Accueil > Internationale de la torture : les documents que la Couronne britannique (...)

Internationale de la torture : les documents que la Couronne britannique voulait censurer

Publie le mercredi 12 juillet 2006 par Open-Publishing
1 commentaire

par Arthur Lepic

Le ministère britannique des Affaires étrangères a fait interdiction à l’ambassadeur Craig Murray de publier des documents en sa possession montrant la responsabilité de la Couronne dans l’Internationale de la torture. Au regard de la nécessité de porter ces documents à la connaissance du public, particulièrement des sujets de Sa Très Gracieuse Majesté, pour défendre la liberté, le Réseau Voltaire a décidé d’apporter son soutien à l’ambassadeur Murray et de braver la censure en publiant les preuves de la culpabilité de la Couronne.

Il appelle tous les autres sites d’information à les reprendre à leur tour.

L’ambassadeur Craig Murray

Craig Murray, que nos lecteurs connaissent déjà depuis son intervention à la conférence Axis for Peace de novembre 2005, était ambassadeur de la Couronne britannique en Ouzbékistan jusqu’à sa dénonciation du soutien apporté par l’axe états-uno-britannique au régime tortionnaire d’Islam Karimov sous prétexte de « guerre au terrorisme ». Afin de prouver ses dires, il avait même fait acheminer jusqu’au Royaume-Uni et autopsier le corps d’un opposant ouzbèque afin de prouver qu’il avait été ébouillanté vivant.

En plein scandale de la sous-traitance de la torture par la Coalition de la « guerre au terrorisme » à des régimes qui la pratiquent couramment afin de faire taire leur opposition, Craig Murray a bataillé pour faire publier son récit et l’ensemble des éléments à sa disposition sous la forme d’un livre, Murder in Samarkand (« Meutre à Samarkand »), qui contient les preuves, sous forme de documents officiels estampillés par le ministère des Affaires étrangères de Sa Majesté, de l’utilisation par la Coalition de renseignements obtenus sous la torture. Du moins ce livre devait contenir ces preuves, divulguées en vertu du « Freedom of Information Act », car dès sa publication M. Murray se voyait signifier qu’il se verrait intenter un procès pour... enfreinte au droit de reproduction de documents émanant de la Couronne ! Il eût certes été plus simple pour le Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique) de le poursuivre pour divulgation de secrets d’État, cependant aucun tribunal n’aurait accepté de condamner un militant dénonçant la torture.

Ainsi, de telles poursuites contre M. Murray reviendraient pour le gouvernement de Tony Blair à renier le « Freedom of Information Act » (FOIA) qu’il a lui-même édicté, avant le déclenchement de la « guerre au terrorisme », et à interdire la publication de tout document émanant du gouvernement britannique pendant cent ans (loi sur le copyright), sauf pour une utilisation strictement personnelle.

Menacé d’endettement colossal, M Murray s’est donc résolu à ne faire figurer dans son livre que des liens internet pointant vers les documents accessibles gratuitement sur son site internet, se dédouanant ainsi de toute accusation d’utilisation commerciale de documents étant la propriété d’ « autrui ». Évidemment, les menaces n’ont pas cessé pour autant.
À noter que jusqu’à présent, le Foreign Office affirmait que ces documents étaient faux. En insistant sur le fait qu’il en est propriétaire, il en admet aujourd’hui l’authenticité. De plus, les détails des autres modifications demandées par le Foreign Office (voir document 1) sont très révélateurs. Par exemple, a été exigé le retrait de l’affirmation selon laquelle Colin Powell mentait consciemment en affirmant que les attentats de Tashkent étaient l’œuvre d’Al Qaïda [1], non pas sous prétexte qu’il s’agirait d’un mensonge, mais parce que cela « porterait préjudice aux relations anglo-états-uniennes » !

De toute évidence, cette série de quinze documents constitue l’une des preuves les plus accablantes de l’existence d’une « internationale de la torture » chapeautée par la Coalition anglo-saxonne et de la duplicité de la « guerre au terrorisme ». Devant les attaques répétées contre le site internet de M. Murray dès la publication de ces documents, nous avons donc estimé qu’il était important de répondre à l’appel de Craig Murray et de les héberger sur le serveur du Réseau Voltaire. Voici donc l’intégralité de ces documents, incluant les désormais fameux « Télégrammes de Tashkent » ainsi que divers échanges entre Craig Murray et les protagonistes de cette intrigue digne des périodes les plus sombres du vingtième siècle en Europe.

Article complet et documents joints

Messages