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La gauche latino-américaine et la Libye, pour s’y retrouver...

Publie le lundi 14 mars 2011 par Open-Publishing
8 commentaires

Jean Bricmont s’emballe contre la gauche radicale européenne qui, selon lui, ferait mieux de balayer devant sa porte, autrement dit, de se préoccuper de sa supposée impuissance avant de faire la leçon aux gouvernements latinoaméricains, spécialement à celui de Hugo Chavez, sur les évènements de Libye. (1)

On passera sur la légèreté de l’argument d’autorité utilisé : ceux qui ne sont pas au pouvoir (la gauche radicale d’Europe) n’auraient pas grande légitimité à critiquer ceux qui y sont (les gouvernements progressistes d’Amérique Latine). Avec un tel argument qui présuppose que l’accès au pouvoir, y compris porté par un peuple, est une garantie de justesse politique, une certaine gauche intellectuelle réamorce les scandaleux réflexes d’alignement des "compagnons de route" sur l’Etat "socialiste" à l’époque du stalinisme. Etant entendu que je ne suis pas en train d’"aligner" Hugo Chavez sur Staline, je mets en garde seulement contre le simplisme politique qui dévalorise les pensées critiques au profit des pensées d’Etat, aussi progressistes qu’elles soient par ailleurs.

Et, sur la Libye, la critique de la position de Chavez, comme de celles d’autres dirigeants progressistes, n’a pas à subir les sarcasmes et l’ironie pataude que lui assène Bricmont avec, par ailleurs, un recours à des amalgames. Puisqu’il raille en particulier la position des trotskistes, de la LCR belge en particulier, on lui rappellera que, contrairement à ses généralisations abusives, ces camarades dénoncent l’idée d’une intervention militaire impérialiste en Libye, qu’ils se battent pour l’ouverture des frontières aux immigrés, y compris libyens, et qu’ils n’ont pas attendu Bricmont pour se frotter à la politique concrète à l’intérieur de l’Europe impérialiste et contre elle. Qu’ils ne soient pas parvenus à mettre en branle un processus révolutionnaire ne peut apparaître comme une tare qu’à un esprit pressé et paresseux dans l’approche des difficultés de la lutte des classes : dans les années 50 ou 60 Bricmont se serait-il moqué de l’impuissance des révolutionnaires venezueliens à mettre à bas l’Etat capitaliste proimpérialiste de leur pays ? Au nom par exemple de la défense des "justes" positions de l’Etat socialiste de l’Union soviétique que certains de ces révolutionnaires critiquaient ?

L’invitation condescendante de Bricmont à la gauche radicale européenne à "réapprendre ce que faire de la politique veut dire" pourrait facilement lui être retournée si on faisait preuve de la même désinvolture conceptuelle et politique que lui. De telles leçons venant de quelqu’un qui, sur ce sujet des relations des gauches latinoaméricaines avec la situation en Libye, recycle l’insigne théorie de "l’ennemi principal" est assez risible. On se souviendra seulement, et là cela ne prête plus à rire, que c’est avec une telle fulgurance politique que le génial Mao a pu faire en son temps ami-ami avec le sinistre fossoyeur du processus chilien en 1973, le président étatsunien Richard Nixon. L’ennemi principal était bien sûr, à ce moment-là, l’URSS ! Bien entendu, ici non plus, il n’y a pas lieu d’assimiler Hugo Chavez à Mao. Il s’agit seulement de noter que la défense que font certains de son attitude vis-à-vis de Kadhafi s’alimente à des grilles (les bien nommées) politiques n’ayant pas spécialement prouvé leur pertinence. Et c’est peu dire...

Pour aller chercher à leur source les informations sur ce que la gauche radicale européenne pense des positionnements des gouvernements de gauche d’Amérique Latine envers les révolutions de la région arabe, on peut consulter le dossier, tout en nuances, lui, que la LCR belge, justement, leur a consacré :

Dossier : La Libye, les théories du complot, l’impérialisme et la gauche latino-américaine

Antoine (Montpellier)

(1) Le texte de Bricmont :La Libye, la gauche européenne et le retour de l’impérialisme humanitaire

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Ce texte est paru initialement sur le site Le Grand soir où a été mis en ligne le texte de Bricmont

Messages

  • Plutôt que de se draper dans sa dignité offensée et chercher la posture idoine, il serait plus judicieux de prouver en quoi soutenir la "révolution" libyenne est plus progressiste, voire tout simplement révolutionnaire.

    Les positions ne valent qu’éclaircies. S’il y a révolution, elle incombe aux révolutionnaires libyens. Ils affrontent le pouvoir dictatorial en vue de le renverser, ce qui reste un problème interne à la Libye.

    Au départ, Chavez intervient dans un seul but : alerter l’opinion mondiale sur le danger d’une intervention impérialiste en Libye, rappelant non sans raison, les expériences passées quant à ses interventions ; notamment en Irak...

    Or, des défenseurs de la "révolution" libyenne, sous prétexte de renverser Kadhafi, ont appelé l’OTAN, l’ONU, les puissances occidentales à intervenir.

    Se pose dès lors la question du risque encouru. Jamais l’Occident n’a soutenu ni aidé une révolution, mais au contraire l’a combattue. D’autant que nul n’ignore les motivations des "démocraties" occidentales : le pétrole et la position stratégique du pays, au moment où le monde arabe est secoué par des révoltes, des mouvements sociaux.

    La situation n’est pas claire. Et si le peuple se révolte, on ne sait rien quant au but réel poursuivi par les insurgés.

    De ce point de vue, Bricmont n’a pas tort de temporiser la surenchère révolutionnariste qui drape de phraséologie les pires aventures...

    Etre révolutionnaire, c’est clairement définir le rapport des forces des forces en conflit.

    • Au départ, Chavez intervient dans un seul but : alerter l’opinion mondiale sur le danger d’une intervention impérialiste en Libye, rappelant non sans raison, les expériences passées quant à ses interventions ; notamment en Irak...

      non, il soutient son ami Kadhafi.

      Quand aux positions de Bricmont elles sont un tissu de mensonge quand il s’attaque à ceux qui sont du côté du peuple libyen.

    • Or, des défenseurs de la "révolution" libyenne, sous prétexte de renverser Kadhafi, ont appelé l’OTAN, l’ONU, les puissances occidentales à intervenir.

      des, tu as raison

      Mais pas les solidaires avec le soulèvement du peuple libyen, dont tu ne fais pas partie, même de loin.

      Se pose dès lors la question du risque encouru. Jamais l’Occident n’a soutenu ni aidé une révolution, mais au contraire l’a combattue. D’autant que nul n’ignore les motivations des "démocraties" occidentales : le pétrole et la position stratégique du pays, au moment où le monde arabe est secoué par des révoltes, des mouvements sociaux.

      le pétrole libyen, l’impérialisme l’a déjà, Kadafi et le clan politique dirigeant la Libye fait partie la grande bourgeoisie internationale qui se retrouve entre elles de fêtes somptueuses privées de têtes couronnées ou grandes bourgeoises dans l’ex-Yougoslavie ou à St Barth.

      Je pense plutôt que des clans de l’impérialisme essayent de revenir dans le jeu en se faisant reluire et en essayant de se montrer indispensables aux soulèvements populaires.

      Ils sont aidés en cela par ceux qui ne veulent pas choisir entre un peuple en mouvement , insurgé, se battant pour les libertés individuelles et collectives, contre la corruption et la dictature ET les bouchers fascistes grands-bourgeois, au nom de leurs craintes face à l’impérialisme.

      Ils représentent ce qu’il y a de caractéristique dans la décomposition de la gauche européenne , incapable de fonctionner sans la tutelle des états, se sentant incapable de peser sur les évènements.

  • Jean Bricmont fait partie de ceux qui mentent sur les positions des autres en cherchant à les salir sans répondre au fond.

    On peut parfaitement comprendre les positions de Chavez et Castro, même si on ne les approuvent pas et qui sont très loin de représenter ce que pensent tous les révolutionnaires d’Amérique Latine sur les révolutions en Afrique du Nord .

    Les positions de Chavez et Castro, distinctes l’une de l’autre car Castro semble mieux comprendre qu’il y a des soulèvements populaires légitimes tandis que Chavez choisit autre chose mettant en avant une position purement campiste (sans prendre en considération le caractère fasciste et grand bourgeois du clan kadhafi), sont le fruit d’un regard extérieur aux contradictions existantes dans les cours des révolutions concernées.

    Ces positions, connues des masses en mouvement dans les pays concernés, sont de terribles coups de poignard et contribuent à faire penser aux masses que Kadhafi=Chavez ou Castro.

    C’est terrible.

    Mais les personnes de la gauche européenne qui ne se placent pas aux côtés des peuples en mouvement dans la monde dit "arabo-musulman" (ça déborde largement ce monde) et se mettent à aboyer, ont fait naufrage completement. Elles ne sont plus à gauche, elles ne sont pas aux côtés des masses en mouvement , elles ne sont pas aux côtés des travailleurs soulevés.

    Elles aboient quand sont critiquées les positions stupides de Chavez sur la question libyenne, où , à aucun moment ils se sont positionnés pour les revendications populaires, à aucun moment ils n’ont inclus le fait de discuter avec les représentants du soulèvement populaire, mettant en avant les propos sur l’ ami Kadhafi représentent la vieille tradition d’une gauche pro-capitaliste qui y allait de l’ami Ben Ali, au grand ami Mubarak, depuis le début méfiante et paranoïaque vis à vis des soulèvements populaires, pliant le genou face aux offensives idéologiques de la bourgeoisie sur ce que sont capables ou pas les populations concernées.

    Nous n’avons pas ménagé nos efforts à défendre Chavez contre les attaques médiatiques et politiques de la bourgeoisie internationale et de l’impérialisme, de la même façon qu’on n’a pas attendu les Bricman pour le faire, eux qui cherchent à caricaturer les positions des autres pour cacher leur absence de soutien aux peuples en lutte.

  • J’avais demandé que l’on apporte des preuves quant à la nature révolutionnaire de l’insurrection libyenne. Je n’ai pas eu de réponse(s).

    En revanche, je lis des posts crispés qui listent les traîtres et les menteurs : Bricmont, Chavez...

    Nos camarades de l’ultra gauche assènent les vérités : ils ne voient pas des mouvements sociaux, des révoltes ou des insurrections en Tunisie, Egypte, Libye, mais carrément LA révolution, au point de friser le ridicule. Et même pire.

    En revanche, ils s’érigent en censeurs et distribuent de-ci, de-là, des bons ou des mauvais points... En fait, ils n’ont pas vraiment changé, depuis 68. Et même avant.

    • yapadaxan - 86.***.54.*** demande "des preuves quant à la nature révolutionnaire de l’insurrection libyenne." Il pourrait commencer par nous donner des preuves qu’il définit bien le kadhafisme comme une dictature alliée jusqu’à il y a peu à l’impérialisme. La trajectoire d’un Kadhafi depuis le nationalisme révolutionnaire jusqu’au nationalisme réactionnaire et antipopulaire n’est pas une dérive inédite et devrait servir d’avertissement à tous ceux qui baissent la garde critique devant tout nationalisme, même progressiste.

      Quant au processus révolutionnaire libyen, il peut être défini déjà par la négative : sa dynamique antidictatoriale qui se traduit par un soulèvement populaire massif dont il nous faut accepter que nous ayons du mal à cerner les contours politiques et sociaux précis. Et pour cause, nous sommes dans le concret historique où déjà, de par l’existence même d’une dictature, nous n’avons pas les informations les plus précises sur la situation du pays. Ce serait quand même assez osé de partir du bouclage informatif opéré par une dictature, qui plus est au moment où elle verrouille comme jamais afin de se sauver, pour semer le doute sur le mouvement populaire qui la conteste !

      Par ailleurs loin que cette incertitude informative doive nous mettre mal à l’aise par rapport à ceux qui opèrent par injonction clarificatrice, comme yapadaxan - 86.***.54.*** , nous devons rappeler que les processus révolutionnaires sont en général hétérogènes et que la possibilité qu’ils se déclarent conformes ou non à nos canons politiques dogmatiques, à savoir qu’ils soient labellisés d’emblée "révolutionnaires-socialistes-communistes", n’a aucune pertinence quant à l’appui que nous devons leur porter.

      C’est dans le cours d’une révolution que les différenciations et les décantations peuvent se faire ou pas vers l’option socialiste qui nous est chère. Encore faudrait-il que nous évitions l’attitude du donneur de leçon révolutionnaire depuis notre chaire européenne relativement confortable : une révolution est un dépassement permanent d’elle-même qui peut se voir entravé ou même cassé.

      Et ce n’est pas en demandant, depuis la France, des certificats tamponnés (par qui ?) d’authenticité révolutionnaire que nous ferons avancer le schmilblick révolutionnaire libyen.

      En résumé il nous faut déjà nous mettre d’accord sur le fait qu’en Libye nous avons une dictature et que sa défaite est en soi un impératif révolutionnaire. Ensuite il nous faut être capables de repérer, par recoupements/croisements d’infos, qu’il y a bien un processus révolutionnaire : Kadhafi n’envoie quand même pas pas ses bombardiers et ses tanks contre des scolopendres ! A ce peuple révolté ensuite de déterminer la trajectoire de sa révolution, étant entendu que nous devons envisager les moyens de le soutenir politiquement sans céder aux fausses solutions "humanitaro-militaires" menées par l’OTAN ou même l’ONU (n’est-ce pas Mélenchon ?) !

      Que l’impérialisme cherche à peser sur le processus de contestation d’une dictature dont il avait fini par s’accommoder ne prouve qu’une chose : sa très grande souplesse tactique et, corrélativement, sa capacité à se débarrasser comme d’une chaussette sale du guignol qui lui donnait accès à son pétrole.

      Croire que ses tentatives, bien réelles, pour peser vers une sortie non révolutionnaire d’une révolution, sont ce qui donne sa signification à celle-ci, c’est tout bonnement du simplisme politique. C’est paradoxalement créditer l’impérialisme d’une toute-puissance innée alors qu’on prétend la contester.

      La réussite ou pas de cette instrumentalisation d’une révolution dépend en fait de la qualité politique de notre solidarité envers elle. Disons qu’à lire certains, on est, de ce point de vue-là, mal barrés ! Et, toujours de ce point de vue-là, il n’y a aucune hérésie politique à dire qu’Hugo Chavez et bien d’autres en Amérique Latine, sont, pour être gentils, à côté de la plaque pour ce qui touche à la Libye. Et cet à-côté-de-la-plaque doit nous inciter à regarder d’un oeil encore plus critique les possibles dérives des processus qu’ils dirigent.

      Il n’y a en effet aucune raison de céder à la mythologisation des expériences politiques que par ailleurs on peut soutenir, comme c’est le cas de la révolution bolivarienne. Il suffit pour cela de ne pas oublier que celle-ci c’est avant tout le peuple qui la porte. Chavez n’en est qu’un élément important, pas plus. Et je le dis clairement, pour moi, l’accroche entre la révolution bolivarienne et le chavisme peut très bien ... décrocher ! Les voies de la révolution sont parfois bien impénétrables ... Je sais que cela peut choquer les fétichistes des Etats "révolutionnaires". Tant pis, je reste persuadé de la compatibilité de la critique révolutionnaire des révolutions avec le soutien envers elles. Ce mariage dialectique peut dérouter mais il est le seul qui nous permettra d’échapper au syndrome des révolutions qui dégénèrent en contrerévolutions, comme cela s’est vu au siècle précédent. Attention à la répétition cyclique des erreurs et aux tragédies qu’elles peuvent engendrer...

      D’où ma confiance en la révolution libyenne et ma méfiance envers un dirigeant révolutionnaire qui soutient l’ennemi de celle-ci.

      Antoine (Montpellier)

    • Toute révolution appelle à un soutien critique du fait que toute révolution entraîne inéluctablement sa contre révolution et que c’est à triompher de celle-ci qu’on mesure la détermination et la puissance réelles de ladite révolution.

      1. Le Chili est là pour nous rappeler qu’il n’y avait qu’une base insuffisamment préparée et déterminée à soutenir le processus révolutionnaire entamé par l’unité de la gauche.

      2. Les processus révolutionnaires sandiniste et chaviste se développe dans un contexte très nettement hostile. N’oublions pas que Cuba révolutionnaire ne dut son salut qu’à l’intervention soviétique. De surcroît, toute une culture ancienne de la pratique révolutionnaire, qui intègre des spécificités nationales, vient alourdir ce processus.

      Quant à la Libye, il est de notoriété mondiale que les insurgés ont hautement sollicité l’intervention de puissances étrangères, ce qui ne les rend pas crédibles. On ne saurait demander, ne serait-ce que par principe, principe lourd car symbolique et significatif, le soutien de ces puissances à qui l’on doit la ruine et le massacre en Irak. Les Irakiens, morts et survivants, ont droit au respect et en appeler aux pires forces impérialistes est un pied de nez à l’endroit des victimes mortes et vivantes.

      D’autant que l’intervention en Irak a trouvé sa justification dans la présence d’un dictateur à la tête du régime. Tant que ce dictateur, déjà sanguinaire, allait dans le sens des intérêts et de la politique occidentale, nul n’a songé à s’offusquer de ses crimes. Ce n’est que lorsqu’il a été perçu comme une menace pour Israël qu’il est devenu l’ennemi des USA et des puissances occidentales. Au prétexte qu’il massacrait son peuple, on a libéré celui-ci en perpétrant un des plus grands crimes de l’Histoire.

      Une révolution qui en appelle aux pires ennemis des peuples n’est pas une révolution, mais une manipulation qui louche sur le pétrole. Ce qui prend en otage des révolutionnaires sincères mais naïfs, jouets de ces manipulateurs...

  • JE CONSTATE qu aucun gouvernement ou chef d état progressiste n a apporté son soutien au conseil national transitoire qui prétend représenter les rebelles et le peuple lybien alors que son principal responsble est l ex-ministre de la justice de KADAFI qui il y a quelques jours faisait emprisonner ou exécuter les opposants de KADAFI.

    Copas tu as beau multiplier les communiqués pour tenter de justifier ton soutien à ce comité qui a les faveurs des impérialistes et n est reconnu officiellement que par SARKOZY , la réalité est bien là , depuis le début de l insurrection lybienne tu as fait l erreur comme d ’autres de croire que cela allait se passer comme en EGYPTE et en TUNSISE...

    J OUVRE UNE PARENTHESE car en TUNISIE tu t’es également gourré car tu préconisais que le syndicat UGTT seule force organisée selon toi assure la transition ,or le peuple tunisien à tranché , il a forcé les ministres de L UGTT à démissionner car pendan40 ans L UGTT soutenait BEN ALI , l UGTT qui continue à jouer un jeu trouble puisqu’ elle appelle les travailleurs tunisiens à cesser les grèves et les manifestations , BRAVO COPAS pour ta lucidité et ta connaissance de la situation ...

    REVENONS A LA lybie : il n y a pas d’ opposition , KADAFI l’ a éradiquée , pas de parti marxiste , pas de syndicat comme en TUNISIE et en EGYPTE , il est donc totalement impossible d organiser des manifestations pacifiques de masse qui ont permis d ’éjecter MOUBARAK et BEN ALI .

    Faute de pouvoir mettre en mouvement les masses , le conseil national transitoire a commis une grave erreur en croyant pouvoir conquérir le pouvoir par les armes , or le rapport de force est totalement déséquilibré en faveur des forces de KADAFI .

    Les ex-généraux de KADAFI qui siègent au CNT connaissaient parfaitement ce rapport de force mais ils ont volontairement envoyé à la boucherie des jeunes lybiens sous - armés pour ensuite crier au génocide et solliciter l’intervention de l’impérialisme , ces dirigeants du CNT sont à ranger au même rang que KADAFI : CELUI DES CRIMINELS !!!

    COPAS ta comparaison faite sur plusieurs de tes posts entre la les palestiniens et le CNT est assez lamentable : que je sache les dirigeants palestiniens sont élus , la palestine a un gouvernement , la palestine est reconnue par plusieurs pays et les dirigeants sont reconnus comme seuls interlocuteurs des institutions internationales , toutes qualités que n a pas ce CNT ou siègent des individus dont les vertus révolutionnaires et les positions de classes sont plus que douteuses .

    Alors que faire ? d ’abord l ’issue des combats est encore incertaine mais il faut que la communauté internationale continue à tenter d’isoler KADAFI sans recourir à la force militaire , une zone "no-fly" est une opération militaire qui nécessite des bombardements , une opération de cette sorte risque d ’embraser toute la région , de retourner la ligue arabe , et de faire encore plus de victimes que la guerre civile actuelle . IL faut donc tenter de faire émerger une véritable opposition , l aider à se faire connaitre et reconnaitre , harceler KADAFI par tous les moyens pour chercher à l isoler y compris de ses soutiens actuels externes et internes .
    Certes ceci est moins romantique que la lutte armée préconisée derrière un ordinateur , mais face à une dictature installée depuis 40 ans qui a laminé son opposition , la patience est indispensable , sinon le romantisme et l angélisme se transforme vite en cauchemar ...pour les courageux qui ont cru qu’ils pouvaient l’emporter militairement manipulés par des dirigeants qui jouaient une autre partie avec l’impérialisme .