Accueil > HAUSSE DU CHÔMAGE : "En cause : les mauvais chiffres de la croissance"
HAUSSE DU CHÔMAGE : "En cause : les mauvais chiffres de la croissance"
Publie le mardi 28 février 2006 par Open-Publishingpar Lîem Hoang-Ngoc économiste, maître de conférence à l’université Paris I
C’est la première hausse du taux de chômage en France après neuf mois de baisse consécutifs, comment l’expliquez-vous ?
– Les chiffres de la croissance, pour le dernier trimestre sont très mauvais (0,2 %). Viennent s’ajouter à cela une panne des investissements, une consommation en passe de se retourner et un commerce extérieur mal en point. Autant de facteurs qui favorisent un blocage de tous les moteurs nécessaires à la croissance. La baisse du chômage de ces derniers mois peut s’expliquer par un retournement de la population active, avec les prémices des départs en retraite des "baby-boomers" et par une augmentation des radiations qui s’explique par un renforcement des contrôles. Mais comme sans croissance, l’économie ne créé pas d’emploi, le taux de chômage n’a fait en réalité que stagner.
Justement, on parle beaucoup de la génération du "baby-boom" qui va progressivement partir en retraite, un phénomène annoncé comme générateur d’emploi, alors, est-ce que des places vont vraiment se libérer et dans quels secteurs ?
– On peut penser que le problème du chômage sera en grande partie résolu par une baisse de la population active.
Dans le secteur privé, c’est évident que cela va créer des emplois. Dans le secteur public, tout va dépendre des choix politiques de remplacer ou pas ceux qui partent à la retraite.
Même si elle est pour l’instant ponctuelle, cette hausse du taux de chômage ne tombe t’elle pas au mauvais moment, en plein débat sur le CPE ?
– En cas de baisse du chômage, les rapports de force s’inversent. Les salariés sont plus à même de réclamer des droits en période de plein emploi. La création de contrats tels que le CPE ou le CNE est une anticipation qui va permettre à l’actuel gouvernement de maintenir un rapport de force avec les travailleurs, même en cas de baisse de la population active.
Propos recueillis par Gaël Bocandé (le mardi 27 février 2006)
http://permanent.nouvelobs.com/economie/20060228.OBS8767.html