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Lundi de pentecôte : la solidarité détournée ! Réponse : la Grève et la Fête !

Publie le mardi 5 avril 2005 par Open-Publishing
10 commentaires

Lundi de Pentecôte : la Solidarité détournée par le gouvernement et le MEDEF !

Notre réponse : la lutte solidaire et festive avec nos Anciens !

de Patrice Bardet

Nous avons un gouvernement et un patronat qui ne trouvent toujours qu’un seul "coupable" aux différents malheurs dont souffre le pays : l’ensemble des salariés.

C’est ainsi qu’à l’été 2003, ayant abordé avec une rare incurie l’épisode navrant de la canicule et 15.000 morts, le Ministre de la Santé MATTEÏ et le Premier Ministre RAFFARIN n’ont pas trouvé de meilleur palliatif à cette surprise climatique que de rétablir la corvée, abolie en 1789 par l’Assemblée Constituante, sous la forme d’une journée de travail supplémentaire qui ne sera pas rémunérée.

Par sa nature même, cet impôt ne s’abat que sur les salariés : ni les professions libérales, ni les travailleurs indépendants, ni les employeurs n’y sont astreints. Il ne touche ni les profits, ni les revenus de la rente. Il est donc d’une injustice criante, ne concerne que 40% des personnes dans ce pays ayant un revenu, celles ayant des revenus constitués de salaires et traitements, rarement mirobolants. Comme les laborieux ont dans l’ensemble une espérance de vie inférieure à celle des classes privilégiées (un ouvrier ou employé vit dix ans de moins qu’un rentier ou un patron) , c’est précisément la classe sociale qui profitera le moins de cet impôt qui y est seule soumise.

Cet impôt n’a pas de lien avec la solidarité. Pire encore, en créant une caisse de solidarité spécifique aux personnes âgées dépendantes, il casse la solidarité intergénérationnelle, fondement de la Sécurité Sociale.

Ce gouvernement fait aux citoyens de la République l’injure d’un retour aux mœurs de l’ancien régime, quand on réquisitionnait les serfs pour travailler gratuitement chez les seigneurs.

Ce gouvernement à la solde du patronat a pour adage : "Faire la charité, c’est bien. La faire faire par les autres, c’est mieux. On oblige ainsi son prochain, sans se gêner soi-même". (Alphonse Allais).

Cette extraordinaire spoliation n’avait en réalité qu’un seul but : briser sans faire trop de bruit la loi des 35 heures en culpabilisant les salariés.

Cette journée de travail gratuit, qui représente pour les salariés un sacrifice équivalent à 0,5 % de leur salaire annuel, sera accaparée par les patrons qui encaisseront la totalité du chiffre d’affaires et des bénéfices réalisés ce jour là et qui n’auront à verser qu’une cotisation de 0,30 % du salaire annuel à la CNASEA.

Pour la CRAM, une journée de travail supplémentaire représente la perte de 9 emplois ! Peut-on faire le pari que pas un seul emploi ne sera créé en contrepartie dans les maisons de retraite de la CRAM ou publiques ?

Cette brèche étant faite, obéissant aux injonctions du MEDEF, des députés UMP ont déposé à l’assemblée une loi une loi "d’assouplissement" des 35 heures, mesure qui permettra encore plus d’abaisser le coût réel de l’heure travaillée, et engendrera des profits autrement plus importants que ceux résultant de la suppression d’un jour férié.

Le Baron Ernest Antoine Seilleire de La Borde applaudit !

Bien que le but réel de cette suppression d’une journée fériée soit atteint, on ne nous rendra pas cette journée volée : ce serait avouer trop clairement l’entreprise de spoliation des salariés qui lui est attachée.

Et l’on nous confirme les salariés de la CRAM, sur décision unilatérale d’un COMEX (COMité EXécutif des directeurs) décidément bien pressé de pressurer les salariés de l’institution, viendront travailler "gratuitement" le Lundi de Pentecôte.

Nous faire travailler gratuitement un jour de plus, nous comprenons parfaitement que cela traduise la solidarité du gouvernement envers le MEDEF. Certes, cette organisation rassemble un certain nombre de vieillards acariâtres, mais force est de reconnaître qu’ils ne représentent pas, fort heureusement, l’essentiel de nos anciens dont nous entendons être véritablement « solidaires ».

A la CGT, nous n’avons pas dans notre histoire de lutte, ni en perspective l’acceptation de la « Refondation Sociale » chère au MEDEF, nouvelle « Charte du Travail », résurgence du Pétainisme et du Comité des Forges.

Nous avons une autre conception de la solidarité :
 nous ferons la fête ce jour là avec nos anciens Travailleurs, eux qui se sont battus contre un « patronat arrogant » pour conquérir la Sécurité Sociale.
 Nous organiserons des festivités et spectacles dans les maisons de retraites, avec les drapeaux des syndicats CGT, quelques tracts et photos de luttes d’époque ...et reparlerons par exemple d’Amboise CROIZAT, syndicaliste CGT et ministre du Travail qui a créé la Sécurité Sociale.
 ce Lundi de Pentecôte est aussi la fête d’Honoré : nous honorerons donc nos anciens, en poursuivant leur combat !

Le prétexte sera donc aussi le 60° anniversaire de la Sécu :
 dont pour le MEDEF, c’est l’heure de la « retraite »
 mais pas pour nous, les Salariés !

Ce sera aussi empêcher la récupération programmée du « programme du Conseil National de la Résistance » adopté en l’absence des patrons en 1944 ( pour cause... de constitution de profits avec les nazis ) :
 nous demanderons donc à quelques Anciens de clamer ses paragraphes, toujours d’actualité

En 2004, soixante ans après, dans une indécente circulaire ministérielle de 2004, le sous-ministre FALCO avait conseillé de mettre les « vieux à la cave » , en cas de « chaleur », mais empêché toute création d’emploi dans le personnel soignant.

Nous exigeons :
 la création d’emplois dans les maisons de retraite (notamment celles de la CRAM), centres pour handicapés, centres de réadaptation ou de soin des « accidentés du travail »
 la fin des exonérations de cotisations sociales patronales

L’Ufict-CGT dépose donc un préavis de grève pour faire de ce Lundi de Pentecôte et fête d’Honoré, un temps de revendication et d’action solidaire.


Ci-dessus un texte librement inspiré d’écrits CGT, SUD, CNT, annonçant la grève le lundi de pentecôte, jour d’Honoré, poursuivant la lutte (festive parfois) menée par nos "anciens". Faites en bon usage !

salutations militantes

Patrice Bardet, délégué syndical (révocable par les syndiqués) Ufict-CGT

Messages

  • Comme d’hab’, camarade !

    Un préavis, c’est bien, mais un VRAI APPEL A LA GREVE, c’est mieux : plus net et plus efficace !

    Et un préavis de plus, comme pour le 12 avril : préavis à la poste, et rien qu’à la poste, sous prétexte de défense des services publics !!!
    Tu penses que ça peut marcher, à la poste, sans appel à la grève ? Et les autres, ils font quoi ? Ils attendent que la CGT fasse semblant de les sonner ?

    Les services publics et le reste, vous n’en avez rien à faire : l’important est d’endormir la population pour collaborer plus tranquillement avec le medef et ses sbires qui nous gouvernent.

    ...C’est vrai que ça doit rapporter nettement plus que de permettre aux travailleurs de s’organiser et que du côté de Bruxelles, ce serait carrément le pactole si les ouiouistes gagnaient...

    Vous en avez pas marre, à la CGT, de nous prendre pour des lapins roses ?

    • C’est un appel à la grève dans ma boite ! Le préavis est une obligation légale à la Sécu, dans chaque caisse ou organisme (donc près de 500) comme à la Poste ( 5 jours francs , donc non comptés samedi et dimanche).

      Ceci dit, l’incantation à la grève, c’est un peu facile, non ? A ma connaissance, ou je me trompe fort, un salarié, ce n’est pas un bouton que l’on pousse en disant GREVE GREVE : c’est dommage, mais il faut avant tout qu’il soit convaincu !

      Alors, tu t’organises dans ta boite avec tes collègues, et tu lances, avec eux et comme tu dis "un VRAI APPEL A LA GREVE". Si tu n’as pas de syndicat, tu créée une section syndicale CGT, SUD, CNT, FO : tu as le choix !

      Si chacun se prend par la main et en fait autant, on a une chance de gagner ensemble, non ?

      salutations militantes et à bientôt ensemble dans les luttes ?

      Patrice Bardet, délégué Ufict-CGT (révocable par les syndiqués)

      remarques :
       c’est quoi, au juste, un "vrai appel à la grève" ? (il n’y a pas d’ironie, c’est juste pour comprendre : merci donc de développer si possible)
       je rappelle que la CGT, c’est une confédération de syndicats indépendants unis par les statuts. A la CGT ce sont les syndiqués du syndicat qui décident et donnent mandat, pas un "chef" quelconque là haut ou ici-bas !

  • Un rectificatif :

    Ce n’est pas 15000 morts, l’effet de la canicule. Une étude récente, de l’INSERM je crois, a reconnu 18000 morts.

    Il faut un appel des conférations -non totalement jaunes- à la grève GENERALE.

    Pourquoi en ce moment les lycéens font grève tous seuls sans que les syndicats enseignants lancent le moindre appel à la grève ?
    Elle dort la FSU ?
    Pourquoi les urgentistes font grève sans qu’il ne se passe rien dans les transports ?
    pourqoui la RATP ne fait presque plus JAMAIS grève ?
    Elle dort la CGT ?

    • Merci pour la précision que je ne connaissais pas. Je vérifierai.

      Pour ce qui est de la grève générale (tous en même temps donc) , même si je partage ce souhait, cela me semble extrèmement compliqué (et elle n’a jamais vraiment existé, pas même en 1936 ou en 1968 ; lire par exemple le congrès de la CGT...en 1906 : on en parle longuement, à propos des grèves pour les "huit heures").

      L’exemple des retraites et plus récemment sur l’assurance maladie a montré clairement des stratégies confédérales très divergentes.

      Je ne parlerai pas de la CFDT, il y a eu assez de commentaires.

      Pour FO, c’est très ambigu. Leur position sur l’assurance maladie l’a démontré : ils n’avaient pas l’intention de mobiliser, ou ils n’y croyaient pas. De plus, leur positionnement de "gestionnaire paritaire", fausse l’analyse.

      Pour la CGT, je ne peux dire que ce que je connais ; pour avoir participé à de nombreuses réunions à plusieurs niveaux, l’impression que j’ai est que l’aspiration à l’unité syndicale est très forte : il est impossible de lancer une grève nationale avec la seule CGT. De plus, on ne peut pas négliger l’effet de la propagande gouvernementale, plus que réussi au moins dans un premier temps.

      En pratique, dans ma boite, il y a les 5 confédérations, plus SUD ( ex CFDT, qui ne bouge presque jamais) et un syndicat autonome, majoritaire ("union des nouveaux syndiqués", après s’être implanté comme "union des non syndiqués") , qui lui non plus, ne participe à rien (c’est l’affaire des "syndicats nationaux").

      Indéniablement, ce sont les salariés qui choisissent l’éclatement syndical. Alors, même si on en subit tous les conséquences, c’est un fait.

      Comment pourrait-on lancer avec succès une grève seuls dans ces conditions ? Mon syndicat lance en général la grève, -après en avoir largement débattu- même seul, quand la question est importante. Cette fois, ce sera le lundi de pentecôte, après le 5 février et le 10 mars.

      Alors je dirai que la clef est vraisemblablement chez les salariés : qu’ils se syndiquent en masse !
      Moins de 5% des salariés sont syndiqués ( ne me parlez pas des taux à l’étranger, les conditions sont extrèmement différentes ).

      A propos de la grève des urgentistes, je rappelle que c’est un syndicat totalement catégoriel, comme bien d’autres dans la fonction publique.

      Vous semblez confondre les organisations lycéennes et les syndicats de salariés de la fonction publique : sauf la CGT, les autres sont très catégoriels (par exemple la FSU qui n’est pas confédérée) ; la convergence des revendications ne doit pas être une mince affaire !

      Je ne pratique pas la "langue de bois", aussi je n’ai pas de recette toute faite à proposer.

      Sauf une : syndiquez vous, créez votre section syndicale CGT, FO, SUD, CNT, si dans la boite il n’y en a pas.
      Et en conclusion : battez-vous sans relâche !

      salutations militantes

      Patrice Bardet, patrice_bardet@yahoo.fr

      remarque : la CGT est la seule organisation à refuser le paritarisme (le pouvoir aux patrons) dans les organismes sociaux (Sécu, Unedic, caisses complémentaires etc...) et à renvendiquer l’élection des administrateurs par les salariés. En conséquence par exemple, la CGT, première organisation syndicale aux élections professionnelles, détient... 1 seule présidence de caisse primaire sur 120.

    • Débat sur la grève générale

      je vous remet l’article que j’avais déjà poster sur bellaciao

      Le débat actuel sur la grève générale, qui à surgit plus fortement au printemps 2003, correspond à un état d’esprit et à un besoin de discussion parmi les militants des organisations syndicales. Je vais livrer mon point de vue de militant CGT à partir du conflit des retraites du printemps 2003, puisqu’il nous à instruit et fournit des enseignements pour l’avenir, il nous faut en tirer toutes les leçons. Je pense que nous voici entrer maintenant dans une période ou une correction de l’action syndicale et de la direction de celle-ci est plus que jamais nécessaire, indispensable, mais surtout s’impose à nous.

      Le mouvement de masse qui c’est exprimé au cours du printemps 2003 dés le mois de mars avec les salariés de l’éducation nationale, puis sous l’exacerbation avec l’attaque contre les retraites, pouvait-il aller plus loin ? , pouvait-il aller de l’avant ?

      La stratégie imposée par les confédérations syndicales bureaucratiques et notamment celle de la CGT, a été tout au long du conflit de prôner des journées d’action interprofessionnelle avec comme moyen d’action : des manifestations interprofessionnelles décentralisées, avec « des temps forts ! » et des grèves à la carte, de telle journée d’action sont plutôt des pétards mouillés qui font courir le risque d’une démobilisation des travailleurs s’ils n’y a pas de suite. Pour résumer la stratégie de la direction confédérale, il s’agissait de ne pas « ralentir le rythme », mais au contraire « d’en organiser toujours de plus puissantes ». Mais si le rythme ne devait pas « ralentir » elles devaient se dérouler sans escalades, des manifestations en quelque sorte qui ne fasse pas monter la pression, en un mot les manifestations ne devaient allait ni de l’avant ni de l’arrière.

      Mais lorsque nous appelons les salariés à manifester en masse, que nous leurs expliquons que c’est par notre action que nous atteindrons le but recherché (en l’occurrence, il s’agissait de ramener le gouvernement à la table des négociations, bien qu’il n’y avait rien à négocier mais tous à changer : retraite au rabais, travail précarisé et flexibilisé, salaire de misère et paupérisation, sécurité sociale bradé, école à vendre…). Quand nous réussissons à mobiliser le salariat sans cesse d’avantage, quand les manifestations deviennent sans cesse plus puissantes, l’élans, la combativité sans cesse plus grands, qu’en même temps les rapports se tendent, alors surgit de ces manifestations une question, d’elle-même pour qui sait écouter. Et ce n’est pas temps la question de grève générale (qui est plutôt une réponse), qui dominait les parades, mais plutôt la question sous jacente, en sourdine : et maintenant ?

      Il est certain que les manifestations n’ont pas répondu à cette question. Dans une lutte d’envergure comme celle sur les retraites, les manifestations ne peuvent être que le début et non le terme de l’action engagée, ce qui avait été très bien compris par les salariés en lutte. Ces manifestations engendraient une tension croissante, et, lorsque le mouvement de masse que nous avons suscité à eu besoin de nouvelle perspective, la direction confédérale – a qui revenait ce rôle et dont ses militants et les salariés mobilisés par elle formaient la colonne vertébrale du mouvement – à été incapable de les lui indiquer, et, le mouvement s’est décomposé.
      Une attitude offensive aurait été de lancer les mots d’ordres unificateurs et les initiatives mobilisatrices qui aurait favorisé l’extension du mouvement. Au lieu de ça nous avons eu droit à une ribanbelle de rassemblement – des manifestations couvre-feu et contre-feu !, c’est tout ce qu’une fois encore on trouva de mieux à faire, disséminant la fabuleuse combativité des salariés.

      Après les manifestations d’avril, le succès spectaculaire du 13 mai et la combativité des journées d’action suivante, il aurait fallut poursuivre l’escalade, aller de l’avant, en appelant les salariés à ce qu’ils se préoccupent de la grève générale, en leur renvoyant la question : et maintenant ? Cette question aurait du être mise à l’ordre du jour – dans un premier temps – dans chaque syndicat, chaque section syndicale. Simultanément il aurait fallut encourager les grèves partout ou existait un contentieux revendicatif (la liste était longue et l’est encore plus aujourd’hui) en appelant les salariés à des assemblées générales, pour qu’ils décident eux-mêmes des moyens d’action à engager.
      Quant à savoir si une grève générale était possible, opportune et nécessaire, c’est une question que les salariés en lutte auraient tranchée dans l’évolution du mouvement. Mais il était de la responsabilité de la CGT –en tant que force motrice du mouvement – d’avancer les mots d’ordres qui seuls peuvent permettre de porter plus en avant la lutte que les salariés avaient entreprise.

      Sur la grève de 24 heures :

      Une grève de 24 heures conçut comme une grève de brève durée et unique n’est assurément pas le dernier mot du mouvement, mais plutôt une étape dans la lutte entamée, un pas en avant dans le combat, l’organisation du salariat et l’élévation de sa conscience de classe. Quand bien même le déroulement, la durée, le succès immédiat, de cette action, ne peuvent être évalué d’avance, c’est le rôle d’une direction confédérale de prendre et de tenir compte de l’avis des salariés en lutte ainsi que de ses bases organisées. Il n’en demeure pas moins que la situation exigée de la part de la direction confédérale, d’avancer ce mot d’ordre, de le soumettre à la discussion, pour porter plus en avant le combat que les salariés avaient entrepris. Cette étape aurait permit au salariat de développer et renforcer sa lutte en entraînant dans l’action des secteurs plus important qui se tiennent souvent au début d’un conflit à l’écart des actions.

      Une grève générale de 24 heures, décrété un beau matin à un jour déterminé du calendrier, n’est qu’une rêverie, « billevesée anarchiste » comme le définissait très bien Rosa Luxembourg. Mais une grève générale de 24 heures préparée avec toute l’énergie des forces syndicales par des assemblées générales, par une propagande massive dans le maximum d’entreprises, pour faire prendre conscience au salariat de la portée stratégique, de la nécessitée et de son but, expliquer pourquoi une telle riposte devient nécessaire peut alors, si les directions syndicales impulsent réellement ce travail d’explication et de confrontation d’avis - même si les avis, pour certains peuvent être contradictoire - aboutir à sa pleine réussite. Comme cela s’est produit en Espagne et en italie ! Pour ce qui concerne le conflit des retraites, une grève générale de 24 heures qui serait survenue aux termes du mouvement de manifestation, qui durait depuis plusieurs semaines et allait croissant, qui mobilisait l’énorme force du salariat, une telle grève qui prend racine dans la détermination et la combativité du salariat en pleine effervescence porte en elle-même sa justification et la garantie de son efficacité. C’était la seule étape pour amener le salariat à renforcer sa lutte et donnée une suite à celle-ci pour aller de l’avant.

      Sur la grève générale illimitée :

      La décision d’engager une action comme une grève générale illimitée ne peut pas venir d’une décision de directions confédérales, « La grève générale ne se décrète pas »– sur ce point l’ont peut-être d’accord avec Bernard Thibaut – par contre si ont n’exclu « aucun moyen d’action », elle se prépare, les directions confédérales se devaient de mettre ce mot d’ordre à l’ordre du jour et à la discussion, non pour prendre l’avis des salariés, mais plutôt de favoriser la démocratie ouvrière par la prise de décision par les salariés eux-mêmes. Car une grève générale ne peut que surgir du mouvement en cour, de la masse elle-même, elle aurait put être l’étape supérieure après une journée de grève de 24 heures. La libération de la classe ouvrière ne peut-être que l’œuvre de la classe ouvrière elle-même. Ce propos très éclairant du Manifeste Communiste signifie aussi que tout grand mouvement d’envergure et de porté décisive ne doit pas émaner d’initiative d’une poignés de dirigeant syndicaux, mais de la conviction et de la détermination de la masse. Cela signifie que la décision de mener le combat sur les retraites au moyen de la grève générale, ne pouvait être prise que par le plus grand nombre de salariés en lutte avec leurs syndicats. C’était notre tache à nous, militants de la CGT, de prendre position dans chaques entreprises et administrations, chaques villes et départements, sur la question mise à l’ordre du jour par la situation du mouvement et les manifestants : et maintenant ? Il nous fallait exprimer clairement et ouvertement notre point de vue et notre volonté afin que puisse se faire entendre le point de vue de la masse du salariat en son entier. Et si les choses s’étaient passées ainsi, nul doute, que notre direction confédérale aurait fait son devoir ( ?), comme elle due le faire en 1968 ?

      Mais pour cela, c’est de notre responsabilité de militant d’amener les salariés à envisager toutes les éventualités, d’éveiller parmi les plus larges couches du salariat « un intérêt plein de sympathie pour cette forme d’action » (R.L.). Ceci afin qu’il n’entre en action ni a l’aveuglette, ni sous l’emprise d’une émotion, mais la conscience pleinement éveillée, armé du sentiment de sa propre force et le plus massivement possible. C’est la masse elle-même qui doit être mure pour faire face à toute éventualités, c’est elle qui doit déterminer elle-même ses actions, et ne pas attendre qu’au « moment donné » le chef d’orchestre, tout la haut, lui donne le signal.

      Le constat de mai-juin 2003, qui est une des principales leçons du mouvement, est le retour du débat sur la grève générale - apparu déjà avec le mouvement de 1995 – sur le devant de la scène des luttes sociales, sa résurgence comme perspectives tangibles du combat de classe. Les déclarations réitérées de Bernard Thibault tout au long de ces éprouvantes semaines –« la grève générale ne se décrète pas » (au demeurant parfaitement exacte) – révélaient que c’était bien cette réalité de la lutte engagée qui, de manière souterraine, bouillonnait et cherchait à percer derrière ces manifestations. C’était cette réalité de la lutte des classes que pressentait, ressentait, craignait, combattait et s’efforçait de nier l’intersyndicale des secrétaires généraux des confédérations en lutte.
      C’est pourquoi, quand une journée d’action est organisée, il nous faut faire en sorte à la fois que le plus grand nombre y participe, que le mouvement soit placé sous le contrôle des salariés et que soient avancé des revendications qui permettent au mouvement de prendre de l’ampleur, d’aller de l’avant. C’est le seul moyen d’empêcher que la bureaucratie ne limite les actions à une lutte sans lendemain.
      C’est à la base que les travailleurs sont capables d’élaborer leurs revendications. C’est en élisant des collègues pour porter ces revendications et en se coordonnant que leurs satisfactions peuvent être obtenues. C’est par la prise en charge par tous dans les assemblées générales souveraines que nous empêcherons que les comités de lutte ne se trouvent diriger ou manipuler par des apprentis gauchistes avides de pouvoir. Tant que nous n’aurons pas mis fin, nous militants de classes au règne sans partage des bureaucrates petits bourgois gangrènant les luttes des travailleurs, toute lutte sera vaine.

      Pour finir :

      Peut-on faire la grève générale avec les dirigeants réformistes ? Peut-on le faire sans eux ?

      Les dirigeants syndicaux constituent une couche privilégiée du mouvement ouvrier, dont le rôle est de négocier avec le patronat dans le cadre du capitalisme. Pour cette raison, ils essaient toujours de limiter les luttes ouvrières. Ils avancent très rarement le mot d’ordre de grève générale, et quand ils le font c’est uniquement parce qu’il devient évident que les travailleurs vont le faire.

      Mais parfois les dirigeants sont obligés de lutter soit parce que leurs privilèges sont attaqués, soit parce que la base fait pression et qu’une trahison ouverte pourrait les affaiblir.

      Les dirigeants sont tout à fait capables d’appeler à la grève générale afin de maintenir une image militante, tout en refusant de lutter concrètement pour sa réalisation.

      Les révolutionnaires doivent exploiter cette contradiction. Il faut que la base exige des dirigeants qu’ils organisent la grève et mettent tout l’appareil syndical au service de ce but.

      Exiger que les dirigeants agissent remplit deux fonctions : si les dirigeants se plient à la volonté populaire, la lutte fait un pas en avant, alors que s’ils refusent leur influence auprès des travailleurs est affaiblie.

      Il faut avertir les travailleurs que leurs dirigeants vont trahir, en particulier quand les dirigeants cherchent à se présenter comme les défenseurs résolus des travailleurs, pour mieux contrôler et limiter le mouvement. La règle est simple : "Avec les dirigeants là où c’est possible, contre eux là où c’est nécessaire !"

      Il faut appeler à la grève générale pour répondre à une attaque d’ensemble, pour répondre justement à une offensive générale contre la classe ouvrière, quand il devient clair que les travailleurs ne peuvent obtenir satisfaction pour leurs revendications qu’à travers une telle riposte.

      Il ne faut pas attendre que les dirigeants soulèvent le mot d’ordre : il suffit que les conditions objectives, la nature de l’attaque, exigent cette réponse.

      Par leur agitation, les révolutionnaires doivent favoriser l’émergence d’organes de démocratie ouvrière et préparer les travailleurs à répondre aux trahisons inévitables des dirigeants réformistes, qu’ils soient politiques ou syndicaux, et à mieux s’organiser pour répondre aux défis d’une lutte accrue.

      Comme l’a dit Trotsky :

      "Ainsi que tout marxiste le sait, la grève générale constitue l’un des moyens de lutte les plus révolutionnaires. La grève générale n’est possible que lorsque la lutte des classes s’élève au-dessus de toutes les exigences particulières et corporatives, s’étend à travers tous les compartiments des professions et des quartiers, efface les frontières entre les syndicats et les partis, entre la légalité et l’illégalité, et mobilise la majorité du prolétariat en s’opposant de façon active à la bourgeoisie et à l’Etat. Au-dessus de la grève générale, il ne peut y avoir que l’insurrection armée. Toute l’histoire du mouvement ouvrier témoigne que toute grève générale, quels que soient les mots d’ordre sous lesquels elle a surgi, a une tendance interne à se transformer en conflit révolutionnaire déclaré, en lutte directe pour le pouvoir."[b][/b]

      pierre

    • Je partage l’analyse de Pierre (nous avions déja eu des échanges sur ce sujet) ; voir donc sur le site de La Riposte le forum

      Patrice Bardet

  • Mouahahahahaha !!!

    Comme d’hab’ le gouvernement et le MEDEF main dans la main !!!!

    Mes grand parents et mes parents se sont battus pour avoir des acquis sociaux !!!
    et moi jeune de 25 ans je dois fermer ma bouche face à ça ???? NON !!!!!

    En lisant le texte j’ai eu une idée !!!!

    Ok il veulent nous faire bosser le lundi de la pentecôte, pas de soucie, Allons au travail et fêtons le lundi de pentecôte entre nous salarié ne travaillons pas !!!!

    • Les syndicats français ne font que de la figuration et sont inexistants, ils n’ ont aucune réaction à la montée du chômage , aux délocalisations ; ; ; Etc ; ; Etc ; ; ; la liste est longue ; et n’ ont plus aucune crédibilité auprès des ouvriers !!!!!!!!!!serit’ils passés de l’autre coté de la barrière ??????????

    • en réponse à "Les syndicats français ne font que de la figuration et sont inexistants, ils n’ ont aucune réaction à la montée du chômage , aux délocalisations ; ; ; Etc ; ; Etc ; ; ; la liste est longue ; et n’ ont plus aucune crédibilité auprès des ouvriers !!!!!!!!!!serit’ils passés de l’autre coté de la barrière ??????????"

      a mon avis tu n’a jamais eu affaire à un syndicat pour dire cela.

      va voir un peu le boulot que font les syndicalistes qui en général donne beaucoup de leur temps (bien souvent au détriment de leur vie privée).Ils ont en général, beaucoup de copains quand on a besoin d’eux mais pour prendre une carte c’est autre chose...

      Comme on le répéte souvent un syndicat cela se construit avec des syndiqués.

      Ce sont généralement les gens que tu auras le plus de mal à défendre qui ne se syndiquerons jamais.

      Une action ne tient la route que si tu as un rapport de force !!!
      Ce n’est pas avec le niveau de précarité actuel du salariat que tu arriveras à motiver les masses pour un grand mouvement.

      Tu n’as pas compris qu’avec un taux de chomage à 10 % , le MEDEF maîtrise les mouvements sociaux.

      Mais jusqu’à quand ???

      Regardes les chiffres des dernières manifs !!!

      j’ai fait 95 et je peux te dire qu’on en à baver après (faut nourrir la famille...) alors maintenant si y faut j’ai un peu de blé a gauche au cas ou... et sinon y a toujours possibilité d’emprunter .
      Mais tout le monde n’est pas prêt ou n’a les moyen de suivre une grève de longue durée pourtant nécessaire pour obtenir gain de cause !!!

      Dernier rappel : ce sont les syndiqués qui font vivre et prennent les décisions dans leur syndicat. (dans ma fédération CGT de cheminots : + de 1000 adhésions depuis début 2005 ....)

      je te conseille d’ailleurs d’aller visiter les sites WEB des OS, tu te rendras + compte

      alors avant de critiquer impliques toi !!!

      Pascal Gueluy (délégué CGT)

  • Devant la porte de l’usine

    le travailleur soudain s’arrête

    le beau temps l’a tiré par la veste

    et comme il se retourne

    et regarde le soleil

    tout rouge tout rond

    souriant dans son ciel de plomb

    il cligne de l’œil

    familièrement

    Dis donc camarade Soleil

    tu ne trouves pas

    que c’est plutôt con

    de donner une journée pareille

    à un patron ?

    Jaques Prévert, Le temps perdu, Paroles