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"L’amour" des jeux ou l’amour du fric ?

Publie le vendredi 4 mars 2005 par Open-Publishing
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Jeux Olympiques : les patrons courent après le pactole


De la droite à la gauche, c’est l’unanimité pour défendre la candidature de Paris pour les Jeux olympiques d’été de 2012. Une occasion aussi pour tous ces politiciens de titiller la fibre chauvine de certains, tous emboîtant le pas au Medef qui met en avant, lui aussi, "l’intérêt national". Bref, à l’approche du passage à Paris de la commission d’évaluation du CIO, on nous ressert les vieilles rengaines du genre "tous unis derrière Paris, ne ratons pas la chance à saisir". Mais une chance pour qui ? Delanoë, maire PS de Paris, de même que Braouezec, député-maire PC de Seine-Saint-Denis, mettent volontiers en avant les retombées bénéfiques pour la population locale, concernant par exemple la desserte des transports en commun.

Il n’est pas impossible que l’aménagement et la réalisation de quelques infrastructures destinées à faciliter l’organisation du grand spectacle des JO puissent servir ensuite quotidiennement aux habitants des sites concernés. Mais c’est à voir. Les précédents ont largement démontré que les inconvénients dépassaient, et de loin, les avantages. Les retombées, sonnantes et trébuchantes, dix ou cent fois plus importantes, seront pour les grands groupes capitalistes qui, d’ailleurs, ne s’en cachent pas. La Chambre de commerce et d’industrie s’apprête à lancer une grande campagne avec le slogan "Tous ensemble de tout cœur avec les Jeux", tandis qu’un certain nombre de grands groupes ont créé pour l’occasion le "club des entreprises Paris 2012", regroupant entre autres Accor, Airbus, Air France, Bouygues, Carrefour, etc. Sur son site Internet, il vante "l’opportunité extraordinaire que constituerait l’organisation des Jeux". Entre 2005 et 2012, l’opportunité en question est estimée à 6 milliards d’euros et au final "l’héritage des Jeux pourrait atteindre 35 milliards d’euros de retombées" entre 2012 et 2019.

Mais avec l’argent qui sera englouti dans la préparation des Jeux, si Paris est choisi, combien de tramways, de lignes de bus ou de travaux de prolongement de lignes de métro pourraient être réalisés sans attendre les quelques "à-côtés" d’une hypothétique sélection au grand showbiz du sport que sont les olympiades.

Annie ROLIN

Messages

  • Jeux Olympiques - La médaille d’or du baratin


    La journée du 10 mars gêne décidément beaucoup de monde. La CFTC avait purement et simplement décidé de ne pas s’associer aux manifestations, pour ne pas "contrecarrer les chances de Paris". En effet, du 9 au 13 mars, la délégation du Comité olympique international visite la capitale pour étudier sa candidature pour les Jeux de 2012.

    La CFDT, après avoir tergiversé, a fini par appeler. À peine avait-elle annoncé sa participation, qu’elle proposait de repousser la date au 11 mars. Et Chérèque, ne craignant pas le ridicule, avait même proposé pour... 2012 une "charte de paix sociale" pendant les deux semaines des Jeux, en se référant à la trêve olympique que les Grecs respectaient dans l’Antiquité. La chanson a été reprise par le Medef et la droite. Ils font mine de s’indigner à l’idée que les ouvriers osent compromettre la candidature de la France. Comme si les travailleurs ne se mettaient pas en grève, à cause du gouvernement et du patronat. Que le Medef et le gouvernement n’aiment pas les grèves et les manifestations, on le savait déjà. Mais ils peuvent toujours courir s’ils espèrent nous faire croire que c’est à cause de... leur amour du sport.