Les 35H n’ont pas eu d’effets négatifs sur les entreprises selon l’INSEE

Les 35H n’ont pas eu d’effets négatifs sur les entreprises selon l’INSEE

La réduction du temps de travail qui a créé 350.000 postes entre 1998-2002 n’a "pas eu d’effets négatifs" sur l’activité des entreprises, lesquelles ont enregistré des gains massifs de productivité, a souligné l’INSEE dans un numéro d’Economies et Statistiques publié vendredi.

Si elle ne révèle pas de chiffres nouveaux, la revue de l’Institut national de la Statistique et des Etudes économiques a le mérite d’approfondir en six articles exhaustifs divers aspects de la réforme initiée par Martine Aubry, source de débats passionnés.

Elle déclare ainsi que le chaos prédit dans les entreprises par ses plus grands opposants, en particulier le patronat, n’a à ce jour pas eu lieu. Mais la modération salariale a souvent été de pair avec la RTT.

"En cherchant un équilibre entre baisse de la durée du travail, modération salariale, gains de productivité et aides de l’Etat, le processus de RTT a conduit, selon les estimations, à un rapide enrichissement de la croissance en emplois de près de 350.000 postes sur la période 1998-2002, sans déséquilibre financier apparent pour les entreprises", écrit l’INSEE.

Avant la réforme, certains experts et politiques avaient espéré qu’elle pourrait créer jusqu’à 600.000 emplois.

Au final, "la RTT n’aurait pas eu d’effets négatifs sur l’activité des entreprises", dont les gains de productivité horaires "seraient d’environ 4% à 5%", écrivent les auteurs.

Car, parallèlement, "allègements et modération salariale ont permis d’éviter des coûts salariaux supplémentaires", ajoutent-ils. "La seconde loi Aubry (en 2000) n’a garanti le maintien des salaires lors du passage à la RTT que pour les salariés payés au niveau du SMIC".

Par la suite, "une majorité des entreprises ont également engagé des accords de modération ou de gel des salaires par rapport à une situation sans RTT : la moitié des salariés passés à 35H est concernée par une période de l’ordre de deux ans de gel ou de modération salariale", indique l’INSEE.

L’ouvrage s’attarde aussi sur la perception des 35H parmi les salariés : le sentiment dominant est celui d’"une amélioration de la vie quotidienne" (59%), plus marqué chez les cadres que chez les ouvriers et les employés. Les femmes ayant à charge un enfant de moins de 12 ans semblant les plus satisfaites