Une avocate de militants de l’ETA arrêtée dans l’Essonne

PARIS (Reuters) - Une avocate de militants de l’ETA, Itziar Larraz, a
été arrêtée jeudi à la sortie de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne)
où elle venait de rendre visite à des clients, a-t-on appris de source
judiciaire.
"Alors qu’elle sortait de la maison d’arrêt en compagnie de l’avocat
Unai Errea, qui lui aussi avait visité certains de ses clients, elle a
été arrêtée par la police judiciaire de Paris", précise l’organisation
de défense des prisonniers nationalistes basques, Askatasuna, dans un
communiqué.
L’avocate, inscrite au barreau de Saint-Sébastien, en Espagne, a été
placée en garde à vue à la Division nationale antiterroriste (DNAT).
Elle est soupçonnée d’avoir transmis le 15 avril un document de l’ETA à
une cliente détenue à Fleury-Mérogis.
Cette interpellation a été effectuée dans une enquête préliminaire
ouverte en mai. Le témoignage d’un surveillant attesterait de la
transmission
frauduleuse.
Dans le cadre d’une procédure distincte, Unai Errea avait lui-même été
arrêté le 19 mai en plein palais de justice de Paris et mis en examen
deux jours plus tard pour "association de malfaiteurs en relation avec
une entreprise terroriste et introduction dans un établissement
pénitentiaire de documents non autorisés par une personne habilitée".
L’avocat, qui est aussi du barreau de Saint-Sébastien, a été remis en
liberté moyennant le versement d’une caution de 10.000 euros. Une
demande de "suspension d’activité" à son encontre a été déposée au
barreau de Saint-Sébastien mais la mesure ne semble pas encore
effective.
Les avocats de militants de l’ETA sont soupçonnés depuis longtemps de
servir de relais entre l’organisation clandestine et les prisonniers
mais la justice n’a pu le prouver jusqu’ici.
Askatasuna dénonce dans son communiqué une "stratégie mise en oeuvre
pour porter atteinte aux droits des prisonniers".