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Liberté, Etat et révolution sociale

Publie le jeudi 12 juin 2003 par Open-Publishing

La liberté, l’Etat et la révolution sociale

Ces dernières années, tous ceux qui ont été un tant soit peu attentifs à ce qui se passait dans le monde, ont constaté que d’une part le capitalisme continuait d’évoluer tranquillement mais sûrement vers l’impérialisme et que d’autre part, l’opposition de « gauche réformiste » était allègrement en train de se saborder de façon méthodique et organisée avec tant de bonne volonté que c’est à croire qu’ils le font exprès.

Il est clair que dès lors que cette « opposition » est devenue malade et impotente, une autre opposition au néo-libéralisme impérialiste est absolument nécessaire, la relève doit être assurée dès que le mouvement d’opposition le plus large, en place ne remplit plus son rôle ni sa fonction. Un nouveau mouvement d’opposition populaire est devenu primordial, un large mouvement apportant de nouvelles réponses, celles d’hier étant aujourd’hui sensiblement dépassées, la mise en place de cette opposition anticapitaliste est urgente et vitale, non seulement pour nos populations occidentales, mais pour toute l’humanité dont une partie importante risque de mourir des suites d’une intoxication au néo-libéralisme.

De nos jours, toutes les tendances politiques, même les plus antidémocratiques, qu’elles soient de droite ou de gauche ont intégré les mots liberté, égalité, solidarité dans leur rhétorique. Le tout est de connaître le sens exact qu’ils veulent bien donner à ces mots : liberté d’opinion, de pensée, de presse, d’association, égalité universelle, équitabilité pour tous, etc…etc…

Reste à savoir si ces concepts issus du vocabulaire démocratique sont vraiment significatifs de la liberté, non pas celle que nous accorde chichement l’Etat, mais bien celle-la qui seule appartient aux hommes, aux hommes libres ? Voila le mot-clé lâché : l’Etat ! Vous êtes-vous déjà demandé que, ce qui limite la liberté, n’ait pas tout simplement pour nom Etat ? En fait, l’homme a cessé d’être libre, le jour où il a inventé la notion d’Etat ; quoi que fasse l’homme, quoi qu’il dise, l’Etat régente, surveille et impose par une législation paternaliste la marche que nous avons à suivre. C’est encore l’Etat qui impose le patriotisme générant le nationalisme et donc les guerres. L’état qui est également toujours l’émanation du système économique dominant, actuellement le capitalisme, et qui est chargé de maintenir en place les infrastructures de la société qui permettent à ce système inique et prédominant de survivre et mieux encore de se développer. Si la défense ou le développement du système nécessite qu’une guerre soit menée, c’est encore et toujours l’instrument d’Etat qui sera sollicité et qui par le biais de diverses manipulations patriotiques et nationalistes parviendra à justifier la nécessité d’un conflit auprès d’une majorité de la population. Parfois carrément en étant placé en minorité, l’autoritarisme étatique peut se permettre contre l’avis du peuple, de mener un conflit, comme ce fut le cas pour la guerre en Irak, où des états tels que le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie, pour ne citer que ceux-là.

De par ce genre de décision, l’Etat démontre qu’il est étranger au peuple et qu’il n’est qu’un instrument du néo-libéralisme international, qui peut obliger les hommes à se battre entre eux, à s’entretuer, à s’assassiner au nom d’un patriotisme qui n’existe que dans les cerveaux lobotomisés par la propagande étatique ; tandis que de l’autre côté, le capitalisme néo-libéral triomphant de ses nouveaux bénéfices, continue inlassablement d’emmagasiner les ressources et donc les richesses de la planète, non pas au profit d’une majorité qu’est le peuple, mais bien pour le bien-être exclusif d’une minorité dominante, l’oligarchie néo-libérale internationale. Tout cela simplement grâce à la complicité de l’Etat !

On en est arrivé à une situation où une grande partie de la population mondiale meurt de maladie, de faim, de soif ou de violence, sans que l’Etat ne réagisse. Au contraire, l’Etat inféodé au capitalisme continue de lui permettre de s’accaparer les richesses de la planète, alors que celles-ci appartiennent de plein droit à tous et devraient plutôt servir à garantir à tous une vie décente en les partageant équitablement. L’Etat participe à ce pillage en règle en ne sanctionnant pas, tout du contraire même, par sa législation inique, il favorise ces exactions économiques. Il existe des régions et même des pays entiers de par le monde où le peuple n’a pas de quoi satisfaire ses besoins élémentaires : manger, boire, se vêtir et ne dispose plus que d’un seul moyen pour s’en sortir : l’autodéfense et se voit obligé de voler pour subvenir aux besoins des siens et tout cela sans que l’Etat ne lève le petit doigt pour changer les choses, si ce n’est arrêter et punir les soi-disant voleurs.

Tant que le capitalisme a eu besoin du peuple entant que force de travail, celui-ci a reçu (reçoit) l’aumône que le capitaliste désigne sous le nom de salaire. Actuellement le système économique évolue de telle manière que cette force de travail devient de plus en plus inutile. Ce qui signifie que progressivement, le peuple en tant que classe laborieuse devient inutile, superflus et donc gênant ! Pour le faire tenir tranquille, dans un dernier réflexe de tradition chrétienne on lui fait la charité (en fait plutôt pour qu’il reste dépendant de l’Etat et reste tranquille) : RMI, minimex et autres allocations sociales telle que le chômage.

Si le peuple malgré tout, quand sa situation devient trop précaire, se révolte, se met en grève, manifeste, casse quelques symboles du néo-libéralisme triomphant, l’Etat et derrière lui donc, le capitalisme crie au loup et charge les instances syndicales et à nouveau l’Etat de régler le conflit dans les plus brefs délais. Ne nous leurrons pas, si le peuple veut parfois, quand vraiment il se sent spolier, politiser ses conflits sociaux, les syndicats interviennent toujours pour mettre le haut-là. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner ce qui se passe en France actuellement, bien qu’il ne s’agisse pas d’une exclusive française, loin s’en faut : la Belgique, l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni connaissent la même attitude de la part des organisations syndicales qui ont une peur farouche de la politisation des conflits sociaux. Ce qui fait que, les conflits d’envergure qui ont un grand impact populaire sont toujours après une certaine période, dépassant rarement la quinzaine, repris en main par les syndicats qui les dissoudra après avoir accordé quelques concessions permettant de calmer les ardeurs du peuple et de tout faire rentrer dans l’ordre de façon à ce que l’Etat puisse reprendre son rôle de tutelle au nom du capitalisme.

Alors est-ce cela qui porte le nom de liberté, est-ce système qui nous apporte l’égalité ?
Impossible !

Non, la liberté, la vraie, la seule, l’unique, celle que nous ressentons au plus profond de nos aspirations libertaires et légitimes nous lui donnons plusieurs noms en fonction de nos sensibilité : anarchie, socialisme ou communisme libertaire, etc… C’est l’anarchie qui porte en son sein la liberté et l’égalité c’est le communisme libertaire, libéré de tout ce qu’il a d’autoritaire et ainsi pour participer de l’oppression à la liberté, une seule solution : la révolution sociale.

Une révolution permettant d’abolir jusqu’au principe même de l’Etat avec suppression de toutes ses instances et abolition immédiat du système de production capitalisme et de ses miasmes que sont le marché mondial et la concurrence ; mise en propriété populaire collective des moyens de production ainsi que des biens produits avec application du célèbre adage qui veut que la production s’opère selon les capacités de chacun et pour chacun selon ses besoins, un tel sera médecin, l’autre électricien.
Des organismes populaires gérer directement par et pour le peuple s’occuperaient de la distribution équitable des fournitures permettant de satisfaire les besoins élémentaires de tous : nourriture, boissons, vêtements, logements,… L’enseignement gratuit pour tous. Limitation drastique du temps de travail à cette période de temps suffisante à produire selon les besoins des communautés populaires et qui est nécessaire à assurer le bien-être de tous.

Ainsi, il apparaît clairement que la liberté véritable doit passer par l’abolition de l’Etat et du capitalisme (quoique certains en disent, ce système n’est pas une fatalité) car l’égalité n’est possible qu’en rejetant le capitalisme et tout ce qu’il entraîne à sa suite.
C’est par la révolution sociale et en nous unissant que réside notre seule chance de renverser l’autoritarisme et l’exploitation.

Jiggu
Mouvement pour l’Unification Libertaire - MUL
Juin 2003