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Pourquoi les morts Noirs laissent-ils indifférents ?

Publie le vendredi 26 août 2005 par Open-Publishing
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« Il y a un préjugé naturel qui pousse l’Homme à mépriser celui qui a été son
inférieur, longtemps après qu’il est devenu son égal. » Alexis de Tocqueville

Pourquoi les morts Noirs laissent-ils indifférents ?

Dans la nuit du 14 au 15 avril 2005, un misérable hôtel brûle à Paris faisant 23 morts et 60 blessés.

La moitié des morts étaient des enfants et il s’agissait là d’une des plus importantes catastrophes à Paris depuis plusieurs années. Sans entrer dans des comparaisons, indécentes, il est permis de remarquer que cet évènement n’a pas soulevé l’indignation à laquelle l’on aurait pu s’attendre. 23 morts, ce n’était tout de même pas rien !

Ce drame n’a pas suscité l’indignation populaire, il n’a pas suscité la mobilisation des élites. Ce drame n’a pas dérangé l’ordonnancement de la campagne référendaire.

Dans la nuit du 25 au 26 août 2005, ENCORE un immeuble insalubre ; un incendie ravage un immeuble vétuste causant la mort de 17 morts dont de nombreux enfants.

Quatre mois après le drame du 15 avril il est désespérant de constater que même la compassion minimale exprimée n’était que de façade. Aucune mesure réelle n’a été prise.

Jusqu’à quand demeurerons-nous indifférents ? Devant les scènes de douleurs épouvantables, CAPDIV ne se satisfait plus des atermoiement et de la compassion orale.

CAPDIV exige des autorités nationales et de la Ville de Paris des mesures en profondeur pour que de tels drames ne se renouvellent plus.

Ne nous voilons plus la face, ces drames révèlent crûment la discrimination raciale quotidienne et invisible qui sévit encore en France et dont il est politiquement incorrect de se saisir d’une manière ou d’une autre.

Comment se fait-il que des hommes et des femmes puissent encore aujourd’hui se voir refuser de se loger décemment parce qu’ils sont différents ?

Comment se fait-il que des personnes même talentueuses puissent encore se voir privées d’emplois parce qu’elles ont un phénotype particulier ?

Quoi de plus abject que le racisme sous toutes ses formes ? Et pourtant notre pays tolère depuis des années cette abjection !

Une partie des citoyens français et des résidents du territoire national, souffre et pendant ce temps, la France continue de combattre les discriminations d’une manière qui depuis des années, ne donne pas de résultats satisfaisants. La France combat les discriminations comme une corvée ! Sans vraiment d’empathie pour tous ceux qui souffrent et qui, rappelons-le, n’ont pas choisi le caractère phénotypique principal en raison duquel ils sont l’objet de traitements indignes.

Tout cela semble avoir une cause, une cause profonde. Une cause sur laquelle on ne travaille peut-être assez et qui a ses racines dans l’histoire commune de la France et des populations noires.

Le sentiment anti-raciste est certainement largement majoritaire en France aujourd’hui, mais les Noirs en France ne demeurent-ils pas dans l’imaginaire collectif, un groupe considéré comme inférieur ?

La question de la place et de la situation des populations noires en France est une question de cohésion nationale, c’est une question qui doit permettre d’agréger afin d’éviter qu’elle ne finisse par désagréger.

Cette question transcende les frontières partisanes et les appartenances multiples. C’est donc avec l’ensemble des citoyens qu’il faut agir pour apporter une réponse à cette question.

La question de la place et de la situation des populations noires devrait être l’affaire de tous, car elle est universelle.

Lutter contre la discrimination qui touche les Noirs, c’est, en définitive, lutter contre toutes les discriminations, et c’est promouvoir le diversité.

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CAPDIV appelle toutes les associations et tous les citoyens, sans exclusive à se mobiliser pour mettre en place une structure de réflexion et d’action en relation avec les populations noires en France.

Contact :
Patrick Lozes, CAPDIV
E-mail : contact@capdiv.org
Site Internet : www.capdiv.org

Messages

  • Faut- il oublier les phrases assassines de Chirac parlant des "Odeurs ..." ou des Africains qui "n’auraient pas besoin de multipartisme" (lors d’une tournée à Abidjan) ou bien encore les "charters" de Rocard pour savoir comment les noirs sont traités en France ? Les seules images de guerre ou de famine que l’on montre de l’Afrique, les images de suspicion, de reconduite à la frontière des africains(et seulement eux), la vigueur dont on fait usage pour rappeler les dirigeants d’états africains à l’ordre...et j’en passe... sont là pour perpetuer des préjugés et un état d’esprit ancestraux.
    Heureusement que des milliers de français ne partagent pas cette vision encore exclavagiste et il y en a bien un que je ne peux m’empecher de citer et de remercier pour son combat contre l’esclavage, merci à R. BADANTER.
    Enfin et surtout heureusement que des noirs se battent parce qu’ils ne se sont jamais senti inférieurs.