Bellaciao
Oudinia
C’est le premier texte d’une trilogie qui joue sur les sonorités, en résonance avec l’actualité, sur un ton léger au ton versifié, le narrateur, pour inviter à lire, a choisi de dire des choses sans les nommer, pour bousculer les sens et éveiller les consciences.
La cité serait érigée selon les principes de l’illusion et pour rendre hommage à Oudini le célèbre illusionniste, ce pays fantasmé que les circonstances historiques plébiscite prendrait le non d’Oudinia ! L’illusion pour créer Oudinia la féerique s’appuierait sur des mythes créateurs et emblématiques qui seraient enfouis dans l’inconscient du public. Le prestidigitateur usait de mille artifices pour créer cet univers fantastique, les illusions fantasmagoriques d’Oudinia promettaient de n’être qu’harmonie et justice.
Poussé par les vents funestes de cataclysmes, cahotés de Charybde en Scylla, de pauvres hères mystifiés viendraient poser leur âme sereine sur Oudinia, un isthme de fraternité ! L’illusionniste disait pouvoir créer un monde vierge, une terre sans propriétaires fonciers dont chacun pourrait accaparer les terres sans les annexer !
Dans ce monde du songe, le mensonge serait banal, il serait le fanal des habitants d’Oudinia car le prestidigitateur savait qu’au fond de lui, il n’était qu’un manipulateur, un menteur patenté, le territoire choisi n’était pas comme il le prétendit, endormi d’humaines vies !
Les tours et les accessoires de magie servaient à maintenir les lubies d’un monde qui aurait l’apparence d’un paradis, tout le territoire pourrait être occupé en toute légitimité !
Le matériel, caisse à double-fond, baguette magique, caisse à résonance médiatique, dans le sens étymologique, tordrait le cou à la sémantique, maintenant ainsi une illusion rhétorique dans laquelle baignait le grand public !
Dans la deuxième partie du spectacle, le prestidigitateur en transe avait désormais de plus en plus de mal à sauver les apparences et bientôt ses tours éventés n’ont plus opéré sur l’imaginaire du crédule grand public qui s’est mis à douter, lorsqu’il comprit que ce havre de paix devrait se maintenir par la force de l’épée et qu’alors des torrents de sang versé charrieraient les cadavres des propriétaires de cette terre qui loin d’être vierge avait de tout temps par eux été habité !
Oudinia la nation s’est évanouie, elle a disparu lorsque le public est sorti de sa léthargie à la fin de la représentation. Le public a fait durant le temps éphémère de ce spectacle un rêve éveillé puis il est revenu à la réalité, à l’ordinaire.
Oudinia l’idéal avait comme existé dans les dédales de l’imaginaire, un songe, une parenthèse amer et éphémère qui s’est évaporé, engloutie dans une vie d’éternité !
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