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Pas de revalorisation des allocations-chômage au 1er juillet

Publie le jeudi 30 juin 2005 par Open-Publishing
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Les allocations de chômage ne seront pas revalorisées au 1er juillet, comme c’est traditionnellement le cas, faute d’accord entre les partenaires sociaux gestionnaires de l’Unedic, apprend-on mercredi soir à l’issue d’une réunion du conseil d’administration du régime d’assurance-chômage, confronté à un déficit en aggravation.

"C’est la double peine pour les chômeurs, qui vont perdre du pouvoir d’achat", a déploré la CFTC.

La décision de revaloriser les allocations des chômeurs est désormais renvoyée aux négociations sur la nouvelle convention de l’Unedic, qui doivent commencer à l’automne pour une mise en oeuvre au 1er janvier 2006.

Les allocations de chômage avaient été revalorisées de 1% en 2004, après 2,15% au 1er juillet 2003.

Les organisations syndicales souhaitaient toutes une revalorisation des allocations, ne serait-ce que pour "rattraper le coût de la vie", l’inflation s’est inscrite à 1,6% sur un an en mai. Mais elles ne sont pas parvenues à s’entendre sur son montant pour faire front commun face au refus des trois organisations patronales, qui ont mis en avant le déficit cumulé de l’Unedic, désormais attendu au record de 13,7 milliards d’euros d’ici la fin 2005.

Au terme de plus de quatre heures de discussions, les syndicats ont finalement convenu de proposer une revalorisation de 2% pour tenter d’éviter aux chômeurs une "année blanche", ce que le patronat a refusé, selon des représentants syndicaux.

Patronat et syndicats siègent à parité au conseil d’administration de l’Unedic.

Force ouvrière a relevé la portée "symbolique" de ce refus. Le patronat, a-t-elle dénoncé par avance, entend profiter des futures négociations conventionnelles pour réclamer des "restrictions à l’indemnisation des chômeurs".

La CGT a réclamé une "intervention de l’Etat" et indiqué qu’elle demanderait dès jeudi à être reçue par le ministre de l’Emploi Jean-Louis Borloo.

Quelques dizaines de chômeurs ont manifesté devant le siège de l’Unedic mercredi après-midi à l’appel de plusieurs associations et de la CGT-chômeurs.

Pour assurer la trésorerie du régime, la direction de l’Unedic a obtenu des partenaires sociaux le feu vert pour de nouvelles facilités bancaires à hauteur de cinq milliards d’euros. Selon des représentants syndicaux, le patronat a mis son veto à un nouvel emprunt en refusant de demander, comme l’été dernier, la garantie de l’Etat.

Dans ce climat de tension, la CGT et FO ont une nouvelle fois plaidé pour une anticipation des négociations conventionnelles. Elles ont fait valoir qu’entamer dès septembre au lieu de fin octobre ou novembre les discussions sur la future convention permettrait d’éviter de « conclure dans l’urgence » à la fin décembre, comme c’est souvent le cas.

Les autres organisations, la CFDT notamment, y sont restées hostiles. Elles estiment que le contexte financier de l’Unedic ne joue pas en faveur des revendications syndicales et tablent sur une amélioration de la situation de l’emploi d’ici la fin 2005 pour apaiser les esprits. PARIS (Reuters)

Messages

  • Qu’on se le dise, il n’y a jamais d’argent pour les "salauds de pauvres" ! Le problème est identique pour tous les "bénéficiaires" (le mot est loin de refléter la triste réalité...) de minimas sociaux et autres pensionnés et retraités aux revenus modestes. C’est un vrai problème car les moyens d’action sont fort limités quand on (sur)vit dans ces conditions (le statut de RMIste ou d’adulte handicapé est encore plus défavorisé sur le plan du montant). De quoi peut-on faire grève pour se faire entendre ? Grève de la consommation, ça fait longtemps qu’on connaît, et le passage à l’auro a encore tout aggravé...
    Cet exemple montre aussi à l’envie que si les syndicats de travailleurs sont rarement d’accord, les patrons sont bien unis, même au point de vue européen (le Baron, après avoir sévi ici avec la rigueur et le mépris que l’on sait, va s’exercer à l’UNICE au niveau européen. Histoire de montrer aussi que la lutte des classes existe encore ?