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Structure de l’impérialisme : le schéma.

par Christian DELARUE

Publie le jeudi 13 août 2020 par Christian DELARUE - Open-Publishing
3 commentaires

Structure de l’impérialisme : le schéma.

Après le schéma de la "coupe de champagne", posté dans un article récent sur Bellaciao, schéma qui voit le Nord ou le Centre riche et le Sud ou les Suds ou la Périphérie pauvre, voici un second schéma de la structure de l’impérialisme, qui montre que c’est plus compliqué.

Ce schéma est issu du "Que sais-je ?" sur "L’impérialisme" de Philippe Braillard et Pierre de Sénarclens. Il date de 1980. De mémoire, même époque, grosso modo, que "Les destins du Tiers-monde" de Thomas Coutrot et Michel Husson cité dans l’article précédent sur le schéma de la "coupe de champagne".

Notons que l’impérialisme n’est pas compris systématiquement comme un concept marxiste-léniniste ou marxiste-luxembourgiste ou même néo-marxiste (de nombreux auteurs à citer ici) car des auteurs non marxistes se sont intéressés à la domination impériale d’une Nation contre une ou des autres plus faibles. Un Gaston Bouthoul s’y est penché au titre de la pression démographique. Plus connu : Raymond Aron au titre d’une "conduite diplomatico-stratégique". La guerre du Vietnam menée par les Etats-Unis a favorisé un usage non marxiste du terme impérialiste qui auparavant pouvait être plus employé contre l’URSS par des auteurs de science politique ou de relations internationales.

"Il y a du Nord au Sud et du Sud au Nord"

Voilà la formule simplifiée qui permet de montrer que ce n’est pas tout le Nord qui est impérialiste mais seulement les classes dominantes et dirigeantes qui, souvent via les FMN ou STN mais aussi via des structures d’Etat, cherchent le pillage, l’échange inégal, l’extractivisme, l’exploitation de la force de travail des enfants et adultes, etc... et ce n’est pas tout le Sud qui subit la domination impérialiste, au plan économique et social, mais aussi bien souvent au plan culturel et politique (colonialisme et reste de colonialisme) puisque les classes dirigeantes font, pour partie, alliance avec celles du Nord, de la Triade.

On parle de bourgeoisie compradores pour celle nettement tournée vers l’intégration au système économique inégal mondial à la différence d’une bourgeoisie nationale qui est ou serait simplement tournée vers l’exploitation de la force de travail nationale sans acceptation de l’impérialisme externe. Cette question débouche sur de possibles alliances entre prolétaires ou peuple-classe et bourgeoisie nationale sans oublier que cette dernière ne veut pas ordinairement de solution "socialiste" à la domination impériale. Ce qui pose problème !

Se pose alors la question des solidarités entre peuple-classe. Elle est possible eu égard à ce qui est dit sur ce schéma mais elle non évidente car des auteurs divers notent qu’il existe souvent un "soutien silencieux" d’une fraction du peuple-classe du Nord ou du Centre aux entreprises impérialistes de leur Firmes ou de leur Etat . Il y aurait des bénéfices secondaires après la constitution des profits impériaux !

Les solidarités entre les peuples contre les nuisances des forces politiques et-ou des puissances économiques supposent un minimum de conscience politique posant un refus des dominations et un souci d’équilibrer les forces vers plus d’égalité.

Christian Delarue

structure de l’impérialisme

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Messages

  • suite de :
    Injustice mondiale : le schéma de la coupe de champagne - Christian DELARUE - BELLACIAO
    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article163797

    • LENINE : Les théories marxistes de l’impérialisme ne viennent pas directement de Marx, mais de l’application par Lénine des écrits de Marx à l’époque d’avant la Première Guerre mondiale, son livre L’impérialisme, stade suprême du capitalisme" ayant été publié en 1917.
      Cette guerre était inter-impérialiste, entre puissances capitalistes voulant chacune accroître sa sphère d’influence.
      Lénine s’est appuyé sur Hilfereding (capital financier) et Hobson ( nécessité d’exporter des capitaux).

      Lénine dégage cinq caractéristiques fondamentales du capitalisme en phase d’impérialisme (phase car sa pensée est dynamique, inscrite dans un examen sur la durée pas que des rapports de force à l’instant T).

      a) la concentration de la production et du capital s’est développée à tel point qu’elle a créé des monopoles ;
      b) la concentration du capital banquier et du capital industriel et la création sur la base du capital financier d’une oligarchie financière ;
      c) par contraste avec la phase concurrentielle caractérisée par l’exportation de marchandises, au stade monopoliste, l’exportation de capitaux prend une importance décisive ;
      d) les monopoles internationaux qui en résultent se divisent le monde entre eux ;
      e) il y a division territoriale du monde entier entre les grandes puissances capitalistes .

    • Réponse à Gilles QUESTIAUX

      Dans "Qu’est-ce qu’un média “ mainstream ” ? il écrit (1) « C’est un média qui relaye les messages de propagande capitalistes et impérialistes, en les présentant comme de l’information objective ». Mais Gilles Questiaux ne dit rien de la logique proprement capitaliste à critiquer car le capitalisme y est subsumé sous l’impérialisme comme catégorie marxiste dominante . Disant cela je ne nie pas l’importance de l’impérialisme que ce soit sa compréhension marxiste-léniniste ou une autre . Gilles Questiaux axe son papier sur l’anti-impérialisme global et. c’est évidement de droit.

      Il poursuit alors : « On le reconnaît notamment à ce qu’il participe aux campagnes mondiales qui ciblent un pays non occidental : cette année nous avons eu droit à la Biélorussie, Hong Kong, le Xinjiang, la Bolivie, et dans un passé récent aux campagnes infructueuses contre la Russie, la Corée, la Chine le Venezuela, l’Iran, Cuba, la Syrie, ou victorieuses en Ukraine, en Libye, en Birmanie, en Irak, etc. » C’est vrai mais cela ne suffit pas .

      N’y a-t-il pas de classes sociales dominantes pro-capitalistes dans les 15 pays cités ou à défaut une caste dirigeante qui s’accapare le gros des richesses produites, y compris ceux ou il subsiste des éléments de socialisme, des restes des conquêtes des forces socialistes-communiste : la Biélorussie, Hong Kong, le Xinjiang, la Bolivie, la Russie, la Corée, la Chine le Venezuela, l’Iran, Cuba, la Syrie, l’Ukraine, la Libye, la Birmanie, l’ Irak,
      Il semble que la critique soit possible partout, à l’ouest comme à l’est, au sud comme au nord. En ce sens, il faut distinguer partout l’Etat et la société civile et au sein de la société civile les propriétaires du capital et les travailleurs et travailleuses salariées. Les dominations existent au sein des sociétés soumises à l’impérialisme.

      1) "Qu’est-ce qu’un média “ mainstream ” ? sur LGS
      https://www.legrandsoir.info/qu-est-ce-qu-un-media-mainstream.html#reactions