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SOIGNE TA GAUCHE : La chevauchée du lymphatique

Publie le mercredi 28 février 2007 par Open-Publishing
6 commentaires

de Genica Baczynski

François Bayrou obéit à une idéologie de la conciliation à n’importe quel prix.

C’est un promoteur, depuis quelque temps opiniâtre, de la pondération. Il se croit original, il n’est qu’une énième version de l’équivoque et de l’incertitude dans le paysage politique. Il plaît probablement à un certain pourcentage d’électeurs parce qu’il récuse le conflit au nom d’une pacification des esprits. Rien, selon lui, ne doit aboutir à l’affrontement.

Il ne conçoit pas qu’il existe des intérêts antagonistes et que le semblant de programme qu’il propose succombe aux contradictions et appelle la résignation du plus grand nombre.

Pour lui, il existe toujours un moyen de s’entendre, un arrangement en perspective. Il est un partisan du pour et du contre. Le "bon sens" l’anime. On connaît la chanson : il faut prendre le "bon" des uns et des autres et rejeter le "mauvais", procéder à un mélange des vertus. Le "bon sens" a bon dos.

C’est, le plus souvent, l’intelligence invoquée par ceux que les complexités rebutent. En gros, François Bayrou ménage la chèvre et le chou. Il cherche à persuader la première de ne pas trop bouffer le second, comme si d’être bouffé, ne serait-ce qu’un peu, ne constituait pas un dommage. Homme d’un juste milieu, il souhaite que les veaux promis à l’abattoir aient le droit de négocier une prime de risque avec leurs égorgeurs et que les uns et les autres mettent en commun leurs compétences respectives au nom de l’équilibre. C’est un modéré, c’est-à-dire, pour reprendre la réplique d’Anatole France « qu’il est modérément contre ». Ne rien changer tout en soutenant le contraire est son credo.

Il se refuse à formuler une mesure sociale conséquente pour n’avoir pas, dit-il, à se trahir. Il confond, ainsi, les promesses prodiguées à tort et à travers avec l’énoncé de mesures indispensables à améliorer un quotidien. Il s’inquiète de la pléthore des fonctionnaires locaux et projette d’installer des préfets ou leurs sous-fifres dans chaque quartier. Lui qui accuse ses concurrents de complaisance s’abandonne à une débauche de prudences qui mine d’emblée la moindre tentative de changement vrai.

C’est en quelque sorte un démagogue par faiblesse qui argumente ses carences en les sublimant. Il est beau, sincère, scrupuleux, et par-dessus tout, il s’insurge contre « le système ».

Johnny Hallyday aussi dont la rébellion sombre aujourd’hui dans l’épicerie et des accommodements regrettables.

Messages

  • Bayrou ratisse large. Un coup à droite, un coup à gauche et les sondage avec toutes les réserves qu il faut apporter le mettent sur un nuage..Maintenant soyons clair Francois Bayrou c’est l’UDF..L’UDF ce parti fondé par Giscard D’Estaing il y a une trentaine d’année L’udf c’est la droite..Bayrou c’est la droite c’est le porteur d’eau de Sarkozy mais également de Ségolène Royal. La droite "modéré", le centre droit ou gauche, les tenants de la social démocratie qui gère la crise et ne remet jamais fondamentalement en cause le système se délectent du discours et des prises de positions de Francois Bayrou voyant en lui le sauveur le messie pour poursuivre la même politique s’il parvient aux affaires...Les positions de Bayrou générent des questions..Arrivant en 3° position au 1° tour de la présidentielle pour qui appelera t il à voter au second tour Sarko ? Ségo ? Ne donnera t il aucune consigne de vote ? Francois Bayrou n’ arien de nouveau a proposer aux français il réchauffe des vieilles recettes et sème des illusions d’autres ont déjà tenté le coup et historiquement cela n’a pas aidé ni grandi le pays, cela n a pas fondamentalement profité au peuple de France..Les enjeux de la prochaine présidentielle et des législatives sont essentiels et la platitude du débat qui se limite aux petites phrases de Sarko, Ségo aux déclarations outrancières de Le Pen et maintenant aux prises de positions de Bayrou me conforte dans mes choix..L’important c’est le 1° tour, l’Important c’est de voter ..Mes choix sont à gauche tres à gauche mais je ne peux pas passer sous silence la déception, ma déception de voir tout ces candidats qui se réclament de la vraie gauche, du progres social, de l alter mondialisme qui se déchirent, cultivent leur ego, leurs ambitions personnelles et pratiquent la lutte des places ! la France mérite mieux que ça ....

  • Même si il est originaire du Bearn, Bayrou perpétue le discours de Lecanuet et donne une réponse de Normand :" p’te ben qu’oui, P’te ben qu’non".

    N’oublions pas, surtout, que son parti, l’UDF a longtemps approuvé, voire signer des deux mains les décisions de l’UMP. Car même si lui et quelques autres membres de son entourage semblent vouloir se dégager des griffes du grand frère Sarkosynien, il n’en n’ait pas pas moins vrai que le courant idéologique des deux partis politiques reste similaire.

    Il est comme ces sirènes qui montrent obstenciblement un haut attrayant, mais dont la fin de la vision prometteuse se termine en une minable queue de poisson.

    Michel Mengneau

    • Mais je persiste avec ma question, liée aux mècanismes dèmocratiques de nos trop grandes entités politiques. Cela et de loin n’exprime pas ma position personelle mais une question à laquelle aucun à gauche (je ne dèbat jamais que là...) ne veut jamais se compromettre.

      quand on constate que les populations votantes sont grosso-modo 50/50 et qu’il faut gouverner en tenant compte de "l’autre" 50% si l’on est conviaqncu que le moins mauvais système reste la dèmocratie, une position comme celle de Bayrou, ou des positions comme celle de Royal, n’ont elles pas une raison d’etre rèaliste ?

      Moi je voudrais bien etre plus radical, mais restant convaincu que la dèmocratie reste le seul système que je cautionne si je vois le 50/50 je me dis qu’il faut aussi juger et reagir en fonction de ce 50/50 sans pour autant abandonner ses idèaux, mais en proposant des programmes acceptables par au moins 51....

      Bon j’extrapole un peu sur la France en pensant aussi à l’Italie...

      Hirondelle

  • Jadis, l’opium du peuple, c’était la religion, aujourd’hui, c’est la politique. Je le dis sans aucun dédain ni égoïsme, mais quand je vois des gens en situation difficile placer tous leurs espoirs dans la politique, ça m’attriste, ils font fausse route." Dans son esprit, l’actualité française est souvent reléguée au second plan : "La France est un village dans un monde globalisé. Le principal levier dont disposaient les gouvernements, c’était la politique monétaire, mais, depuis l’euro et la Banque centrale européenne, cet outil leur a été retiré, et c’est une bonne chose. La BCE, c’est la stabilité, des taux bas, des compromis dont tout le monde profite."
    propos d’un financier dans l’article du Monde :
    La présidentielle vue de la bourse
    LE MONDE | 23.02.07 |

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-875586,0.html

    Face a ça quelles sont les propositions credibles et audibles des partis et des candidats meme alter ?
    A quoi servent ils s’ils n’ont pas de reponse ?

    • Certes notre pays en tant que tel -il s’agit là en le considérant comme une démocratie responsable- n’a aucun pouvoir contre le monde de la finance, je dirais même qu’il est dirigé sans vergogne par le système boursier. Tous les pays européens sont à la même enseigne. C ’est pas une raison pour baisser les bras.

      Si les souvenirs de mes lectures d’antan sont encore exactes, il me semble que c’est Herbert Marcusse qui écrivit sous une forme plus moins différente ces quelques mots : « lorsque l’on a une Utopie à plusieurs, elle commence à être une réalité ».

      Cette Utopie commence à prendre certaine forme interessante en Amérique du sud, que nous regarderons toutefois dans certains cas avec circonspection, je pense en particulier au Vénézula où l’octroi des pleins pouvoirs au President ne va pas forcement dans le sens de la démocratie.
      Puis il y eut la France qui rejeta le projet constitution Européenne, trop libérale à son goût. Pour une fois que le peuple avait son mot à dire, il le fit de belle manière, et en toute connaissance de cause. Puis divers mouvements sociaux ont fais plier le régime en place, le retrait du CPE en est un excellent exemple. Donc, on sent dans le peuple une montée de son intérêt vers une politique différente. Ce qui est dommage, c’est que les mouvements alternatifs anti-libéraux n’aient pu s’entendre, l’avenir nous dira d’ailleurs qui a eu tord dans cette division.

      Qu’à cela ne tienne, une petite chenille grignote la pomme du système libéral, il ne tient qu’à nous qu’elle devienne papillon. Faisons de la politique !

      Michel Mengneau

    • Biensur qu’il faut dèfendre une utopie, mais quand la politique divise les gens en deux camps et finalement uniquement 2 camps. Quand l’enjeu est la direction du pays, l’èlèction du prèsident, en France ou du premier ministre en Italie, quand les votants choisissent à 50/50 +/-

      Un choix qui comunique, oui des idèaux, mais qui fait en meme temps comprendre que l’on accepte la discussion qui poertera par obligation à un compromis. Ne serait-elle pas plus constructive ?

      Et alors dèplacer avec force les idèaux sur les lègislatives !!!!

      Je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans nos pays, ces gens, nos dèputés et prèsident, doivent nous diriger tous, et aucun ne semble avoir l’intelligence, le bon sens de comprendre que leurs insultes rèciproques, leur refus d’un dialogue meme problèmatique est à la mesure de leur manque de culture dèmocratique. Ils dèmontrent ainsi comment ils considèrent le "peuple" qui au quotidien se dèbat dans un compromis culturel, et je dirais avec succès... ils sont incapables de nous prèsenter clairement les problèmes à rèsoudre, ceux du aux accords prècèdemment existants, ceux du aux nècessités de se mettre d’accord entre nous. De prèsenter donc l’ideal dèfendu dans son èvolution dans le compromis nècessaire.

      Hirondelle