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Hugo Chavez accuse Washington et menace la Colombie

Publie le mardi 25 janvier 2005 par Open-Publishing

Le président vénézuélien, Hugo Chavez, soutenu par des dizaines de milliers de partisans, a accusé, dimanche 23 janvier, les Etats-Unis d’avoir orchestré, sous la complicité des autorités colombiennes, le rapt d’un chef rebelle marxiste colombien en décembre 2004 à Caracas.

Le président vénézuélien a menacé de geler ses relations avec la Colombie, qu’il accuse d’avoir violé sa souveraineté en enlevant en plein Caracas Rodrigo Granda, dirigeant rebelle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Mais, dimanche 23 janvier, devant les manifestants réunis devant le palais présidentiel de Miraflores, il a imputé la responsabilité de l’opération aux Etats-Unis.

"Je sais d’où vient cette provocation. Elle vient de Washington, pas de Bogota. L’enlèvement de Granda à Caracas est une nouvelle attaque de l’impérialisme des Etats-Unis", a-t-il affirmé, sans donner plus de précisions.

M. Chavez a immédiatement rappelé son ambassadeur à Bogota, gelé plusieurs accords bilatéraux et exigé des excuses du président colombien, Alvaro Uribe, solide allié de Washington. Il a également suggéré qu’il pourrait geler les relations commerciales avec son voisin, qui ont atteint 2,4 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros) l’an passé.

La Colombie, qui reçoit une assistance des Etats-Unis dans la lutte qu’elle mène depuis quarante ans contre les rebelles de gauche, affirme que Granda bénéficiait d’une protection du gouvernement de Chavez. Le Venezuela soutient que Granda a été enlevé à Caracas par des soldats vénézuéliens payés par Bogota.

FACTEUR NÉGATIF EN AMÉRIQUE LATINE

Les autorités colombiennes nient toute atteinte à la souveraineté du Venezuela et s’interrogent sur le fait que Granda était en mesure d’assister à une conférence politique dans ce pays et jouissait de la citoyenneté vénézuélienne.

Hugo Chavez, dirigeant populiste qui ne cesse de critiquer l’administration Bush, a démenti à plusieurs reprises donner asile aux rebelles colombiens, comme l’en accusent Washington et Bogota.

La secrétaire d’Etat américaine désignée, Condoleezza Rice, a présenté le président Chavez cette semaine comme un facteur négatif en Amérique latine.

"Oui, nous sommes une force négative, parce que nous disons non à l’impérialisme", a répliqué le président vénézuélien, accusant Mme Rice, qu’il a rebaptisée "Condoléance", de tout ignorer des affaires vénézuéliennes.

Avec Reuters

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