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Thierry Breton : nouveau Monsieur Jourdain et vrai « Goupil »

Publie le lundi 27 juin 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

Tel Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, Monsieur Breton fait de l’ultralibéralisme sans le savoir ! Molière, à n’en pas douter, se régalerait en cette époque de chiraquie déclinante... Voici ce qu’a dit Monsieur Thierry Breton, ex-PDG de France Telecom :
« Interrogé sur le fait de savoir s’il était libéral au sens de la théorie économique, M. Breton a indiqué qu’il était un pragmatique et qu’il ne savait pas ce que c’était qu’être libéral ».

Eh bien, nous allons voir ce qu’il en est, en partant des discours de Thierry Breton, repris à la fois d’un article du Monde en date du 23 juin 2005 et de deux articles trouvés sur Yahoo en date du 26 juin.

« C’est pas un peu trop... à droite ? avait demandé un des conseillers de Thierry Breton quelques heures avant la conférence de presse du ministre de l’économie, mardi 21 juin. Ce n’est pas mon problème, ce qui compte c’est que ce soit efficace et que ça marche, lui avait répondu M. Breton. »
De fait, on comprend que Thierry Breton ne veuille pas se positionner politiquement à la fois parce que le rejet du néolibéralisme et de la droite qui le porte est encore très proche et parce que c’est avant tout un patron dans l’âme. Nous en avons encore de lourdes traces dans nos factures de téléphone...

Un ministre qui ne nous veut pas du bien, mais en veut beaucoup aux actionnaires

« Si on veut sauver le système français de protection sociale, il faut faire du chiffre d’affaires, aurait expliqué le ministre à ses conseillers. (...) Sur la politique d’immigration, liée à la baisse inéluctable de la population active à partir de 2007, le ministre de l’économie a également lancé des pistes de réflexion nouvelles qui semblent aller au-delà de l’accord a minima sur lequel se sont entendus le chef du gouvernement Dominique de Villepin et le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. Evitant soigneusement comme eux le terme de quotas, M. Breton a défendu une immigration sélective. Ses services doivent élaborer, pour l’automne, une vision à moyen terme des besoins dans les filières stratégiques et les 2 000 agents du ministère en poste à l’étranger doivent préparer avant la fin de l’année, un plan d’action pour attirer les meilleures compétences ».
Les mots du style « quotas » sont gênants, mais pas la réalité qu’ils signifient. Ce gouvernement s’engage bien dans une politique de quotas d’étrangers, dans une politique de pillage des cerveaux, après le pillage des ressources naturelles de ces pays. Thierry Breton fait du politiquement correct et de la pensée unique active ! Autrement dit, il est très libéral !

« M. Breton a lui-même déjà quelques idées. Il a proposé, mardi, de recentrer les bourses d’études sur les étudiants étrangers de haut niveau dans les filières stratégiques. Il a également promis une carte de résident de 10 ans aux étrangers ayant investi au moins un million d’euros en France ou créé au moins 10 emplois. »
La politique de Monsieur Breton est de délocaliser les meilleurs cerveaux étrangers chez nous, c’est évident. Par ailleurs, les étrangers riches sont également invités à se délocaliser pour venir en France et ceci d’autant plus activement qu’ils auront « investi au moins un million d’euros en France ou créé au moins 10 emplois » ! Quid des pauvres de ces pays ? Pas de problème ! On délocalisera nos entreprises là-bas puisqu’on pourra faire travailler les pauvres de ces pays pour une bouchée de pain ! Pour un homme qui ne sait pas ce que c’est d’être libéral, il est doué ; sa politique n’est pas faite pour les pauvres de ces pays et pas plus pour les pauvres en France. C’est très cohérent avec l’esprit libéral qui, par idéologie, n’a rien à foutre des pauvres, d’où qu’ils soient !

« (...) Depuis quatre mois, l’ancien PDG de France Telecom rongeait son frein. En le nommant en février 2005, Jacques Chirac lui avait demandé de tenir un vrai discours de politique économique. (...) Conscient du caractère sensible de certaines propositions, M. Breton travaillait à les rendre acceptables . »
Intéressant, non ? Le « caractère sensible » (admirez la subtilité de langage) de certaines propositions oblige à « les rendre acceptables » ! Ou comment berner un peuple en lui faisant trouver « sucré » ce qui est « amer » ! Tout à fait admirable ! Formidable manipulateur ! Et ces politiciens, ces patrons, ces « élites » voudraient que nous ayons confiance en eux !

Et voici le résultat du travail qui devrait nous permettre de trouver ces propositions bonnes pour nous, autrement dit pour « les rendre acceptables »...

« Ma méthode, elle est simple : dire la vérité aux Français, faire re-comprendre l’économie aux Français, a-t-il indiqué sur un ton pédagogue. »
Celui qui ignore « ce que c’est d’être libéral » entreprend, sur le ton d’un professeur, de nous ré-apprendre ce que c’est que l’économie. Pour tout dire, je préfère ré-apprendre l’économie par la lecture du livre de Patrick Mignard [1]

« C’est vrai que j’ai indiqué que j’estimais que la France d’aujourd’hui vivait sans doute aujourd’hui, pour son modèle, et, pour nos recettes, au-dessus de ses moyens »
Il est utile de se demander qui vit au-dessus de ses moyens, en fait, non, qui est responsable de ce que nous vivions au-dessus de nos moyens. Tout petit exemple issu de « L’Expansion » et repris par « Marianne » : 60 millions d’euros de « plus-value d’acquisition » pour Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH ; près de 66 millions de gains potentiels pour Antoine Zacharias, patron de Vinci, etc... Cela sans parler de ce que coûtent à la collectivité les salaires de ces individus, et de tous les autres avantages liés non à leurs mérites mais à leur position sociale...

« Je ne suis pas uniquement le ministre de la dépense, je suis aussi le ministre des recettes, on essaie de dépenser correctement, parfois un peu trop me semble-t-il. Je le dis avec mes mots, avec ma force et avec ma conviction ».
Parler pour ne rien dire, sinon pour se mettre en valeur, est un art bien connu des néolibéraux ! Question : Faut-il bêler d’admiration ?

« Dans toutes les familles, on tient des budgets, il y a une colonne à droite on met les dépenses, et à gauche on met les recettes, pour un Etat c’est aussi la même chose ».
Evidemment, le ministre et patron qu’est Thierry Breton ne connaît pas la réalité des pauvres en France. Car, par rapport aux cas que je connais, y compris le mien, faire ses comptes est un luxe de riches et au moins de familles encore aisées. A quoi sert-il de faire des comptes lorsqu’on n’a même pas un budget qui permet d’arriver au bout du mois ?...

« (...) lorsque vous payez un appartement et que vos intérêts sont plus importants que ce que vous gagnez il y a un problème ».
Certes, mais le ministre ne s’adresse qu’à une petite partie des Français ! S’en rend-il seulement compte ? Sait-il qu’il y a, à peu de choses près, 30% de pauvres pour qui être propriétaire ne veut rien dire et pour qui ce type d’exemple n’est jamais qu’une insulte supplémentaire qui leur est adressée, puisque cela revient à rappeler comme une triste litanie qu’ils sont de toute façon exclus de tout ?

« Mardi lors de sa conférence de presse, M. Breton avait rappelé que la dette de la France avoisinait 1.100 milliards d’euros, en indiquant que chaque enfant naît aujourd’hui avec une dette de plus de 17.000 euros ».
Et pourquoi un enfant de pauvre, un enfant issu de ces 30% de pauvres, aurait-il une dette de 17 000 euros, Monsieur Breton ? Qui gaspille ? Qui achète à crédit ? Qui s’endette ? Certainement pas ces 30% et leurs enfants ! Et ce n’est pas le niveau lamentable des allocations familiales qui justifie un tel montant de dettes, pas plus que l’état dans lequel vous mettez les services publics depuis tant d’années. Si donc il y a dette, adressez-vous à ceux qui en sont la cause et non pas à ceux qui sont exclus de tout !

« Interrogé sur les efforts à fournir pour l’Etat, M. Breton a indiqué que l’Etat revoit en permanence ses modes de fonctionnement et que dans le cadre de la réforme de la nouvelle loi de finances (LOLF), chaque ministère devient propriétaire de ses économies, une révolution selon lui. »
Lui appelle ça une « révolution », moi j’appelle ça de l’ultralibéralisme puisqu’il s’agit de gestion d’entreprise privée...

« Désormais, chaque ministre a une enveloppe dont il est responsable, comprenant un plafond d’emplois, avec à charge pour lui d’en faire moins s’il le veut. Aujourd’hui, il y a 5.000 suppressions de postes programmés, c’est un plafond et je prends le pari qu’il y en aura plus. Mais, ces suppressions doivent permettre des réinvestissements dans l’Enseignement supérieur, la Recherche, et les ministères régaliens tels que la Justice et l’Intérieur. »
Comme tout bon libéral, Thierry Breton parle de « plafonds d’emplois » devant servir de « variable d’ajustement ». Les fonctionnaires ne sont plus considérés comme des humains ayant des droits, puisqu’ils ont des devoirs, mais comme une charge à alléger, à dégraisser. Ce qui revient à dire aux autres ministres : Si vous voulez des sous, supprimez des postes ! Ce qui veut dire mettez des gens à la porte ou n’offrez plus de travail à des nouveaux venus. Autrement dit encore : Pressez le citron de ceux qui restent ! Rendement ! Efficacité !
Par contre, il n’oublie pas les ministères primordiaux : Justice et Intérieur ! Il faut bien donner aux pouvoirs les moyens de la répression inévitable contre ceux qu’il va faire jeter ou laisser dans la misère ! C’est du libéralisme très bien compris, je vous assure, monsieur le ministre !

« Le ministre de l’Economie Thierry Breton a répété dimanche que les Français devaient recommencer à travailler un peu plus pour préserver leur modèle social, et a proposé d’aller plus loin concernant l’âge de départ à la retraite. »
Il n’est, apparemment, plus question de travailler plus pour gagner plus ! Nicolas Sarkozy aurait-il trompé le peuple ? Ou, en tant que ministre de l’économie, aurait-il été aussi ignorant que pour ce qui touche à la Justice (selon certaines réactions des milieux judiciaires) ? Thierry Breton pense-t-il à son collègue Sarkozy lorsqu’il dit vouloir réapprendre l’économie aux Français ?

« Pour préserver notre modèle, il faut recommencer à travailler un peu plus, un peu plus dans l’année, un peu plus dans la vie ».
On se demande ce que Thierry Breton veut nous faire préserver ?! Il n’y a quasiment plus de sécurité sociale et le régime des retraites a été massacré ! Préserver une coquille vide n’a aucun intérêt ! En revanche, il n’est pas à douter que les actionnaires et autres profiteurs du système, le monde des rentiers de situation, de rentiers du travail des autres, réclame son dû, un dû toujours plus conséquent. Ces profiteurs, qui adorent saigner les pauvres et les futurs pauvres, me font penser à des vampires ; et les gouvernants, les Breton, Sarkozy, Fillon, Chirac, Blair, Schroeder et cie, sont leurs rabatteurs !
Les vampires et leurs rabatteurs ne pouvant plus saigner ceux qu’ils ont déjà épuisés s’en prennent à ces inconséquents retraités qui ont le culot de vivre plus longuement et sans payer encore leur droit de survie aux maîtres et aux « élites » en leur donnant ce qui leur reste de vie... Autrement dit : « au boulot, les feignasses ! » Et tant qu’à faire, autant encore alourdir le temps d’esclavage de tous, au jour le jour...

« Pour ce faire, il a proposé d’aller plus loin concernant l’âge de départ à la retraite en donnant la possibilité aux personnes de plus de 65 ans de travailler si elles le souhaitent. Au-delà de 65 ans, il y a des personnes qui se sentent encore jeunes, dynamiques, qui ont envie de travailler : laissons leur la possibilité de travailler ».
Ne croyez pas le renard qui dit au corbeau : « en donnant la possibilité aux personnes de plus de 65 ans de travailler si elles le souhaitent » ! Pourquoi le renard ? Parce que comme dans la fable, celui-ci est un fieffé coquin et un flatteur impénitent ! Dans sa bouche, ceux qu’on veut remettre au « turbin » et qui l’accepteraient sans broncher seraient « des personnes qui se sentent encore jeunes, dynamiques... » Ah quel art de la manipulation ! Si les libéraux ne possèdent que ça, il faut avouer que ça ils le possèdent et le développent comme un art !

« Quand on travaille, on contribue à la croissance ».
Et un petit coup de doctrine libérale : la croissance ! Un mot à consonnance biblique dans la bouche de ceux à qui nous avons dit NON !

« depuis 25 ans (...) la France vit à crédit ».
Et, précisément, depuis 25 ans, la France des pauvres, des chômeurs, des exclus de tout, s’enfonce dans la misère et les jours noirs parce qu’une bande de « saigneurs » vit à crédit ! Curieux hasard, non ?

« Concernant le contrat nouvelle embauche, Thierry Breton a expliqué qu’il s’agissait d’une période intermédiaire de deux ans au cours de laquelle l’employé et l’employeur apprennent à vivre ensemble. Le but est de permettre aux chefs de TPE et à ceux qui cherchent un emploi d’avoir un moment un peu privilégié où ils vont apprendre à se connaître ».
Merveilleuse définition du ministre de l’économie sur le contrat « nouvelle embauche » ! En fait, selon son discours, ce contrat va permettre aux patrons et aux salariés de faire « copain-copain ». Touchant, non ? Nous n’y avions pas songé ! Ce serait même, selon lui, un moment « un peu privilégié » ! Si c’est beau, tout ça !!! C’est pour quand le contrat de mariage ? Et le divorce ?...

« Au bout de cette période, si jamais il n’y a plus de travail (...) ce salarié retrouvera des droits immédiatement et (...) la collectivité le reprendra à sa charge pour le reformer ».
Lapsus ou mot qui lui a échappé ? Au bout de deux ans, si jamais il n’y a plus de travail, ce salarié retrouvera des droits immédiatement.

 Le ministre reconnaît donc que, pendant deux ans, ce salarié n’aura plus de droits ! Merci pour la clarification, Monsieur Breton ! Merci de confirmer nos analyses !
 En sous-entendu, cela veut aussi dire, clairement, que ce contrat n’existe que pour permettre d’exécuter une commande urgente, un profit immédiat, une « embauche de type compulsif », du genre de vos achats irraisonnés dans les grandes surfaces. Et ensuite, on vide le nouveau venu, l’homme ou la femme sans droits !
 La collectivité le reprendra à sa charge pour le reformer ! Qui est assez nigaud pour y croire, lorsqu’on sait que cette collectivité, dirigée par ces gens, en fera de moins en moins pour le citoyen largué par des lois de démolition sociale ? Je crois qu’il faut plutôt lire : « la collectivité le reprendra à sa charge pour le réformer » !

Un vampire, lorsqu’il a sucé tout le sang de sa victime, abandonne la carcasse vidée de ce dernier !

J’arrête-là cette analyse. Mais, avouez, que si le style du personnage est très différent de celui de Nicolas Sarkozy, lui aussi vaut la peine qu’on le suive à la trace. Si Nicolas Sarkozy tient à la fois lion mangeur d’hommes et de l’ours polaire, tellement il jette un froid dans nos esprits, Thierry Breton, lui, tient vraiment du renard ! A nous d’être vigilants et de ne pas nous transformer en corbeaux !

Mieux vaut être et rester un vaillant mouton noir !

[1] Manuel d’économie à l’usage de celles et ceux qui n’y comprennent rien - Editions A.A.E.L - 8 rue de Bagnolet - 31100 Toulouse

de Jean Dornac / -http://altermonde.levillage.org/art...

Messages

  • Posez la question à Mr breton successeur de Michel Bon sur la société SDR N° RCS 428 083 612.
    dont le PDG en 2002 était monsieur jean Paul Cottet.

    Stern est mort pour moins que cela...
    Rhodia valait même pas une filiale de France télécom basée à jersey et possédée par la Citibank Na.
    Orange... ?

    La scientologie est une pieuvre pour l’attraper il faut que l’eau baisse, par les marées, où la canicule, nous sommes dans une année à canicule.
    Bonne pêche...

    • Frappé par les évolutions incohérentes que nous vivons, je cherche à comprendre les faits et à imaginer des solutions. En toute objectivité, j’ai lu votre article en détail. Je ne soutiens pas le gouvernement et ses " initiatives " : trop souvent pur effet d’annonce sans politique sérieuse. Mais je ne partage pas les analyses que vous présentez. La mondialisation est un fait, qu’on soit poiur ou contre ne changera rien. Elle a des effets pervers qu’il faut contenir. Elle a surtout des effets positifs pour tous, notamment pour les pays qui veulent sortir du sous-développement. Ce qui nous oblige à nous remettre en cause, et donc à nous empêcher d’être les fossiles d’un monde disparu : celui de l’économie administré.
      C’est un changement culturel majeur, surtout pour tous ceux qui se sont forgés une culture sur des fondamentaux qu’ils pensaient éternels.
      Plus concrêtement, il est urgent que nous ayons tous accès à une information facruelle et claire, nous permettant de porter des jugements et apprécier les situations. Sinon, nous sommes manipulés par des idéologies et donc privés de notre libre pensée.
      Ce qui me frappe quant à Mr Breton, c’est sa tentative de dire des choses exactes que toute personne ayant accès aux données pourrait dire, mais de ne pas en tirer les conséquences en action politique.
      Le modèle social français est devenu un fossile parce que les différents gouvernements n’ont pas su ou voulu adapter son fonctionnement aux nouvelles données macro-économiques afin d’en garantir les équilibres.
      Et le budget 2006 qui se prépare ne va pas dans le bon sens.
      Sans un Etat fort, réactif, qui gère de manière économe ses dépenses, qui assure pleinement ses missions sans se disperser à des initiatives tous azimuts, et des acteurs économiques et sociaux qui assument pleinement leurs rôles, il ne peut y avoir de société en marche. Et diaboliser le libéralisme sans reconnaître ses apports précieux au progrès de l’humanité relève d’une idéologie obsurantiste aussi inutile et nuisible à la démocratie que le fondamentalisme musulman, l’intégrisme catholique ou le marxisme léniniste.
      Bien à vous,
      Dominique MOREL

    • Bonjour Monsieur Morel,

      Je ne vais pas refaire tout l’article. Cependant, je fais partie des gens qui n’acceptent pas ce qu’on nous présente comme un fait accompli et définitif.

      Le principe de la mondialisation, pour nous altermondialistes, n’est pas en cause. Cela va dans le sens évident de l’histoire humaine. Ce que nous remettons en cause, c’est la mondialisation financière, marchande et néolibérale.

      Quant au progrès que vous soulignez, vous parlez pour qui ???

      Pour les pays pauvres qui ne peuvent que s’enfoncer plus encore, à l’exemple de tous ceux qui ont subi le traitement du FMI ? Pour les chômeurs, miséreux et exclus en tous genres qui peuplent de plus en plus la France, l’Europe, les USA (working-poor)...

      Un peu de sérieux, rares sont les profiteurs du système ; les actionnaires, mais seulement les gros et les institutionnels ; les rentiers de tous genres ; les financiers de tous poils ; les politiciens d’un peu partout, largement corrompus ; les dirigeants des médias, bref tous ceux qui se qualifient eux-mêmes comme "élite". Qu’ils ne veuillent pas nous écouter, qu’ils ne veuillent pas écouter la souffrance des peuples qu’ils brisent, qu’ils saignent, quoi d’étonnant ?

      Mais pour ma part, je n’accepte pas et surtout, j’éclate de rire lorsque j’entends certains parler de "fin de l’histoire" ou d’idéologie économique indépassable. C’est comme les cimetières : ils sont remplis de gens irremplaçables ! Et il n’y a nulle foi chrétienne, marxistes ou autre idéologie dans ce que je dis. Je parle de bon sens et de regard sur l’histoire.

      Jean Dornac

    • Dominique Morel,

      Vous écrivez "La mondialisation est un fait, qu’on soit pour ou contre ne changera rien".. Mais qu’en savez-vous ?! Vous croyez maîtriser l’Histoire et ses aléas ? Moi je soutiens au contraire que la Révolution est en marche au niveau mondial ; les altermondialistes (au sens large du terme) sont des dizaines et des dizaines (voire des centaines) de millions.. Des humains bien décidés à abolir cet ordre établi, et étant de plus en plus nombreux, je suis persuadé que ce mouvement populaire portera ses fruits un jour ou l’autre, cependant je ne l’affirmerais pas aussi dogmatiquement que vous parce que je suis conscient qu’il n’existe pas de "lois" de l’Histoire...

      Ensuite, vous prétendez que le libéralisme constitue incontestablement un apport précieux pour toute l’Humanité.. Prétendriez-vous aussi parler aux nom de 6 milliards d’individus ? Moi je soutiens au contraire (et là avec plus de certitudes) que le libéralisme est une des configurations les plus abjectes du capitalisme ; depuis 30 ans qu’il a pris la place du keynésianisme, le fossé entre les plus riches et les plus pauvres n’a cessé de croître et la situation du monde d’empirer. Ce système quadrille la planète un peu plus chaque jour avec son cortège de misère et en voici les résultats au cas ou vous les méconnaîtriez :

      Une personne meurt de faim toutes les 4 secondes ; 24 000 par jour ; 9 millions par an.

      815 millions d’êtres humains souffrent de la faim dans le monde ; nous disposons des ressources nécessaires pour nourrir 12 milliards d’individus.

      1,5 milliard d’humains n’ont pas accès à l’eau potable ; ils seront 5 milliards en 2025.

      30 000 morts, chaque jour, dus à des maladies liées à une eau impropre.

      Les 200 hommes les plus riches du monde possèdent autant que les 2 milliards 300 millions les plus pauvres.

      1 milliard d’enfants se trouvent sous le seuil de pauvreté.

      En 2005, toutes les 3 secondes un enfant meurt à cause de l’extrême pauvreté.

      En France, 7 enfants sur 10 passent leur bac. En Afghanistan, 1 enfant sur 4 ne passe pas l’âge de 5 ans.

      Chaque vache de l’UE reçoit 3$ de subvention par jour ; 40% des Africains vivent avec moins de 1$ par jour.

      L’équivalent d’un stade de foot de forêt tropicale humide disparaît toutes les 5 secondes ; l’équivalent de la surface de la Grèce est déforesté chaque année.

      (Merci d’y réfléchir en dehors de toute idéologie, comme vous dites..)

      Che remy

  • Je voudrai vous remercier pour cet article. Tout n’est pas perdu...ouf...il y a encore des gens lucides dans ce pays ! J’ai très vite compris la portée de votre texte parce que je fais partis des personnes qui vivent dans la "précarité". J’éprouve une très grande envie de fumer tous ces connards de politiciens et financiers. Heureusement pour moi je ne passe pas à l’acte. Alors je fais de la résistance. C’est pas tous les jours faciles. Mais je préfère me battre que me laisser conduire à l’abattoire.