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Lettre à l’Educateur des éducateurs
Publie le vendredi 19 octobre 2007 par Open-Publishing8 commentaires
De Guillaume Pigeard de Gurbert
professeur de philosophie
Monsieur,
Identifié, à tort nous l’allons voir tout à l’heure, par vos services comme « éducateur », votre Lettre aux éducateurs, annoncée à grand renfort de publicité dans les médias, est finalement arrivée dans ma boîte aux lettres. Comme je l’ai lue, poussé par Dieu sait quel diable, j’y réponds.
Remarquez d’emblée que si, comme vous l’affirmez p. 7, « nous sommes tous des
éducateurs », je n’ai plus de métier. Si éduquer est l’affaire de tous en général, je vous cite encore « le père, la mère, le professeur, le juge, le policier, l’éducateur social » (p. 25), elle n’est plus l’affaire de personne en particulier et ne requiert aucune compétence, aucun apprentissage spécifique. Ce pourquoi d’ailleurs vous parlez aux « éducateurs » plutôt qu’aux « professeurs », ce qui revient effectivement à inclure ceux-ci dans une entité plus large aux contours pour le moins flous. Mais pourquoi ne pas y inclure alors aussi les
grands-parents, les médecins, les gardiens d’immeuble, les facteurs, que sais-je
encore ? Un oubli sans doute.
Quand je pense aux années d’études et à l’expérience acquise petit à petit en
classe, alors qu’on était tous des éducateurs, à tant d’efforts pour parvenir à
être ce que j’étais déjà sans le savoir ! Fallait-il être sot ! Et pourtant,
vous le reconnaissez vous-même en un éclair de Lapalisse, « éduquer c’est
difficile » (p. 7). Et vivre aussi, et travailler, et planter les choux.
Vous définissez principalement l’éducateur comme celui qui développe « le sens
moral » (p. 3) de ceux qu’il éduque. L’éducateur, dites-vous, dispense « une
morale » (p. 14), il apprend « à faire la différence entre ce qui est bien et ce
qui est mal, entre ce qui est autorisé et ce qui est interdit » (p. 9). Me
permettrez-vous de vous signaler ici une grave confusion entre la morale et la
justice, entre le bien et le légal, confusion qui a donné l’Inquisition
espagnole par exemple. Vous parlez de « sanctions » (p. 9), de « fautes » (p.
10) et de « récompenses » (p. 10 et p. 29). La morale est privée et
individuelle, le droit est public et collectif. Le danger n’est-il pas immense
de prendre votre morale pour La morale et de l’imposer aux autres qui auraient
leur morale ? Un exemple au hasard : pour quelle raison légale refusez-vous le
mariage aux couples homosexuels ? Ne serait-ce pas justement parce que dans
votre esprit le droit se fonde sur la morale qui repose peut-être elle-même sur
une religion ? Tenons-nous en au juste et à l’injuste, et laissons de côté le
bien et le mal.
Tout cela ne serait que consternant sous la plume du premier quidam venu, mais
de votre part cela a de quoi inquiéter. Vous me faites peur quand vous appelez
de vos veux une « Renaissance intellectuelle, morale et artistique » (p. 17). Ce
qui ne m’empêche pas de rire lorsque vous prenez vos propos à l’emporte-pièce
pour de « la philosophie » (p. 8). Il est vrai que de même que « nous sommes
tous des éducateurs », nous sommes aussi sans doute dans votre esprit « tous des
philosophes ». Toutefois sur ce point je me permets d’attirer votre attention
sur le fait que la philosophie, en plus d’être dans votre imagination le bien
naturel et spontané de tous, est aussi une discipline qui s’enseigne dans les
lycées et les universités. Or, cette discipline interroge par exemple la
distinction entre le bien et le juste, entre la morale et la justice. En sorte
qu’un enfant normalement éduqué et devenu adulte est censé savoir à tout le
moins que cette distinction entre justice et morale existe et qu’elle mérite à
tout le moins qu’on l’interroge. N’est-ce pas votre cas ? Avouez que de la part
de l’Educateur des éducateurs on est en droit d’exiger qu’il soit lui-même
convenablement éduqué.
Par parenthèse, vous semblez oublier qui si tant de
jeunes « n’arrivent plus à s’exprimer que par l’agressivité, par la brutalité,
par la violence » (p. 18-19), c’est à l’occasion de votre fait (sinon de votre
faute), l’injure appelant l’injure. Je n’ai pas souvenir que sur le parvis de la
cité des 4000 vous ayez déclamé du Verlaine (évoqué par vous p. 20) ni que vous
ayez prétendu les initier « à la littérature » (p. 19), vous qui dites aux
éducateurs « vous devez donner l’exemple » (p. 27). C’est que, sans doute, vous
ne vous comptez pas parmi les éducateurs. Mais je croyais que nous en étions
tous. Il est vrai que vous avez la plume leste avec les « il faut » (p.8).
Ce que je ne saisis pas bien non plus c’est la façon dont vous imaginez
compatibles l’idée que l’éducation (comme la philosophie) est le bien de tous et
l’idée que rien n’est possible sans « le goût de l’effort » et « le long travail
de la pensée » (p. 10). Votre Lettre aux éducateurs ne me donne pas franchement
l’impression d’être le résultat d’un tel labeur.
Pitié, laissez la philosophie où elle est car quand elle est entre vos mains on
ne la reconnaît plus. Etes-vous sûr d’avoir fait assez d’effort pour être en
mesure de parler honnêtement de « notre philosophie » (p. 15) ? Lorsque vous
évoquez « cette tradition française de la pensée claire » (p. 15), vous ne
semblez pas réaliser qu’il s’agit d’un cliché qui trahit une solide ignorance.
C’est comme si je parlais de la tradition anglaise de la science rigoureuse.
Parler comme vous le faites de « ce penchant si français pour la raison
universelle » (p. 15), c’est au mieux une erreur (qui réduit la France au cliché
du cartésianisme et ignore, entre autres, Leibniz, Kant et Hegel qui ne sont pas
français), au pire une illusion nationaliste aux relents colonialistes. Bref,
pas convaincu que vous ayez souvent ouvert le coffre où se trouve « le trésor de
l’instruction » (p. 9). Au registre de l’exemplarité, en tant que représentant
du peuple français, pourriez-vous par ailleurs veiller à l’avenir à respecter,
en public, les règles de base de la langue française, chose que vous exigez des
étrangers demandeurs d’un titre de séjour, et ne plus dire « qu’est-ce que ça
s’appelle ? » (dans l’émission A vous de juger pendant la campagne) qui n’est
guère français. A vous entendre parler on se dit effectivement que l’éducation a
besoin d’être revue. Pourquoi ne retrouve-t-on pas dans votre Lettre ce ton
parlé et direct qui vous caractérise ?
On en retrouve cependant le fond : ne comptez pas sur moi pour transmettre «
l’identité nationale » (p. 14). Depuis que vous avez créé un ministère qui
assimile l’immigration à un danger pour l’identité, c’est un devoir de dénoncer
cette rengaine nationaliste. Pour vous « métissage » veut dire juxtaposition, et
non dépassement, des identités. Et de votre promotion toute rhétorique du «
métissage » à l’affirmation compulsive de l’excellence de l’identité française,
il n’y a qu’un pas.
Comme vous n’en êtes plus à un cliché près, vous rabattez les oreilles des
enfants avec la rengaine moralisatrice : vous n’avez pas que des droits, vous
avez aussi des devoirs (p. 10). Et les devoirs de la société envers les enfants,
les remplit-elle ? Par exemple, l’égal droit à l’éducation, ce devoir de la
société, est-il rempli dans une école sans mixité sociale ? En supprimant la
carte scolaire (p.12), la société assumera-t-elle mieux son devoir ? Vous
menacez les parents : « il est normal que la société vous demande des comptes »
(p.27), mais prenez garde que cela ne se retourne contre vous. Etes-vous bien
sûr de veiller convenablement sur vos enfants, qui n’ont pourtant manqué de rien
?
Encore un point : Vous daignez enfin (p. 27) vous adresser aux professeurs en
invoquant une « revalorisation du métier », alors que vous avez commencé par le
dévaloriser en niant que ce soit un métier à part en l’assimilant au rôle vague
d’éducateur. Vous dénoncez « le carcan des statuts » alors que c’est la dernière
chose qui reste au métier d’enseignant, les statuts en question correspondant
pour l’essentiel à des concours nationaux et donc à une compétence. Vous
annoncez une réduction du nombre professeurs (p. 30) tout en promettant « de
meilleures conditions de travail » (p. 28) sans nous dire comment vous comptez
réussir ce prodige. Tout en reconnaissant que le pouvoir d’achat des professeurs
a baissé (p. 27), vous ne leur promettez pas une revalorisation des salaires
mais une condamnation à travailler plus pour gagner plus (p. 28), selon un
slogan qui fini par lasser. Puis-je me permettre d’attirer votre attention sur
le fait que vous risquez de récompenser et de mieux rémunérer les plus paresseux
d’entre les professeurs, s’il en existe : en effet le professeur consciencieux
n’aura pas de temps supplémentaire à consacrer à son travail, étant déjà pris,
cependant que l’éventuel candidat aux heures supplémentaires pourrait aussi bien
privilégier son porte-monnaie en négligeant la qualité de son travail. Comment,
dans un tel métier, mesurer le plus et le moins ?
Le seul point où je vois chez vous de la cohérence, c’est dans la représentation
économique que vous vous faites de l’éducation. Pour vous, l’enjeu essentiel est
de « relever le défi de l’économie de la connaissance et de la révolution de
l’information » (p. 7). Le vocabulaire est invariablement mercantile : trésor,
récompense, efficacité. Vous voulez réconcilier l’école avec « le monde de
l’entreprise » (p. 21) en l’adaptant « aux attentes de la société » (p. 24).
Vous soumettez l’éducation à un « objectif économique » (p. 30), qui doit nous
conduire, comme par miracle, à « une nouvelle Renaissance » (p. 31). Pour le
coup, cela n’est guère nouveau. Ce serait même plutôt un franc recul : l’école
gratuite et obligatoire n’a-t-elle pas eu pour but d’assurer le divorce entre le
monde de l’école et le monde de l’économie, arrachant les enfants pauvres aux
usines et aux champs ? Entre l’impératif économique et l’exigence scolaire, il
faut choisir. Ce n’est pas à l’école à assurer l’adaptation des citoyens aux
besoins économiques de l’entreprise. L’école s’occupe de former des esprits
libres, c’est déjà énorme.
Ce n’est pas pour leur inculquer l’asservissement au
social désormais dissous dans l’économie. Est-ce à l’école, ou aux entreprises,
de prendre en charge l’adaptabilité du citoyen aux variations du marché du
travail ? Pourquoi la société devrait-elle assumer les intérêts privés et
l’école se soucier que « l’économie dispose d’une main-d’ouvre bien formée » (p
30) ? Après cela, vous pouvez toujours chanter l’éloge de la poésie et de la
philosophie, mais j’aurais bien aimé que vous m’expliquiez un peu comment vous
comptiez les conjuguer avec les besoins économiques. Et quand bien même vous y
parviendriez, la poésie et la philosophie en seraient aussitôt dénaturées. La
philosophie n’apprend-elle pas, par exemple, à remettre en cause la valeur
travail ? J’imagine un entretien d’embauche ubuesque : « Quelles sont vos
motivations ?
- Philosophiques : interroger le concept de salaire conçu comme crédit que le
travailleur fait à l’employeur en lui faisant l’avance de son temps de travail
puisqu’il reçoit sa paye à la fin et non au début du mois.
- Passionnant : vous êtes embauché ! »
C’est bien connu : le monde du travail et l’espace littéraire et philosophique
sont une seule et même chose.
Plus sérieusement, quand on s’intéresse tant soit peu à l’école, on est fatigué
de voir régulièrement surgir des grands discours à la fois creux et nocifs (hier
Claude Allègre et Luc Ferry, aujourd’hui vous), qui ne s’occupent jamais d’une
chose essentielle : l’école primaire, où une partie essentielle de l’avenir
scolaire se joue, aussi bien dans le sens de la réussite que de l’échec. Moins
de parlote et plus de concret, s’il vous plaît : pas de classe du CP au CM2 à
plus de 15 élèves et mixité sociale obligatoire. Ce serait déjà une vraie
révolution autrement plus efficace que votre théorie de l’efficacité.
Pour finir, rions un peu. Vous dites : haro sur la démagogie (p. 9). Mais prôner
les leçons de biologie (la reproduction sexuée ?) sur la plage (p. 21-22), ce
n’est pas de la démagogie ? Votre « Lettre de mon moulin aux éducateurs », c’est
beau comme du Daudet : on dirait « le Président aux champs ».
Certain que vous apprécierez cette occasion de mettre en pratique vos beaux
préceptes et notamment celui-ci : « respecter le point de vue qui n’est pas le
sien » (p. 11), je suis ravi de vous offrir par la présente une source «
d’enrichissement personnel » (p. 11). Chose qui ne serait pas un luxe, votre
éducation, à vous lire, ne semblant pas spécialement réussie.
A l’avenir, avisez-vous de ne pas expliquer aux autres un métier auquel vous ne
connaissez manifestement rien : nous occupons-nous de vous expliquer comment
dire n’importe quoi à la télévision en ayant l’air de dire l’évidence ? Non,
nous vous laissons cette spécialité à laquelle nous reconnaissons volontiers ne
rien comprendre.
Lundi 01 Octobre 2007
Messages
1. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 19 octobre 2007, 14:05
Oh Gû, comme c’est ?
2. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 19 octobre 2007, 18:02
J’ai aussi reçu la bafouille du président, j’adhère totalement a cette analyse et au final il n’en ressort rien si ce n’est " vous êtes vraiment formidables" ( même forme que dans le rapport Darcos ) c’est juste de la brosse a reluire pour mieux entuber.
on idée était de prendre sa lettre aux éducateurs, de la rouler, de l’enduire de vaseline et de la renvoyer à l’Elysée avec un courrier du type " désolé monsieur le président, j’ai lu votre lettre et l’ai bien comprise, suivant votre pensée entre les lignes j’ai essayé de me la foutre, trop gros, l’an prochain pourriez vous faire un texte plus court"
J Charles, prof en LP
1. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 25 octobre 2007, 17:46
LOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOL
3. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 19 octobre 2007, 23:21
Votre lettre en réponse à "l’éducateur Sarko" est trés bien explicite...et bien à propos. elle pourrait même à mon avis être publiée massivement...et pourquoi pas vous faire inviter chez Fogiel " on empêche tout le monde de dormir" ou sur la Cinq à"Ripostes" je crois ??, pour faire débat ouvert...
4. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 20 octobre 2007, 10:33
Petite remarque : Si on “rabat” les oreilles, c’est par exemple pour pouvoir mettre un bonnet quand elles sont vraiment trop longues, sinon, on les “rebat”.
5. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 6 avril 2008, 00:39, par myriam
J’ai plaisir à lire votre réponse. Il s’agit aussi de la nostalgie des cours que vous donniez au lycée Montmajour.
Une institutrice, ancienne de vos élèves.
6. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 5 mai 2008, 16:32, par Marvin Hagler
La lettre du ministre est effectivement pitoyable, pleine d’approximation et révèle une ignorance cruelle de l’état des écoles en France. Malheureusement, votre réponse ne fait que tomber dans des approximations et des incohérences encore plus vulgaires.
Vous n’êtes pas à ma connaissance encore "professeur" ; vous avez même avec amertume lâché l’affaire avant de partir en Outre-mer, et cela également à grand renfort de publicité dans vos classes. Vous n’êtes qu’un "enseignant" en philosophie et feindre de ne pas comprendre comme vous le faite avec tant de désinvolture le sens du terme "éduquer" montre votre aveuglement scandaleusement narcissique et pédant. Si "l’éducation" est réservée aux professeurs dans la mesure où elle est transmission d’un savoir (ce que n’est vous ne faites que présupposer), "Eduquer" est bien l’affaire de tous puisque dans cette acception on ne fait que conduire et diriger quelqu’un ; et en ce sens le contenu importe peu (et de fait le ministre ne donne aucun contenu réel à part des lieux communs non élucidé et que vous avez eu raison de mentionner). De plus vous appartenez au corps enseignant et en ce sens vous êtes dépendant des autres disciplines comme des autres formes d’éducations en dehors de l’école ; et cela n’a rien à voir en droit et en fait avec un problème de compétence. Vous serez d’ailleurs le premier à dire « je ne devrai pas avoir à faire la police dans ma classe »… et pour cause…
Par ailleurs le ministre fait preuve d’une cohérence effroyable dont vous n’apercevez même pas le mécanisme : si l’éducation est l’affaire de tous pour celui-ci alors effectivement il est logique que l’on détruise "le carcan des statuts" : vous n’avez pas ici à vous plaindre de son manque de conséquence, mais de son cynisme peut-être...
Lorsque vous dites avec pompe "Tenons-nous en au juste et à l’injuste, et laissons de côté le bien et le mal" et que vous rejetez toute forme d’identité nationale, que vous vous offusquez de la fin de la carte scolaire au nom de la mixité sociale, vous ne faites que révéler non seulement une contradiction mais également la plus grotesque moraline rose, gorgée de vide et délaissée aux vents des sentiments les plus puérils. L’application de la carte scolaire peut également être interprétée comme étant un facteur d’uniformisation sociale (par exemple le 16ème arrondissement de Paris empêche ceux du XXème de s’y inscrire... ce que la fin de la carte scolaire remet en principe en cause...). De plus votre potion magique "pas de classe du CP au CM2 à plus de 15 élèves et mixité sociale obligatoire" est également pleine de démagogie à l’eau de rose et d’idéologie pétrie de discrimination : comment croyez vous organiser cette "mixité obligatoire" sinon par l’établissement de quotas et la fin de la carte scolaire ?
Mais tout cela n’est rien, vous n’êtes là Monsieur Pigeard de Gurbert que l’exact pendant d’un pouvoir vide et formel qui au fond n’attend que votre petite "inquiétude" pour se remettre sous tension et simuler comme un monstre des activités stériles et vaines. Le plus grave est votre absence totale de perspective concernant une quelconque "Renaissance intellectuelle, morale et artistique » qui pourtant est nécessaire en France. A la triste l’incompétence du ministre, vous n’opposez qu’un onanisme tout aussi "lassant" que leur slogan, que ce qu’il y a de plus fadasse et facile, votre mépris. Dans ce contexte où tout est économique, vous avez raison de railler l’hypocrisie du ministre quand il évoque cette "renaissance spirituelle", mais malgré tout ce n’est que par celle-ci et non au nom de la mixité sociale (un cliché que vous ne pouvez que laisser dans le bien connu) que l’on peut améliorer l’état d’un pays au passé si riche et généreux. Vous parlez de votre activité philosophique comme d’une "discipline" et vous avez raison : ce n’est que par celle-ci que l’on produit un effort valable, fait de sélection et d’élévation sans se laisser à la noyade des options et des "matières". Mais vous ne croyez pas et vous ne savez rien au fond, et ne faites qu’agiter des légendes (« l’école faite pour sortir les enfants des champs… ») digne des chansons de France Gall. « Sacré Pigeard ! » plein de ressentiment sur sa carrière universitaire d’outre-tombe…
1. Lettre à l’Educateur des éducateurs, 18 février 2009, 17:39
Certes, la lettre du ministre est pitoyable, mais quel ton de donneur de leçon dans la vôtre ! Et que vous êtes loin de la réalité de l’école primaire !Car, en effet, c’est bien grâce à la carte scolaire qu’il peut y avoir mixité sociale !Qui occupe les chambres de bonnes ou les caves du XVIeme ? Des familles modestes d’employés de maison dont les enfants fréquentent les mêmes écoles que les enfants de leurs employeurs. Qui occupe les "logements" au dessus des écuries, Les fils de lads qui vont à la même école que les enfants des riches propriétaires.Les riches ayant toujours besoin du travail des autres, ils ne sont jamais loin les uns des autres .Les exemples sont nombreux en France, pour ma part je connais cette mixité à St Germain en Laye et à Maisons Laffitte.