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Shrek1 et Shrek2 ou la présidentielle à la française

Publie le dimanche 29 avril 2007 par Open-Publishing
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Sous-titre : la gaffe qui va nous faire perdre

1. Résumé

Cette année ce n’est pas Moati c’est Dreamworks, producteur de Shrek, qui couvre de toute évidence les deux tours de la présidentielle française. Dans "l’issue" 1, on a bien sûr vu s’exprimer l’ogre Sarko et l’ogresse Ségolène, tous les deux essentiels au scénario, mais l’authentique vedette aura été indubitablement l’âne malin des Pyrénées qui tient le terrain à présent et vient de jouer avec Ségolène samedi une partie très réussie à l’hôtel Westin. (NB : On sait que le coup est réussi parce que l’amertume de la bande UMP est là pour le prouver . On sent que chez eux l’humour s’est effrité, s’ils sont encore marrants c’est à leur corps défendant).

Le tour de force dans cette affaire, comme on sait, a été le suivant : le Front de gauche socialo, esthétiquement très beau, ne faisait pas le nombre et se trouvait forcément et crashement perdant. Crash, crash !. En revanche un Front républicain composite, auquel on n’avait pas pensé d’abord, retournerait possiblement la situation. Ce n’est là certes pas encore gagné, mais François Bayrou +Ségo +la gauche de gauche c’est de la bombe en puissance numériquement parlant, si toutefois ils ne se plantent pas in fine dans l’allumage de la mêche.

Ok, certains d’abord ont maugréé.
 Mais on va perdre notre identité ! ont hurlé les socialistes du puissant courant blanquiste !"
 Ah ouais ! quelle identité ?
 "Mais l’UDF est de droite, c’est abominable ! trahison conceptuelle, trahison !" ont suffoqué divers gauchistes pré et post-ado.
 Ben ouais, patates ! On les prend pas pour leur trotskisme, les centristes ! on les prend seulement parce qu’ils sont 7 millions et qu’ils expriment la bienveillance de nous en prêter la moitié.

Pour Shrek2, 2e tour de l’élection, la vedette nouvelle en gestation c’était cette fois, par un effet habile de relooking, Sarkozy dans la peau du petit chat, anciennement matamore et devenu trognon ! Sarko a beaucoup souffert : de l’injustice du peuple, des quolibets, des attaques, humiliations, mensonges, etc.. Ce doit-être vrai puisque c’est Simone Veil qui le dit. Jamais Nico n’a pensé à un seul coup bas, à un procédé un tant soit peu foireux. Nico pas facho, pas "nazi" contrairement à ce que scandent bruyamment ses très débiles et infantiles ennemis, Nico est en vérité un type exquis, éminemment gentil. Cependant, bon dieu !, qu’est-ce que c’est ingrat quand même d’être candidat !

Bon, on présage en bref, après les récentes péripéties, qu’il va avoir du mal à rester franchement sympa jusqu’à l’ultime bout, faudrait pas le trousser trop haut Sarko. Jusqu’à maintenant, avec tous les économistes officiels du fric derrière lui, c’était fastoche, il l’avait quasi-scientifique, la formule : "Ségo, laxiste ! Ségo, démagogue des pauvres !" Or, voilà qu’on lui retourne le compliment : "Sarko, démagogue des riches !" Tu te rends compte. Et à quoi qu’il sert, Toto, le si bon et généreux discours qu’il a fait Nico pas plus tard que dimanche 22 adressé au populo ?

2. Le problème

Eh bien, en vérité, faite gaffe, amis, aimables front-antisarkoziens, méfiez-vous du chat. Un sondage IFOP ce matin le donne encore gagnant de plusieurs points (52/48) et les camarades communistes qui distribuaient des tracts PCF à deux pas du fief hostile de la rue d’Enghien te le sifflaient dans les oreilles : Pas de défections, tous pour Ségo, ça se jouera à 100 000 voix.

Ouais ca peut se jouer à peu en effet c’est pas le moment de contreperformer. Justement, ne contreforme-t-on pas ? : Nous mettions le doigt il y a peu de temps sur l’erreur tragique de Ségolène relative à la suppression de l’ENA qu’elle veut absolument garder (l’Ecole ! même le système !).

Le coût estimé de cette simple erreur de stratégie représente 350 000 voix évadées, non rattrapées à ce jour et sans doute définitivement perdues. Ni Bayrou ni Ségolène dans leur débat n’ont rappelé incidemment, bien que ce soit là le moindre des problèmes, qu’un élève de l’ENA coûte 47 fois ce que coûte un étudiant normal.

Dans leur couplet maizena sur l’éducation nationale, ils ne vous ont pas non plus parlé de l’ENS qui coûte pas loin autant que ça. Il n’ont pas parlé de Sciences-po Paris, autre statut, autre scandale friqueux et qui a invité madame Condoleezza Rice (Why not !), mais sans qu’on sache qui en haut lieu l’y a autorisée.

A supposer qu’on se foute de l’ENA, de l’ENS et de Sciences-po Paris, on ne peut toutefois éluder la question suivante : Comment croire qu’on peut changer l’Etat quand on ne peut traiter de front ces 3 vétilles-là (Le chat nouvellement gentil qui promettait la rupture est exactement pour le moment du même bois.)

3. La terrible conclusion : Que va-t-on faire en cas d’échec ?

Ben heu ! On peut se contenter de peu. On pourra rire pour éviter de pleurer. La dernière fois que le PS a échoué, c’était en 2002, on s’est bien régalé après, on les a interdit de manif pendant 5 ans. On leur jetait des cannettes, on les appelait "soc-dem", "vendus au grand capitalisme" ! On criait "droit à la paresse" dans les manif des chômeurs et rupture avec le patronat compradore dès la semaine prochaine.

De ce côté là, on peut recommencer, mais, tu vois, ca me déplairait pas que cette année on gagne pour de bon. Sauf que ce qui me fout les boules et qui m’inquiète, c’est la boulette de l’ENA.

Nota Bene

Accessoirement, sur l’éducatif, quand tu sais que l’Ocséna propose l’ouverture dès l’année prochaine de 5 lycées internationaux (anglais, français, chinois), 8 prépa de commerce international et 45 MBA en université, tu vois d’entrée qui a le vrai regard sur l’avenir.

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Les pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
 http://ocsena.ouvaton.org
 ocsena.org@wanadoo.fr

Messages

  • Par chance, nul n’est à l’abri d’une très grosse connerie, ni Sarko ni l’UMP

    Ils viennent, si près de l’élection, d’envoyer dans les familles le 2e tiers provisionnel payable le 15 mai alors que tout le monde est sans un rotin sitôt qu’arrive le dix du mois.
     Amis ! contre le tiers provisionnel, contre Sarko, votez Ségolène Royal : si elle est élue, sans aller jusqu’à vous en faire cadeau, elle, au moins, en repoussera l’échéance au mois suivant.

    PS : Ok c’est prosaïque comme argument, mais je crois quand même que ça peut être décisif pour le scrutin.