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Présidentielle : Le Peuple déjà recalé

Publie le mercredi 21 mars 2007 par Open-Publishing

1. Peuple concret et peuple électoral

Le Peuple, entendu au sens des ordinaires, des Français lambda qui ont toujours des fins de mois difficiles, le Peuple des classes petite et moyenne a déja perdu l’élection présidentielle.

Il l’a perdue contre le peuple mouvant mais juridique des électeurs, dominé dans les têtes par les plus démerdards, les mieux nantis, les aspirants bobos qui s’y croient déjà, ceux qui encore par chance naturelle peuvent songer cette année à l’achat de la résidence secondaire, au renouvellement de "leur Espace", ceux qui, journalistes, et autres cuistres des affaires et du monde pseudo-universitaire tritouillent d’autorité l’opinion, ceux encore, hauts camelots politiques, qui la "vendent" à tous en kit avec toutes les options possibles.

2. "L’urgence urgente" absente des programmes

Les trois candidats apparemment éligibles ont dévoilé leurs programmes comme c’est la règle du jeu. Ces programmes couvrent en vérité le spectre complet de la préoccupation supposée collective, c’est à dire en fait de la gouvernance. De "A" jusqu’à "Z", en passant par la Défense, l’Europe, le sport, la culture populaire, la danse, les arts premiers, tout a été vu. L’urgence du peuple ordinaire a été dûment inscrite "techniquement" et théoriquement avec des titres sérieux. Déjà on sait que dans 7 ans et plus le problème du logement sera résolu, dans 12, ce sera celui de l’emploi qui le sera, dans 15, 20, une éternité, celui des revenus. Disons-le en clair : que nous ayons Sarko, Ségo ou François Bayrou comme futur président, les plus fauchés d’entre nous seront un jour heureux, ils doivent seulement se préparer à passer patiemment, raisonnablement, des temps encore un peu raides. Si vous n’avez pas de boulot, pas de logement, pas de thune, ce n’est pas en tout cas, un motif suffisant pour faire donc des caprices improductifs, jouer les enfants ingrats, capricieux, exigeants, intolérants.

En fait ce qui manque aux dirigeants concernant l’urgence qu’ils établissent pourtant dûment, c’est qu’ils ignorent exactement dans leur vie, dans leur vécu, dans leur peau ce qu’est une urgence véritablement urgente. Dans le fatras estimable des urgences qu’ills nous énumèrent, on aimerait simplement qu’un "urgentiste" politique talentueux, nous dise qu’il définit au carré un pack d’urgence du peuple en numéro 1, un pack d’urgence du peuple en numéro 2, un pack d’urgence du peuple en numéro 3.

Pour le moment, les urgences importantes relèvent surtout d’agrégats : dette, trou, prélèvements, etc, ça plaît beaucoup en ce moment ! Le quotidien du brave gens sort, dirait-on, du tangible pour donner dans un amorphe pathos. Dans la démocratie d’aujourd’hui, comme dans celle de toujours, le peuple n’est pas, quoi qu’on dise, massivement au centre de la partie.

3. Sur une intuition récente du journal "Le Monde" : "l’avenir immédiat pas prévu pour le Peuple, le Peuple est d’ores et déja recalé"

Le journal "Le Monde", analyste plutôt fin des évolutions politiques, nous dévoile déjà, incidemment, ça lui échappe, le résultat prévisible de l’élection présidentelle. A quelque semaines du scrutin, il, le quotidien du soir, nous annonce la remise en publication de son fameux supplément "Argent". Quel dévoilement ! et que de sens ! "Argent", vous savez ! : c’est Actions, Placements, Pierre, Métaux précieux, Avoirs fiscaux, Cessions, etc. etc.

Ce n’est pas un hasard, si ce bidule ressort plutôt qu’un autre. Résumons short, s’il faut vraiment résumer pour vous : La France de demain n’est pas prévue prioritairement pour les clampins besogneux de votre espèce, le Peuple n’est pas dans le coup de cette élection (pas plus qu’il ne l’était précédemment), le Peuple en vérité comme d’hab est recalé.

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