La famine

Le cauchemar d’Alexis Chikatilo

Sonorité
15 août 2025 Anton Skolopandre

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C’est le troisième et dernier texte d’une trilogie qui joue sur les sonorités. Le narrateur a choisi de dire des choses sans les nommer, pour bousculer les sens et éveiller les consciences. Il prend ici des extraits d’auteurs tels que Lautréamont (les chants de Maldoror) ou d’autres puisés dans le livre de Michel Winock (Les voix de la liberté) ; qui, sous l’influence de la tragique actualité, sont détournés pour continuer à faire, vivre un chant déchiré.

La punition divine frappa la Russie de plusieurs grandes famines, sous l’hymne stalinien, elle fit des millions de victimes, c’étaient des disettes orchestrées par le despote à travers les dédales de son plan quinquennal ! Jusque-là, la famine était un fléau divin !

Le peuple superstitieux disait que c’était une punition de dieu pour expier la faute du schisme communiste et de son inhérent athéisme !

Le peuple sacré devient populace et dans pays, il n’était pas rare de voir dans la neige blanche immaculée, des cadavres par le froid durcis sur qui un anthropophage avait prélevé des morceaux choisis, les dépouilles devenaient un met de choix pour celui cédant à la séculaire loi. La faim tenaillait des spectres qui, à la recherche de nourriture, déambulaient hagards dans les rues comme des zombies ! Lorsque l’ont croisé quelqu’un de ventru et fessu, chacun savait dans son for qu’il se repaissait de la chair des morts !

C’est cette histoire terrible que la mère d’Alexis Chikatilo ressassait à son fils lorsqu’il était enfant, tout en le menaçant de le faire manger par d’horribles vagabonds amateurs de chair tendre d’enfant, s’il n’était pas sage ! Dans l’esprit perturbé du jeune Alexis, cette idée chargée de dommages va germer en des hydres insoupçonnées. * "La souffrance et de secrètes intentions rendent ses yeux vitreux " ; " Il cacha son caractère tant qu’il put pendant de longues années ; mais à la fin à cause de cette concentration qui ne lui était pas naturelle, chaque jour le sang lui montait à la tête : jusqu’à ce que ne pouvant plus supporter une pareille vie, il se jeta résolument dans la carrière du mal..." Il deviendra un affable tueur en série, cannibale et redoutable  !

Alexis Chikatilo le dément sombre dans une folie meurtrière, dans son tourment, il tue et dévore ses victimes, sur qui il prélève des morceaux intimes ! il devient l’ombre de lui-même, il ne se supporte plus et se transforme dans sa nuisance en "un temple magnifique élevé à l’impuissance".

Chikatilo ce petit artisan du crime a vu se construire sa personnalité sur une famine orchestrée par un dictateur qui avait pour dessein de sauver l’Humanité ! La famine par les autocrates décidées a toujours pour voisinage l’abondance et pour corollaire une démence ceint de respectabilité. "Les hommes sont des brutes féroces et vaniteuses !"

*"« Ainsi, donc il existe une puissance plus forte que la volonté, la pierre voudrait se soustraire aux lois de la pesanteur, impossible, impossible si le mal voulait s’allier avec les bien". Si le tueur sanguinaire persévère pendant des années dans le crime, c’est par ce qu’il est protégé par l’appareil politique qui le soutient, car il ne peut croire que ce tueur prolifique est membre de son parti !

C’est un policier aussi perspicace, courageux et intègre que le procureur Karim Khan du C.P.I qui mettra fin à ses criminelles phobies !

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