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La victoire du « non » est celle des prolos contre les bobos (bourgeois-bohèmes).

Publie le lundi 4 juillet 2005 par Open-Publishing
35 commentaires

Contrairement donc à ce qu’affirment des politiciens et médiocrates tout aussi rivés à la sauvegarde de leurs intérêts personnels qu’ils ont été démentis par les électeurs, il y a une forte cohérence dans l’alliance qui a porté le "non" au Traité Constitutionnel Européen.

Elle se construit d’abord autour du refus de la politique Euro-libérale des deux dernières décennies. La prégnance du mot « social » dans le débat, son hégémonie dans les discours des partisans du « non » y compris quand l’importance de la « question sociale » ne caractérise pas leur famille politique, montrent bien où se trouve le centre de gravité des arguments qui ont conduit au refus de ce texte.

La sociologie de ce vote traduit bien cette cohérence. Une immense majorité des ouvriers et des employés a voté « non ». La seule catégorie socio-professionnelle où le « oui » soit nettement majoritaire est celle des cadres supérieurs et dirigeants d’entreprises. On serait en droit de dire qu’il y a bien eu un « vote de classe » ce 29 mai. La répartition régionale le confirme. Le « non » dépasse les 60% dans le Nord industriel, dans les régions industrielles de la Loire et du Centre, enfin dans les régions industrielles fragilisées du Midi. Si l’on ajoute à ces régions celles où le « non » a dépassé les 55%, c’est bien une carte de la France du travail que l’on dessine. À l’inverse, les couches sociales liées aux services mondialisés, à la communication et à la finance, elles ont voté « oui ». Le résultat de Paris intra-muros et des banlieues de l’ouest parisien est clair à cet égard.

Osons alors une formule : la victoire du « non » est celle des prolos contre les bobos (bourgeois-bohèmes).

Le refus du Traité est donc, d’abord et avant tout, le refus des politiques économiques et sociales qui l’ont précédé et qui se trouvent dans le titre III. En un sens, c’est aussi le rejet de « l’Acte Unique » européen qui instituait le grand marché comme mécanisme clé de l’Europe. On ne peut pas ne pas en tenir compte.

Jacques Sapir économiste.

Messages

  • On en saura plus dans 2 ans : si le triomphe annoncé de Sarkozy se concrétise on ne pourra pas parler de refus des politiques économiques menées depuis les 2 dernières décennies. Celui ci annonce en effet clairement la couleur : en avant toute sur la voie du capitalisme sauvage rêvé par le MEDEF mais bridé jusqu’ici par le bolchevique Chirac !!!

    Pour ce qui est de la cohérence, donner tous les pouvoirs à un parti (l’UMP) qui dispose en outre de solides complicités au sein du 3° et du 4° pouvoir (la justice et les médias) ainsi que dans les corps d’arbitrage que devraient être le conseil constitutionnel et le conseil d’ Etat, pour lui reprocher ensuite d’appliquer son programme...disons que ça en manque un peu !

    On peut se demander si le corps électoral ne limite pas sa cohérence à voter un coup à droite puis un coup à gauche...En définitive ça finit par donner Sarkozy.

    • les politiques menées sont les mêmes, à peu de choses près, libéraux, sociaux libéraux....pour la gauche on attend autre chose de leur part que de nous faire du lbérale. donc les électeurs ne votent pas au hasard "un coup à droite un coup à gauche". ils expriment plutot toujours la même choses : une sanction des politiques libérales.

      ce qui fabrique des sarko, ce sont les hommes politiques eux mêmes qui n’appliquent pas les programmes (je pense surtout au PS ) pour lesquels ils auraient été élus.

    • cela met surtout en valeur le fait qu’une partie de l’électorat français ( 10 à 20%) fait à chaque fois pencher la balance à droite ou à gauche. Après chacun prend ce qu’il ve entendre mais le fait est qu’à chaque élection c’est le même topo. Ces mêmes 20% font pencher la balance de l’autre côté d’une élection à l’autre..les autres ont déjà choisi leurx camps. N’importe quel politique l’a bien compris. Il faut toujours d’une part mobiliser son électorat de base et d’autre part convaincre ces 20% de personnes qui ne savent finalement pas grand chose de ce qu’ils veulent vraiment.
      Du coup on est bien loin de la sanction du libéralisme...et d’ailleurs a-t-on déjà vu un français de base content de son gouvernement comme un Blaire réélu victorieusement 3 fois de suite ou encore un Bush réélu deux fois ? C’est aussi un peu cela l’électorat français, c’est simple, ça rêve de qqche qui n’existe pas.

    • quelque chose qui n’existe pas....ou que l’on refuse de permettre d’exister.

      je maintiens qu’ils sagit bien plus du "TINA" à la Tatcher, qui depuis 20 ans ne promet rien d’autre qu’une alternance entre des libéraux de droite comme de gauche.

      les alternatives à ces politiques libérales n’ont pas beaucoup de place dans ce paysage à pensée unique de nos trop vieux gouvernements. et ça craque de partout, les électeurs s’abstiennent ou encore expriment un raz le bol de ce NON choix, mais en tout cas je ne crois pas que ce soit par caprice, comme ce que j’ai cru interpréter dans votre commentaire.

    • (belle image du chirac bolchévique ^^)
      il y a eu un rejet du texte tout de même en plus du vote de classe, je doute que le 45% de oui soit particulièrement satisfait des chirac et cpgnie

    • "une partie de l ?électorat français ( 10 à 20%) fait à chaque fois pencher la balance à droite ou à gauche."

      Il faut y ajouter 10 à 20 autres % qui se déplacent pour voter ou ne se déplacent pas parce "le jeu n’en vaut pas la chandelle". Et parmi ces abstentionnistes facilement démobilisés, il y a davantage de gens de gauche... Qu’on leur donne à choisir entre Jospin et Chirac ou entre DSK et Sarko et ils ne votent pas. Par contre entre Chirac et Le Pen ou entre le Oui et le Non, ils votent...

  • Le petit problème , et qui semble échapper à la gauche depuis 20 ans , c’est qu’une grande partie de ces prolos vote le pen maintenant ! c’est un electorat qu’il faut reconquerir , en arrêtant d’abord de les insulter !

    • c’est une idée reçue. les prolos ne votent pas Lepen. Ils ont plutot tendance à s’abstenir.

      Quand on nous dit que les classes populaires votent FN...

      émission "des sous et des hommes" avec Annie Collovald, maître de conférences en Sciences politiques à l’Université de Paris X Nanterre et membre du Laboratoire d’analyse des systèmes politiques ( LASP) :

      "[...]les ouvriers ne sont pas les premiers en fait à voter Front National. Si on avait à mettre en fait une responsabilité, - mais c’est toujours assez mauvais de raisonner comme ça - , ca serait plutôt sur les professions libérales et les cadres du privé, il faudrait dire que là, ce sont eux les principaux électeurs du Front National..."

      http://dsedh.free.fr/095_28_12_04_Annie_Collovald.mp3

    • On aimerait bien à gauche que les ouvriers ne votent pas le pen(parce que cela fait mal ,on prefererait qu’il n’y ait que des têtes rasées ou des adorateurs de Pétain ) mais ce n’est pas ce qu’ont dit les sondages sortis des urnes le 21 avril 2002 qui placaient le fn en tête chez les ouvriers

    • les sondages......

      je préfère les analyses de MJ Mondzain à des sondages aux questions truqués.

      écoutez cette émission et aprés on en reparle.

    • Continuons à ignorer cette réalité, à nous voiler la face( par exemple , pourquoi le fn fait de gros scores en banlieue parisienne ou dans le nord , autrefois fief communiste....) et tout ira bien....

    • C’est curieux, les sondages , lorsqu’il sont bons(ceux qui donnaient le non en tête par exemple)sont beaucoup moins truqués que ceux qui nous déplaisent...

    • bon les sondages ?

      Les coûts cachés des coups de sonde (3) : « Exclusif : les sondages ne se sont pas trompés. »
      Patrick Lehingue

      [...]Le rayonnement dont faisait montre Roland Cayrol, directeur de l’institut C.S.A. vers 21h30 sur FR3, ne devait donc pas abuser : il ne signalait pas une victoire du oui, mais plus prosaïquement la certitude de pouvoir rendre, une demie heure plus tard, un verdict non équivoque (ce que le sondage sortie des urnes - SSU - réalisé durant la journée par le même C.S.A. interdisait) et surtout (on conçoit aisément l’amplitude du soulagement), la « confirmation » survenant après une série noire de déconvenues, d’une divine surprise : « les sondages pré-électoraux ne s’étaient pas trompés » (titre d’un encart du Figaro publié dès le lendemain des résultats). Le micro-univers des enquêtes d’opinions étant, lui aussi, soumis à des impératifs de concurrence sauvage et imparfaite, et le sondage d’intention de vote demeurant la vitrine publique et le produit d’appel des instituts, l’IFOP par l’entremise d’un communiqué aussitôt envoyé à l’AFP, s’empressait d’annoncer que ses dernières prévisions (56% pour le oui), annonçaient, plus et mieux que les autres, le résultat final, information reprise sept jours plus tard par son commanditaire, le Journal du Dimanche.

      A cette assurance retrouvée des instituts, on opposera volontiers ce triple bémol :

      a) La véracité des ultimes enquêtes n’a rien de stupéfiante et n’est gage de rien sur l’ensemble de la période.
      b) Elle n’est, du reste, pas si avérée que ces divers communiqués de victoire ne le proclament.
      c) Le problème, si problème on concède qu’il puisse y avoir, ne réside que très marginalement dans l’écart qui sépare dernières prévisions et résultat final.[...]

      etc...l’article en entier ce trouve sur l’exellent site d’acrimed :

      http://www.acrimed.org/article2062.html

    • haaaaa c’est dur de réfléchir sans l’aide des sondages...si les sondage le dises bah alors c’est que c’est vrai, n’est-ce pas ? et ça fourni des arguments !!! mais bien sur !

      les sondage c’est comme un peut du nostradamus je trouve.

    • je propose de faire un sondage avec la question suivante :

      1er question : Oui ?
      2ème queston : Non ?

      voilà et ensuite bah on se démerde pour interpréter. c’est oui à quoi ? c’est non à quoi ?
      on s’en fout. le résulta sera adapté en fonction de l’actualité présente. laissons donc les sondages nous dire à quoi nous avons dit oui ou non aujourdhui à 15h11. Ils sont trés doués pour ça.

    • si je me souviens bien le tout dernier sondage puplié à la dernière minute légale de puplication, donnait le NON a 51%. leur marge d’erruer étant de 3%, ça voulait donc dire que le vote serait trés trés séré que rien n’était joué (c’était le titre de certain journeaux d’ailleurs).

      il n’en fut rien. 45%/55% c’est loin d’être séré.

      croire au sondage, au point de construire son argument dessus, c’est plus que discréditant pour l’argumentation.

    • autant dire que l’on croit aux prophéthies de Nostradamus. au moins la méthode d’argumentation utilisée est claire.

    • ou encore, on pourai se fier au à notre astro du jour ?

      "tous les sagitaires s’apprêtent à voter NON"

      sondage CSA/ifop/infrep et touti quanti publié en urgence par l’afp et repris en coeur dans tous les médiats.

    • Jack Lang se fait fort de rassembler les bobos et les prolos.

      Ce matin sur France Inter, Oliver Duhamel ne se sentait plus pisser parce que les sondages donnaient Jack Lang en tête des candidats de gauche.

    • O. Duhamel et Lang, ils sentent bien ce qu’est le PAYS REEL. Des visionnaires ces gens là. De gauche, qu’ils disaient.

    • "Posté par 83.***.34.***
      Continuons à ignorer cette réalité, à nous voiler la face( par exemple , pourquoi le fn fait de gros scores en banlieue parisienne ou dans le nord , autrefois fief communiste....) et tout ira bien...."

      De l’ami 83... Que des ouvriers votent FN, nul doute, mais il faut relativiser... Que d’anciennes banlieues rouges aient un vote FN important, nul doute, mais que celà signifie que ces votes soient des votes ouvriers pour l’essentiel, c’est un lieu commun qui ne semble pas démontré.

      Dans les banlieues populaires il y a toujours eu un vote de droite important, dûr, ... Le FN a récupéré une grosse partie de ce vote. Le vote FN est très minoritaire dans la classe ouvrière. C’est trop encore mais très minoritaire.

      En l’état des choses, la seule chose qui semble évidente sur le referendum c’est que nous avons eu le vote le + social qu’ait connu la France depuis très longtemps.

      Pour une fois, la classe ouvrière avait enfin dans son viseur l’essentiel dans un même paquet des promotteurs des politiques anti-sociales , destructrices d’hommes et de femmes de ses 20 dernières années...
      Même le FN, malgrés les maneuvres déloyales visant à essayer de le propulser sur le devant du non était lourd et empoté, paraissant "usé et fatigué", et surtout ne sachant pas comment s’inserrer dans cette bataille...Bref, désolé, le FN n’a pas pesé comme force structurante dans ce referendum, ni dans la rue, ni dans le militantisme, ni dans les médias, ni dans les coeurs...

      Maintenant il faut se rendre à l’evidence : Une partie du ouisme ne désarme pas et veut sa revanche...

      Que la haine sociale d’une petite minorité de cadets de la bourgeoisie, bénéficiant de nombreuses faveurs, de tapis rouges médiatiques s’exprime en essayant de rouler dans la boue les suffrages populaires , nul doute ...

      Le deferlement de cette haine n’en finit pas et nous ne pouvons en être quittes, ces gens ne rigolant pas ...
      Et Il ne faudrait pas lâcher d’un pas :
      Le vote oui était en grande partie composé de Salauds, d’Analphabetes, de lâches et de Moutons

      1) Les Salauds , ceux qui ont defendu en connaissance de cause une constitution marquant une régression decisive de la démocratie : Confusion des pouvoirs legislatifs, executifs et judiciaires, fonctionement empechant la démocratie de s’exprimer par des processus lourds et impossibles, subordination des droits de l’homme, des droits sociaux au marché, autorisations données aux états de procédés pouvant porter gravement atteinte aux droits de l’homme (lire les passages sur le droit non précisé de répressions meurtrieres d’émeutes ou de soupçon(*)), introductions de notions stupéfiantes sur le marché dans une constitution, etc.

      2) Les analphabetes : Une grande partie des petits poulains des médias, des hommes politiques, certains journalistes, certains philosophes ouistristes n’avaient pas lu et n’ont toujours pas lu le bréviaire qu’ils ont defendu avec une rare stupidité... Ce sont en général les pires dans les glapissements haineux anti-democratiques. Ces gens sont apotres d’uen regression intellectuelle importante... Mais ils sont surtout et avant tout les defenseurs éclatants de l’illetrisme et de l’analphabetisme...

      3) Les lâches : ceux qui n’ont pas eu courage de s’opposer jusqu’au bout à ce qu’ils consideraient eux-même comme un texte mauvais, anti-social, anti-democratique...pour, une fois la campagne enclenchée, se taire, mentir, tourner leur veste ...(tout le monde aura compris qui je vise). ceux-là, en tombant les armes auraient rendu un très mauvais service à la démocratie si le texte était passé. J’ai vraiment honte pour eux.

      4) Les moutons : Ceux qui ont voté Oui par peur d’être assimilés au FN, par l’incroyable pression anti-democratique des médias...L’essentiel du ouisme.

      Je voulais le dire depuis longtemps à force d’être agacé par des gens qui s’étaient positionné en faveur d’un recul de la démocratie et qui continuent d’abreuver d’injures ceux qui étaient du côté de la démocratie.
      Ils étaient incapables de lire un texte, de le defendre : ce fut leur défaite, la défaite des analphabetes...

      Pour ce qui est de ouistes de gauche, style Hollande (qui a montré plusieurs fois qu’il avait une connaissance extremement superficielle de feu le traité constitutionnel), je tiens à leur dire celà :
      Votre lâcheté devant une campagne injuste et inique, ne respectant pas les règles démocratiques, vos silences honteux face à ces entorses graves est stupide,
      Car ce qui s’est joué là, de façon anti-démocratique dans les médias de concession publique, se repettra contre vous car les médias aux ordres ont déjà accompli un virage sur l’aîle , ils en sont maintenant à la charge sécuritaire au pas cadencé, à la promotion du sarkosisme de façon éhontée...

      Pour le non de gauche, tout celà doit maintenant être digéré et remis en ordre. Nous avons vu qui était qui dans cette affaire, la faiblesse des convictions démocratiques d’un certain ouisme de gauche , des verts de gris à la direction du PS.

      Mais au delà, ce vote magnifique a permis à la gauche réelle, celle qui puise ses forces dans les couches populaires, dans la classe ouvriere, dans l’intelligence (les débats au fond sur Internet gagnés sans appel face aux arguments ouistes) de s’exprimer pour une fois clairement.
      Que les uns et les autres, à gauche, puissent se souvenir de celà : Buffet, Besancenot, Melanchon, quand ça marche ensemble, ça marche fort...

      J’entends ici et là que de vieillees pesanteurs reviennent , l’attrait des marocains si je puis dire, des postes dans l’état, de l’enkystage dans les sinécures (la trouille de les perdre), de la recherche desespérée et à tout prix d’une solution gouvernementale ,

      ce sont de mêmes ornières...

      Pascal

      (*) a) l’article 2, paragraphe 2 de la CEDH :
      « La mort n’est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d’un recours à la force rendu absolument nécessaire :
      a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale ;
      b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l’évasion d’une personne régulièrement détenue ;
      c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection. »
      b) l’article 2 du protocole n° 6 annexé à la CEDH :
      « Un État peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre ; une telle peine ne sera appliquée que dans les cas prévus par cette législation et conformément à ses dispositions »."

    • Si le non est un vote populaire , attention , c’est aussi un vote populaire de droite ; ignorer cela nous conduirait tout droit vers une réédition du 21 avril

    • Oui, les sondages... ces grands gourous de la vérité vraie de vraie !!

      Quand on sait que Laurence Parisot est patronne de l’IFOP et qu’elle est depuis aujourd’hui patronne du MEDEF... chais pas pour vous, mais moi ça me donne pas mal à réfléchir sur la fiabilité des sondages !

      Laure.

    • Tss, tss. Si l’on nous impose un duel DSK-Sarko, comme on a voulu nous imposer un duel Jospin-Chirac, il y aura un second 21 avril et ce sera une bonne chose. "La leçon du 21 avril", elle est là, sous l’éclairage du Non au référendum. En 2007, le candidat de gauche ne pourra l’emporter que s’il présente une véritable alternative, donc s’il a voté Non au référendum.

    • les chiffres donnés ne sont pas issus des sondages,c’est une analyse mathématique des résultats du vote .
      cette méthode d’analyse est fiable ,personne ne peut la refuter.
      1er constat ;les électeurs du fn représentent environ 11% des voix ,il y a un fort recul du vote extrémiste.
      2ème remarque :il ne s’agit pas de fustiger ces électeurs d’extrème-droite ,il ne sont pas forcémément acquis au fn.
      3ème remarque :le vote ouvrier est ultra-majoritaire pour le non.
      4ème remarque:le vote d’extrème droite se concentre dans des catégories socio-professinnelles aisées et se fragilise dans les milieux populaires.
      en résumé le non est majoritaire à gauche
      la gauche est majoritaire dans le non
      l’abstention et l’extrèmisme a nettement reculé dans les milieux populaires.
      europleft

    • Puisque cela vous fait plaisir , on va tous croire que le vote fn est en recul ( il parait que c’est mathématiques - sic-) et que les prolos votent tous à gauche !

  • Dans les faits, si une (trop) grande partie des prolos votent fn, il n’en constituent pas la base historique.

    Les prolos voient juste la propagande lepeniste, ils ne contribuent pas à l’idéologie fasciste qui n’est partagée que par la base.

    Quant au titre "victoire des prolos sur les bobos", il n’y a malheureusement aucun sondage qui aurait demandé au gens s’ils étaient "bobos", il n’y a pas non plus d’assosiation bobo clairement revendiqué. Mais à priori ces "bobos" auraient plutôt penché pour le non... Ce qui n’est pas le cas des cadres et autres, mais tout cadre n’est pas un "bobo"...

    • Penser que le non est la victoire des prolos contre les bobos me semble un peu réducteur : par exemple à Attac ou à la Lcr il me semble que l’electorat est plus proche des bobos ( profs , profession artistique ...) que des prolos ; je le sais , j’ai participé à la dernière université d’étè d’Attac.

    • Curieuse la declaration d’un ami là :

      "Penser que le non est la victoire des prolos contre les bobos me semble un peu réducteur : par exemple à Attac ou à la Lcr il me semble que l’electorat est plus proche des bobos ( profs , profession artistique ...) que des prolos ; je le sais , j’ai participé à la dernière université d’étè d’Attac."

      La composition de l’électorat de la LCR estimée par une impression sur des intervenants semblant proches de la LCR dans une organisation comme ATTAC ?

      On les a vu également sur le plateau du Larzac, et ça n’en fait pas pour autant des éleveurs de chèvre sur le Causse....

      Un peu + de rigueur ne saurait nuire....

      .... et éviterait bien des débats, ébats, inutiles...

      Le titre provo du texte du vote prolo contre les bobos me semble être de même veine même si on saisit bien ce qui était visé là.... Le texte était dans le bon sens , le titre beaucoup moins par son risque de généralisation abusif.

      Le vote sur le referendum était un exeptionnel vote de classe par sa massivité,
      les bobos n’existent par contre pas tellement dans l’affaire...

    • Attac est formé à prés d’un tier de profs , à prés des trois quarts de fonctionnaires (cela doit être du même tonneau pour la Lcr ) : où sont les prolos , les vrais , ceux qui en chient vraiment depuis 25 ans , dont la gauche ne s’est pas occupée et qui maintenant soit s’abstiennent , soit votent fn ?

    • Rebelote :

      "Attac est formé à prés d’un tier de profs , à prés des trois quarts de fonctionnaires (cela doit être du même tonneau pour la Lcr ) : où sont les prolos , les vrais , ceux qui en chient vraiment depuis 25 ans , dont la gauche ne s’est pas occupée et qui maintenant soit s’abstiennent , soit votent fn ?"

      D’où tires-tu de telles affirmations ?

      Une infirmière, une aide-soignante, un postier, un cheminot, un instit, font-ils partie de ton décompte ?
      S’imaginer que la regression sociale est uniquement supportée par une partie des prolos par opposition à une autre partie qui serait bien au chaud, protégée, fait partie des images bastons prisées par certaines forces politiques et certains médias unipolaires, mais ce n’est pas une réalité...
      Faire un tour dans un hopital la nuit permet de bien mesurer les limites de ce type de fantasmes contre les "fonctionnaires mythiques", celui qui dans beaucoup de villes pousse le balais pour 1000 euros, récure tes poubelles est souvent classé fonctionnaire territorial....

      Le jeu de massacre s’est étendu dans tous les secteurs où se trouvent des salariés... Le secteur dit "public" est souvent le premier à être friand de contractuels (des fois payés avec retard là ou une boite privée serait sanctionnée) sans respecter réellement les mêmes droits de ce type de statuts.

      Il est possible que la LCR soit constituée de beaucoup de profs, mais il faudrait avoir les chiffres , si il y a quelqu’un de la LCR ici il doit en avoir eu connaissance (ils doivent faire ce genre de stats), mais de toute façon apparemment rien à voir avec ce qui parait-il definit un Bobo (vivre à Paris, avec pas mal de blé...).

      Encore une fois une vision fantasmatique des choses...

      On parlait à l’origine d’électorat...

      Dire que les ouvriers soient votent FN soient s’abstiennent est un raccourci non démontré.

      Par contre il est evident que la possibilité d’un vote social de gauche existe...

      Les poussées de fièvre du premier tour des présidentielles l’avait montré avec de 13 à 14% pour des organisations se disant communistes (c’était la seule nouveauté de ce vote avec l’écroulement tant du RPR que du PS, le FN étant au final stable)...
      Le 21 avril 2002 n’était pas une poussée du FN (electoralement ils n’avançaient pas) mais une poussée d’un vote radical, + populaire. C’était la seule nouveauté...
      Que celui-ci soit arrivé dans un contexte d’un systeme electoral tordu, à deux tours, trop personnalisé et au travers d’une institution d’exeption(la fonction presidentielle), c’est evident...

      Cette poussée se fait encore sentir sur une bataille que la bourgeoisie semblait estimer essentielle, vu les moyens déployés...Elle a pris une tournure + massive qu’avant.

      Et cette poussée semble sociale, prolo comme dirait l’ami.

    • Je suis prof et me considère comme un prolo = personne qui n’a que ses forces de travail pour vivre. Et qui gagne son pain à la sueur de son front et au péril de ses nerfs...

    • Définition curieuse (on est plus à Rome il y a 2000 ans) du prolo car à ce compte , le cadre sup à 10000 euros par mois qui n’a que sa force de travail , la sueur de son front et ses nerfs pour vivre est aussi un prolo

    • Ouais,

      Un joueur de foot ça transpire aussi beaucoup....

      Maintenant entre le salaire d’un prof et le salaire d’un cadre sup à 10 000 Euros par mois il y a un gouffre. D’un côté une personne qui fait partie du champ d’une classe (je sais que ce vieux terme semble démodé pour certains), la classe ouvriere, d’un autre côté un salarié très richement payé pour qu’il soit l’allié docile, empressé de ses patrons et que surtout il serve à controler les autres salariés (notion de "cadre")...

      Ainsi, une partie des têtes de file des médias aux ordres sont dans ce dernier cas : des serviteurs zélés, empressés, richement dotés, controlant sous eux la cohorte des vrais journalistes mais simples salariés ou free lances...

      Rien n’est en béton, les serviteurs richement dotés peuvent tomber en disgrace et être renvoyés dans la poussière si ils se mettent d’un coup à croire en autre chose que ce qu’on leur demande. On les expulse...
      ....ou ils peuvent (ces serviteurs richement dotés) devenir à leur tour possédants et integrer la classe donneuse d’ordre, ..., on les voit alors devenir chefs d’entreprise à la suite d’un enkistage dans les entreprises qui les employait avant (la danse des patates...).

      Maintenant, un prof.... pppfffff... petit salaire....

      D’un autre côté on parle de "cadres" et l’ami précedent a eu raison d’y rajouté un salaire de reference car la notion statistique de cadre est une categorie à mourir de rire....mélangeant des gens qui peuvent avoir des salaires s’approchant du SMIG dans certaines professions avec des gens ramassant des centaines de SMIG....

      Notre monde est en puissante transformation... La France est un des états qui a le + muté vers une économie de services, cette mutation s’est faite au pas de charge (et ça continue d’ailleurs), la classe ouvriere n’a pas disparu pour autant, mais elle est + à chercher maintenant dans les services que dans les usines, même si ces dernieres demeurent importantes...Il n’y a plus de difference palpable entre la situation d’un salarié de restauration rapide et une ouvriere de filature... les uns et les autres sont d’un même côté (l’ouvriere sera peut-être la maman de notre nouveau proletaire du hamburger, même si on le baptise "manager" pour le faire mousser...)...

      Maintenant les fonctionnaires là dedans , on les retrouvera le soir pour reparer, dans un hopital, un mec qui s’est renversé une friteuse sur les cuisses, ou un livreur de pizza qui s’est mangé un autobus en glissant sous la pluie par terre...
      Il y aura le flic qui bloquera la circulation pour que le livreur de pizza applati ne se transforme pas en viande finement hachée, dans l’employé communal qui lavera le sang sur la chaussée, dans le prof qui se souviendra avec emotion de ce petit jeune qui promettait tant...

      Fonctionnaire !
      Passez-moi la loupe !

      Vouloir définir une classe par des symboles appartenant à une autre époque n’est peut-être pas la meilleure des méthodes...Il est peut-être + judicieux de s’en remettre au positionement dans la production de richesses des gens et dans les relations de subordination, de domination ou d’independance.