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Considérations sur les "indignés"

Publie le vendredi 3 juin 2011 par Open-Publishing
30 commentaires

Il fût un temps où les soulèvements de la classe ouvrière et/ou de la jeunesse s’appuyaient sur de solides écrits révolutionnaires : le Manifeste de Marx et Engels, le petit livre rouge, quelques essais situationnistes…Les révoltes du XXème siècle ont eu au moins le mérite d’être motivées par une stratégie globale de renversement effectif de la société, renversement qui, s’il n’a pas eu lieu, n’en est pas pour autant disqualifié dans les expressions les plus virulentes du Conflit en cours, bien au contraire. Mais il en va autrement du soulèvement des « indignés », qui a récemment bénéficié d’un emballement médiatique qui a eu tôt fait d’en faire le modèle de la « révolution citoyenne » de demain. Disons-le tout de suite : le grand soir de la « démocratie réelle » respire un air bien peu révolutionnaire…

On aurait pu, en 2011, se contenter d’une insurrection façon « comité invisible », et ce malgré le gouffre tactique d’un ouvrage comme L’insurrection qui vient, mais c’est mésestimer la capacité d’une partie de la jeunesse à s’enticher de hochets citoyennistes en guise de théorie révolutionnaire. Indignez-vous n’est pas autre chose (1). Le problème étant néanmoins que le lecteur de Stéphane Hessel, ce révolutionnaire du living-room, s’est mis en tête de sortir de chez lui, et de montrer qu’il savait « s’indigner ». Il a donc attrapé sa tente Quechua, son Iphone, et s’en est allé camper au milieu des places, pour réclamer la « démocratie réelle », celle des citoyens apolitiques, pacifiques (2). Et quant les flics, à Barcelone, à Paris, sont venus pour clore la fête, histoire qu’on puisse circuler ou boire à une finale de foot remportée par l’équipe locale, il s’est assis par terre, a crié « non à la violence ! » : plus d’une centaine de blessés à Barcelone, dont un encore dans un état grave à l’heure qu’il est. Le pacifisme a une limite : ça s’appelle le masochisme. La voilà franchie avec brio par les « indignés » catalans. Au-delà de l’impasse stratégique, transparaît là une receptivité inquiétante au discours dominant issu des médias bourgeois, notamment sur les soulèvements tunisiens et égyptiens. Car l’indigné a ses références historiques « ready-made », et ce ne sont pas ces soulèvements en tant qu’événements réels, mais figés dans leur représentation spectaculaire. Oubliés les martyrs, la torture policière, les snipers sur les toits, les exactions de l’armée, les combats à la roquette entre bédouins et flics egyptiens, les commissariats brûlés, les prisons ouvertes, les affrontements de rue ? Sans doute, et, avec eux, ce fait marquant : les révolutions arabes n’ont pas eu lieu. Elles ne sont encore que des possibles avortés, des 1905 en puissance. Car, malgré toute la violence déchaînée de part et d’autre, le système est encore debout : on torture encore dans les commissariats tunisiens, l’armée en Egypte réprime violemment les grèves, tandis qu’on prépare des « élections libres », afin sans doute de prouver, une fois de plus, que la liberté et l’égalite sont solubles dans le suffrage universel.

Mais revenons à notre « indigné ». Il croit au Souverain Bien, et il lui a donné un nom : démocratie. En son nom, et en celui de l’apolitisme, il arrache les affiches anarchistes et les drapeaux républicains de la place Puerta del Sol, foulant au pied des années de résistance anti-franquiste, il nie le droit à une parole collective (« chacun parle pour lui-même ») autre que celle issue de l’assemblée générale « consensuelle », refuse qu’on puisse défendre l’idée d’une réponse proportionnée à la violence étatique, fait huer ceux qui ont l’outrecuidance de critiquer la mise en place d’une commission « garderie » lorsque la préparation d’une commission « défense » en vue d’une intervention policière paraît répondre plus pertinemment à l’enjeu du moment. Qui peut croire qu’on peut renverser le système en se contentant d’une zone d’autonomie temporaire qui se satisfait du simple fait d’exister ? Qu’est-ce qu’une « démocratie réelle » limitée à une place, sinon de la masturbation politique pour idéalistes en mal d’un capitalisme « gentil » et d’un régime parlementaire « participatif » ? L’occupation de lieux centraux dans les villes a son importance, mais cette occupation ne peut qu’être fondée sur l’idée de contagion révolutionnaire à partir de centres stratégiques, dans le cadre plus large d’une insurrection potentiellement armée : la place Tahrir en est un exemple partiel, ce qui a sans doute justifié, aux yeux des militaires égyptiens, la nécessité de son évacuation rapide après le départ de Moubarak.

Idéologiquement, disons-le clairement, le mouvement « pour la démocratie réelle » pue. On y retrouve quelques éléments de discours populistes : il existerait ainsi un capitalisme et une forme de démocratie bourgeoise « qui marche », contre le capitalisme « mondialisé » (remplacez « mondialisé » par « apatride » si vous vous sentez des crampes au bras droit) qui justifierait alors un retour à un capital « national » ; le corps politique constitué par les « citoyens » aurait pour lui le bon sens et la raison, qu’accompagne la mesure -et donc le refus de tout grand chambardement-, ce qui ferait du « citoyen » la forme indépassable de l’exercice d’une liberté idéale garantie par le droit. Bien sur, c’est un discours « de gauche », mais est-ce pour autant un discours révolutionnaire ? L’indignation a ceci de problématique qu’elle a la vue courte. Aller à l’encontre du processus historique de la mondialisation capitaliste peut s’avérer hautement inefficace. Marx ne disait-il pas que celui-ci était la mort même du pouvoir économico-politique de la bourgeoisie ? La globalisation capitaliste peu à peu doit nous amener à penser le renversement global de la société de classes, et non pas à fantasmer en réactionnaires un retour en arrière qui n’éliminerait nullement l’exploitation, mais la déplacerait sur un plan qui, stratégiquement, n’est pas franchement plus à même de prêter le flanc à la révolution. Et si nous devons combattre le capitalisme mondialisé, c’est en tant que capitalisme, et non pas en tant qu’il est mondialisé. Lorsque les indignés font référence aux « 300 grandes fortunes » ou, plus flou encore, au « pouvoir des banquiers », ils ne font qu’énoncer des coupables au sens où l’entendrait un tribunal bourgeois, sur la base de responsabilités individuelles indépendantes de tout élément systémique, et rejoignent en cela les gouvernements occidentaux (les fameux « abus » chassés par le gouvernement Sarkozy). S’il y a culpabilité, elle est à chercher du côté de la classe bourgeoisie toute entière, de ses expressions, de ses institutions. La seule posture qui vaille n’est pas l’indignation, mais la prise de parti dans la lutte de classes, pour le parti (3) communiste, le seul qui soit celui de la révolution.

Une évolution positive du mouvement est néanmoins envisageable, mais celle-ci ne pourra avoir lieu qu’à deux conditions : révision de la stratégie pacifiste et ouverture d’un « deuxième front » sous la forme de grèves multiples, voire d’une grève générale. Ces deux conditions paraissent seules pouvoir entraîner une radicalisation progressive, théorique et pratique, d’un « mouvement » dont la dissolution sera alors envisageable. Mais, pour l’instant, que ce soit en Espagne, en Grèce ou en France, il n’est pas souhaitable que se poursuive un mouvement qui, en quelques occasions, se fait glaçant (hymne et drapeau national sur la place Syntagma à Athènes, drapeaux de l’Espagne monarchiste dans les rassemblements de solidarité, présence des conspirationnistes de Zeitgeist à Bastille…). Contre l’indignation des idiots utiles de la démocratie bourgeoise, affirmons ainsi avec force la nécessité d’une insurrection politique, apatride et radicale, seule à même de permettre l’élaboration de la forme nouvelle nécessaire au monde de demain. Le système ne se réforme pas, il se détruit !

(1) Bien sur, c’est également un produit commercial attractif : pensez donc, un « essai » écrit par un résistant, vendu au prix hyper-compétitif de 3€, dans vos grandes surfaces avant Noël ! A défaut de piller sauvagement le supermarché du coin, vous pourrez toujours courir comme un dératé vers son rayon « culturel », et, pour une fois, faire l’impasse sur la dernière bio de PPDA ou sur le DVD pas-cher-du-tout du best-of de la coupe du monde 98, pour ressentir le grand frisson révolutionnaire, bien au chaud, lové au fond du canapé avec, ô comble du gauchisme, « Foule sentimentale » d’Alain Souchon en fond sonore.

(2) Il a alors créé des tas de commissions, fait du théâtre de rue, des slogans « poétiques », des spectacles de clown, un potager bio, des toilettes sèches, une garderie, et même un live sur webcam pour suivre ce qui ne se passe pas sur la place (véridique !).

(3) Toujours au sens de parti-pris, la forme légale du parti politique participant des « moyens aliénés » qui ne sauraient être destinés à combattre l’aliénation.

Source :

http://laguerredanslame.tumblr.com/post/6042071101/considerations-sur-les-indignes

Messages

  • Vous vous trompez, le mouvement n’est pas nationaliste, au contraire il est on ne peut plus international.
    Puis, la mise en place d’une démocratie réelle aboutira sur la chute du capitalisme, mais de manière démocratique, car le capitalisme c’est l’injustice et les problèmes.

    • Le mieux est d’aller rencontrer ces personnes, agissant en tant qu’individu parmi le groupe, avec des idées et des manières d’agir différentes de ce qui se fait dans le cadre revendicatif syndicaliste devenu presque obsolète. Ce mouvement, a tout a prouver mais il commence bien, avec de bonnes bases. Rencontrez les à Barcelona ou Madrid et même en France ou le mouvement grandit doucement. Allez à Bayonne ou Lyon pour voir le fonctionnement et l’organisation de ces villages autogérés. Ils sont spontanés mais très bien organisés. Il faut remettre en question les manières d’agir et ne pas fermer tout de suite la porte à ce genre d’alternative qui construit sur du long terme...

    • Ah ! Pour compléter, il faut savoir qu’à Barcelone, il y a encore plus de monde qu’avant l’intervention musclée des "mossos" qui ont choqué le citoyen qui normalement ne se rebelle pas. Du coup, les indignés pensent proposer un vote pour se réorganiser par quartier afin de mieux agir localement et quand il faudra frapper fort, vous en entendrez parler...

    • cadre revendicatif syndicaliste devenu presque obsolète

      tu peux préciser stp ? parce que les manifs, les occupations, les AG, ca rentre dans le cadre revendicatif syndicale non ?

  • Bravo et merci pour cet excellent article, et particulièrement quand tu dis "La seule posture qui vaille n’est pas l’indignation, mais la prise de parti dans la lutte de classes, pour le parti communiste, le seul qui soit celui de la révolution. " Dans l’état actuel des choses, la première tâche des communistes, donnant son sens à toutes nos actions quotidiennes et à long terme, c’est bien de s’employer à la construction d’un parti communiste, armé de la théorie marxiste-léniniste permettant d’organiser les masses prolétariennes sur la base de leurs intérêts historiques.
    a.comte Montpellier

  • Bonjour,

    Je vous invite à savoir de quoi vous parlez en affirmant que Zeitgeist est un mouvement de "conspirationnistes" : http://www.zeitgeist-france.org

    Prenez 20 mn de votre temps pour le consulter (page Zeitgeist et EBR) et vous comprendrez pourquoi ce mouvement a légitimement sa place au sein des indignés.

    Vous avez mes coordonnées sur le site et je signe de mon vrai.

    Cordialement.
    Stéphane Bernard

    • Bonsoir Stéphane.

      J’ai fait le détour.

      J’ai lu la charte..

      Charte du Zeitgeist Mouvement France
      (14 signataires)

      La charte éthique du Zeitgeist Mouvement France est un engagement moral de la part de ses signataires, réunis par un socle commun de valeurs dans un souci de transparence et d’acceptation de l’unité planétaire. Par cet acte symbolique, nous tendons au respect et à l’application concrète et solidaire des principes énumérés.

      "Notre information et notre communication ne s’inscrivent dans aucune action violente ou contraignante, mais dans le souci du libre arbitre, de l’humilité et de l’unification, proposant ses alternatives par la conscientisation des personnes, permettant ainsi une capacité à la transition et à l’évolution inscrites dans la gratuité, le bénévolat et le respect."

      "Nous ne reconnaissons aucune affiliation à quelques partis ou acteurs politiques actuels ou futurs quels qu’ils soient, et à aucun dogme spirituel ; nous considérons que les frontières, races, religions, classes sociales ou autres barrières éducatives sont des notions inadaptées aux problèmes systémiques de notre société. Ainsi, nous réfutons la primauté d’une idéologie sur les autres, tout en respectant les convictions intimes et individuelles de chacun au service du bien commun."

      Je m’excuse de pas pouvoir faire le 15°..

      Je vous remercie quand même de "respecter les convictions intimes" de ceux qui pensent que le capitalisme n’a rien à craindre du Boboïsme vert qui prétend changer le monde avec comme référence Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise du Châtelet..

      Ceci étant, bonne continuation.

      14..c’est un bon départ.

      Ce n’est qu’un début, continuez le combat !

      Cordialement.

      A.C

    • ben moi j’ai trouvé ça (par exemple) :

      Tu t’inscris sur les forums, il se passe rien,
      puis de temps à autres tu tombes sur un message qui parle des "juifs" (tiens ?..).
      Finalement tu reçois par e-mail un message qui t’invite à regarder les vidéos d’Alain Soral le chef des anti-sions ou ché pas quoi là.

    • Ainsi, nous réfutons la primauté d’une idéologie sur les autres, tout en respectant les convictions intimes et individuelles de chacun au service du bien commun

      ben voilà, meme Soral...

    • hahaha, trouvé le gourou :)

      voilà de qui s’inspire ce mouvement :

      Jacques Fresco, guide honoraire du mouvement Raëlien.

      http://fr.raelianews.org/news.php?item.180.6

      rââââ dehoooors !

  • Bonjour,

    L’article est bien trop poussé. Certes, ce mouvement semble issue d’un parti politique de Bisounours, mais il a le mérite de faire du bruit (autant que faire se peut, d’ailleurs, les grands médias ne relayant vraiment pas grand chose).

    Avez-vous parlé de politique avec le commun des mortels récemment ? Ne vous-êtes vous pas aperçu de combien la majorité de nos concitoyens ne VEULENT pas entendre parler d’économie, de géo-politique etc ? Sans parler de complot, l’évidence même de la prise de pouvoir décisionnel par une caste très aisée est accessible, je pense, à tous. Comprendre le système dans ses plus grandes lignes suffirait aux gens à comprendre qu’il est temps d’agir.

    Mais dans l’article, on parle clairement de révolution armée et de renversement du système. Je crois que sans des mouvements tels que celui des Indignés, on aurait du mal à aller au delà, non ? Si les gens ne VEULENT pas entendre raison, imaginez qu’ils vont descendre dans la rue pour renverser le gouvernement !!! J’ai du mal, pour ma part.

    A noter également qu’en 1789 (je ne rentrerai que dans les détails purement pratiques, et non politiques), on avait des fourches contre des armes qui devaient être longuement rechargées avant de pouvoir à nouveau UN coup de feu. Aujourd’hui, quid ? Avez-vous une fourche chez vous ? Même pas. Et les forces de l’ordre, où en sont-elles ? Des armes à feu perfectionnées voire des armes automatiques pour l’armée. Il sera dur de faire la révolution comme alors.

    Aujourd’hui, si vous voulez faire une révolution, convainquez les forces de l’ordre avant tout !

    • Il n’y a pratiquement AUCUN drapeau espagnol monarchiste dans les manifs en Espagne, à la Puerta del Sol ou ailleurs. Il n’y a pratiquement pas de drapeaux catalans non plus à la Plaza Catalunya de Barcelone.

      L’auteur de cette critique (qui se veut "constructive" à la fin mais verse trop facilement dans la caricature donneuse de leçon à mon goût) ferait mieux de s’informer de l’évolution des choses en temps réel : par exemple à Madrid les assemblées ont gagné tous les quartiers de la ville le week end dernier et le mouvement ne se limite plus du tout aux seuls "jeunes" (25-35 ans) frappés par la crise. A Barcelone, les travailleurs en lutte du secteur de la santé et les "indignés" se sont unis.

      Quant aux demandes, elles vont bien plus loin que "la démocratie réelle". Un exemple avec celles de l’assemblée de Cordoue :

      En accord avec les principes du mouvement « Prends la rue » ou 15-M :

        Le modèle économique doit reposer sur la redistribution équitable de la richesse créée par une activité humaine dans des conditions optimales et dignes, et non sur les lois du marché capitaliste
        Le rejet du modèle de développement actuel basé sur une croissance économique insoutenable car il provoque la dégradation et la détérioration de l’environnement. Nous optons pour un modèle de développement soutenable qui satisfait nos besoins fondamentaux et permette une redistribution des ressources naturelles
        Nous opposons à un modèle qui privilégie le rôle masculin comme étant le principal acteur/producteur économique et politique, rabaissant et ignorant le travail généralement réalisé par les femmes
        La politique doit être une fonction sociale qui administre les ressources de tous au profit de tous et de chacun. Les pouvoirs publics et les partis politiques doivent avoir comme objectif absolument prioritaire la promotion intégrale de la vie humaine.
        Nous voulons récupérer la rue comme lieu légitime pour exercer la politique.

      Pour toutes ces raisons, le Mouvement du 15 Mai à Cordoue établit comme objectifs stratégiques les points suivants :

       Vers une assemblée constituante qui rédige les bases d’une nouvelle Constitution
       La défense et la promotion des droits humains sociaux, économiques et culturels
       La construction d’une démocratie réelle et participative
       La lutte pour un système économique alternatif à celui actuellement dominant et dans lequel tout être humain sans exception sera considéré comme une fin et non comme un moyen

      Ces objectifs stratégiques se traduisent dans l’immédiat et au niveau de l’Etat espagnol dans les points suivants, adoptés par consensus :

       Réforme de la Loi Electorale
       Abolition des privilèges de la caste politique pendant et après l’exercice de ses mandats et lutte contre la corruption
       Contre tous les abus produits par le système économique actuellement en vigueur et la réalisation d’actions contre ces derniers :

        Lutte pour le droit à un travail digne et voulu pour chacun-e
        L’exigence du droit à un logement digne pour tout le monde
        La demande de services publics de qualité, particulièrement dans la santé et l’enseignement
        La nécessité d’une gestion publique des entités bancaires et des grandes fortunes en vue de la redistribution équitable de leur patrimoine
        La lutte pour les libertés démocratiques et la démocratie participative
        La transparence dans la gestion des ressources publiques et la réduction des dépenses militaires

      D’autre part, l’assemblée a décidé de mener une Initiative Populaire adressée à la Municipalité de Cordoue, conformément à la Loi régulatrice des régimes locaux 7/1985, afin que les propositions suivantes soient étudiés et adoptés par la nouvelle majorité (du PP) :

       Suppression des véhicules officiels et utilisation des transports public pour les élus
       Modification de l’article 6 du Règlement Organique de la Municipalité de Cordoue (ROAC) en relation avec l’article 15 afin d’inclure des sanctions économiques et l’inhabilitation pour cause d’absentéisme de la part des élus
      Exiger des élus qu’ils s’engagent à n’avoir qu’un seul revenu de la part de l’Administration publique
      Meilleur contrôle et suivi de l’obligation de publication du patrimoine des élus, tel que cela est étali dans l’article 11 de la ROAC
       Maintien des services publics en garantissant leur bonne gestion, exécution et prestation par les employé-e-s municipaux et des entreprises publiques eux-mêmes

    • Cher A.C.,

      Ta réponse, cordiale et non injurieuse, m’amène à te répondre ceci :

      Tu as l’art... De ne pas répondre aux questionnements...

      Des dizaines de milliers de jeunes et moins jeunes se soulèvent dans l’Etat espagnol, la réponse des révolutionnaires est-elle d’acter qu’il s’agit d’un authentique mouvement de révolte qu’il faut soutenir et dans lequel les révolutionnaires (ce que font nos camarades de la 4 dans l’Etat espagnol), doivent intervenir pour faire avancer les clarifications politiques ou bien tels des "comitards" doivent ils décréter que la "plate forme" n’étant pas totalement conforme au programme "révolutionnaire" (lequel ?), on regarde de loin en dénonçant les confusions, limites, errements (réels) de quelques dirigeants...

      Bref, passons, il n’y a rien à voir...

      Si, il y a quelque chose à voir...

      La crise du capitalisme, la situation dramatique des travailleurs et de la jeunesse en Espagne, les défaites subies en lien avec les politiques social-traîtres des principales directions syndicales, n’auront pas empêché un vent de révolte...

      Notre place est à leur côté, non pas pour cautionner les confusions mais pour les dépasser...

      Enfin, je ne sais pas si tu es un stal congénital (quoique tu sembles te définir ainsi...), mais à mon rappel de Gapone et de Trotsky, tu répliques ailleurs...
      Kronstad et l’adhérant tardif au parti bolchévik...

      Mon ami, tu es un grand rigolo (avec humour), on ne va pas discuter 50 heures de Kronstad, simplement toute la direction du PCUS a soutenu l’offensive militaire... Ce fut un drame... mais pas de la responsablité du seul Trotsky...
      Last, l’adhésion tardive se fit sur la convergence politique des "thèses d’avril" de Lénine... Contre les comitards...
      Fraternellement
      Paco NPA

    • ANTOINE , ma famille espagnole me confirme et m a adressé des photos par internet , les seuls drapeaux qui apparaissent et qui sont autorisés par le service d ordre des "indignés " ce sont les drapeaux rouge,jaune rouge frappés des armoiries de la monarchie (un fleuve d’or entre deux rives de sang ...)
      Quelques drapeaux républicains sont apparus les premiers jours du mouvement du 15 M mais depuis il y a eu une reprise en main et aucun drapeau , aucune banderole et aucun mot d’ordre qui n a pas été approuvé par consensus par L AG ne peut être utilisé ...CURIEUSE DEMOCRATIE REELLE ...

      J ajouterais que le mouvement du 15 M n a a aucun moment critiqué le système monarchique et commence seulement dans certaines villes a réclamer une constituante mais que cette revendication est critiquée par les assemblées dans d ’autres villes y compris à MADRID ou les manifestants ne revendiquent que l’application de l’actuelle constitution ce qui est une acceptation de fait de la monarchie .(la majorité des AG critiquent le PSOE et le PP car ils ne respectent pas la constitution !!!)

      Malgré toutes ses contradictions le mouvement du 15 M met en avant des revendications interessantes , il met également un grand coup de pied dans la fourmilère des politiciens carriéristes et corrompus qui trompent et exploitent le peuple depuis l’ avènement de la "démocratie" et rien que pour celà il mérite notre soutien , mais ce n’est pas pour celà que nous devons sans se poser en donneur de leçon nous dispenser d’en faire une analyse critique et notamment de dire que l antipartisme actuel ne doit pas faire obstacle à la volonté de créer une organisation qui serait vraiment représentative des masses et dirigées par elles afin que l’indignation se transforme en révolte populaire dans laquelle les forces productives seraient partie prenante , ce qui n ’est pas le cas actuellement , car occuper l’espace publique c’est bien mais ce n est pas de nature à faire trembler le système capitaliste seules les occupations des usines ,la grève générale , le blocage des institutions peuvent faire céder le pouvoir ...

      Je sais bien que de telles luttes ne se décrètent pas et ne se déclenchent pas en appuyant sur un bouton , mais si les indignés sont sincères , ils doivent se rendre compte que tant que leur mouvement n’entrainera pas les forces productives dans l’action , ils n ont aucune chance de voir aboutir la moindre revendication qui frappe le système au portefeuille ...Les indignés du 15 M doivent maintenant dire clairement que c ’est au système capitaliste qu’il faut s attaquer faute de quoi ils ne pourront réunir les forces nécessaires pour passer de l’idignation à la révolte et le capitalisme aura encore de beau jour devant lui en ESPAGNE et ailleurs ...

    •  :))

      Laissons> de côté Trotski,PACO amigo, je me suis simplement"amusé "un peu de te voir le citer pour argumenter de ton soutien inconditionnel à de la révolte un brin comparable à certains traits de communisme libertaire qu’on a pu voir dans les SOVIETS brisés par TOUT le Parti (tu as raison) et donc par aussi bien Trotski que Lénine Staline et autres Zinoviev.

      Je veux bien que fraternellement tu dise que j’ai l’art de ne pas répondre aux questions.

      En "rigolo" que je suis

      (je prends pas ça pour de l’attaque car" rigoler" au second degré de l’état pitoyable du mouvement révolutionnaire , d u nombrilisme boutiquier, ça évite d’en "chialer" en serrant les poings..)

      .. ......cher Paco et camarade, entendons nous bien, j’ai quelques questions que tu esquives...

      Nous sommes d’accord -même si je fais partis des comitards selon tes critères- pour analyser les "indignés" dans tout le champ du "possible".

      D’ailleurs tu ne trouveras pas un texte de moi ou je ne précise-comme d’ailleurs pour tunis ou le Caire- que je suis "preneur" de tout "bougé"..

      Mais tu comprendras que je reste, avec toi, sur ma faim, en termes de "processus".

      Tu notes

      De la révolte à la révolution... Un problème récurant dans le mouvement ouvrier et révolutionnaire

      OUI..

      Mais récurente aussi la référence au besoin du PARTI..pour passer de l’un à l ’autre..

      J’aurais bien aimé que tu réagisses (même si tu n’étais pas particulièrement visé par ce qui fondait ma réaction à ton papier,) à ceci :

      Mais ceux qui se paluchent à la Révolution en marche et de contagion continentale ferait bien de commencer par mobiliser "ici" et à travailler à la construction du PARTI révolutionnaire..

      A part que signant"PACO-NPA", tu ne considères que le boulot est fait..

      Au passage, tu m’excuseras de sourire quand adhérent d’un parti "nouveau" qui a cru bon de quitter la 4° Internatinale, tu fais référence à une poignée(j’exagère àpeine) de militants d’EG espagnole qui adhérents de cette internationale ,(aussi respectable que miscroscopique soit elle) , seraient en phase dans ce MP15 ou dès que tu sors un slogan , un tract , deux phrases "politiques"..on te regarde de travers !

      Si tu contestes, c’est que contrairement à moi, t’as pas de contacts nombreux avec certains qui sont "sur "places"..

      Non, arrêtons de nous raconter du rêve ;

      Indignats et INDIGNADOS se la pètent très majoritairement A-POLITIQUES au sens le plus tristounet..

      C’est politiquement POSITIF quand on y voit à juste titre due la recherche insconsciente de POLITISATION , ausens ques’"occuper de la Cité" c’est se pencher sur QUI la possède et donc qui l’"administre" , qui décide parce que propriétaire !

      Mais c’est à combattre dans la dimension "boboïsante"

      Le Capitalisme comme à Watts aux States quand ça a "chauffé avec les Noirs indignés d’être considérés comme de la merde exploitable à merci..il peut se payer le luxe de quelques prurits ..si "on" en reste au "grattage"..

      Voire en désinfectant avec sa Police et sa Justice de classe sans affrontement de masse.

      On est d’accord non ?

      Cordialement, bon week end

      A.C

    • Estimado amigo y compañero AC,

      Le débat entre nous avance...

      J’ai autant de sympathie que toi pour le boboland...

      J’acte que tu reconnais le "bougé"... C’est à dire que le mouvement émancipateur en Espagne se porte mieux avec les "indignés" que s’il n’était pas apparu...

      Laisse tomber avec le : je connais des gens sur place... J’en connais aussi, amis, famille, camarades... On ne va pas mesurer notre carnet d’adresse là bas...

      Revenons à l’essentiel, la place des révolutionnaires est dans le mouvement pour le faire avancer... Pas dehors pour stigmatiser ses limites...

      C’est ce que font nos camarades de la 4 (même réduit numériquement, je te le concède volontiers)...

      Tu as raison, la question du parti révolutionnaire est centrale. Maintenant, la question est comment le construire... En sélectionnant des cadres et en leur donnant une haute formation politique dans l’attente... D’octobre... Ou en s’insérant dans le mouvement ouvrier et social, pour y apporter l’expérience accumulée mais aussi pour apprendre et s’enrichir des nouvelles formes de la lutte des classes...
      Sans exclure, bien sur, la question de la formation politique...

      Quant au souffle libertaire, bien d’accord avec toi, il doit faire parti du projet communiste...

      Bien loin du FdeG...

      Nous ne sommes que des petites pierres mais tu doit connaître la fin de "Como tu" y de "La Estaqua"...

      Salud y hasta luego.

      Paco NPA

    • C’est sûr qu’il est plus facile de balancer des slogans que de réfléchir à savoir pourquoi les analyses toutes faites ne font plus recette.

  • Pire que les sectaires (tous ceux qui ne pensent pas totalement comme moi sont des social-traîtres), les aveugles (souvent les mêmes que les sectaires)...

    Ainsi donc, le processus de révolte dans l’Etat espagnol ne serait pas "Révolution correct"...

    Donc suspect voire condamnable...

    La belle histoire... Comme si une révolution n’était pas un joyeux souk, surtout à ses débuts, combinant le refus de l’inacceptable et le désir et la volonté de bouleverser l’ordre bourgeois établi...

    Dans la confusion, la nécessité de la clarification, certes, mais dans l’appréhension première, pour les révolutionnaires, que c’est une véritable révolte populaire sur laquelle il faut s’appuyer pour aller de l’avant...

    Que de commentaires de "comitards" (dixit Lénine) sur BC concernant les indignés...

    Rien n’est joué concernant les clarification politiques nécessaires, mais tout de même... Le déplacement vers les lieux de travail et les quartiers populaires, la demande de renationalisation des services publics privatisés par le PP et le PSOE, la perspective de la 3éme République constituante (c’est à dire la mise à bas des institutions liées au post-franquisme et acceptées par le PSOE et le PCE... Ce n’est pas rien...

    Même si ce n’est qu’un début...

    De la révolte à la révolution... Un problème récurant dans le mouvement ouvrier et révolutionnaire...

    Les soviets, forme inédite de la lutte des classes lors de leur apparition, rencontrèrent l’hostilité des "comitards" et la compréhension de l’enjeu historique par Lénine et Trotsky...

    Pour mémoire, au début de la révolution de 1905, le mouvement était "représenté" par le Pope Gapone s’appuyant sur la montée gréviste en particulier à St Péterbourg...

    Pope manipulé et agent de la police politique tsariste aux revendications on ne peut plus douteuses... Le devoir du tsar est de maintenir le lien avec le "peuple"...

    Les révolutionnaires comprirent le sens profond de la révolte et firent en sorte de gagner l’hégémonie... Trotsky devint le président du soviet de St Peter...

    Amis de l’aveuglement, bonsoir...

    Paco NPA

  • > Des fascistes infiltrent le rassemblement des Indignés, place de la Bastille à Paris

    Ca sent quand même pas très bon tout ça... infos à recouper...

    Disons que le manque de culture politique et le côté bisounours en font des cibles de choix...

    Mais encore une fois, je pense quand même que ce mouvement peut déboucher sur quelque chose d’intéressant... à suivre ! (moi j’y vais en tout cas !)

  • Mais il en va autrement du soulèvement des « indignés », qui a récemment bénéficié d’un emballement médiatique qui a eu tôt fait d’en faire le modèle de la « révolution citoyenne » de demain.

    tu te fous de la gueule de qui ?

    alors que les grands médias ont fait l’inverse, strictement, et font toujours silence sur ce qui se passe.

    Ca commence déjà très mal un texte quand il commence par une grosse verrue mensongère. En France c’est toujours le silence. DSK, Rolland Tartos , les radars , etc, dire que les médias en font une tarte c’est être un sacré arracheur de dents.

    Oui à Barcelone on a déploré une centaine de blessés et la place fut réinvestie. T’as un problème avec ça ?

    "Non à la Violence" ? et alors, où est le problème ? Tu es arrivé en sortant du ventre de ta mère casqué et cuirassé des leçons du batko ?

    des illusions de ce mouvement ?

    Oui et alors ?

    Au-delà de l’impasse stratégique, transparaît là une receptivité inquiétante au discours dominant issu des médias bourgeois, notamment sur les soulèvements tunisiens et égyptiens.

    Plutôt que de t’exciter tout seul ne comprends-tu pas que ces jeunes ont pris à nouveau une leçon sur la violence policière dés qu’elle peut s’exercer ?

    Il s’agit d’accompagner cela de la compréhension de ce qu’il y a en face et pas faire des leçons à deux balles.

    Sans doute, et, avec eux, ce fait marquant : les révolutions arabes n’ont pas eu lieu. Elles ne sont encore que des possibles avortés, des 1905 en puissance.

    le potemkine et tout ça tout ça, "la révolution de 1905" c’est comme ça qu’on dit , pas de chance, une révolution défaite.

    Quand à savoir si les révolutions arabes n’ont pas eu lieu, tu fais partie de ceux qui au bout de 3 mois d’un processus révolutionnaire pensent que celui-ci n’a jamais existé.

    la commune de Paris, révolution ou pas ? La défaite indique-t-elle qu’une révolution n’a pas eu lieu.

    Si on prend l’exemple russe, par exemple, dans une situation sordide encore plus terrible donc intenable, en 1917, où en était-on 3 mois après le début de la révolution ? On te laisse chercher...

    Des processus révolutionnaires sont en cours en Tunisie et en Egypte, vouloir boucler ce qui se passe parce qu’ils n’ont pas triomphé en 3 jours c’est anticiper largement sur un processus (comme beaucoup l’ont fait pour des tas de raisons).

    Et les secousses existantes en Europe, qui existaient déjà sur un certain nombre de terrains, ont eut un formidable encouragement par les révolutions en Afrique du Nord. Les démonstrations de masses en mouvement qui font reculer des pouvoirs durs ont aidé et redonné du cœur à l’ouvrage dans plusieurs pays malgré le silence brejnevien des médias, les manips journalistiques obligés de parler de grands événement mais cherchant à les minorer ou les caricaturer.

    Mais revenons à notre « indigné ». Il croit au Souverain Bien, et il lui a donné un nom : démocratie. En son nom, et en celui de l’apolitisme, il arrache les affiches anarchistes et les drapeaux républicains de la place Puerta del Sol, foulant au pied des années de résistance anti-franquiste, il nie le droit à une parole collective (« chacun parle pour lui-même ») autre que celle issue de l’assemblée générale « consensuelle », refuse qu’on puisse défendre l’idée d’une réponse proportionnée à la violence étatique, fait huer ceux qui ont l’outrecuidance de critiquer la mise en place d’une commission « garderie » lorsque la préparation d’une commission « défense » en vue d’une intervention policière paraît répondre plus pertinemment à l’enjeu du moment.

    Deux choses : la tentative de faire taire des expressions collectives au profit de ceux de fait qui dirigent ces processus est un vieux classique et tu as raison de critiquer.

    La liberté d’expression collective est un fondamental de la progression de la liberté et des libertés, et donc de la réussite de mouvements progressistes et révolutionnaires.

    Ceux qui nagent en eaux troubles là dessus doivent être combattus. Une partie surfe sur le dégout de masses de population de plus en plus importantes envers des partis inféodés à la bourgeoisie.

    L’occupation de lieux centraux dans les villes a son importance, mais cette occupation ne peut qu’être fondée sur l’idée de contagion révolutionnaire à partir de centres stratégiques, dans le cadre plus large d’une insurrection potentiellement armée : la place Tahrir en est un exemple partiel, ce qui a sans doute justifié, aux yeux des militaires égyptiens, la nécessité de son évacuation rapide après le départ de Moubarak.

    oui juste, ça ne sert que si les lieux de production de services de commerce sont conquis, ainsi que les quartiers populaires, oui...

    Insurrection armée ?

    Tu veux quoi là ? La jouer insurrection armée au centre de Barcelone comme dans la sierra ?

    quand des jeunes, et moins jeunes, se révoltent, même pacifiquement, même avec des tas d’illusions, la place de révolutionnaires c’est d’être dedans , pas pour marquer de morgue ou de prétention un mouvement qui est plus utile que si il n’existait pas, mais pour aider à déblayer les obstacles que ce mouvement rencontre pour le triomphe de ses espérances anti-capitalistes, sur le chômage, la précarité, etc

    Contre l’indignation des idiots utiles de la démocratie bourgeoise, affirmons ainsi avec force la nécessité d’une insurrection politique, apatride et radicale, seule à même de permettre l’élaboration de la forme nouvelle nécessaire au monde de demain. Le système ne se réforme pas, il se détruit !

    direction la sierra, hop hop hop...

    Le problème c’est comment on passe d’indignations massives à des mouvements de masse qui fassent reculer le capitalisme et triomphent de lui.

    Ca c’est un exercice utile, se poser les questions de comment aider des processus de contestation ...

    Tu peux toujours dire aux jeunes là qu’il faut la révolution (quoique c’est pas ce que tu dis, tu les traite en ennemis ), mais tu ne pourras faire l’économie de processus où des masses populaires explorent des impasses par elles-mêmes.

    En juillet 1917, ceux qui allaient faire la révolution d’Octobre (après celle de Février) étaient pourchassés partout , le pouvoir tenu par des brutes qui préparaient des pelotons d’exécution, ils ne sont pas partis dans la sierra, ni dans l’Oural, mais ont préparé la suite et ont accentué le travail dans les masses telles qu’elles étaient et dans leurs mouvements tels qu’ils étaient , avec toutes leurs illusions.

    Démontrer que les états bourgeois sont capables de la pire des violences n’est pas un scoop, mais pour les plus grandes masses c’est plus compliqué, les illusions sont importantes. Pour qu’elles tombent il ne suffit pas de bon discours ni d’insulter ceux qu’il est préférable de voir bouger plutôt que de rester à la maison.

    • Tout d’abord, je tiens à te faire remarque que ton ton agressif est aussi inutile que franchement pathétique. Tu t’indignes, c’est rigolo.

      Sinon, tout le monde ne vit pas dans le microcosme français, et il arrive que certains parcourent, de temps à autre, la presse étrangère et internationale qui, en certaines occasions, et notamment dans les suivis en direct sur le web de la part des grands journaux espagnols, en a effectivement fait des TONNES sur ce mouvement.

      Je ne suis pas né la kalash au poing, je te rassure. L’accouchement eût été rendu particulièrement inconfortable. Simplement, il suffit d’avoir fait l’expérience de la répression pour se rendre compte assez rapidement que la posture pacifiste ne tient pas. On peut ne pas avoir particulièrement envie de se battre, mais force est de constater qu’il faut s’y préparer, en gardant, tout de même, la tête sur les épaules. Après, j’en conviens, le ton volontairement interpelatoire et virulent du texte a pu laisser penser que j’étais un fou furieux, mais, si tu lis bien, je ne dis à aucun moment de quelles armes il est question, et j’évoque tout au plus une insurrection potentiellement armée. Les aventures des années 70/80 nous ont suffisamment éclairé sur le peu d’utilité d’une démarche militarisée dans un cadre peu adéquat. En revanche, lorsqu’en 68 tu as des dirigeants de la future LCR qui empêchent des camarades d’aller chercher des armes, il y a comme un petit souci. Mais, là encore, ça n’engage que moi.

      Ensuite, si j’ai utilisé, dans la phrase "les révolutions arabes [etc]" les mots "encore", "possibles" et "en puissance", c’est peut-être pour une bonne raison, qui est que nous parlons ici d’un processus en cours, qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas une révolution achevée au sens où semblent l’entendre les médias et la classe dirigeante.

      Et, pour ta référence à 1917, tu parles de quelle révolution ? Février ou Octobre ? Ça n’a foutrement rien à voir.

      Ensuite, tu m’interpelles sur le terme "Insurrection armée" en omettant, de façon volontaire et tout à fait malhonnête le terme "potentiellement", qui -du moins j’avais tendance à le penser- déplaçait le problème de la lutte armée dans le champ de la conscience et de l’état d’esprit des masses. Quand les jeunes se battaient contre les flics en octobre/novembre 2005, tu avais un état d’esprit qui laissait à penser qu’on était dans une esquisse d’insurrection potentiellement armée.

      Pour terminer, je ne vais pas chouiner parce que la plupart des commentaires sont hostiles au ton du texte (pour l’essentiel, parce que, sur le fond, c’est un peu le festival du non-argument) : c’était le but recherché, à la fois dans la rédaction du texte, puis dans son post -tardif- sur le site bellaciao, qu’on sait être parasité par une partie du "gratin du net" -et là je ne vise pas la rédaction ou les "habitués" de Bellaciao, mais plus les "incrustés", ne connaissant pas les positions des gens à l’origine de ce site-, et notamment par les conspirationnistes p’tits zizis de Zeitgeist et autres cinglés des tours explosives illuminatis sionisto-ploutocratiques, qui sont bien contents de se voir entendus et applaudis à Bastille, profitant du manque d’expérience politique de leurs auditeurs. Quand un type qui se réclame de Soral ou de Larouche se fait applaudir et que les communistes de tout poil deviennent indésirables (enfin, ils peuvent être là mais SURTOUT pas de drapeau, pas de mot d’ordre, pas d’idées : le vide est autorisé, par contre, le vide est apolitique), c’est que ça commence à puer. Ça pue.

    • Le camarade Cop a, de mon point de vue, dit l’essentiel.

      J’ajouterai quelques éléments qui me semblent importants :

      Assimiler ce qui se passe en Espagne avec ce qui se passe à la Bastille relève, pour le moins, d’une consommation abusive de moquette.

      Cela semble congénital chez certains de faire des tirs à vue sur la LCR quelques soit l’objet de la discussion.
      La ritournelle sur les ex-trotskystes devenus PS... Bien sur qu’il y en a...
      Maintenant, quant on parle d’une formation politique, on parle d’abord de ceux qui ont assuré la continuité pas de ceux qui sont partis...
      Sorry, mais Bensaïd, Krivine, et tant d’autres... ils n’ont pas lâché la "cause"...
      Après, on peut chercher à comprendre pourquoi certains sont partis... et pour aller où...
      Mais à ce compte là, on parle de tout le monde... Soral, il est bien issu du PCF ? Fiterman, Bob Hue, Gayssot...
      Alors maintenant, il y en a même un qui s’offusque que des dirigeants de la future LCR (j’en sais rien, à l’époque j’étais en short à l’école), aient refusé de collecter des armes en 68... Heureusement, si c’est exact, car cela ne correspondait pas vraiment à la situation politique...

      Toujours dans la moquette... Opposer Février 17 à Octobre 17...
      Sans février, il n’y aurait jamais eu octobre...
      Cop a bien raison de rappeler juillet 17...
      Kérensky a nommé un général blanc et néo-fasciste aux plus hautes responsabilités militaires...
      L’avant garde ouvrière veut en découdre et se dessine un mouvement insurrectionnel...
      Les révolutionnaires considèrent que c’est prématuré et que l’échec est assuré.
      Pour autant, loin de rester sur les trottoirs pour regarder l’échec et dénoncer les "gauchistes", ils s’inscrivent dans le mouvement en essayant de faire en sorte que la répression soit la moins importante possible.
      C’est l’échec...
      Des milliers de bolchéviks sont arrêtés, Lénine passe à la clandestinité, la presse révolutionnaire de nouveau illégale...
      Quelques semaines après... Kornilov tente un putsch néo-fascistes... Contre Kérensky...
      Réponse des révolutionnaires : aux avant postes pour combattre Kornilov (loin du bonnet blanc/blanc bonnet)...
      La voix est ouverte pour gagner la majorité aux soviets, les révolutionnaires "relégalisés", les prisonniers libérés...

      Quels rapports avec les indignés ?

      Un processus de révolte n’est pas linéaire, il s’inscrit dans le temps, avec des hauts et des bas... A ce jour, la question du lien avec les travailleurs, celle du programme est l’enjeu du processus.

      A condition de considérer qu’il y a bien un processus de révolte populaire, certes confus mais positif, et à approfondir...

      C’est la tâche des révolutionnaires.

      Adelante !

      Paco NPA

    • Très bien de rappeler Juillet 17. La place des révolutionnaires est au milieu et au service des mobilisations.

      C’est ce que nous avons fait en Mai 68. Quand je dis nous, ce n’est pas seulement toute la JCR à laquelle j’avais adhéré en 67, mais certains trostkistes, certains maos, certains PSU, et à ma connaissance tous les libertaires. Il y avait de tout dans le mouvement édudiant, comme il y a de tout Plaza del Sol. C’est la situation objective, les inititatives "audacieuses", et les propositions des révolutionnaires qui ont soulevé la majorité de la jeunesse en 68, ce qui a conduit à la plus grande grève générale. Jamais on ne s’est arrêté à la présence de monarchistes ou pire dans un Comité d’Action...On les a isolés politiquement, physiquement quand oportun.

      Quant à la Direction de la JCR se mettant en travers de l’armement, c’est exact, et heureusement ! J’ai même le souvenir d’avoir protégé une armerie sur les Grands Boulevards, pendant une manif enflammée. Sur le coup, jeune militant formé par les Vietnamiens, Cuba et le Che, et la Commune, après les affrontements des jours précédents, je n’avais pas compréhension du rapport de force, et je l’ai fait à contre-coeur, déterminé à demander explication.

      Seule la Direction, avec son bagage théorique, historique, et le temps qu’elle prenait à suivre la situation et en discuter collectivement, avait une vue d’ensemble. Moi, pas du tout. Mais j’ai fait d’autres erreurs...

      J’ai compris dans la discussion vive qui a suivi, car c’était déjà la tradition de débat totalement ouvert, que la grève générale (GG) était encore très peu active, rarement auto-organisée, centralisée seulement par les bureaucrates. Aucune organisation révo n’avait la capacité d’aider la GG à avancer vers l’insurrection. Pas besoin d’organisation, je disais, avec mes camarades libertaires, dans et hors JCR...Nous argumentions que le Paris de la Commune n’avait pas de parti révo. Ce avec quoi certains camarades n’étaient d’ailleurs pas d’accord...Ils avaient un peu raison...

      Mais la grande différence, par rapport à la Commune, et à aujourd’hui, ce qui met à l’ordre du jour un soulèvement à moyen terme en France, à préparer activement, c’est que le PC en 68, quelque chose que peu peuvent imaginer aujourd’hui, quadrillait les entreprises, par CGT interposée. Comme des dirigeants du PC l’ont écrit depuis, Moscou avait donné la consigne de maintenir De Gaulle. Le PC est tombé en 68 du côté de l’ordre. Dans ce contexte, une, deux, trois armureries n’auraient rien changé, malheureusement. L’épisode de l’armuerie est relatée dans plusieurs bouquins et textes, je ne sais plus, mais il me semble de Daniel Bensaid, Krivine et Pierre Frank.

      Fraternellement, en espérant que les leçons de Juillet 17, comme de Mai 68 , donnent matière à s’engager aux côtés de tous les indignés et révoltés, et donc à construire ainsi le parti révo le plus vite possible, car la situation est en train de mûrir, dans un nombre croissant de pays d’Europe.

    • c’est que le PC en 68, quelque chose que peu peuvent imaginer aujourd’hui, quadrillait les entreprises, par CGT interposée. Comme des dirigeants du PC l’ont écrit depuis, Moscou avait donné la consigne de maintenir De Gaulle. Le PC est tombé en 68 du côté de l’ordre.

       :))))

      OUI..

      Je quadrillais , supervisé par un agent du KGB !

       :)

      Crois mois 10 millions de mec à quadriller et sans même comme nos camarades soviétiques le Goulag pour récalcitrants, c’est pas de la tarte !

      Qui plus est, j’ai fait semblant de pas être payé 5 semaines alors que le caviar et la vodka de l’ambassade d’URSS , ça rentrait à plein fourgons dans les UD CGT et les sièges du PCF.

      Heureusement qu’il avait la Ligaléon, les maos et Dany..pour être aux côtés de la classe ouvrière tellement conne que NOUS l’avons baisée, nous les salauds de la Loubianka déguisés en délégués CGT..

      Mais des prolos qui avaient lu ni Marcuse, ni le petit livre de Mao, des cons qui pensaient qu’à la feuille de paye, aux vacances des gosses., ça n’a pas la conscience du révolté de nanterre ou de l’indigné apolitique .

      "Staliniens traitres" et hop t’as la clé de toutes les situations

      Nous avons quadrillé, Dujnou !

      Quand l’escadrille des p’tits bourges anticommunistes prendra son envol, t’as une place dans le cokpit de commandement !

       :)

      AC

    • AC : il faut lire tranquillement.
      Erreur. Pas une question d’anti-communistes.
      Les militants du PC ou de la CGT se sont battus comme les autres.
      Comme je me suis battu ensuite comme délégué CGT.

      Nous tous communistes, au PC ou ailleurs, n’étions pas au courant de la politique de la direction.
      Je citais seulement l’histoire ancienne de PC pour dire qu’aujourd’hui,
      il ne faut plus s’en prendre aux bureaucrates,
      mais à notre lenteur (hésitations ?) à rassembler les communistes dans un parti pour la révolution.

      La crise l’exige.

    • excuse moi, Luis.

      Je n’avais pas vu que c’était toi que je "flinguais", j’eusse été plus fraternel..
       :)

      Ta réaction mesurée est tout à ton honneur.

      Rassure toi, je prends le temps de lire y compris de chercher à comprendre : mon seul défaut c’est de ne pas laisser passer sans réaction ce qu’à tort ou à raison, je crois contraire à un besoin d’analyse sans anathème

      Mais je reconnais que mon ton était inutilement con.

      Sur le fond :

      Cette histoire- qui ne tient pas debout , de 5 apparatchiks qui auraient piégé des dizaines et des dizaines de milliers de Militants, :

      UN : : ça me gonfle :

       :))

      C’est une façon trop simpliste de réfléchir à l’absence de possibilité d’un PC de mesurer ce que charrie la Société dès lors que tu lui ôtes -dès 1920- toute autonomie "faire ’Histoire" et que tu as -comme"nous " l’avons fait- un rapport de "Parti -GUIDE, avant- gardiste " qui décrête ce qui est"bon" ou"mauvais" pour les masses..

      DEUX : : Faut arrêter avec" Moscou.".

      J’ai eu non seulement quelques responsabilités mais aussi accès aux archives tant du PARTI "Communiste" F..qu’à celles du PCUS..

      Tu as raison de dire que, par exemple, Chirac en rencontrant en secret Krasu, ou même Pompidou en tête à tête avec Séguy..ont argumenté sur le fait que cette révolution risquait déposséder le PC et la CGt de tout rôle de "leader" dans la Classe..

      Et aussi que la social démo, si elle devait profiter d’un changement..c’était un "plus" pour le camp atlantiste.

      Mais, là ou tu te trompes et ou des "historiens" continuent de "galéger "c’est sur le "deal" de Gaulle -PC....pour casser mai 68(c’est un peu ce que tu écris)

      NON.

      Le tournant c’est le 28 mai

      Le BP décide que le moment est propice à un rapport de force pour avancer le mot d’ordre de"Gouvernement populaire"

      Je t’affirme (tu peux ne pas me croire) que les 28 et 29 (de Gaulle estparti à Baden Baden pour envisager l’éventualité d’une"sortie de crise" à la "versaillaise" en brisant PARIS..), partout dans la CGT.., même là ou nous avions fait plier les patrons sur la totalité de cahiers revendicatifs, nous avons tout fait - et avec succès- pour faire reconduire des luttes qui n’ont rien apporté de plus jusquà la reprise du travail !

      La question n’est donc pas de toujours rechercher dans un PC que je ne ménage pas(tu as du t’en rendre compte) les embûches qui font du chemin "Révolte-Révolution" un sacré sac de noeuds..mais -et là je crois qu’on est d’accord- sur l’absence de perspective, qui ne peut pas jaillir spontanèment sans un parti du communisme n’ayant rien à voir avec ce qui a pu exister..

      Que ce soit avec les P.C "officiels"

      Ni avec les frères ennemis du trotskysme.

      car, les uns et les autres n’ont jamais remis en cause cette insolente prétention d’être ce qui se fait de"mieux" -encore ça , on peut comprendre !.) mais surtout en s’opposant objectivement partout et toujours..à ce qui "sort" du mouvement populaire, sans être encadré ("quadrillé" , si je peux plaisanter..) par l’"existant" que les militants font vivre avec souvent abnégation non discutable et désintéressement total !

      Pas plus que ne me semble imaginable...une"nouvelle EGLISE" construite avec des bouts de chapelles en perdition..

      Le parti sera de masse,, construit PAR les masses ou il ne sera pas Révolutionnaire.

      Et selon moi, tétu et râbacheur, sans CE type de PARTI..tu n’auras que de la REVOLTE à regretter..parce que tu n’auras pas de REVOLUTION.

      Si du moins nous donnons à ce terme tout son sens, celui que MARX lui attribue.

      Cordialement, te renouvelant mes excuses.

      A.C.

    • Je reçois bien volonté tes excuses.
      On fait tous des erreurs et mal interprétations. Et plus graves...

      Sur le passé du PC, j’ai écrit ce que j’ai vécu, le réformisme de la direction du PC.
      Les militants, eux j’en ai entrainé contre leur direction, même sur les barricades...
      Idem pour les lambertistes...
      Pour le point de vue de Moscou, c’est Séguy qui le dit. Mais je m’en fous, ne suis pas historien.

      Ce qui m’importe, c’est de comprendre ce qu’on doit faire maintenant.

      D’accord avec toi. Il faut, pour abattre le capitalisme un parti de masse (appelles-le comme tu veux, question entre éducation et communication...).

      Mais pour y arriver, il faut commencer par un petit parti, révo, mais ouvert, non sectaire, apprenant à marcher en marchant, etc...

  • J ACCUSE ! j’ai répondu à l’appel des indignés de Bayonne et me suis fait bannir comme une malpropre ! juste pour avoir proposé ce texte ! Bagatelles pour un massacre. L.-F. Céline. 1937.et quelques liens comme ce site Bellaciao ! Et puis fait un petit rappelle sur les drapeaux et associations présentes sur le site et qui pour moi non rien à y faire ! voyez par vous même. Si je méritais celà ???????? tout n’est que récup ! en fait ! quelques bobos en mal d’identifications sur Bayonne, plus un rg et quelques vrais personnes à qui on ne donnera jamais la parole ! Indigné ! point barre ! pas de récupération ! alors qu’il y en a ! bref bref je m’indigne moi aussi contre ce fait !