serve du Manifeste comme un moyen de stigmatisation.
Au-delà, les difficultés pour la rédaction du Manifeste ne manquent pas, comme l’ont montré les deux plénières de l’université qui y ont été consacrées ainsi que la réunion du groupe d’animation. Plutôt que nous dire maintenant sur un ton péremptoire qu’il a de nombreuses propositions en réserve, Bernard Cassen aurait mieux fait de les faire lors de l’université devant les adhérents. Mais peut-être avait-il la tête ailleurs.
Le 30 août 06, à 17:13, Bernard Cassen a écrit :
En préalable, je précise que je ne parlerai ici que de de l’interaction UE/Manifeste et de ses conséquences. Les décisions et non décisions au sujet de la nouvelle structure de direction d’Attac mériteraient d’autres commentaires que je ferai peut-être ultérieurement.
I.- UNE UNIVERSITÉ DÉTOURNÉE DE SON OBJET PAR LES MÉDIAS ET LEURS AUXILIAIRES
1.- Sur le plan du contenu, et pour ceux qui y ont participé, l’UE de Poitiers a été un réel succès.
2.- L’image répercutée dans les médias - donc la seule dont disposeront les adhérents non présents (la totalité moins 400) - est une catastrophe. Comme il fallait s’y attendre, ils n’ont traité que de la présumée "fraude".
3.- L’insistance, voire l’acharnement de Pierre Khalfa, de Jean-Marie Harribey, de Marc Delepouve (désormais conjointement désignés comme DHK) et de leurs amis à faire publier à la veille de l’UE le rapport Passet et à l’exploiter unilatéralement en collusion avec les médias est la cause directe de ce détournement. Cette publication aurait pu attendre 5 jours ( par exemple, être traitée dans un CA extraordinaire avant celui du 9 septembre) et préserver ainsi l’image et l’objectif de l’UE : la préparation du Manifeste.
4.- Ce même acharnement partisan a conduit à saboter également le travail du CA du mardi 29 août qui devait être consacré au Manifeste. Pour la plupart des amis de DHK, la priorité absolue de ce CA était la mise au ban de Jacques Nikonoff et la mise en place d’un comité exécutif paritaire, alors que celui-ci aurait également pu attendre 5 jours.
DHK et la plupart de leurs amis ont encore aggravé leur cas en tentant de revenir sur l’avancée démocratique que constituait le vote de la totalité des membres actifs - 24 - du CA, et cela en reniant les multiples engagements qu’ils avaient eux-mêmes pris. Tout cela pour des raisons de pur opportunisme politicien. Il est lamentable que certains élus actifs faisant partie du CA statutaire ( et figurant à un titre ou à un autre sur la "liste Susan George") se soient prêtés à cette tentative d’exclusion de leurs 12 autres collègues membres actifs, et cela soit par leurs interventions soit par leur silence (1). La proposition de PK aurait conduit à ce que ne votent que les membres fondateurs - 18 - et les 12 premiers actifs.
Finalement, grâce à l’intervention de Gus Massiah - dont je salue ici la cohérence politique, quelles que soient par ailleurs nos amicales divergences -, les décisions déjà adoptées par le collège des fondateurs, le CA précédent, reprises dans le projet de réforme des statuts, et même utilisées par le CA du 25 août où les non siégeants avaient enfin siégé, ont été appliquées : vote à 42, puis vote de confirmation à 30 et poursuite de la discussion si les 2 votes ne coincident pas.
MAIS CETTE TENTATIVE AVORTÉE DE REMISE EN CAUSE D’UNE AVANCÉE DÉMOCRATIQUE A FAIT PERDRE UNE HEURE ET DEMIE AU CA. DU COUP, FAUTE DE TEMPS, LA QUESTION DU MANIFESTE N’A MÊME PAS ÉTÉ ABORDÉE, ALORS QU’ELLE DEVAIT EN CONSTITUER LE SUJET CENTRAL. DANS LA HIÉRARCHIE DES PRIORITÉS DE LA PLUPART DES AMIS DE DHK LA VOLONTÉ DE LYNCHAGE POLITIQUE DE JACQUES NIKONOFF ( DONT IL FAUT RAPPELER QU’IL A ÉTÉ, ET DE LOIN, LE MIEUX ÉLU DES MEMBRES ACTIFS) VENAIT BIEN AVANT LA PRÉPARATION DU MANIFESTE.
II.- TENTER DE RÉPARER UNE PARTIE DES DÉGÂTS
Cette carence du CA est une véritable honte pour toute l’association, et en particulier pour les participants à la séance plénière de l’UE du mardi matin entièrement consacrée au Manifeste. De nombreuses propositions y avaient été avancées, et la tribune leur avait promis qu’elles seraient examinées quelques heures plus tard par le CA. Il n’en a rien été, et DHK et la plupart de leurs amis en portent l’entière responsabilité.
Maintenant, il faut tenter de réparer une partie des dégâts, faute de quoi Attac perdra toute crédibilité en tant que fer de lance des alternatives aux politiques néolibérales, comme elle a été le fer de lance de la campagne du "non". Ce dont se réjouissent par avance tous nos adversaires libéraux et dont ne se désoleront qu’à demi certains de nos "amis", que ce soit dans des partis politiques ou même au sein des instances dirigeantes de l’association (2).
Pour ce qui concerne l’actualité "extérieure", Attac doit se mettre en ordre de bataille pour les combats qui s’annoncent dès le début septembre, tout particulièrement contre la fusion-privatisation GDF-Suez.
En ce qui concerne la Manifeste, il faut de toute URGENCE en décider le contenu, les supports, le calendrier, les "forces de travail" et les procédures d’arbitrage entre points de vue différents. Nous avons en effet annoncé que "quelque chose" serait disponible avant la fin octobre. Ces décisions doivent être prises au plus tard au CA du 9 septembre (auquel, en raison d’engagements pris à un moment où cette réunion était prévue une semaine plus tard, je ne serai pas présent). Il faudra aussitôt communiquer massivement en interne et à l’extérieur.
Je propose à cet égard que le MARDI 5 SEPTEMBRE A 18H 30, soit après l’installation du nouveau comité exécutif (CE), soit organisée une réunion mixte CE/ groupe d’animation du Manifeste afin d’élaborer les propositions à faire au CA du 9 septembre. Il est important que chacun (e) prépare bien cette réunion en tenant compte des débats de l’UE. Pour ma part, je ferai des suggestions précises prolongeant celles que j’avais déjà avancées à la réunion du groupe d’animation tenue à Poitiers, et qui convergent avec une partie de celles faites par différents intervenants.
Il va de soi que si tout le monde est verbalement d’accord pour "sanctuariser" le Manifeste par rapport aux autres débats d’Attac, l’atmosphère de ces derniers ne manquera pas d’avoir une influence positive ou négative sur des travaux qui ne s’annoncent de toute façon pas faciles. Certaines formes de stigmatisation qui se sont donné libre cours à Poitiers pourraient bien, si elles se poursuivaient, signer l’acte de décès du Manifeste sans que personne ne l’ait vraiment voulu...
Bernard Cassen
(1) La position favorable au vote 42/30 des actifs s’étant prononcés pour la candidature de JN à la présidence (Aurélien Bernier, Danièle Goussot, Bernadette Jonquet, Monika Karbowska, Aurore Ludi, Jacques Nikonoff, Jacques Weber) était parfaitement connue à l’avance.
(2) Chacun de vous aura pu constater et vivement regretter que, dans son communiqué sur Attac tout juste publié, l’UGICT-CGT ne souffle mot du Manifeste qui est pourtant le projet archi prioritaire d’Attac. Peut-être le représentant de ce syndicat à la direction d’Attac n’en a-t-il pas informé ses camarades ?
Messages
1. > "Attac après août 2006 : Sortir de la crise ?" Que veut Bernard Cassen ?, 1er septembre 2006, 16:12
Merci d’avoir mis à la connaissance de tous ce "texte" de BC, tissu de mauvaise foi acharnée reprenant sans fin la stratégie qui lui a réussi jusqu’ici et parfaitement résumable ainsi :
– nous avons toujours bien plus important à faire que de donner exemple de notre fonctionnement, "il y a des vilains qui "nous" en veulent", " je suis le garant de la démocratie" ( ! ! ! ...) et nous nous occuperons...plus tard, toujours plus tard...d’être exemplaires dans notre fonctionnement "car il n’y a pas plus démocratique que nous !" ( citation dudit BC ! ! ! )
Cette attitude "populiste de bon aloi" faisant appel SENTIMENTAL aux "bons" éléments et au devoir des militants a en effet parfaitement réussi jusqu’ici. La formidable campagne contre le traité constitutionnel a bel et bien enterré sans bruit aucun la "Nouvelle Dynamique pour Attac" qui avait pourtant été annoncée à grand son de trompe, toujours dans le but de sembler donner une issue à la "contestation" du dirigisme notoire et établi. A noter que la "direction" d’Attac ( n’est il pas abérant de parler d’une "direction" dans une association comme celle-ci ? ) a d’ailleurs fait preuve dans cette action d’un suivisme des C.L. qui ont fait tout le travail sur le terrain...puis s’est gentiment appropriée la victoire en usant du "nous" !
Mais Attac pourra bientôt savoir ce qu’elle veut, dès qu’elle aura compris que ce que "veut Bernard Cassen" ...n’a strictement aucun intérêt pour elle ( ! ! ! ) et qu’elle lui aura fermement repris des mains une barre ...qui n’a aucune raison de s’y trouver ! ! !
L’argument du "fondateur éclairé" étant de pur sentiment, registre sur lequel il joue en permanence et avec succès jusqu’à aujourd’hui en faisant donner ses relais et des "arguties de raison" !! ....
J’invite tous les militants et les C.L. face à cette attitude maintenant devenue permanente de déni éthique, moral et démocratique de BC ( et donc de JN qui ne fait RIEN sans son assentiment) , signifiée par son refus de l’absence de JN, puis de MD ( ! ) dans la commission mixte paritaire, contre un avis modéré et général, qui voulait qu’aucun des protagonistes ne puisse se trouver dans la CMP, à déléguer au siège "parisien" des membres mandatés pour mettre fin "physiquement" à cette domination par l’usure et la force et gérer l’association jusqu’à l’établissement de nouvelles règles, de nouveaux statuts, de nouvelles formes de représentations, en reprenant ces conseils de l’appel de Patrick Braibant : "aucune fonction en dehors de simple adhérent pour tous les protagonistes de ce combat pour le pouvoir".
J’invite les C.L. à donner le fonctionnement qu’il souhaite à leur association par leurs décisions communes, en déléguants un de leurs membres au siège, en faisant fi de l’argument désormais fallacieux du "respect de la démocratie" par les membres "dirigeants" et notamment par BC, qui déjà à l’origine des listes "100%" ( ce qu’il niera jusqu’à sa mort, le mensonge étant son air pur ) est fort probablement à l’origine de la fraude constatée ( ce qu’il nierait jusqu’à la mort également ! pour les mêmes raisons ! ) étant donnée son attitude de déni permanent des aspirations des adhérents au profit de sa ligne personnelle , que lui seul connait ! ! !
METTRE FIN A CE DESPOTISME ECLAIRE, SENTIMENTALISTE ET INFONDE EST DU DEVOIR DE CHAQUE ADHERENT.
ORGANISER LES CONSULTATIONS DE TOUS POUR DEFINIR CE QU EST ATTAC ( et non pas ce qu’untel ou untel en pense et veut...) CE QU ELLE VEUT ET COMMENT ELLE SE DOIT D AGIR, VOILA L URGENCE.
CES ACTIONS NE POURRONT ETRE MENEES A BIEN QU AVEC LA MISE A L ECART DE BC , DE TOUTE SA COUR ET DES PROTAGONISTES CORRESPONDANTS.
QUE CELUI QUI SE LAISSERAIT ENCORE DETOURNER DE SON ACTION SALVATRICE PAR L ACCUSATION INFONDEE D"ACTION ANTIDEMOCRATIQUE" SOIT LIBERE DE TOUTE CULPABILITE, LES ACTES REPETES DE CEUX QUI DOIVENT PARTIR, LEGITIMENT SANS DOUTE AUCUN L ACTION D EVICTION A LAQUELLE IL FAUT PROCEDER . LEUR LEGITIMITE SERA TOTALE PAR LE MANDAT QUE LEUR C.L. LEUR AURA DONNE.
Calixte EUROPE
2. > "Attac après août 2006 : Sortir de la crise ?" Que veut Bernard Cassen ?, 2 septembre 2006, 00:13
Adhérent d’ATTAC, j’avoue que je suis très déçu, tant par la crise actuelle que par le "manifeste" censé être le futur "gros chantier" de l’association ! Quel intérêt de travailler sur un manifeste antilibéral quand les comités du 29 mai, qui "ratissent" beaucoup plus large, ont déjà fait la charte antilibérale ? Pour ma part, j’ai participé à l’élaboration de cette charte, j’aurais aimé qu’ATTAC s’y investisse plus, et je ne remettrais pas le couvert pour le manifeste !