Accueil > "Minute", un hebdo aux abois
La société éditrice du journal d’extrême droite a été liquidée en mars 2013. Mais grâce à un subtil subterfuge, la diffusion du magazine continue.
Rien ne va plus pour Minute, l’hebdomadaire d’extrême droite. Selon les informations du site StreetPress, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la Sacen, la société éditrice de Minute, en mars 2013. La Sacen, dirigée par Jean-Marie Molitor, actuel actionnaire du journal, avait accumulé 238 289,44 euros de créances envers son imprimeur, et une autre somme indéterminée envers l’Urssaf. Une fois la dette liquidée, Jean-Marie Molitor a été contraint de licencier six salariés. Mais grâce à un subtil subterfuge, le journal continue à paraître avec seulement trois salariés au compteur. Interrogé par StreetPress, Jean-Marie Molitor révèle que la marque Minute n’appartient pas à la Sacen, mais "à une personne qui veut bien que l’on continue à l’exploiter. En l’occurrence, Catherine Barnay, qui apparaissait dans l’ours du magazine Causeur à la direction artistique, mais qui, précise au Point.fr Élisabeth Lévy, directrice de la rédaction, ne collabore plus avec le magazine.
Depuis mars 2013, Jean-Marie Molitor utilise donc une autre de ses sociétés, la SEJMV, pour continuer la publication de son magazine. Et il l’imprime toujours chez le même imprimeur, décidément pas rancunier. Pour rappel, à ses heures de gloire, le magazine tirait jusqu’à 250 000 exemplaires. Aujourd’hui, le tirage se monte à 40 000 exemplaires et sa diffusion reste assez confidentielle : Minute vendrait en kiosque, selon des sources professionnelles, environ 5 000 exemplaires par semaine, répartis sur 2 000 points de vente. Mais ses abonnements représenteraient les deux tiers de ses ventes, selon un journaliste cité par le site des Inrocks.
"Nous ne sommes pas du tout racistes"
Le buzz de la une raciste consacrée à Christiane Taubira serait-il une tentative désespérée de relancer les ventes ? Bravache, un journaliste (anonyme) de Minute s’est félicité auprès des Inrocks du beau coup de pub que sa une raciste consacrée à Taubira vient de leur offrir : "L’objectif, c’était de faire parler de nous. On voulait se payer un coup de pub pour zéro euro, le contrat est rempli au-delà de nos espérances." D’autant que le journal se pense à l’abri d’une condamnation. Sa titraille reprend des expressions toutes faites, "nous sommes difficilement condamnables", assure aux Inrocks un collaborateur (anonyme lui aussi).
D’ailleurs, dans un entretien à l’AFP, Jean-Marie Molitor, patron de Minute, persiste et signe : "Nous ne sommes pas du tout racistes, cette une est de mauvais goût, mais c’est de la satire, ce n’est pas un délit", affirme-t-il. En dépit du tollé suscité dans l’ensemble de la classe politique française, le directeur de publication de l’hebdomadaire dit "assumer cette une". "Il n’y a rien à regretter", déclare-t-il à l’AFP. "C’est un jeu de mots horrible, du mauvais goût à l’état pur. Mais c’est un comique bien français, on dit bien malin comme un singe." Mais Jean-Marie Molitor ferait bien de se méfier, l’enregistrement de la marque Minute n’a pas été renouvelé. Et n’importe qui peut aujourd’hui se l’offrir.
http://www.lepoint.fr/medias/minute-en-depot-de-bilan-14-11-2013-1757007_260.php
Messages
1. "Minute", un hebdo aux abois , 15 novembre 2013, 14:10
qu’il crève
1. "Minute", un hebdo aux abois , 15 novembre 2013, 19:15, par capmartin29
Qu’il crève 2 fois cette merde de canard