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Hauts-de-Seine : un lycéen sans-papiers de 18 ans expulsé vers le Maroc

Publie le samedi 23 janvier 2010 par Open-Publishing

pétition : http://www.educationsansfrontieres....

Un lycéen marocain sans-papiers de
18 ans scolarisé à Colombes (Hauts-de-Seine) a été expulsé samedi
matin vers son pays d’origine, moins d’une semaine après son
arrestation, a-t-on appris auprès du Réseau éducation sans frontières
(RESF) et de la préfecture de police.
Mohamed Abourar a embarqué à bord d’un avion tôt dans la matinée,
selon la préfecture.
"Cela ressemble à la vengeance de M. Sarkozy", a réagi Richard Moyon,
porte-parole de RESF. "En 2006, alors ministre de l’Intérieur, il
avait fait expulser une jeune Cap-verdienne du même lycée, mais la
mobilisation l’avait obligé à la laisser revenir en France", a-t-il
rappelé.
Elève en 1ère année de Bac Pro Hygiène et environnement au lycée
professionnel Valmy de Colombes, le jeune Marocain avait été arrêté
dimanche, gare Montparnasse à Paris, lors d’un contrôle de police pour
"consommation sur la voie publique d’alcool dans un périmètre
interdit". Des faits en partie contestés par RESF.
Selon la PP, le jeune homme aurait émis "des menaces de mort à
l’encontre des policiers, qui ont porté plainte".
Mais "cette plainte a été classée sans suite", a affirmé M. Moyon,
critiquant "la tendance qu’a le ministre de l’immigration à calomnier
les gens qu’il veut expulser".
Au terme de sa garde à vue, le lycéen avait fait l’objet d’un arrêté
préfectoral de reconduite à la frontière et son recours a été rejeté
jeudi par le tribunal administratif de Paris. La procédure a également
été validée par le juge des libertés et de la détention et la cour
d’appel de Paris.
Mohamed avait rejoint son père en France à l’âge de 13 ans, assure M.
Moyon, dans le but de poursuivre ses études.
L’un des enseignants du lycée Valmy, Boubakar Mazari, affirme que le
jeune homme avait déposé un dossier de régularisation en novembre,
mais qu’il n’a jamais été étudié.
Dans un communiqué, la CGT Educ’action avait souligné "le comportement
exemplaire de Mohamed et son investissement" dans l’établissement.
Il bénéficiait d’un contrat "jeune majeur" auprès de l’aide sociale à
l’enfance, un dispositif réservé aux majeurs âgés de moins de 21 ans
qui connaissent des difficultés.