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première ligne

Publie le mardi 5 avril 2011 par Open-Publishing

CE MERCREDI 6 AVRIL 2011

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Il est une question que le « débat sur la laïcité » ne posera pas : comment, en introduisant du capital dans le processus de production, le capitaliste parvient-il à tirer une plus-value ? C’est pourtant une question d’une grande actualité, qu’une burqa idéologique couvre des pieds à la tête.

Si on considère A (pour argent), qui est utilisé à produire M (pour marchandise), dans le but de créer A’ (plus d’argent – la plus-value), la question qui se pose est : comment a-t-on obtenu cette « prime » sur le A en bout de course ?

C’est que bien évidemment, la valeur de la marchandise tient tout entière dans le travail humain qui l’emplit. Mais alors, à quoi correspond le salaire ? S’il tenait à la valeur créée, il n’y aurait pas de A’. Ce qui serait tout à fait désolant.

Le salaire alors, ne correspond donc qu’à la seule nécessité, pour le capitaliste, de reproduire la force de travail qui lui rapporte. C’est-à-dire qu’il doit correspondre, le salaire, grosso modo, aux besoins vitaux du travailleur.

Et c’est là que réside toute la magie du système : une partie du temps de travail est rémunérée, indépendamment de la valeur effectivement créée ; l’autre partie, c’est du travail gratuit. Sur lequel repose la plus-value et en définitive : le profit.

On le voit, la question de la compatibilité de l’islam avec la laïcité est d’une actualité brûlante.

Il se peut fort bien qu’une majorité des producteurs de valeur – les salariés -, ne se pose pas la question – celle du salaire, pas celle de l’islam – en des termes aussi clairs. Car sinon, viendrait immédiatement à l’esprit, et tout à fait logiquement, l’idée qu’il faut se débarrasser du parasitisme du profit, et donc de la propriété privée des moyens de production. Ce qu’à Dieu ne plaise…

N’empêche. Au quotidien, chaque travailleur se bat. Consciemment ou non, il se bat pour augmenter la part du travail nécessaire, pour diminuer la part du travail gratuit. Et cette lutte, quand elle s’organise collectivement, elle porte le nom de syndicalisme.

Ce mercredi, nous entendrons Thomas Sirot, historien du mouvement social et du syndicalisme, auteur du récent ouvrage : "Le syndicalisme, la politique et la grève (en France et en Europe, du 19ème au 21ème siècle)". C’était à Lens, dans le cadre de l’Université Chti Guevara, le 29 janvier dernier.

Et pour compléter la théorie, nous verrons que dans la pratique, les grèves se multiplient pour revendiquer des salaires décents, des salaires suffisants. Les ouvriers du Grand Stade à Lille par exemple, mais aussi ceux de Toyota à Onnaing. Nous nous entretiendrons en direct avec Eric Pecqueur, délégué CGT de cette usine.

Parce que, dans la situation actuelle, la première ligne de notre combat se situe là, dans ces lieux où la valeur est produite.

Ce qui signifie clairement que le problème c’est l’islam et la laïcité.