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Attac : la trêve conclue au sein de l’association altermondialiste paraît très fragile

Publie le mercredi 30 août 2006 par Open-Publishing

Par Luc OLINGA

La trêve conclue au sein de l’association altermondialiste Attac entre la direction démissionnaire et ses opposants paraît très fragile, les deux parties n’arrivant toujours pas à s’entendre sur la présidence de la commission chargée de diriger provisoirement le mouvement.

Vendredi dernier, un armistice avait été signé entre la direction démissionnaire, présidée par Jacques Nikonoff, et l’opposition emmenée par le syndicaliste Pierre Khalfa et l’économiste Susan George, représentant la majorité des membres fondateurs (CGT, FSU, Solidaires, CRID).

Ce "cessez-le-feu", qui intervenait après la confirmation de fraude lors de l’élection des membres actifs du conseil d’administration (CA) au cours de l’assemblée générale de Rennes de juin dernier, devait mettre fin aux vives divisions à la tête de l’association.

Les responsables du mouvement s’entredéchirent particulièrement sur l’orientation politique à donner à l’organisation : mouvement autonome, affranchi de la tutelle des organisations fondatrices pour Jacques Nikonoff, soutenu par le président d’honneur Bernard Cassen, refus de transformation d’Attac en parti politique traditionnel pour le duo George-Khalfa.

La motion unanimement votée le 25 août prévoit la mise en place d’une commission exécutive mixte paritaire composée de douze membres, dont six de chaque bord, devant gérer la transition jusqu’aux nouvelles élections au conseil d’administration prévues le 8 décembre.

Lundi, à moins de 24 heures du CA concluant les cinq jours de l’université d’été d’Attac, tenue à Poitiers et qui devait désigner cette équipe provisoire, les deux parties confiaient être toujours "en négociations".

Deux réunions de la commission de conciliation devant désigner les membres de cette équipe de transition n’ont rien donné, "chaque camp surinterprétant les propos de l’autre", explique Marc Delepouve, représentant au CA de la FSU.

Un ultime rendez-vous est prévu mardi matin pour trouver "le compromis de la dernière chance", selon lui. Une autre rencontre avait déjà été reportée dimanche à la demande des soutiens de Jacques Nikonoff.

Les deux parties divergent sur l’identité du président de cette commission exécutive mixte paritaire, dont le nom devrait être enregistré notamment auprès de la préfecture en tant que responsable légal, selon des sources concordantes.

D’après elles, les partisans de M. Nikonoff auraient proposé la candidature de ce dernier pour présider cette commission, et ses détracteurs y auraient opposé un "refus catégorique" estimant que cela reviendrait à "faire comme si rien ne s’était passé".

"Ce serait très grave !", a expliqué Susan George, ajoutant qu’il ne faut pas que Jacques Nikonoff "essaie de rentrer par la fenêtre".

Sollicité, Jacques Nikonoff n’a pas souhaité répondre.

Selon Mme George, "il faut que la commission mixte puisse travailler avec tous ceux qui sont proposés par les personnes en face. De notre côté, ni moi ni Pierre Khalfa, ni Gus Massiah (ndlr, un des vice-présidents d’Attac, soutenant les opposants) n’en ferons partie, et je crois qu’il serait sage qu’en face Jacques Nikonoff, Bernard Cassen, Michèle Dessenne, la secrétaire générale, n’en fassent pas partie non plus".

"On discute, mais je ne peux pas vous dire comment ça finira", a pour sa part confié Bernard Cassen, tandis que de nombreux militants ne cachaient pas leur exaspération devant cette "guerre des chefs".

http://fr.news.yahoo.com/28082006/2...